chapitre 62 : douleur ancrée
NASHVILLE
Nash s'engagea dans la rue, à bout de souffle. Il n'arrivait vraiment plus à respirer. C'était comme si un cancer, rongeant, ravageur, était en train de lui défoncer son système respiratoire. Il tenta de garder son rythme de course, désespéré, à la quête d'oxygène. Mais ce n'était pas de l'air qui atteignait ses cellules cérébrales. C'étaient des souvenirs. Profonds. Douloureux. Des souvenirs qu'il avait cherché, tout sa vie, des réponses qui tout d'un coup, au moment précis où la main de Consuela avait éraflé sa joue, étaient revenus à la surface. Provenant d'un coffre maudit, fermé à clef depuis l'instant où l'événement s'était produit...
Il se souvenait. Il se souvenait ! De chaque instant, de chaque seconde.... Comme si ça se produisait là, devant ses yeux...
Il se souvenait.
De ce qui l'avait brisé.
Il y a bien des années, à présent.
***
Été 2013, Amarillo, Texas, USA.
- Nashville, reviens ici tout de suite !
Le petit garçon s'arrêta de courir le long de l'emplacement de parking près de l'aéroport, comme souhaité et revint vers sa mère. Celle-ci, perdue et fatiguée, habillée d'un simple t-shirt et jogging, ainsi qu'un gilet qui retombait sur des épaules fines et sculptées, avait le nez fourré dans une carte. Ils avaient fait à peine deux mètres depuis la porte de d'embarcation, qu'ils étaient déjà perdus. Perdus dans l'un des états le plus chauds de tous les USA, en cette période de l'année. Chaleur qui colla à la jeune mère telle une plaie, vu l'hystérie qui tonnait dans sa voix lorsqu'elle criait à son jeune fils de six ans de revenir près d'elle.
Nash, lui, était surexcité. Comment ne pouvait-il pas l'être ? Alors que tous ses amis étaient encore à l'école en Suède, dans la petite ville froide de Umea, lui et sa mère avaient pris leurs affaires pour venir habiter dans le pays des stars. Pour lui, cette annonce était la seule chose qui le faisait sourire, à deux semaines de la mort de sa grand-mère. Pour Nash, il n'y avait rien de mieux que venir habiter ici, le pays qu'il ne voyait qu'à la télévision. Et en plus... Il allait pouvoir rencontrer son père. Tous ses petits camarades à l'école avaient des papas avec qui jouer, mais lui non. Alors oui, il était surexcité à l'idée de pouvoir le rencontrer ! Surtout que sa mère lui disait qu'il habitait dans un véritable manoir... Voilà quelque chose qu'il allait pouvoir essuyer dans le visage de ses camarades d'école qui se moquaient pourtant de lui lorsqu'ils n'avaient pas des chaussures de marque.
Alors, tandis que sa mère était en train de héler un taxi, Nash, lui, regardait les pancartes illuminées de l'aéroport d'Amarillo, Texas, les yeux ébahis. Il était persuadé d'être arrivé au paradis.
***
L'hôtel était un palace. Les grands plafonds, les voûtes, les palmiers et le tapis rouge à l'entrée... Nash ne savait même plus où regarder précisément. Sa mère devait le tenir plus férocement par la main pour qu'il ne s'échappe pas constamment, à l'aventure. Dans les yeux bleus profonds de la jeune femme ne brillait pas le même plaisir. Depuis que l'hôtesse de l'air avait annoncé qu'ils pouvaient déjà apercevoir la côte Texane, elle n'avait cessé de le rabrouer et de tressaillir. La nervosité était encore plus à son comble, à présent qu'ils étaient devant la chambre de l'hôtel. Elle déposa les valises et d'une main tremblante, appliqua la carte d'entrée sur le lecteur, ce qui fit ouvrir la porte sur une chambre encore plus époustouflante que le hall d'entrée. Émerveillé, Nash s'écria et se mit à courir dans la pièce comme un fou. Le lit était si immense qu'il devait grimper dessus. Les murs étaient couverts de toiles de peinture, d'un écran plat sur lequel il allait pouvoir regarder ses dessins animés préférés, une moquette en fourrure devant dans lequel il entortillait ses doigts... Cependant, alors qu'il était en train de s'extasier devant autant de luxe, il remarqua d'un œil distrait que la clenche de la salle de bains, ainsi que sa serrure étaient cassées... Un détail qui fit disparaître son sourire sur l'instant. Pourquoi tout ne pouvait-il juste pas être parfait ? Pourquoi y avait-il toujours une ombre au tableau ? Il se redressa, tout de suite plus calme et regarda sa mère déposer les affaires sur le très grand lit. Celle-ci ne lui prêta même pas attention quand il vint poser sa tête sur ses genoux, tant son regard était greffé à l'écran de son portable.
- Maman, c'est quand qu'on va à la plage, dis ?
Pas de réponse.
- Maman !
- Quoi ?!
Comme un chiot qui s'était fait frapper sur le bout de son museau, Nash se retira des genoux de sa mère qui souffla en jetant son portable sur le lit. Elle passa ses mains dans sa longue chevelure dorée et attrapa son garçon sous les aisselles afin de venir le poser sur le lit.
- Il n'y a pas de plages, dans cette ville, Nashville. Maintenant tais-toi, maman doit se préparer.
- On va où s'il n'y a pas de plages ?
- Toi, tu vas rester ici, moi, je vais sortir.
Elle s'arrêta un instant de se trouver de nouveaux habits dans sa valise rose bonbon et demanda à son fils, un sourcil arqué.
- Tu vas être un très grand garçon et rester ici tout seul, d'accord ?
- Maman...
- Je vais aller prévenir ton père qu'on est là. Il faut bien le prévenir ! On ne va pas rester dans cet hôtel indéfiniment...
- Je ne peux pas venir avec toi ?
- Non.
Le ton froid de sa mère le fit taire sur l'instant et il la laissa rentrer dans la salle de bains à la porte cassée. Et il était à nouveau seul.
***
Nash avait appris à se débrouiller il y a déjà bien longtemps avec les métiers instables de sa mère. Si sa grand-mère n'était pas là, il faisait tout, tout seul. Il rentrait seul, mangeait seul, et il pouvait déjà aussi se lever seul pour préparer le café de sa mère qu'il retrouvait effondré de fatigue dans le canapé. Sa mère était pourtant partout dans les pièces de la maison. Des photos, des affiches... La beauté Européenne qui à seulement dix-neuf ans, avait eu l'immense chance de partir en Fashion Week en tant que première mannequine pour Luis Vuitton. Une jeune femme magnifique qui avait rencontré un homme au Texas, mais qui avait dû revenir seule, un bébé braillant entre les bras.
L'histoire de tellement de femmes... Mais un sort qui s'était néanmoins abattu sur elle.
Même du haut de ses six ans, face à autant de prestige présent dans sa propre maison, Nash savait qu'il y avait des choses auxquelles il allait devoir se plier. Alors il était devenu un petit garçon réservé, qui parlait peu. Surtout de lui.
Pour lui, il n'y avait que ses dessins animés qui comptaient. Et d'ailleurs, le voilà qui avait enfin réussi à trouver des cochonneries dans le mini-bar ainsi que la télécommande. Il laissa tomber tous les coussins du lit sur le sol, se construisit un château fort et s'installa devant l'immense écran plat luisant au mur. Il avait à peine croqué dans une barre chocolatée qu'il entendit quelqu'un frapper à la porte. Tyrannisé, il se releva d'un coup ne sachant pas exactement ce qu'il fallait faire, celle-ci étant fermé à clef.
- Nettoyage !
Nash à qui la langue natale était le Suédois, ne comprenait pas encore tout à fait l'anglais, mais le parler... Il resta là, apeuré, tandis que la porte s'ouvrit lentement. Une dame d'origine latine assez ronde, rentra, traînant derrière elle une charrette avec une radio qui jouait une musique en espagnol. Quand elle l'aperçut, elle sursauta en se posant une main sur son cœur.
- Je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un ! Tu m'as fait peur, mon petit !
Nash lui fit comprendre qu'il ne parlait pas anglais et elle se baissa à son niveau avec un ravissant sourire arqué sur ses lèvres.
- Qui est ce qui a pu te laisser tout seul, comme ça ?
Il la regarda en clignant des paupières et elle se releva afin de chercher quelque chose dans sa charrette. La dame en sortit une sucette verte et la lui tendit. Le petit garçon hésita un instant, mais finit par la prendre et la remercia en suédois. Elle lui caressa ses cheveux et jeta un petit coup d'œil à la chambre et ne fit que déposer une petite pile de serviettes de bains sur le lit, à côté des valises débraillés de sa mère.
- Bienvenue aux États-Unis, petit cœur.
Après un dernier sourire, elle tourna les talons et ferma la porte derrière elle. Suite à ça, Nash partit directement se réfugier dans son château fort d'oreillers, en défaisant l'emballage de sa sucette verte qu'il se fourra très vite en bouche. Après la frayeur, le réconfort, après tout !
***
Il faisait déjà nuit quand la mère de Nash revint, son portable coincé dans le creux de son épaule, du désarroi tordant son joli visage. Il se dépêcha de refermer les yeux et blottit le bout de son nez dans l'un des coussins dont le tissu en coton Égyptien était la chose la plus douce qu'il avait un jour touché.
- Attends deux secondes.
Le petit garçon de six ans la sentit s'approcher et s'incliner sur lui avant qu'une couverture ne vienne lui envelopper les épaules. Puis ses pas s'éloignèrent et le bruit de la porte de la salle de bains qui claquait se fit.
- T'es qu'un enfoiré, Marc, un enfoiré, tu m'entends ?! Après tout ce que tu m'as fait, il y a six ans, tu me dois ça, tu me dois tout ! Tu as détruit ma vie, tu me dois de me repayer ! Non, n'est pas une réponse !
Nash se releva sur l'un de ses coudes quand il comprit que sa mère sanglotait à en juger sa voix brisée.
- Qu'est-ce qui se passerait si ta femme découvrait tout ? Hein ? Dis-moi un peu si tu es prêt à faire face à un tel scandale !
Le jeune garçon se leva et se dirigea jusqu'à la porte à demi fermée de la salle de bains. Il entendit le mauvais suédois d'un homme qui criait à l'autre bout du fil et par instinct, il signala sa présence, en minaudant.
- Maman ?
Il la vit raccrocher le téléphone et sécher ses larmes en toute hâte avant de venir s'agenouiller près de Nash pour le serrer dans ses bras. Il était tellement emmitouflé dans son étreinte, qu'il pouvait sentir son doux parfum floral venir lui caresser ses narines.
- Oh mon pauvre garçon... Je suis désolée si je t'ai réveillé !
- Qu'est ce qui se passe ?
Elle le desserra que pour mieux le prendre dans ses bras et vint le déposer dans le lit. Elle ramassa plusieurs oreillers pour mieux l'installer avant de venir s'asseoir à ses côtés, ses grands yeux bleus bouffis, brillants d'un sentiment qu'il n'avait encore jamais vu chez elle. Et tandis qu'elle lui caressait ses joues, elle hoqueta.
- Tu as faim, Nashville ?
Il secoua la tête, même si son estomac qui se tordait en deux prétendait tout le contraire. Sa mère le borda en ne laissant plus aucune parcelle de son corps en dessous de son cou, sans couvertures. De ses fins doigts élancés, elle lui essuya les fines mèches obscures de son front et lui retira ses lunettes de son nez pour les déposer sur la table de chevet, à ses côtés. Voyant que ses cheveux reprenaient constamment leur droit, peu importait comment elle les essuyait, la jeune mère sourit. Un sourire douloureux qui ne réveilla que plus de larmes dans ses yeux.
- Ces cheveux... Mon pauvre bébé... Tu vas rien pouvoir faire avec ça.
Nash la regarda un instant, effrayé au plus haut point et reposa sa question.
- Qu'est ce qui se passe ?
Elle continua à caresser ses cheveux et répondit en secouant la tête.
- Rien, mon cœur. Dors maintenant, tout va bien se passer pour toi. Je te le promets. Peu importe ce qui se passera... À toi, il n'échappera pas.
Sur cette assurance énigmatique, elle colla un petit baiser sur son front. Elle s'apprêta à se lever quand Nash demanda, à bout de souffle.
- Maman ?
- Oui ?
- Je suis plus sûr d'aimer les États-Unis... On peut rentrer à la maison ?
Elle le regarda un instant sans rien dire, mais elle finit par tourner les talons en lui assurant.
- Tout va bien se passer, Nashville. Tout va bien se passer.
Sur ce, elle s'éloigna vers la baie vitrée et disparut sur la grande terrasse, laissant un instant les lumières nocturnes de la grande ville Texane entrer dans la pièce, dans une élancée de rideaux fins ventilés.
***
Le lendemain Nash sentit un petit baiser venir se coller sur son front et, rempli de fatigue, il se roula sur le côté pour se rendormir. Plusieurs bruits alentours le firent réveiller quelques fois, mais il n'y prêta pas attention. Il préférait garder ses yeux fermés, pour l'instant. En fait, il avait peur de descendre seul du lit qui était bien trop haut sur pieds, peur de mal tomber s'il essayait de le faire. Oui, il lui en fallait peu pour avoir peur. Une bonne heure au moins passa quand il se releva quand même. Ce fut le bruit de l'eau qui coulait depuis la salle de bains qui l'empêcha de se rendormir. Il jeta un coup d'œil à travers les rideaux et vit qu'une magnifique journée ensoleillée brillait sur les mille et un buildings du centre-ville d'Amarillo. Une vue absolument magnifique qui le réveilla amplement. Y compris son ventre qui se mit à grogner. Il attrapa ses lunettes et brava sa peur de descendre en se laissant glisser sur le sol.
- Maman ? On peut aller manger ?
Pas de réponse.
- Maman ?
Tout ce qu'il entendait, c'était qu'un écoulement d'eau frappait le sol. Le petit garçon s'inquiéta et essaya d'ouvrir la porte et malgré que la clenche était un peu cassé, il ne parvint pas à l'ouvrir. Il s'apprêta à la rappeler, mais il sentit quelque chose de froid venir mouiller le bout de ses chaussettes. Surpris, il baissa les yeux et vit de l'eau venir frôler ses pieds depuis le dessous de la porte. Nash recula au fur et à mesure que l'eau s'avançait et quand il se mit debout sur le petit banc en face du lit, il remarqua que l'eau se teintait de plus en plus en pourpre. La peur s'empara de lui et il hurla.
- Maman !
Il descendit du banc, malgré l'eau rougeâtre qui commençait à submerger le sol et frappa à la porte de ses petits poings. Plus il frappait sur la porte, plus elle sembla fléchir et elle finit par céder sous l'emprise. L'eau jaillit jusqu'à la moitié de ses chevilles quand il poussa la porte et qu'il entra dans la pièce.
Ce qu'il vit...
Nash ne savait plus bouger ses muscles, ses jambes... Tout refusait d'obéir à son cerveau qui lui hurlait de réagir et de partir en courant.
Mais non.
Tandis que l'eau pourpre continuait à couler, ses paupières refusaient de se fermer sur des yeux figés. Il n'entendit plus rien, tout était trop lourd, sauf un son qui réussissait à passer tel un saumon à contrecourant.
Le son de l'eau qui tombait sur le sol, comme au ralenti, goutte après goutte. Tellement qu'il était aspiré dans la scène, il n'entendit même pas des gens rentrer dans la chambre, probablement alertés par l'eau qui avait dû couler sous la porte principale.
- Oh mon Dieu !
La femme d'origine latine était la première à rentrer dans la salle de bains. Quand elle vit ce que lui était en train de voir, elle s'empressa de saisir Nash sous les aisselles avant d'enfouir sa petite tête dans le creux de son épaule et de le sortir de la chambre inondée.
Le petit garçon avait le visage collé contre la femme et il pouvait voir la petite plaque où était marqué son nom qu'il arriva à lire en plissant des yeux.
« Consuela ».
La dénommée Consuela le déposa doucement et le câlina en le serrant de toute sa force pour le rassurer.
- Tu n'es pas blessé ? Tout va bien ? Oh mon pauvre petit cœur... Ne t'en fais pas, je suis là, maintenant... Personne ne te fera du mal.
***
Du blanc. Du bleu. Du rouge. Voilà les trois couleurs qui régnaient en maître autour de Nash, alors qu'il balançait ses jambes sur le lit d'hôpital. Il se concentrait sur les couleurs, car il n'arrivait toujours pas à entendre autre chose que le bruit fatidique des gouttelettes. Celles-ci étaient en train de tomber du bout de ses chaussettes trempées.
Soudain, les rideaux qui entourèrent son lit s'ouvraient sur une femme aux cheveux courts et une longue blouse blanche. Elle lui sourit avec tendresse et s'agenouilla devant lui. Elle sortit une petite lampe torche d'une poche surplombé d'un petit singe de cartoon et l'aveugla avec un faisceau lumineux.
- Tu as mal quelque part ? Tu peux me dire ce qui s'est passé ?
"Remember" fut le seul mot qu'il comprit. Mais la seule chose qu'il se souvenait, c'était cette atroce sensation de faim qui lui tenaillait le ventre. Irrité par la lumière, il dégagea le bras de la docteure d'un coup de main et demanda dans sa langue natale.
- Où est ma maman ?
La docteur se releva et redemanda en arrêtant de sourire.
- Tu te souviens vraiment de rien ?
Nash sentit la colère l'envahir et gronda.
- Dites-moi où elle est !
Elle s'en alla sans rien dire, laissant le petit garçon seul, lorsqu'une bande d'hommes en uniformes rentrèrent dans la salle d'urgence. Il essaya de tendre l'oreille pour savoir ce qu'ils se disaient, mais malheureusement, il ne comprit pas grand-chose. Surtout pas le plus grand, dont la voix était tiraillé par un sorte d'accent monstrueux.
- Racontez-moi, donc.
- Il se souvient de rien, ni même de ce qu'il a vu. Ça pourrait peut-être m'aider de savoir ce qui s'est passé.
Nash vit l'un des policiers se mettre en retrait pour appeler quelqu'un tandis que le premier poursuivit.
- Sa mère s'est taillé les veines dans le bain de leur chambre d'hôtel.
- C'est lui qui l'a retrouvé ?
- Exact.
- Ça ne m'étonne pas qu'il se souvienne pas alors, son cerveau a dû retirer automatiquement le souvenir, jugeant qu'il était trop destructif.
- Quand est ce qu'il va se rappeler ?
- Ça dépend... Quand il sera prêt à l'accepter.
- Ce qui veut dire ?
- ça peut être tout à l'heure, comme dans cinquante ans. Tout dépend de tout.
Nash sentit la colère et l'irritation enfler en lui comme un parachute au fur et à mesure qu'ils discutaient entre eux et qu'il ne comprenait toujours pas ce qu'ils se disaient. Pourquoi est-ce qu'il ne comprenait pas ? Pourquoi ne lui disait-on pas où était sa mère ?
- Elle pouvait pas se suicider dans son pays ? Le putain de merdier de paperasse que ça va causer... Encore un foutu orphelin pour notre compte... Bon, ben on va appeler les services sociaux, dans ce cas !
L'agent bourru dont la bedaine peinait à rentrer dans sa ceinture, se rapprocha de Nash et lui saisit un peu trop violemment le poignet pour le faire descendre. Effrayé et incompris, Nash tenta plusieurs fois de se dégager en peinant, la voix brisée dans sa gorge, tel du cristal au sol.
- Laissez-moi, je veux rentrer à la maison ! Où est ma maman ? Où est ma maman ?!
Face à ses cris, toutes les personnes du centre d'urgences se retournèrent vers la scène de chahuts pendant que le policier essayait de le tirer vers la sortie. Nash sentit des larmes couler sur ses joues et poussa de toutes ses forces pour se libérer sentant l'emprise de l'homme sur son poignet.
- Où est ce qu'elle est ?!
La question résonna dans l'air comme un écho déchiré. Mais comme en montagne, il fut le seul spectateur de son cri désespéré. Mais les doigts féroces du gendarme qui s'enfonçaient dans sa peau, les chaussettes trempées qui glissaient sous lui, eurent raison de lui.
Il n'y avait que si peu de forces qu'il pouvait leur accorder.
Nash avait déjà perdu.
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NDL : oulalalalalaaaa ce chapitre ! Il m'a été tellement difficile de l'écrire que je l'ai écrit juin dernier, mais même si je l'avais déjà fait, le corriger m'a fait autant mal ! Bon, pour info, ceci sera le prologue du spin off de Nash qui compte à présent 35 chapitres d'avance ! Hâte de vous le faire liiiiiiiire !
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