Chapitre 31 - AMBER
— Tu crois que ça fait trop celle-là ? demandé-je en sortant du dressing
— Elle est parfaite, souffle Liam, sans conviction
— Tu as déjà dit ça pour toutes les autres !!
— Parce qu'elles étaient toutes parfaites, Amby. Honnêtement, c'est qu'un dîner, pourquoi tu te prends autant la tête ?
Je le fusille du regard, face à son manque de participation. Nous sommes actuellement chez Liam, dans sa vraie maison, pour les quatre prochains jours. Thanksgiving a lieu aujourd'hui et chacun est rentré chez lui pour profiter de sa famille. Étant australienne, cette fête ne représente rien dans mon pays, alors mes parents ne la célèbrent pas. Lorsque je suis arrivée aux États-Unis, ça ne m'a pas plus dérangé que ça de ne pas le fêter. Puis j'ai rencontré Liam et je n'ai plus jamais passé Thanksgiving seule. C'est une tradition pour les Américains, et même si mon copain n'est pas franchement enchanté de retrouver son père chaque année pour ce repas, il fait l'effort pour sa famille.
Durant nos quatre ans de relation, j'ai passé ce jour chez les Cooper, et c'est d'ailleurs durant le premier Thanksgiving que j'ai fait la connaissance de la famille. J'ai tout de suite eu une très bonne relation avec sa sœur et sa mère. Mais je n'ai jamais aimé son père. Liam ne m'avait encore rien dit de sa relation avec lui, et pourtant, il ne m'a fallu que quelques minutes pour comprendre que cet homme était un sombre connard. Le mépris dans ses yeux envers son fils était visible à des kilomètres.
La dernière fois que je l'ai vu, je ne me suis pas gênée pour le remettre à sa place quand il allait, encore une fois, trop loin avec l'homme que j'aimais.
Au départ, je ne disais rien, car ce n'était pas à moi d'intervenir, mais au bout d'un moment, je n'en pouvais plus. Il pouvait dire ce qu'il voulait, mais pas insulter l'homme incroyable qui partageait ma vie.
Lorsque Liam et moi nous nous sommes séparés, j'ai fêté ce jour avec Lexie. Elle et Dean organisent un dîner chez eux et invitent leur famille respective, pour éviter de se séparer. Cette journée était très différente chez les Williams-Jennings. L'ambiance était bien plus chaleureuse que chez les Cooper. On riait, se racontait des anecdotes, et je suis persuadée que Susan Williams, la mère de ma meilleure amie, a dû vivre plusieurs vies pour avoir autant de choses à raconter.
Honnêtement, chez les Cooper, tant que le père de Liam ne se montrait pas, l'ambiance était incroyable. Taylor et sa mère sont deux femmes aussi gentilles que drôles et je passais toujours un bon moment en leur compagnie. Et puis, Abby arrivait toujours à détendre l'atmosphère à n'importe quel moment. Alors dans tous les cas, la mauvaise humeur du connard de service ne gâchait rien.
Espérons seulement que cette soirée se déroulera sans encombre.
— Non Liam, je ne me prends pas trop la tête. Ça va faire deux ans que je n'ai pas vu ta famille. Il est hors de question que je fasse mauvaise impression à cause de ma tenue, grogné-je en croisant mes bras
Il éclate de rire en secouant la tête pour éviter de dire quelque chose susceptible de m'énerver un peu plus.
— Tout le monde te connaît et tout le monde t'apprécie. Ce n'est pas comme si tu les rencontrais pour la première fois, me rappelle-t-il
— N'empêche qu'ils doivent tous me détester, alors j'espère entrer de nouveau dans leurs bonnes grâces.
Voyant que je ne rigole plus du tout, Liam se lève et vient entourer ma taille de ses bras. C'est incroyable, mais son simple contact m'apaise immédiatement.
— Personne ne te déteste. Taylor et ma mère sont déjà au courant de tout, et elles m'ont confié avoir hâte de te revoir. Quant à mon père, il n'est au courant de rien.
— À quel degré de « rien » ?
— Au plus haut. Il savait qu'on n'était plus ensemble, mais il n'a jamais su pourquoi. Évidemment, il a tout de suite présumé que c'était ma faute. Mais je ne lui ai pas fait le plaisir de le mettre dans la confidence.
Liam a beau avoir vingt-neuf ans, son père aura toujours un contrôle sur son mental. Il est le seul, avec moi, à pouvoir le faire passer d'heureux à triste en une fraction de secondes. Et Ian Cooper en joue. Il ne se gêne pas pour lui rappeler à quel point il le déçoit, et rien que d'y penser, la colère monte. Je le déteste et rien ne changera ça.
— Il ne mérite pas d'être dans la confidence. Il ne mérite même pas d'être assis à la même table que toi. Et encore moins de porter le titre de « père ». Il ne mérite rien, Liam. Alors ne lui accorde plus d'importance. Plus tu seras touché par ses mots, plus il continuera. Tu vaux mieux que ça.
J'entoure sa nuque de mes bras, approche mon visage du sien et dépose un petit baiser sur son nez.
— Si tu ressens le besoin de t'évader ce soir, par sa faute, tu n'as qu'un mot à dire et on finira la soirée ailleurs. J'ai d'ailleurs quelques idées.
Il retrouve le sourire, caresse mon visage et ouvre la bouche pour répondre :
— Hmm puis-je avoir un avant-goût ?
— Pas avant ce soir, monsieur Cooper. Ne soyez pas trop gourmand.
Son sourire s'élargit, c'est alors qu'il échange les positions en descendant sa main près de l'endroit convoité. Il soulève ma robe et caresse le dessus de ma culotte, qui couvre à peine mon intimité.
Quand il veut un truc, il l'obtient. Son contact me fait frémir et je me retrouve à bloquer ma respiration pour éviter de laisser la liberté à ma bouche de répondre.
— Je sais que tu en as envie, bébé. Tu sais, il nous reste encore quelques heures avant d'y aller.
Il me rapproche un peu plus, en pressant mes fesses de sa main libre. Laissant l'autre s'aventurer d'un peu plus près.
— Liam...
— C'est l'idée, mais j'attends que ce nom sorte un peu plus fort, murmure-t-il d'une voix suave
Je ferme les yeux, luttant pour ne pas succomber. Et oui, c'est plus difficile que ça en a l'air. Seul Liam a le pouvoir de faire monter mon excitation en quelques secondes. C'est plaisant quand je suis apte à répondre, mais très frustrant quand ce n'est pas le cas.
Sachant qu'on est attendu chez les Cooper dans deux heures, que je n'ai toujours pas choisi ma tenue, que je ne suis ni coiffée, ni maquillée. Le laisser aller plus loin ne ferait que me retarder.
— On n'a pas le temps, tenté-je de le raisonner
Mais rien n'y fait, il continue de balader son doigt un peu plus loin.
— Oh ma belle, tu sais très bien que je peux te faire jouir en un minimum de temps.
Je déglutis, détourne le regard, fait jouer mon mental. Mais rien n'y fait, il est trop fort. Beaucoup trop... Oh bordel, ce doigt est magique.
— Si on arrive en retard, je te détruis, le menacé-je avant de fondre sur ses lèvres
***
— Midi moins le quart. J'attends des excuses, fanfaronne mon idiot de copain en se garant devant la résidence des Cooper
— C'est parce que j'ai activé le mode survie et que j'ai réussi à me préparer en un minimum de temps, répliqué-je en croisant les bras
— Ou parce que mes mains sont magiques et qu'elles engendrent du plaisir plus rapidement que la normale.
— Y-a-t-il des jours où la prétention ne te possède pas ?
Il rit et secoue la tête.
— Ce n'est pas de la prétention, ma belle. Seulement de la confiance en ses propres talents.
Je lui pince le bras pour le faire taire et ce dernier rit de plus belle. Il est peut-être incroyablement insupportable, mais je pourrais entendre ce rire durant des heures.
— Pourquoi tu me regardes comme ça ? demande-t-il, après quelques secondes
— Je suis heureuse, réponds-je simplement
Il embrasse tendrement mes lèvres puis sans perdre son sourire, il répond :
— Alors on est deux.
Mon cœur se réchauffe à l'entente de ces mots, puis Liam rompt le contact visuel en ouvrant la portière de sa voiture pour en sortir. Je fais de même et le rejoins devant, attrape sa main et le laisse nous guider à l'intérieur de la maison. Kayla sur nos pas. Liam ne l'emmène jamais lorsqu'on est invité, mais ne se gêne pas pour le faire chez ses parents. Surtout parce que Ian et Kayla se détestent, et que le seul fait d'embêter son père, lui apporte une énorme satisfaction.
Les Cooper vivent également à Los Angeles, dans un quartier plutôt chic de Beverly-Hills. La maison est très grande, mais m'a toujours paru trop terne, sans âme. Loin de ma maison familiale à Brisbane.
— Tata Amber !! s'écrie une petite voix au loin
Je n'ai même pas le temps de la repérer qu'Abby me saute dans les bras, manquant de me faire partir à la renverse. J'éclate de rire en resserrant son étreinte. Je ne l'ai pas vu depuis sa venue à la villa, et oui, elle m'a atrocement manqué.
— Tu m'as manqué, ma puce.
— Toi aussi !! Quand maman a dit que tu serais parmi nous à Thanksgiving, je me suis empressée de compter les jours sur mon calendrier.
Est-ce vraiment possible d'être aussi mignonne ? Mon cœur fond à chaque mot qu'elle prononce.
— Tonton Liam est là, au cas où, intervient ce dernier, ce qui nous amuse un peu plus
Abby se tourne vers lui et se jette à son cou.
— Désolée tonton, tata Amber m'a plus manqué, répond notre nièce, sans remords
Il pose la main sur son cœur pour faire mine d'être triste, déclenchant un nouveau rire général.
— Ah mon frère, Amber a toujours fait l'unanimité dans cette famille. Pas de raison que ça change, ajoute une autre voix familière
Je me tourne pour faire face à l'aînée des Cooper, qui a bien changé en deux ans. Elle a teint ses cheveux en roux et les portes désormais court. Très Scarlett Johansson dans Avengers. Ça lui va très bien. Elle est vêtue d'une robe blanche cintrée à la taille, qui met son corps de rêve en valeur. Oui, la beauté chez les Cooper, c'est de famille et naturelle.
— Taylor...
Je laisse cette dernière prendre les devants et à ma grande surprise, elle m'adresse une étreinte chaleureuse. Oui, une part de moi pensait qu'elle allait m'en coller une, même si Liam m'a affirmé le contraire. Taylor est à peine plus grande, mais elle a toujours considéré Liam comme son fils. Elle le protège plus que quiconque, un peu comme je l'étais avec Aaron, et comme Addison l'était avec nous deux. Les frères et sœurs ça peut parfois être chiant, mais peu importe l'épreuve, ils seront toujours soudés.
— Tu nous as manqué, Amber, murmure-t-elle à mon oreille ,en me serrant un peu plus fort
— Vous m'avez tous manqué aussi.
Nous nous séparons après quelques secondes et je peux enfin voir l'immense sourire qui éclaire son visage. J'avais oublié à quel point elle ressemblait à son frère quand elle souriait. Oh mon Dieu, cette famille m'a tellement manqué.
— Venez, maman est dans la cuisine.
Abby attrape ma main et me guide à l'endroit prévu, sous le regard à la fois ahuri et amusé de son oncle.
En pénétrant dans la cuisine, je reconnais rapidement l'odeur de la dinde d'Amelia aka Amy Cooper. Contrairement à son connard de mari, cette femme est la bonté incarnée. Elle n'a pas grandi dans un milieu privilégié, elle n'a pas eu une éducation sévère et elle ne s'est jamais prise pour ce qu'elle n'était pas.
Voilà pourquoi elle a refusé qu'une employée face tout à sa place. Elle a travaillé et travaille toujours dans son restaurant. Ce qui ne l'a pas empêchée d'élever Taylor et Liam à la perfection. C'est elle qui cuisinait parce qu'elle aimait ça. Elle employait seulement des nourrices pour garder les enfants quand elle travaillait, mais revenait toujours assez tôt pour être auprès d'eux, tous les soirs.
Sans parler du fait que cette femme est un vrai cordon bleu.
— Mamie ! Tata Amber et tonton Liam sont arrivés !! s'exclame Abby, faisant sursauter sa pauvre grand-mère au passage
Cette dernière relève la tête de son plat, un large sourire aux lèvres lorsqu'elle aperçoit son fils.
— Mon bébé !!
Elle s'empresse de le prendre dans ses bras en le couvrant de baisers. Je ris en voyant sa tête, il aime sa mère, mais il déteste être autant couvert d'amour en public.
— T'as un peu maigri, non ? Ça va, tu manges bien ?
— Ça va, maman. Je mange très bien, j'ai bientôt trente ans, faudrait que tu arrêtes de t'inquiéter autant.
— Trente ou quarante ans, tu seras toujours mon bébé, alors je m'inquiète si je le souhaite, le réprimande-t-elle en lui pinçant la joue
Nous rions de plus belle avant que le regard d'Amy ne tombe sur moi. Elle m'observe un instant sans rien dire. Une part de moi prie pour que sa réaction soit similaire à celle de sa fille. Mais Amelia Cooper est bien plus protectrice. Elle a toujours placé son fils sur un piédestal, alors je comprendrais qu'accueillir celle qui lui a brisé le cœur, soit plutôt difficile.
— Dis-moi que tu es de retour pour de bon, Amber, lâche-t-elle après un long silence
Je déglutis, mais m'empresse de hocher la tête.
— Pour de bon.
Son sourire réapparaît et ses bras encerclent mon corps la seconde d'après.
— Bon retour à la maison, ma chérie.
Ces quelques mots suffisent à apaiser toute la tension que j'avais accumulée. Je crois même que j'étais bien moins stressée lorsque je les ai tous rencontrés.
Mais la famille Cooper est exceptionnelle, enfin si on en oublie un.
— Merci de ne pas me haïr, chuchoté-je, pour qu'elle seule m'entende
— Jamais, mon trésor. Jamais, répond-elle sur le même ton
Lorsque je m'écarte, je tombe sur le regard attendri de son fils. Je lui adresse alors un petit sourire et un clin d'œil pour lui assurer que tout va bien.
— Où est Alex ? demandé-je, remarquant enfin l'absence du dernier membre appréciable de la famille
— Il est allé me chercher des épis de maïs. J'ai complètement oublié d'en prendre, nous informe Amy en retournant près des fourneaux
— Il ne devrait pas tarder, ajoute Taylor
Aussitôt dit, aussitôt fait. Alex passe la porte de la cuisine, un sac de courses entre les bras.
— Ils étaient en rupture de stock dans tous les supermarchés. J'ai dû aller au bout de la ville, mais j'ai réussi !! s'exclame-t-il, tout sourire
Il dépose le sac sur la table et tourne enfin les yeux vers nous.
— Liam, mec ! Enfin là.
— Tu sais mieux que personne que dire non au tyran qu'est ta femme, est impossible.
Les deux hommes éclatent de rire alors que la concernée lève les yeux au ciel. Alex pose ensuite son regard sur moi, mais ne cache pas son sourire.
— Eh bah ça alors, j'ai bien cru qu'on ne te reverrait jamais dans cette maison.
Il me prend dans ses bras.
— C'est bon de te revoir, Amby.
— C'est bon de te revoir, Alex.
Bon bah finalement, tout s'est bien passé. La famille de Liam m'a rapidement pardonné.
Je pense qu'après le tournage, je l'emmènerai retrouver les bonnes grâces de la mienne. Par chance, Addison accouchera quand nous serons présents et nous rencontrerons en même temps notre neveu.
— Maman, je peux aller jouer dans le jardin avec tata Amber ? demande Abby en attrapant ma main
— Je dois peut-être aider pour le repas ?
— Absolument pas. Taylor et moi allons rapidement terminer ça, allez tous vous détendre, objecte Amy en nous poussant pratiquement hors de sa cuisine
Nous rions tous avant qu'Abby ne m'entraîne dans le jardin.
Bien que l'on soit fin novembre, les températures ne sont pas aussi froides que ça, à Los Angeles. Il fait environ une vingtaine de degrés, comparé à New York où les températures tournent autour de huit degrés.
Nous arrivons dans la cabane qui appartenait à Taylor et Liam lorsqu'ils étaient plus jeunes. Elle est immense et très cosy. J'avoue que j'aurais bien aimé en avoir une comme ça, à leur âge.
Maintenant, c'est le nouveau sanctuaire de la dernière de la famille et elle la rentabilise plutôt bien.
Nous nous asseyons à même le sol, sur des tas de plaids superposés, puis Abby vient se blottir entre mes bras.
— Je suis trop contente que tu sois là, murmure-t-elle
Mon Dieu, cette petite fait fondre mon cœur à chaque fois.
— Moi aussi, ma puce.
— Est-ce que ça veut dire que tonton Liam et toi êtes de nouveau ensemble pour de bon ? Vous n'allez plus vous séparer ?
Sa voix est pleine d'espoir et je la comprends. C'est difficile à un tel âge de voir les personnes que tu aimes le plus, se séparer. J'avais neuf ans lorsque mon oncle Malcolm et ma tante Katy ont divorcé. J'avais tellement l'habitude de les voir ensemble, heureux et amoureux, que j'en ai pleuré. Malcolm était le frère de ma mère alors c'est Katy qu'on ne voyait plus. Elle est retournée dans sa ville natale et nous a, en quelque sorte, rayés de sa vie. Je l'ai fait avec Abby pendant deux ans, et je comprends à quel point ça l'a affectée.
— Je ne peux pas prédire le futur, mais je peux te promettre de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour le garder près de moi à jamais, réponds-je en caressant ses cheveux délicatement
— Est-ce que tu l'aimes ?
Je souris en entendant sa question. Surtout parce qu'on ne se l'est pas encore dit. Pas directement en tout cas. On sait très bien que l'amour n'est jamais parti, mais aucun « je t'aime » n'est sorti de notre bouche. Je ne sais pas ce qu'on attend. Peut-être que le dire n'a pas une grande importance.
— Plus que tu ne peux l'imaginer. Ton oncle est ce qui m'est arrivé de mieux.
— Toi aussi tu es ce qui lui est arrivé de mieux. Tu ne sais pas à quel point ça me fait plaisir de le revoir enfin sourire sincèrement.
— Parce que tu sais reconnaître les sourires toi maintenant ?
Elle rit en hochant la tête.
— Bien sûr, je suis très observatrice, tata. Tonton Liam a son sourire forcé, celui qui veut dire que tout va bien pour qu'on le laisse tranquille. Et il a le sourire qui illumine ses yeux, celui qui exprime clairement le bonheur. Et celui-là, il l'a toujours eu quand tu étais dans les parages, m'explique-t-elle
J'écoute très attentivement chacun de ses mots. Elle a peut-être sept ans, mais elle est vraiment intelligente. Elle remarque des trucs que nous, adultes, sommes incapables de voir.
La vérité sort de la bouche des enfants, comme on dit.
— Alors, vous complotez contre qui ? s'exclame Liam en entrant dans la cabane
— Contre toi, évidemment, répond sa nièce sans hésiter
Il vient s'asseoir à nos côtés avant de se mettre à chatouiller la petite.
— Petite traître. Il suffit qu'Amber apparaisse pour que je n'existe plus.
— Désolé mon cœur, girl power, ajouté-je en tirant la langue
Son sourire s'élargit, il lâche alors la petite pour s'attaquer à moi. Il me saute dessus et m'écrase de toute sa force, avant de me chatouiller aux endroits les plus sensibles.
Je ris de bon cœur en le suppliant d'arrêter, mais mon copain est dur en affaires.
— Qu'est-ce que j'ai en échange ? demande-t-il
— Ma reconnaissance à vie ?
— Hmm, pas suffisant.
J'approche alors ma bouche de son oreille pour lui promettre une nuit pleine de gâteries. Et vu son sourire, je sais déjà que j'ai parlé sa langue. Il m'embrasse tendrement avant de me lâcher.
Je me redresse et croise les iris de ma nièce, des iris brillants accompagnés d'un large sourire.
— Ça va, ma puce ? demandé-je
Elle hoche la tête vivement.
— Oui, oui, c'est juste que... Ça fait tellement longtemps que je rêve de vous revoir aussi amoureux.
Son aveu me touche en plein cœur et je dois me faire violence pour ne pas laisser les larmes me dominer.
— Tu en as vraiment souffert ? la questionne Liam rhétoriquement
— Plutôt, oui. Je vous aime tous les deux de la même manière et j'avais du mal à accepter que vos chemins se séparent aussi vite.
Elle lève les yeux au ciel, comme pour ravaler ses larmes, puis poursuit.
— Et puis, le fait de ne vous voir ni l'un, ni l'autre pendant plusieurs mois, ça a été dur.
Je comprends qu'elle fait allusion à la cure de désintoxication pour Liam. Il a dû être coupé de sa famille pendant un temps fou, et de nouveau, la culpabilité refait surface.
— Je sais que je suis jeune, que je ne connais rien à la vie, mais il ne fallait pas être bien âgée pour comprendre que vous étiez plus heureux ensemble, conclut-elle en esquissant un léger sourire de réconfort
Mais ce sourire est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je ne peux plus retenir mes larmes et les laisse couler à leur gré. Ça me fait mal de savoir que Liam a autant souffert, mais ça me tue d'avoir mis cette petite fille que j'aime tant, dans un tel état.
Peu importe l'endroit où Amber June Adams passe, elle détruit tout sur son passage. Et j'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais.
— Non, ne pleure pas tata.
Elle s'empresse de venir auprès de moi et me serre fort, alors que mes larmes refusent de s'arrêter.
Liam vient compléter cette étreinte et nous restons dans cette position pendant un long moment. Se donnant l'amour dont on a été privé durant ces deux dernières années.
Ma famille.
🎬🎬🎬
Le retour de notre petite Abby !!
Toujours aussi intelligente et mignonne, comment Amber pouvait rester de marbre face à tous ces aveux.
La famille de Liam ?
Première partie du dîner de Thanksgiving et il ne sera pas de tout repos, je vous préviens !
De nouveaux aveux dans le prochain chapitre !!
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