chapitre 34 : bombes et feu

Petit message pour vous prévenir que sans faire exprès, j'avais enregistré une vieille version non achevée du chapitre précédent, ça s'était arrêtée en pleine virgule, vous avez dû rien comprendre, pardon ! C'est corrigé maintenant.

***

PARKER

Parker était en train de siffloter un petit air country. Il essayait d'occuper son esprit du mieux qu'il pouvait, mais la réalité était qu'il avait envie de dormir. Il bâilla aux corneilles, faisant craquer sa mâchoire au passage. Il replia un genou à ses côtés et s'étira du mieux qu'il pouvait. Quelque chose qu'il n'avait jamais supporté dans le métier, c'était la patience. Comparé à tous les autres, Parker n'avait jamais voulu être Sniper. Il avait juste toujours été quelqu'un qui savait impressionner ses officiers. Quand on était un Américain de nationalité à South Power, il fallait travailler encore plus que les autres. Sa vigilance et sa détermination lui avait valu cette petite épingle "sniper" sur son béret bleu d'infanterie.

Jay venait à peine de partir qu'il ressentait le poids de la responsabilité lui reposer sur ses épaules. Il gonfla ses joues pour soupirer et redressa son regard vers le ciel. Parmi le banc de nuages qui cachaient pourtant la lune, il aperçut des petits points lumineux. Il y avait encore des satellites qui savaient voler au-dessus d'eux ? Il y avait donc des gens qui les observaient ? En train de guerroyer ?

Le bout du nez déjà frigorifié, Parker essaya d'enfoncer son menton dans le col de son uniforme de montagne blanc camouflé. Il ajusta un peu la lunette de son fusil, vérifia s'il avait bien assez de munitions et se reconcentra. C'était ça, le truc... On lui faisait confiance. Jay lui faisait confiance. Et ça... Il n'avait pas le droit de le perdre à nouveau. C'était pour ça qu'il était là.

Sniper d'infanterie un jour, Sniper d'infanterie toujours. Il aurait la poudre de balles à jamais dans le nez, peu importait les tests de supériorité qu'il avait pu passer et peu importait s'il était plus sur le terrain que sur les toits.

Quand on a un talent, aussi mortel qu'il puisse être, on ne peut y échapper.

Parker colla donc de nouveau son œil sur le viseur de sa lunette de précision, sans que pour autant son iris ne vienne toucher le verre et ferma l'autre pour mieux voir. Soudain, un petit point se dessina au loin. Il se redressa, fit baisser ses lunettes de visions sur son casque et parmi les lueurs verdâtres des effets, il put distinguer à présent non pas un point mais deux points. Puis deux têtes. Puis trois têtes. Trois têtes casqués. 

Et un canon de tank.

- Oh putain ! 

Ils étaient là. Il n'eut pas le temps de se lever que les autres tireurs d'élite, Italiens comme Texans, se relevaient pour aller donner l'alerte. Parker ravala la nanoseconde de peur qui l'avait gagné et après une légère inspiration pour se remettre les idées en place, il posa son doigt sur la détente.

C'était pour ça qu'ils étaient venus. Il fallait s'y attendre. Et ils étaient prêts.

***

Quand une balle ennemie vint transpercer l'étoile blanche du Bonnie Blue Flag Texan, les hurlements firent rage. Voilà des souvenirs du Nigeria qui remontaient à la surface... Sauf que cette fois-ci, ils n'allaient pas se battre dans des déserts de sable et de roches sous une température infernale... Mais dans le froid et la neige aveuglante. Parker répliqua tout de suite. Il posa son doigt sur la détente et tira d'un coup sec. La cartouche sauta en l'air et la fumée s'échappa de son canon dans un fin filet de fumée. Il ne s'y attarda cependant que très peu, car très vite, en retour à sa misérable balle, une boule de feu vint exploser la paroi de pierre derrière. Il se releva dans un petit saut, enroula son arme autour de ses épaules et suivit Jay qui jura de douleur.

- il faut qu'on descende sur les lignes !

- pas encore, Parker, on...

Le Capitaine se frotta son front pas encore casqué. Un fin filet de sang glissait sur son œil. Parker se penchant dans les caissons de munitions ouvertes, se prit deux cartouches en plus et après les avoir enfoncé dans ses poches, indiquait l'extérieur qui commençait de plus en plus à résonner sous les coups des bombes ennemies.

- on a pas le choix ! On ne fera aucun bien ici !

Jay n'hésita pas plus longtemps et en guise de réponse, il commença à zigzaguer entre les différents militaires qui s'allongeaient dans leurs positions. Parker dut même éviter de justesse un mitrailleur dont l'arme était déjà en train de fumer sous l'activité. Ils empruntèrent un petit escalier pour changer de couloir sur le toit et s'engouffrèrent dans l'une des tourelles. Si le bruit des balles s'aménuisait au fur et a mesure qu'ils s'engoufrèrent dans l'escalier de la tourelle, il n'en fut rien du stress... La surprise des hommes tirés de leurs sommeils, se sentait dans l'air comme la peste. Tous les uniformes, tous les différents bérets, étaient en train d'enfiler dans une vitesse folle leurs équipements pour rejoindre les troupes dehors. Jay et Parker avaient presque fini de descendre qu'un bruit immense se fit de l'autre côté du mur. Dans un réflexe ahurissant, le jeune Lieutenant sauta sur son supérieur et ensemble, ils dégrigolèrent de l'escalier avant qu'un missile ne vienne trouer la paroi. Le bruit fut tellement assourdissant que Parker en eut les tympans vrillés. Gisant là, sous les décombres de pierre, toussotant à cause de la poussière soulevée, il essaya tant bien que mal de se relever. Mais la douleur fut atroce. Il avait sérieusement l'impression que sa poitrine toute entière était écrabouillée par des éléphants. Il plissa les yeux et gémit quand soudain une main l'attrapa violemment par le col de son uniforme et le tira des décombres. Quand il rouvrit les yeux, il put voir la tête ensanglanté de Jay qui se mélangeait aux reflets de la lune à l'extérieur.

- pas le temps de crever, Park', on y va !

Après un dernier gémissement, Parker s'exécuta. Il se pencha avec difficultés vers les rochers qui envahissaient les escaliers, récupéra son arme et suivit Jay à l'extérieur.

Là, il était vraiment énervé...

***

Quand Parker posa sa grosse bottine militaire sur le sol extérieur, il s'arrêta brusquement. Un flocon de neige venait de tomber sur le bout de son nez. Il se l'essuya et regarda la parfaite symétrie de celle-ci. Putain. C'était vraiment le moment. Dans un saut élancé, il courrut vers les derniers véhicules et passa par la fenêtres ouverte pour ne manquer aucune seconde d'action. Si avant l'obscurité régnait dans toute la vallée abordant l'abbaye, à présent elle était illuminée par des éclats foudroyant. C'était grâce à ça, qu'il parvint à enfin démarrer l'engin. Jay ouvrit la portière et s'installa à l'avant, passant la moitié de son corps à travers la portière, son arme à la main afin de tirer en amazone.

- on y va !

Parker fit un quart de tour dans un abominable crissement de pneus et s'avança à grande vitesse à travers les montées de neige. Les voilà qui s'engouffraient en pleine zone de bataille. Par un quelconque miracle, Parker réussit à conduire precisement entre les éclats d'obus qui trouaient déjà la terre. Il appuya de toutes ses forces sur l'accélérateur  et se cramponna à son volant pour voir le chemin devant lui. À leurs côtes, des hommes étaient déjà en train de crier, tout en se tenant des membres explosés. Putain de merde, l'armement de l'ennemi ne faisait pas dans le jolie... La tranchée se dessina devant eux et dans une sublime embardée, Parker s'arrêta. Ils sautèrent de l'engin et rentrèrent, enfin, sautèrent dans le trou creusé avant que leurs peaux ne se fassent trouer par les balles qui fusaient de toute part. Jay tourna le regard vers lui et posa son doigt sur son casque.

- t'es un sacré veinard, Parker.

En effet, quand il enleva son casque pour savoir de quoi il s'agissait, il put y voir un éclat de balle. Il en eut un frisson mais ne se laissa pas démonter pour autant.

- ouais. Trouvez-vous en un !

Jay rit mais s'exécuta. Parker passa à travers les petits couloirs artisanaux pour trouver le meilleur point de tir. Il dut maintes fois se baisser dues aux explosions et c'était couvert de neige pourpre, qu'il retrouva Seth qui était déjà en première ligne. Rangé derrière son fusil qui faisait exploser plusieurs cartouches vidées sur le sol frigorifié sous eux, il gardait bien son arme en mains pour eviter de se déboîter son épaule sous le recul. Parker posa le canon de son fusil de précision à ses côtés et demanda, presque en criant pour couvrir les bruits de bataille.

- c'est quoi leurs positions ?

- 540 mètres, mais ils essayent d'avancer !

Parker sillonna un instant les environs du regard et vit qu'il n'y avait que deux tanks prêts à avancer, des peletons d'ennemis se cachant derrière eux pour tirer plus près. Il chargea rapidement son arme de précision et aux sons d'aboiement d'ordres de Jay, il tira. Un homme, deux hommes, trois hommes en à peine dix secondes tombèrent sous son coup. Il compta chaque cartouche qui sauta de son arme. Il en toucha un dans le genou et l'homme s'écroula, sans toutefois s'arrêter de tirer. Parker l'acheva d'une balle nette dans le crâne. Le nuage ensanglanté qui s'échappa de sa tête, brillait sous les lumières des lancées d'obus.

Voilà une vision qu'il se rémorera toute sa vie.

Soudain, Jay arriva à son niveau, armé à nouveau d'un fusil de précision et indiqua de son doigt ganté l'extérieur de la tranchée.

- Essayez un maximum de me descendre chaque couillon qui essayera de se redresser !

Seth arrêta un instant de tirer pour recharger dans un geste habile et répondit.

- c'est ce tank là, qui nous pose un problème ! Ils peuvent très bien nous rouler dessus avec cette bête !

- pas de problèmes...

Avant que quelqu'un n'ai pu dire quoi que ce soit en retour, Jay plongea sa main dans un caisson de grenades derrière eux. Il en dégoupilla une énorme et la lança de toutes ses forces sur le char d'assaut. Dans le nuage de feu qui s'en échappa, il cria.

- je vais alerter les tireurs de rocket pour qu'ils viennent achever le boulot !

- attendez Capitaine ! Je crois que je peux m'en charger, laissez-les sur leurs front de tir !

Parker colla son œil à nouveau derrière le viseur de son fusil et le repointa sur le tank qui continuait d'avancer, malgré la grenade lancée.
Il visa pendant environ dix secondes. Dix secondes qui paraissaient infernales pour les autres mais s'il loupait ce tir, ils manqueraient une occasion de les faire reculer. Il posa avec lenteur son doigt sur la détente, rectifia sa ligne de mire et après une courte inspiration, tira.

Dans une nano seconde, une énorme explosion se fit, à un point où ils devaient tous se baisser pour éviter de se prendre les débris métalliques de l'engin qu'il venait de détruire...

Et celle d'après, tout ce qu'il y avait, c'était des cris, du feu et du sang.

Du sang qui recouvrait tout le visage de Seth.

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