Je me gare devant la maison de Charlotte, la journée est finie. Ça me fait du bien de quitter un peu la fac, j'ai passé beaucoup de temps à la bibliothèque, en attendant ma petite-amie. J'ai pu réviser comme je ne le voulais je suis enfin prête pour les premiers examens.

Je sors de la voiture en même temps que Charlotte et nous allons vite au chaud.

-Salut maman ! Hurle Charlotte en entrant dans la maison.

-Ça sert à rien de hurler.

-Je confirme, j'étais à côté.

Sofia sort du salon et viens vite me saluer.

-Salut Luisa, c'est un plaisir de te revoir.

-De même. Merci de m'avoir invitée.

-Je suis obligée de t'inviter pour que tu viennes un peu nous voir. Tu peux venir quand tu le souhaite, tu sais.

-Je sais, mais je n'ose pas m'imposer.

-Tu ne t'imposera jamais chez moi. T'est toujours la bienvenue à la maison. Et Charlotte, t'as le droit d'inviter ta copine.

Sofia ne nous laisse pas le temps de répondre qu'elle se dirige vers la cuisine.

-Allez poser vos affaires et venez à la cuisine, je vous ai préparé un petit en-cas.

-Merci maman. Tu viens ? Demande-t-elle en se tournant vers moi.

-Ouais.

Nous allons dans sa chambre, posons nos affaires et Charlotte me retiens un peu avant de redescendre. Elle m'attire contre elle et elle m'embrasse. Je souris, rends son baiser et recule rapidement.

-Ta mère nous attends, et j'ai faim.

-C'est vrai que t'as rien mangé à midi. On profitera plus tard.

-Exact.

On sort de la chambre et on va vite à la cuisine. Sofia a préparé un bon petit quatre heures.

-Installez-vous les filles et servez-vous.

-Merci maman, ça a l'air super bon.

Je m'installe la première à table, mon ventre gargouille.

-T'as pas mangé pendant quelques heures ou quoi ?

-Presque. J'ai juste grignoté à midi.

-D'accord. Hé bah fais-toi plaisir.

-Merci.

Charlotte viens s'installer à côté de moi en pouffant de rire et elle prends sa tasse. Je récupère la mienne, c'est du thé. Je n'aime pas ça en général, mais préparé par une vraie britannique, ça doit être délicieux. Je regarde aussi ce qu'il y a sur la table, elle nous a préparé une petite assiette de crêpes avec quelques fruits et des accompagnements. Je me sers rapidement, j'ai vraiment faim et ça a l'air très bon.

Je discute avec Charlotte et Sofia en mangeant et en buvant un bon thé, c'est vraiment cool ce genre d'ambiance. Et mon humeur est vraiment meilleure. J'oublie les problèmes que j'ai à l'extérieur, ça me fait du bien.

Et nous restons un long moment à table, à papoter, jusqu'à ce qu'un bip se fasse entendre. Sofia regarde son sac et soupire.

-Je suis désolée les filles, on m'appelle à l'hôpital.

-Mais non, ils abusent ! N'y va pas, t'as posé ton jour.

-Et je dois y aller. Je suis en congé, mais toujours disponible pour le boulot.

Charlotte ronchonne, ce qui me fait un peu sourire j'avoue. Sofia récupère son sac et se dirige vers l'entrée. Elle enfile ses chaussures, récupère ses clés de voiture et se tourne vers nous qui l'avons suivis.

-Bien. Si vous voulez, il y a des légumes et du poulet au frais. Ou alors vous pouvez commander des pizzas.

-On va cuisiner si tout est là, dis-je rapidement. J'adore cuisiner.

-Parfait. Passez une bonne soirée les filles.

Sofia embrasse sa fille et sort de la maison. Charlotte soupir et se tourne vers moi.

-Putain, son boulot m'emmerde. J'en ai marre.

-Elle sauve des vies, c'est son boulot. Puis on a une maison pour nous.

Je lui souris en fessant un clin d'œil, un petit sourire se dessine sur son visage.

-On pourra faire le bruit qu'on voudra et faire l'amour où on veut.

Et là, je réussis à la faire rire.

-Isa, je t'aime et j'adore coucher avec toi, mais on ne baptisera pas ma maison.

-Où est passé ma copine, qui peut avoir les hormones en feux et me sauter dessus n'importe où ?

-Mes hormones ne sont pas en feu aujourd'hui.

-Je ne t'attire plus ?

-Si, bien sûr que oui. C'est juste que cette histoire avec ma mère m'a refroidis un peu.

-Oh ! Mais t'as pas à l'être.

-Je sais, mais ça me fais chier. Heureusement que tu es là quand même, ça m'évite un énième repas seule.

-Et on va se régaler. T'as une recette de poulet ?

-Ouais, ma mère a noté la recette qu'elle fait habituellement.

-OK. On va bosser un peu et on vient cuisiner ?

-Si tu veux.

Nous allons dans sa chambre. Je prends mon carnet de croquis, j'ai pas envie de réviser de nouveau. Je me cale contre la tête de lit et commence à gribouiller. Je regarde de temps en temps Charlotte, qui est allongée face à moi et qui est très concentrée sur son cours visiblement.

Je pose mon carnet au bout d'un petit moment et je commence à passer mes doigts dans ses cheveux. Je la vois sourire, ça fait plaisir de la voir comme ça. Je m'allonge à côté d'elle et je continue mes papouilles dans ses cheveux et sur son dos. Je regarde en même temps ses cours, elle est visiblement sur un cours de droit pénale assez pointu, je ne comprends pas grand-chose mais j'adore la regarder. Sauf qu'elle pose son stylo après un petit moment, je retire ma main quand elle se tourne vers moi.

-Quelque chose ne va pas ?

-Non, tout va bien. Je viens juste de penser à un truc.

-Ah oui ? À quoi tu viens de penser ?

-Au fait qu'on ne s'est jamais dit quand était nos anniversaires. Je sais que t'as 22 ans, mais je ne sais pas quel jour tu es née.

-Effectivement, on ne se l'est jamais dit. Je suis du 9 mai. Et toi ?

-Je suis née le jour de la Saint-Valentin.

-Sérieux ? T'es du 14 février ?

-Ouais.

-C'est pour ça que tu me l'as dit. Parce que ton anniversaire est dans une vingtaine de jours et t'as envie que je t'offre un cadeau.

-Un peu, mais je voulais surtout savoir. C'est la base dans un couple de connaître la date de naissance de l'autre.

-Pas faux.

-Maintenant, tu peux reprendre tes papouilles ? C'était très agréable.

-Avec joie.

Je repasse mes doigts sur son dos et ses cheveux pendant qu'elle reprends son cours. Je regarde de nouveau ce qu'elle fait et on se détends bien ensembles. L'ambiance est calme, posé et ça fait beaucoup de bien à nos nerfs. On a beaucoup de choses qui nous tombe dessus depuis le début de l'année, entre les cours, les examens et Hugo, alors je ne refuse pas ce genre de moment de détente.