Chapitre 11

Charlotte et moi échangeons un long baiser, puis je la relâche. Elle me regarde, surprise par ce que je viens de faire. Moi-même je suis surprise, mais absolument pas dégoûtée. Au contraire. J'ai beaucoup aimée.

-Tu sais que tu fais la même tête que moi l'autre jour ?

Elle secoue la tête, puis elle me lâche à son tour.

-En même temps, je comprends un peu plus ta surprise de l'autre jour.

-Tant mieux.

-Tu m'as embrassée juste pour ça ?

-Ouais.

Charlotte me regarde, surprise, ce qui me fait mourir de rire. Je la vois croiser les bras et avoir un visage très sérieux, ça me calme.

-Excuse-moi Charlotte. C'était plus fort que moi ce fou-rire.

-J'ai vue ça. Plus sérieusement, c'est vrai ce que tu m'as dit ? Que tu m'avais embrassée par surprise juste pour que je puisse ressentir ce que tu as ressentis l'autre jour ?

-Je t'ai dit il y a quelques minutes que je mentais presque jamais, ça m'arrive de mentir. J'avais juste envie de t'embrasser, pour retenter l'expérience.

-Et maintenant, je ne suis qu'une expérience.

-T'es loin d'être qu'une expérience, rassure-toi. Puis je voulais savoir si ce que j'avais ressentie l'autre jour n'était pas qu'à cause de la surprise.

Elle m'interroge du regard, c'est vrai que c'est flou ce que je viens de dire.

-Du plaisir. C'est ça que j'ai sentie l'autre jour.

-Vraiment ?

-Ouais. Ça fessais longtemps que je n'avais pas ressentis quelque chose d'aussi agréable.

-Pourtant tu étais en couple il y a encore quelques temps.

-Je n'étais pas vraiment comblée. Et je crois que je n'étais jamais vraiment heureuse en couple.

-Mais tu le seras un jour. Il faut juste rencontrer la bonne personne.

-Pas faux. Et toi ? Tu ne m'as jamais dit si toi tu avais eu des relations longues.

-J'en ai eu une ou deux. Mais je préférais papillonner en Angleterre. Je n'aimais pas me mettre dans une relation trop sérieuse. Je ne voulais pas risquer d'avoir le cœur brisé.

-Et ici, ça ne te dérange pas de te mettre dans une relation sérieuse ?

-On verra bien. Je ne me projette pas dans l'avenir côté cœur. Je préfère me consacrer à mes études. Le reste, ça va se rajouter en temps voulu.

Je hoche la tête, la comprenant totalement puisque je fais la même chose. Je ne cherche plus l'amour, je l'attends juste sans penser qu'à ça.

-Bon. Je dois y aller. J'ai encore pleins de choses à faire dans ma chambre.

-Tu veux que je vienne t'aider ? J'ai rien de prévue cet après-midi.

-Comme tu veux, si ça te fait plaisir.

-Ça me fait plaisir.

-Et bah on y va.

On souris, puis on retourne dans la maison quand j'ai fermée ma voiture. Nous retournons dans sa chambre et nous nous mettons au travail. Nous passons l'après-midi à discuter, à danser, chanter et à rire tout en finissant d'aménager la chambre.

Quand les étagères sont montés et que Charlotte a vidée quelques cartons, nous allons à la cuisine, histoire de boire et grignoter un peu.

-Installe-toi, dit-elle en entrant dans la cuisine. Je prépare une petite collation.

Je m'installe sur un tabouret du bar et je la regarde faire.

-Qu'est-ce que tu vas nous faire ?

-Tu verras bien. Surprise du chef.

-J'espère que tu cuisines bien.

-Je me débrouille plutôt bien. Je suis obligée de bien me débrouiller quand ma mère fait des gardes de 24 heures.

-T'as mère travaille en hôpital ?

-Ouais. Elle est pédiatre, et elle adore son boulot. Elle a eu beaucoup de chance d'avoir un poste ici.

Je sens la fierté quand elle parle de sa mère, ce qui me fait sourire.

-Tu semble très fière d'elle. Je me trompe ?

-Pas du tout. Ma mère est un exemple pour moi. Elle a toujours voulue être pédiatre, elle a réussis ses études et elle a réussis à ce faire un nom.

-Et ton papa ?

-Il s'est tiré avec une pétasse il y a six ans. C'est un connard de première, qui a trompé à tour de bras ma mère quand elle était à l'hôpital. Je suis bien contente qu'il ne soit plus dans ma vie, crache-t-elle avec haine.

-Woh ! Tu le déteste vraiment alors ?

-Ouais.

Je la vois fouetter plus fort la préparation, je me lève et la rejoins. Je récupère le saladier qu'elle est en train de maltraiter, le pose sur le plan de travail et prends les mains de Charlotte entre les mienne.

-Hé, calme-toi.

-Excuse-moi. Ça me fait toujours cet effet quand je parle de mon connard de géniteur.

-C'est moi qui devrais m'excuser. Je n'aurais pas du parler de lui.

-Tu m'as juste demandée où était mon père, je t'ai juste répondue. Je ne sais jamais me contrôler avec lui.

-Ça arrive, ne t'en fait pas. Mais ce n'est pas une raison pour maltraiter cette pauvre pâte à crêpes, elle ne t'as rien fait, elle.

Charlotte regarde le saladier, elle le regarde et ce mets à rire.

-T'as vraiment de la pitié pour cette pâte ?

-Ouais.

Elle rigole encore plus, je me joins à elle. Quand nous nous calmons, nous préparons toutes les deux notre goûter, j'adore faire des crêpes. Et nous sommes toutes les deux doués, une seule crêpe tombe au sol, et je ne suis pas la coupable.

Charlotte prépare un chocolat chaud pendant que je pose les crêpes sur le comptoir et que je cherche la pâte à tartiner. Je fouille un petit moment, puis Charlotte vient m'aider. On trouve rapidement ce que je cherchais et on s'installe pour manger. On passe à bon moment comme ça, à manger, boire un délicieux chocolat chaud et à discuter.

Je ne reparle pas de son père, ça viendra en temps voulus. Notre discussion tourne autour de trucs aussi bête que le maquillage et la mode, comme elle tourne autour des cours. Nous allons très peu sur le sujet famille, ce qui m'arrange aussi.

Une fois notre collation avalée, j'aide Charlotte pour la vaisselle et on remonte dans sa chambre. Je m'assois sur son gros pouf, il est beaucoup trop confort. Charlotte s'assoit à côté de moi, je la regarde et nous nous mettons à rire en manquant de tomber. Heureusement, nous tenons sur le pouf et nous nous calmons. Charlotte me regarde, puis elle vient m'embrasser. Je pose ma main sur sa joue, ça fait bizarre d'en sentir une aussi douce. Même de sentir les lèvres d'une femme sur les miennes.

Quand les mains de Charlotte commencent à passer sous mon tee-shirt, je la repousse doucement, je ne veux pas aller aussi vite.

-Attends !

-Quoi ?

-Ne précipitons pas les choses. T'embrasser est une chose, aller plus loin en est une autre.

-Oh ! Excuse-moi, dit-elle en se redressant. Je ... je me suis laissée aller, j'aurais pas dû.

-C'est pas grave. Mais il faut y aller en douceur.

-Je sais.

Je me redresse à mon tour, puis je vais vers la porte. Je me tourne vers Charlotte, histoire de ne pas fuir comme une voleuse. Mon amie vient vers moi, comprenant mon attention.

-Je dois y aller.

-Ce n'est pas moi qui te fait fuir ?

-Non, ne t'en fait pas. J'ai adorée l'après-midi que nous avons passées ensembles et j'aimerais en revivre une comme ça. Même les baisers échangés n'étaient pas du tout désagréable.

-Tu ne me dis pas ça pour me rassurer ?

-Pas du tout.

Je lui souris et la serre rapidement dans mes bras. Je la salut en l'embrassant et j'y vais.

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