Chapitre 33
⚠️TW : Scène de violence domestique pouvant heurter la sensibilité de certains lecteurs
- LIAM
21 ans plus tôt
Comme chaque jour, je rentre de l'école à pied avec Tucker, mon meilleur ami et voisin. On a beau n'avoir que huit ans, on est déjà des grands garçons. Bon, l'école n'est qu'à dix minutes à pied, mais ça, il ne faut pas le dire. On aime bien frimer devant les autres en leur disant qu'on n'a plus besoin de nos parents pour rentrer à la maison. Ça impressionne même les filles, et plus précisément Kathleen, la plus belle fille de l'univers. Oui, oui, l'univers. Je veux qu'elle devienne mon amoureuse et plus tard, ma femme. Je crois qu'elle m'aime bien. Elle s'assoit toujours à mes côtés en classe et partage parfois son goûter avec moi.
— Tu viens jouer à la maison ? Mon père a acheté un nouveau trampoline, il est trop cool, me dit Tuck lorsque nous arrivons devant nos maisons respectives
J'hésite un instant. Je devrais sans doute prévenir mes parents, mais ils sont tous les deux au travail. Maman n'a jamais le temps de répondre et papa déteste être dérangé. Il se fâche et fait des choses méchantes.
— Il faudrait que je demande à mes parents... Mon père n'aime pas trop me savoir dehors sans prévenir.
— Tu pourras l'appeler de chez moi.
Je secoue la tête en grimaçant. Déranger mon père ? Jamais de la vie.
— Non, il va être très en colère si je le dérange.
Tuck pousse un long soupir en balayant des yeux nos deux maisons. J'ai très envie d'aller chez lui, sa maison n'est pas aussi grande que la mienne, mais elle est tout aussi cool. Sa maman fait les meilleurs cookies et son papa prend toujours du temps pour jouer avec nous dans le jardin. Contrairement au mien, qui est sans arrêt occupé par son travail ou par les matchs de foot à la télé.
— Allez, Liam. Promis tu pourras rentrer au plus tôt. On profite simplement de mon trampoline pendant une petite heure. Allez dis oui !!! me supplie mon meilleur ami
Il me refait son fameux visage, celui auquel il est impossible de dire non. Je jette un dernier coup d'œil à ma maison puis finis par hocher la tête en haussant les épaules.
— Bon d'accord, mais pas longtemps, préviens-je mon ami
— Promis !!
***
— Tiens Liam, je t'ai préparé quelques cookies pour chez toi. Tu pourras partager avec Taylor, me dit Nathalie, la mère de Tucker
Mes yeux s'illuminent à la vue de ces derniers. Je ne me lasserai jamais de ces cookies au beurre de cacahuète et pépites de chocolat. Ma mère est un cordon bleu, mais rien n'égale les cookies de Nathalie.
J'ai passé le reste de l'après-midi chez eux, j'ai largement dépassé le temps que je m'étais fixé, mais j'ai du mal à le regretter. Le père de Tuck nous a rejoint après une bonne heure à jouer sur le trampoline. On a profité de sa présence pour se faire une partie de football. Enfin, en quelque sorte. C'était plus des tirs au but qu'un vrai match. Mais c'était cool, le père de Tuck est cool. Tout le contraire du mien. Papa ne veut jamais jouer au foot, il préfère le regarder. C'est vrai qu'il est trop occupé et une grande partie de moi l'admire. Je sais qu'il travaille dur, qu'il est respecté et que son job est important. Parfois j'aime à penser que je serais comme lui. Mais je ne veux surtout pas faire ce qu'il me fait depuis ces deux dernières années...
— Merci beaucoup Nathalie, c'était un super après-midi, réponds-je sans masquer mon sourire
Elle me le rend en me serrant dans ses bras.
— Tu es toujours le bienvenu ici, Liam. Toujours.
— C'est gentil. Bon, je vais y aller, mes parents doivent m'attendre.
— Bien sûr, tu as besoin que je te raccompagne ou tu peux traverser seul ?
Je secoue la tête.
— Non, je suis un grand. Je peux rentrer tout seul.
Elle éclate de rire en ébouriffant mes cheveux.
— Ok bonhomme. Passe une bonne soirée et passe le bonjour à ta maman.
J'acquiesce, dépose un baiser sur sa joue puis sort de la maison, accompagné de mes cookies.
En passant la porte de ma maison, je surprends de petits cris en provenance de la cuisine. Je reconnais aisément la voix de mes parents et mes mains se mettent à trembler mécaniquement. Papa est énervé.
Je devrais sans doute rejoindre ma chambre sans me faire remarquer, pour éviter de devenir sa cible, mais un énième cri de ma mère m'en empêche. Je sais ce qu'il lui fait et je m'en veux d'être aussi impuissant.
Alors je les rejoins, sachant très bien le sort qui m'attendra après ça.
— Maman, dis-je d'une petite voix en pénétrant dans la cuisine
Quatre yeux se tournent dans ma direction, mais chaque paire reflète une émotion différente. Ceux de ma mère sont d'une tristesse indescriptible : des larmes perlent sur ses joues, des marques prennent forme sur ses bras déjà bien entachés. Le reste de son corps n'est que tremblement. Et mon cœur se brise un peu plus, chaque fois que je les surprends. À sa droite, mon père me fusille du regard, le sien est noir, très noir, il ne représente que colère et dégoût.
— Liam, tu es rentré mon chéri. C'était bien chez Tucker ? me demande ma mère en forçant un sourire
Elle fait toujours ça. Elle couvre mon père en agissant comme s'il n'était pas en train de décharger sa colère sur elle, quelques minutes plus tôt. Parfois, je me demande si elle est forte ou stupide. Mais quand mes iris croisent de nouveau ceux de mon père, je comprends qu'elle tente de survivre et de nous protéger comme elle peut.
— Oui, Nathalie a fait des cookies et David a joué avec nous. Je t'ai laissé un message sur ton répondeur, tu l'as eu ?
— Oui, oui, j'ai téléphoné à Nathalie après ça, pour t'autoriser à rester plus longtemps.
— Alors c'est à ça que tu as passé ton temps cet après-midi. Tu n'avais pas de devoirs ? gronde mon père
Je déglutis et tente de stopper les petits tremblements qui prennent possession de moi très rapidement.
Je t'en prie papa, pas ce soir.
— On les a faits ensemble avant de s'amuser. Je travaille mieux avec Tucker, réponds-je en faussant à mon tour un sourire
Peut-être que ça l'attendrira... Enfin, c'est ce que j'espère.
— Tu travailles mieux avec Tucker, hein ? Tu crois sérieusement que ça se passera comme ça toute ta vie ? Tu crois que quand Tucker aura l'occasion de prendre la place que vous convoitez tous les deux, il hésitera ? Dans la vie, c'est chacun pour soi, Liam, tu le sais ça ?
Je devrais hocher la tête, lui donner raison et me taire. C'est le comportement le plus raisonnable, pour ne pas subir sa colère. Pourtant, ma bouche refuse de coopérer et répond :
— On est encore des enfants, il n'y a pas de compétition.
Un éclat de rire traverse sa gorge, pas le genre de rire contagieux qui exprime la joie. Non, un rire grave, faux, amère, sardonique.
— Pas de compétition ? Oh mon fils, ce n'est pas comme ça que je t'ai élevé.
Il s'approche de moi, toujours ce rictus mauvais sur le visage. Je suis de moins en moins serein. Je connais déjà le dénouement et il est loin d'être heureux.
— Suis-moi, Liam. Je vais te montrer à quel point la compétition est importante.
— Ian, s'il te plaît... l'implore ma mère en l'attrapant par le bras
Mais quand mon père est dans cet état, personne ne peut le raisonner. Il pousse ma mère, assez fort pour l'envoyer valser à l'autre bout de la cuisine. Elle s'effondre au sol déversant ses larmes par milliers, impuissante face à la cruauté de son mari. Moi, je ne bouge pas, bien trop apeuré par les événements à venir. Je n'ai d'ailleurs pas le temps d'émettre le moindre mouvement, car mon père m'attrape par le col, me traînant hors de la cuisine. Nous montons les escaliers pour arriver dans ma chambre. C'est toujours la même chose : il m'emmène à l'étage, ferme la porte de ma chambre pour avoir le plus d'intimité possible et déverse sa haine sur moi. J'aimerais être plus courageux, plus fort afin de le repousser, mais j'en suis incapable. Je suis trop petit, trop maigre, trop impuissant...
— Tu sais ce que papa va faire ? me demande-t-il d'une voix douce
Dans un autre contexte, on pourrait croire qu'il s'apprêterait à me faire du bien. Son ton ne reflétait aucune colère, c'est toujours ça quand il s'apprête à porter les coups. Je crois qu'il tente de se persuader qu'il fait quelque chose de bien. C'est ce que j'ai cru au départ, je pensais que je méritais les coups et que chaque parent agissait ainsi. Jusqu'à ce que je voie la manière dont David traitait Tucker quand il faisait une bêtise. Et c'était bien différent.
Mon père m'adresse un large sourire avant de m'assener une énorme claque sur le visage, me faisant perdre l'équilibre. Je m'effondre et attrape ma joue qui, vu sa chaleur soudaine, doit être bien rouge. Mais je ne pleure pas. Pas encore. Il y a bien pire qui arrive.
— Pas de compétition ? Tu vas bientôt me dire que l'école t'importe peu ?
Je secoue la tête pour lui donner tort. Je sais très bien que l'école est importante, j'aime beaucoup ça, d'ailleurs. Mais surtout, car la maîtresse est sympa et que les exercices en groupe sont très intéressants.
— La maîtresse a dit que l'entraide était importante pour la réussite, murmuré-je assez fort pour qu'il m'entende
Je ne sais pas pourquoi je continue de parler. Plus il entendra le son de ma voix, plus il sera en colère. Alors pourquoi suis-je incapable de me taire ?
— Elle a dit ça la maîtresse ? Mais qu'est-ce que cette salope connaît au monde, hein ? Elle exerce un métier pourri, elle gagne une misère et elle se permet de faire des leçons, hurle-t-il, ce qui me fait immédiatement sursauter
Ça y est, il est furieux. Le genre qui va faire très mal.
— Tu crois que c'est en écoutant les maîtresses que j'ai pu m'acheter une telle baraque, Liam ? Tu crois que ce sont ces petites pestes qui m'ont mené à un tel succès ?
Je ne dis rien, autant ne pas empirer mon cas. De toute façon, je sais très bien qu'il s'agit d'une question rhétorique.
— Non mon fils, les Cooper n'ont jamais fonctionné de la sorte et tu ne seras pas l'exception.
Il détache sa ceinture, comme à son habitude. La fait tourner pour prendre de l'élan puis me fixe dans les yeux.
— Peut-être que cette correction va enfin te remettre les idées en place.
Puis tout s'enchaîne très vite, un coup de ceinture, puis deux. J'ai à peine le temps de protéger mon visage, même s'il ne vise jamais cette partie de mon corps. Les gens le verront. Mon dos et mes fesses se mettent rapidement à me brûler, quelques larmes perlent sur mes joues, alors qu'on n'en est même pas à la moitié.
Troisième coup.
— Incapable !
Quatrième coup.
— Imbécile !
Cinquième coup.
— Une honte !
Sixième coup.
— Tu me donnes la gerbe !
La douleur est de plus en plus insupportable. Des torrents coulent de mes yeux, mon cœur se serre. J'ai mal, terriblement mal. Je veux que ça s'arrête, j'en viens presque à le supplier de m'achever pour ne plus jamais ressentir une telle douleur.
— Tu pleures en plus ? Les vrais hommes ne pleurent pas, Liam !! Combien de fois dois-je te le répéter ??
J'ai envie de répondre que les vrais hommes ne frappent pas leur femme et leurs enfants, mais je n'en ai pas la force. Alors, il continue ses coups : sept, huit, neuf, dix. Je peux déjà sentir le sang couler de mon dos, les plaies sont toujours énormes, mais les cicatrices toujours minimes. Le médecin de papa est très fort pour tout cacher.
Je pleure toujours, mais plus les coups arrivent plus les larmes s'atténuent. Elles s'arrêtent complètement quand papa a frappé si fort que je n'ai plus la force de pleurer.
Il remet sa ceinture. Il y a deux ans, cela signifiait qu'il en avait fini. Mais depuis quelque temps, cet objet ne lui suffit plus. Il s'approche de moi, baisse mon pantalon et me retourne. Il m'allonge sur le lit avant de claquer une première fois mon postérieur. Je n'ai pas le temps de souffler qu'une deuxième arrive, trois, quatre, cinq, six. Il s'arrête toujours à six. Mais je ne ressens plus rien au bout de la quatrième. Je ne ressens plus aucune douleur. Mon corps est comme paralysé. Mes larmes ont disparu, ma forte respiration également, plus aucun son ne sort de ma bouche. Alors mon père me relève en m'ordonnant de remonter mon pantalon. Il s'agenouille ensuite à ma hauteur, dépose deux doigts sur mon menton afin de relever ma tête. Il n'y a plus de colère dans ses yeux. Il me regarde en souriant, comme s'il ne venait pas de briser mon corps une nouvelle fois. Puis me serre dans ses bras.
— Maintenant tu réfléchiras deux fois avant de passer l'après-midi à t'amuser. D'accord ? chuchote-t-il contre mon oreille
Je me contente de hocher la tête doucement.
— Bien, j'estime que tu as besoin de repos. Pas de repas pour toi ce soir. Bonne nuit, mon fils.
De toute façon, le moindre aliment me ferait vomir instantanément. La seule chose que je souhaite, c'est du repos. Je veux dormir et ne plus jamais me réveiller. Plus jamais.
Mon père quitte ma chambre me laissant m'effondrer sur mon lit.
Je presse un oreiller contre moi et hurle toute la rage et la douleur accumulées. Les larmes refont surface, s'incrustant à l'intérieur de ma bouche pour y laisser un goût salé.
J'ai mal, je souffre, je prie comme chaque soir, pour que cette fois soit la dernière. Pourtant, je sais pertinemment que ce ne sera pas le cas.
- AMBER
Liam a terminé son récit depuis dix bonnes minutes et je n'ai toujours pas trouvé la force d'arrêter mes larmes. Je ressens une douleur et une peine indescriptible. Lorsque j'avais entendu un bout de l'histoire durant la soirée de Blake, j'étais choquée et triste d'apprendre qu'un gamin avait subi ce cauchemar. Mais savoir qu'il s'agissait en fait de l'homme que j'aime, ça me détruit, me retourne l'estomac, me donne envie de hurler et de tuer Ian Cooper de mes mains. Je savais que leur relation était très mauvaise, mais jamais, au grand jamais, je n'aurais imaginé une telle histoire. C'est horrible, affreux, inimaginable. Comment peut-on faire subir tout ça à un enfant aussi gentil, aussi altruiste, aussi innocent ? Et comment Liam a réussi à aller de l'avant, à vivre, à rire, à aimer de nouveau ? Je pensais avoir vécu le pire, j'étais loin du compte. Liam est fort, il est la personne la plus forte que je connaisse et je l'admire tellement. Se relever après de telles épreuves, c'est presque incroyable. Liam est un survivant et son père mérite de croupir en taule, pour le restant de sa vie. Il mérite les pires souffrances. Quand je repense à Amy, à cette femme si douce et si gentille, qui se prenait des coups bien avant la naissance de Liam... Oh mon Dieu...
À mes côtés, Liam ne parle plus, ne pleure plus, il est juste vide. Et je le comprends. Repenser à de tels événements, ça doit être la pire chose au monde. Je le sais mieux que personne, car moi-même, je n'y suis toujours pas prête. Lui, il a trouvé ce courage, cette force interne qui fait de lui quelqu'un d'incroyable.
Sauf que cette fois, ce n'est plus à lui de me réconforter. Il l'a assez fait toutes ces années, il a toujours compris que j'étais passé par le pire et je n'ai jamais été foutue de voir qu'il souffrait autant que moi.
Alors je le prends dans mes bras, je le serre fort contre moi, lui transmettant tout l'amour que j'éprouve pour lui. Tout ce que son père n'a jamais su lui donner. Il ne pleure pas, mais son corps ne cesse de trembler pour autant. Il paraît si fragile, si détruit.
— Je suis tellement désolée, Liam. Je suis désolée de n'avoir jamais rien compris. De n'avoir jamais vu ton immense peine...
Il presse sa main contre la mienne, notre signe pour dire à l'autre de se taire. Il se redresse, relève enfin ses yeux vers moi et mon cœur se brise un peu plus. Ses yeux sont vraiment rouges, ses iris autrefois bleu saphir sont devenus si sombres. Son teint est pâle, fatigué... Pourtant, il trouve encore la force de me regarder, de m'approcher et de me rassurer comme il peut.
— Tu ne pouvais pas savoir... Ma propre sœur n'en a jamais eu vent.
— Jamais ?
Comment Taylor n'a jamais pu remarquer que de telles horreurs se passaient sous son toit ? N'a-t-elle jamais entendu les cris ? N'a-t-elle jamais assisté aux larmes de son frère ? N'a-t-elle jamais vu les marques ? Les médecins ? Les brûlures ?
— J'ai tout fait pour la préserver. Mon père savait que ma sœur était ma faiblesse. Alors quand je tentais de me rebeller, il me menaçait de s'en prendre à elle. Je... je le suppliais presque de me frapper, Amber...
Les larmes refont surface. Alors je presse sa main un peu plus fort, je caresse sa joue d'une main délicate et lui montre qu'il n'est plus coincé dans cette maison. Qu'il est libre de parler ou de se taire. Qu'il est chez lui près de moi et qu'il le sera toujours.
— Elle ne pouvait pas subir tout ce que j'ai enduré. Il l'aurait tuée, j'en suis sûre. Parfois j'en faisais des cauchemars... Je le voyais la traîner par les cheveux, la monter dans ma chambre et la frapper devant moi. Il m'obligeait à regarder et je passais les pires nuits de ma vie après ça. C'est un monstre.
— Tu es fort, mon amour. Tu penses peut-être avoir été lâche, faible, car tu n'as pas su te protéger ou protéger ta mère, mais ce n'est pas le cas. Tu as survécu à neuf ans d'enfer constant. Tu as réussi à te construire une vie, un avenir, où tu étais le maître de toutes tes décisions. Je t'admire, tu n'imagines pas à quel point.
Je pose mon front contre le sien, attrapant sa nuque pour m'imprégner de sa chaleur. Cet homme est mon héros et plus jamais je ne le briserai. Je ne laisserai plus personne le détruire.
— C'est à cause de ça que je ne peux plus dormir en hauteur, m'avoue-t-il
Mon cœur rate un battement en constatant l'évidence. Je pensais que c'était quelque chose de banal, qu'il n'aimait juste pas monter les escaliers constamment, mais ça a toujours été bien plus.
— Je comprends mieux.
Je redresse légèrement ma tête, plantant mes yeux dans les siens.
— Tu ne seras plus jamais seul. Il ne te fera plus de mal, je le tuerai moi-même s'il ose toucher au moindre de tes cheveux.
Pour seule réponse, il écrase ses lèvres sur les miennes, me faisant rapidement basculer en arrière. Nos langues ne tardent pas à se rejoindre, s'unissant à la perfection comme elles en ont l'habitude. Ses baisers sont puissants, furieux, ils n'ont pas cette douceur habituelle, et pourtant, ça n'amplifie mon désir que davantage. Je sais qu'il exprime toute cette colère accumulée contre son père dans ses gestes, ce qui le rend bien plus performant. Sa langue titille la mienne, l'aspire, il mord ma lèvre inférieure et je laisse échapper un léger râle.
Il quitte ma bouche un instant pour me regarder dans les yeux. Cette colère est toujours présente, mais quand je plonge mon regard dans le sien, je n'y vois que du désir.
— Je ne veux plus en parler. J'ai juste besoin d'oublier et de me perdre dans tes bras, Amber. S'il te plaît, laisse-moi tout oublier le temps d'une soirée, m'implore-t-il
⚠️contenu sexuel explicite ⚠️
Mon désir est bien présent et l'aider à se sentir mieux, qu'importe la manière, devient soudainement une priorité.
Alors je comble de nouveau ce vide atroce en déposant plus doucement mes lèvres sur les siennes. Il y répond de la même manière, il empoigne mes fesses pour me rapprocher davantage, pendant que je laisse mes doigts se perdre dans ses cheveux. Ses baisers sont plus contrôlés, maniés avec dextérité. J'en profite pour échanger les positions afin de me retrouver au-dessus de lui. Aujourd'hui, c'est à moi de prendre soin de lui.
Je me débarrasse rapidement de ma robe et me retrouve en sous-vêtements. Les yeux de Liam doublent de volume, son sexe se durcit davantage et il ne m'en faut pas plus pour que mon corps s'embrase. Je me penche plus près de lui et lui retire son tee-shirt d'un geste contrôlé. Son corps de rêve se dresse devant moi, suppliant ma bouche de le recouvrir. Je ne me fais pas prier et dépose un doux baiser sur ses lèvres, continuant mon chemin sur son cou, titillant sa pomme d'Adam du bout de la langue. Cette dernière poursuit sur ses pectoraux, traçant de petits cercles près de ses tétons. Je ne me gêne pas pour les mordiller légèrement en lui arrachant immédiatement un râle de plaisir. Je dépose quelques baisers mouillés sur ses abdominaux avant de laisser ma langue avide de son corps, en dessiner les contours.
Je me redresse de nouveau, captant au passage les saphirs de mon amant, sans prononcer un mot, je sais qu'il se demande jusqu'où je suis prête à aller ce soir. J'approche alors ma bouche de la sienne qu'il tente de capturer hâtivement, mais j'effectue un mouvement de recul au dernier moment, attisant à la fois sa curiosité et son désir. Un sourire malicieux se dessine sur mon visage tout en me mordant doucement la lèvre inférieure. Un geste qui le rend particulièrement fou et son regard brûlant l'exprime très bien.
J'arrête ce petit jeu pour laisser place à quelque chose de bien plus orgasmique. En effet, ma main descend d'un geste lent au niveau de sa ceinture. Sans le lâcher du regard, j'en défais la boucle afin de découvrir son érection sous son boxer, menaçant d'exploser à tout moment. Mon sourire se fait plus large et mon envie de m'amuser avec cette partie n'en est que plus forte. D'une main experte, j'empoigne sa verge et la laisse se dresser fièrement devant moi. J'effectue dans un premier temps de léger va-et-vient, sentant son sexe se durcir davantage. Je resserre mon emprise en arrachant un nouveau gémissement à Liam, que je viens étouffer en écrasant mes lèvres contre les siennes. Je continue de malmener son intimité tout en laissant ma langue jouer avec la sienne.
— Putain, Amber, geint-il entre deux baisers
Fière de l'effet que je produis, je quitte de nouveau sa bouche pour passer au niveau supérieur. Liam le comprend rapidement et un nouveau sourire prend forme sur son visage. Bordel, ça devrait être interdit d'être aussi sexy. Je caresse une dernière fois du bout des doigts sa verge avant de les remplacer par ma bouche. J'enfouis son gland entre mes lèvres et son corps réagit immédiatement, un énième râle de plaisir sort de sa bouche, provoquant une forte chaleur entre mes cuisses. Je laisse alors ma langue prendre ses marques, je le suce, le goûte, titille sa verge tout en aspirant sa queue petit à petit. Liam empoigne mes cheveux en bougeant ses hanches d'avant en arrière, m'aidant à le prendre entièrement.
— Je ne vais plus tenir très longtemps.
Cette seule phrase me motive à ralentir mes coups de langue afin de le torturer un peu plus longtemps. Son corps se soulève à de multiples reprises, sa poigne sur mes cheveux se resserre de plus en plus, je l'aspire une dernière fois de toute sa longueur, puis me retire rapidement et termine le travail en l'empoignant de nouveau avec dextérité, à l'aide ma main. Il se laisse enfin jouir et se déverse dans ma main.
— Bordel de merde, j'avais oublié à quel point ta langue était magique, me dit-il lorsque mon visage revient près du sien
— Ne refais plus jamais cette erreur alors, lancé-je d'une voix sensuelle
Ses lèvres s'étirent et viennent capturer de nouveau les miennes dans un baiser à la fois doux et passionné. Toute trace de colère et d'amertume a disparu de son visage, j'ai réussi à lui faire oublier cette soirée de malheur et mon corps frémit, rien qu'en y pensant. Liam et moi débordons d'amour, on le voit dans nos gestes et paroles quotidiennes, mais rien ne vaut cette alchimie quand nos corps se retrouvent et se consument. Je brûle d'amour pour cet homme et personne d'autre ne me fera ressentir cela. Jamais.
Sans se détacher de mes lèvres, il place ses mains dans mon dos me rapprochant davantage de lui. Il profite de mes quelques minutes d'inattention pour dégrafer mon soutien-gorge, délivrant enfin mes seins. Il échange les positions collant mon dos contre le lit, pour se retrouver au-dessus de moi.
— Je pense que des remerciements sont de rigueur, murmure-t-il d'une voix rauque
Il embrasse hâtivement mes lèvres avant de s'attaquer à ma poitrine sans ménagement. Il empoigne mes seins sans difficulté, les malaxes quelques secondes avant de pincer mes tétons, m'arrachant mon premier cri. Il laisse ensuite le champ libre à sa langue de les malmener à son tour. Ses coups de langue sont rapides, mais maîtrisés, il me lèche, me mord, titille mon mamelon, m'obligeant à me cambrer. Bordel, c'est bon.
— Ces insolents m'ont nargué toute la journée, dans ce décolleté de malheur, souffle-t-il en les aspirant un peu plus
Il me torture encore quelques secondes avant de replonger de nouveau son regard dans le mien. Un jeu de regards indécent, torride, excitant au possible s'installe et sa main habile en profite pour se faufiler beaucoup plus bas. Son sourire se fait plus grand, à mesure que ses doigts se faufilent sous le fin tissu de ma culotte. Son regard s'embrase lorsqu'il remarque que je suis déjà toute prête pour lui. Mais évidemment, ce n'est pas ça qui va l'empêcher de s'amuser un petit peu. Il bascule son corps à la hauteur du mien tout en insérant un premier doigt en moi. Il ne me lâche pas du regard, observant avec attention chacun de mes gémissements. Mon corps se cambre davantage et ondule au rythme des va-et-vient de Liam. Un deuxième doigt vient rejoindre le premier, me faisant hurler bien plus fort.
— Continue, bébé. Jouis pour moi.
Et tout en prononçant sa phrase, il insère le troisième bien plus profond, m'arrachant enfin cette jouissance qu'il attendait avec impatience. Mon clitoris pulse sous son contact et Liam ne se gêne pas pour le titiller comme il sait si bien le faire. Il approche sa bouche de mon intimité, laissant sa langue n'en faire qu'une bouché. Il me goûte, me suçote, m'aspire entièrement en continuant d'agacer mon clitoris avec ses doigts.
— Liam...
Je donnerais mon âme pour que sa langue ne quitte jamais mon vagin, mais je paierais bien plus cher pour le sentir enfin en moi. Je n'en peux plus d'attendre et je lui fais comprendre très clairement, en lui ordonnant de me prendre avec ferveur. Immédiatement. Un éclat de rire sort de sa bouche, mais monsieur ne se fait pas prier. Il se redresse lentement pour me faire comprendre qu'il reste toujours aussi insoumis et indocile. J'attrape alors sa nuque d'un mouvement brusque, l'obligeant à s'étaler complètement sur moi.
— Tout de suite, ordonné-je en empoignant son sexe, qui est de nouveau aussi dur que la roche
Il sourit, passe sa langue sur mes lèvres et soulève enfin son corps pour me pénétrer délicatement. Plus besoin de préservatif, on a fait des tests ensemble il y a quelques jours, qui se sont évidemment avérés négatifs. Aucun de nous n'ira plus jamais voir ailleurs, alors cette étape était plus qu'évidente, et j'entends clairement à sa voix que de me sentir pleinement, le comble de bonheur. Il se retire une seconde afin de revenir beaucoup plus profondément, aspirant mon gémissement au passage. Son corps ondule au rythme du mien, m'offrant de multiples orgasmes à chaque poussée. Il attrape mes genoux pour les remonter un peu plus haut et j'en profite pour enrouler mes jambes autour de ses hanches, à quelques centimètres de ses fesses fermes, que j'empoigne sans ménagement. Il continue ses va-et-vient, poussant plus profondément à chaque fois.
— Ne t'avise jamais d'arrêter, geins-je
Il rit de ma remarque et me fait taire en joignant sa langue à la mienne. J'échange ensuite nos positions, en le faisant basculer à son tour sur le lit. Son dos s'enfonce contre le matelas, me laissant toute la liberté de me redresser entièrement. C'est à mon tour de mener la danse en bougeant d'avant en arrière. Son sexe s'enfonce davantage et j'en savoure les effets, tout en continuant de me dandiner au-dessus de lui.
— Je suis proche, hoquette-t-il
Moi aussi, mais je ne suis absolument pas prête à me retirer. Je m'étale alors complètement sur lui, le suppliant d'accélérer ses mouvements. Liam se redresse en agrippant mes hanches plus fermement, pour me rapprocher de lui. Je me contracte autour de sa queue sans décélérer nos mouvements et laisse enfin l'orgasme final sortir à sa convenance. Liam me rejoint presque instantanément, hurlant mon prénom à de multiples reprises. Nous restons dans cette position quelques minutes, reprenant nos souffles, tout en profitant de notre chaleur mutuelle. Il finit par se retirer et m'attire près de lui, encerclant mon corps de ses bras musclés. Je m'empresse de me lover contre lui et ferme les yeux pour revivre ces dernières minutes pleinement.
— Je t'aime, lâche-t-il soudainement en français
Mon cœur rate un battement à l'entente de ces trois petits mots. Bien entendu, je le savais, nos sentiments ne sont un secret pour personne. Mais l'entendre enfin sortir de sa bouche et dans ma deuxième langue maternelle, me comble davantage. Je me redresse afin de plonger mes yeux dans les siens et caresser délicatement sa joue.
— Je t'aime, Liam. Je t'aime bien plus que les mots ne peuvent l'exprimer. Et jamais je ne cesserai de t'aimer.
Son sourire réapparaît et ses douces lèvres viennent combler le vide, illustrant parfaitement nos quelques paroles.
Oh oui, je suis complètement amoureuse de lui.
🎬🎬🎬
Bon encore une fois, deux niveaux d'émotions, deux parties bien différentes !
Mais la plus mémorable reste évidemment la première. L'enfer de Liam, cette innocence arrachée bien trop tôt.
J'ai pleuré en écrivant et j'ai pleuré en corrigeant. Savoir qu'il y a de vrais enfants qui vivent ça au quotidien, c'est juste atroce.
Les bourreaux comme Ian Cooper ne devraient jamais être autorisé à être parent.
Mais Liam est un homme fort, il s'est battu pour échapper à l'emprise de son père et sa part de bonheur. Voilà pourquoi il restera toujours le personnage masculin que j'ai préféré écrire depuis que j'ai commencé. Liam est fort, c'est un survivant et je l'admire sincèrement ❤️
Quant à Amber, elle sait désormais tout ce qu'il y a savoir sur l'homme qu'elle aime. Il ne lui reste plus qu'à le protéger et l'aimer comme il le mérite.
Et bien évidemment, lui avouer sa part d'ombre à elle aussi. Ce qui devrait arrivée rapidement 😬
J'attends vos avis ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top