Airport trouble
Un jour,
Lorsque je n'avais que 43 ans, 7 mois et 4 jours, j'ai reçu un appel de Pete, mon supérieur, à précisément 23h04. Je n'ai pas compris pourquoi il m'appelait si tardivement, sachant que je n'étais pas de service ce jour-là, mais j'ai rapidement été éclairé lorsqu'il m'a dit que je devais venir au poste tout de suite.
Comme le gentil capitaine du poste de police de l'aéroport internationale de LAX que j'étais, j'ai accepté.
Je me suis levé du canapé, ait expliqué rapidement à ma femme la situation (inutile de dire qu'elle n'était vraiment pas ravie), et ait quitté la maison dans la minute qui a suivi.
J'aimais vraiment mon travail, mais dire que j'étais content de partir travailler le jour de mon dixième anniversaire de mariage serait mentir. J'étais énervé, et je ne comprenais pas bien le fait que je sois appelé à cette heure-là sachant que des tas d'autres détectives et sergents devaient être disponibles.
Mais, évidemment, ce n'est seulement qu'une fois dans ma voiture que je me suis souvenu qu'ils fêtaient tous l'anniversaire de Pete, et que le poste devait alors sûrement manquer cruellement de monde.
Je maudissais les stagiaires incapables de prendre une déposition, mais je maudissais surtout et encore plus l'idiot ou l'idiote qui avait volé quelque chose, agressé quelqu'un, consommé de la drogue ou trop d'alcool. Gâcher sa soirée, d'accord ; mais la mienne n'avait rien demandé.
Je suis arrivé au poste aux alentours de 23h20. J'avais la chance d'habiter assez près.
L'aéroport n'était pas trop rempli vu l'heure, mais pas vide non plus.
J'ai arpenté les longs couloirs que je connaissais tant avant d'arriver devant la porte du poste B, de mon cher poste B, que je fréquentais depuis que j'avais quitté l'école de police.
J'avais toujours rêvé de devenir détective dans un poste de police de ville, et pas capitaine dans un poste de police d'aéroport, mais je ne m'en plaignais plus depuis longtemps.
J'ai poussé la porte et ait découvert le hall glacial. Il n'y avait que les deux stagiaires d'une vingtaine d'années, qui débutaient, Sally et Tom. Dès qu'ils m'ont vus, ils ont accourus vers moi, paniqués.
« Monsieur Ward, Monsieur Ward ! » s'est écrié Tom.
J'ai roulé des yeux. Son stress était contagieux, et je n'étais pas de bonne compagnie une fois stressé. « Calmez-vous, c'est bon, Pete m'a appelé pour venir gérer. »
« Oui, c'est nous qui lui avons demandé de vous appeler, » m'a alors informé Sally. Je lui ai lancé un regard plein de confusion, et je n'ai eu besoin d'ouvrir la bouche pour qu'elle comprenne que je me demandais pourquoi moi. « Vous êtes le seul qui nous traite bien, ici. On est des petits stagiaires, bien que pas si petits, et tout le monde nous marche sur les pieds. Alors, on s'est dit qu'avec vous au poste ce serait mieux qu'avec un con. » a-t-elle poursuivi.
« Sally, » j'ai soufflé, « Ne parle pas comme ça des collègues. »
« Vous ne pouvez pas la contredire, Monsieur, » est alors intervenu Tom.
Je n'ai rien dis, parce qu'il avait raison : je ne pouvais pas la contredire, et lui encore moins. Certains collègues étaient insupportables, et les stagiaires n'étaient vraiment pas bien traités dans le milieu.
« Bien, » j'ai tapé dans mes mains, changeant ainsi de sujet, « Qui est l'heureuse personne qui m'a fait me déplacer ? »
« Il s'appelle Louis, » a commencé Sally en ouvrant le dossier qu'elle tenait dans ses bras, «Louis Tomlinson. » Elle m'a montré la photo qui figurait en haut à droite de la fiche de renseignement qui commençait le dossier. J'ai plissé les yeux pour bien voir son visage. Il avait l'air jeune. J'ai pris la feuille des mains de Sally pour mieux lire les plus grandes lignes.
«Age, 25, ok,» marmonnais-je à haute voix bien qu'à moi-même. « Place de résidence, principalement Londres, plusieurs autres maisons secondaires, ok, » j'ai passé la suite. Savoir où il était né, en quel saison, ou combien de frères et soeurs il avait ne m'intéressait pas. Je ne jetais que de brefs coups d'oeil aux détails. « Profession... » J'ai jeté des coups d'oeil à la feuille mais je ne trouvais pas ce critère. J'ai alors tourné la page, là où un gros tampon rouge qui prenait bien la moitié de la feuille avait été posé. Il indiquait le mot Célébrité. J'ai haussé les sourcils, et ait relevé les yeux vers Sally et Tom. « Sérieusement? »
« Totalement. C'est un chanteur, » a dit Sally.
J'ai hoché la tête et soufflé, parce que cette situation ne me plaisait pas du tout.
Contrairement à ce que les gens peuvent penser, les policiers travaillant dans les aéroports n'ont pas souvent affaire aux célébrités. Elles ont tendances à se faire discrètes quand elles y passent, ce qui se comprend. Alors, quand dans mon poste, nous avions affaire à des célébrités, c'est qu'elles étaient souvent prétentieuses avec un melon énorme.
« Il est dans ton bureau, » m'a informé Tom.
Je les aies remerciés, et me suis dirigé vers mon bureau, qui était au fond du couloir au fond du hall, alors, plutôt isolé.
J'ai ouvert la porte, et en effet, j'ai trouvé un jeune homme assis sur une chaise devant mon bureau.
« Bonjour Monsieur Tomlinson, je suis le capitaine Ward, et je vais prendre votre déposition. » J'ai contourné mon bureau et me suis assis sur mon siège, et c'est là que je l'ai finalement regardé.
Il était habillé tout en bleu, c'en était presque ridicule, mais je n'ai rien dis. Ses cheveux étaient décoiffés et j'ai remarqué une casquette sur ses genoux. Il était brun, plutôt bel homme, avec une légère barbe de quelques jours sûrement.
Il ne souriait pas. Cela m'a étonné. Le peu de stars que nous avions souriaient toujours, parce qu'elles savaient qu'elles ne risquaient pas grand chose.
Lui, ne laissait même pas un petit rictus éclairer son visage.
Rien.
Ce jeune homme ne souriait pas, et les poches sous ses yeux étaient d'une taille épatantes.
Et le pire, c'est qu'il n'avait pas l'air d'avoir envie de sourire. Ou pas la capacité.
« Alors, » ai-je commencé, en croisant mes bras sur mon bureau, « Je vous écoute. »
« C'est un immense malentendu. »
Sa voix était douce, presque cristalline, et c'était harmonieux. Je l'imaginais tout à fait chanteur, et je ne doutais pas une seconde son talent.
« Et bien, expliquez-moi. »
Il a hoché la tête, doucement. Il avait l'air épuisé, et je ne savais pas si c'était juste de son vol ou si c'était quelque chose de plus conséquent. Mais, je n'étais pas là pour faire de la psychologie. « J'étais en Jamaïque, et, et bien en arrivant à l'aéroport tout à l'heure, il y avait un paparazzi, je lui ai demandé d'arrêter de me prendre en photo Eleanor et moi, mais -»
J'ai agité ma main pour lui faire signe d'arrêter de parler un instant, ce qu'il fit. « Qui est Eleanor ? » ai-je demandé.
« Oh, euh, Eleanor c'est, c'est ma petite-amie. « Il a hoché la tête vigoureusement avant de répéter. « Ma petite-amie. »
« Votre petite-amie ? Ou votre femme ? »
« Petite-amie. » a-t-il affirmé, sans buter sur ses mots.
« D'accord. »
J'ai froncé les sourcils en le regardant. Je le croyais, ce n'était pas le problème, mais, « J'étais sûr d'avoir vu marqué 'marié' sur votre fiche de renseignement, c'est tout, j'ai dû me tromper. » Il a baissé les yeux vers ses mains, fixant stupidement la gauche, en souriant en coin sans s'en rendre compte. « Continuez. »
Il a relevé la tête aussitôt et a poursuivi son récit. « Il n'a pas arrêté. Alors je lui ai encore demandé, encore et encore, et j'essayais un peu de lui enlever l'appareil, mais il continuait et au bout d'un moment c'était vraiment, excusez-moi pour le language Monsieur l'inspecteur, mais c'était emmerdant. »
« Capitaine », ai-je corrigé, souriant cependant en coin.
« C'est du pareil au même », a-t-il dit, souriant aussi, et j'ai alors vu qu'il était encore plus bel homme lorsqu'il souriait. Je me suis alors dis que ce Louis Tomlinson n'avait rien des autres quelques célébrités que j'avais vu dans ce bureau auparavant.
Je lui ai fais un signe de tête qui lui indiquait de continuer. « Et, là, c'est devenu bizarre. Je continuais à éloigner le type pour pas qu'il me prenne en photo avec Eleanor, mais il essayait d'avancer vers elle, alors j'ai essayé de le bloquer, mais il était beaucoup plus fort que moi.»
Il s'est stoppé, a soufflé un bon coup, et a reprit la parole.
« Je suis tombé au sol, devant lui, et ça l'a fait tombé aussi, et juste à ce moment-là j'ai entendu des cris du côté d'Eleanor. J'ai regardé et elle était plaquée contre un mur avec une fille sur elle, alors j'ai paniqué. J'ai crié à l'aide, mais personne bougeait. »
« Pas de garde du corps ? », ai-je demandé, étonné. « Non », a-t-il répondu. « Je pensais pas que j'en aurai besoin. »
« Je vois. » Alors qu'en vérité, non, je ne voyais pas. Il me semblait insensé que quelqu'un de connu se promène sans garde du corps, après tout ce que j'avais vu ici. « Qu'avez-vous fait après ça ? »
« J'ai couru vers Eleanor et j'ai enlevé la fille, mais en faisant ça on est tous les deux tombés. J'ai dû la griffer sans faire exprès, j'en sais rien, mais elle m'a aussi frappé au visage en se débattant. »
J'ai lentement hoché la tête. C'était une histoire pour le moins peu commune, bien que pas impossible. « Et ensuite ?»
« Et ensuite ? » a-t-il répété. J'ai hoché la tête. « Et bien ensuite rien. D'autres policiers sont arrivés, ils m'ont conduits ici, et ils sont repartis parce que apparemment ils travaillaient pas dans ce poste là. »
« D'accord. » J'ai soufflé. J'étais vraiment en colère contre Pete, de m'avoir fait venir pour une histoire si peu grave. Le gamin n'était même pas en tord. « Et bien, je vais devoir appeler quelqu'un qui viendra ensuite vous chercher, et nous verrons si la fille ou le paparazzi retiennent des charges contre vous. »
Il a hoché la tête, peu rassuré à l'idée d'avoir des problèmes judiciaires pour une histoire comme celle-ci, mais j'étais sûr, au fond de moi, qu'il ne risquait rien de bien grave, si ce n'est une amende conséquente ; mais, il avait l'air d'avoir les moyens, s'il pouvait se payer plusieurs maisons aux quatre coins du globe.
Après avoir regardé dans son téléphone pendant un long moment, sûrement hésitant sur la personne à appeler, il m'a épelé un numéro, que j'ai composé sur le fixe posé sur mon bureau, et ensuite mis en haut-parleur.
Normalement, je devais appeler le proche isolé, pour lui signaler que la personne était ici et pourquoi, et l'arrêté(e) ne devait pas entendre la conversation, mais Louis Tomlinson avait l'air d'être une gentille personne qui ne comprenait pas vraiment pourquoi il était là. Alors, j'ai fais une exception. De toute manière, que Pete aille se faire foutre avec ses règles stupides, s'il déserte son propre poste juste pour un anniversaire.
C'était étrange, mais je m'attendais à une voix féminine. En général, les jeunes appellent leurs parents, et particulièrement leur mère. Ou, dans le cas de Louis, je pensais tomber sur une jeune voix, qui aurait été celle d'Eleanor, la petite-amie dont il m'avait parlé.
J'ai été très étonné d'entendre une voix si rauque décrocher le téléphone. « Oui, allô ? »
« Bonjour Monsieur, je m'appelle Andrew Ward et je suis le capitaine du poste de police B de l'aéroport LAX. »
« Poste de police ? Qu'est-ce- J'ai des problèmes ? » La confusion s'entendait clairement dans sa voix. J'ai jeté mon regard sur Louis, qui semblait lui totalement stressé. Il se rongeait les ongles, et je me suis retenu de lui dire d'arrêter comme je faisais constemment avec mes enfants.
« Non, vous n'avez aucun problème Monsieur, du moins je crois, là n'est pas le sujet. J'appelle au sujet de Monsieur Tomlinson. »
« Quoi ? Vous appellez pour Louis ? Qu'est-ce- il a des problèmes ? » L'inquiétude de l'homme avait surgi de nulle part. Sa respiration était rapide, je pouvais le sentir même à travers le canal téléphonique. « Dites-moi qu'il a juste des problèmes, mais qu'il n'a pas été assassiné ou quelque chose comme ça- dites-dites-moi qu'il a tué un mec à la limite, mais pas qu'il a été tué, s'il vous plait est-ce-»
« Monsieur, calmez-vous, non, il est en face de moi, et dieu merci, il n'a tué personne. » Louis a levé les yeux au ciel.
« Ok, ok, ouais-tant mieux. Qu'est-ce qu'il se passe ? »
« Je vais bien, personne ne m'a fait du mal » a dit Louis.
« Louis ! Dieu merci, tu n'as rien. Qu'est-ce que tu fais dans ce poste de police ? »
« Il y a eu altercation, » ai-je dit, reprenant ainsi la parole. « Ne vous en faîtes pas, votre ami n'a rien, et je pense sincèrement qu'il n'est pas fautif. »
« Dieu merci ». Le soulagement dans sa voix était agréable à entendre. « J'ai eu peur, un appel nocturne de la police, c'est pas bon en général... »
« C'est sûr. Mais ne vous inquiétez pas, il va bien. Vous pourriez venir le chercher ? »
« Venir le chercher ? Hum, ouais, je dois pouvoir essayer mais - attendez, c'est sur haut-parleur là ? »
« Hmhm. »
« Ok, hum, désolé de vous demander ça mais est-ce que vous pourriez enlever le haut-parleur et me le passer ? C'est juste que, c'est un peu délicat et, appelez notre agent si vous voul-»
« Harry », a coupé Louis, et j'ai alors pu enfin mettre un nom sur cette voix, « Il ne peut pas. Il enfreint déjà le règlement en me permettant de t'entendre, là. Mais parle, il a l'air plutôt cool, et il comprendra pas, t'en fais pas. »
« T'es sûr ? Vraiment ? »
« Je le suis », a affirmé Louis en me fixant dans les yeux, et j'ai hoché la tête.
« Ok, toute façon il va pas comprendre grand chose - » Pour une raison qui m'est encore inconnue à l'heure actuelle, j'ai été vexé par cette phrase. Même s'il avait raison, je n'ai pas compris grand chose à ce qu'il a dit ensuite. « - tu n'étais pas sensé être avec Eleanor ? »
« Si, si, et j'étais avec elle d'ailleurs, c'est avec elle qu'a eu lieu le problème. »
« Attends, t'as - Louis, tu as frappé Eleanor ? »
« Mais - quoi ? » Il a froncé les sourcils. « Comment tu peux penser ça ? Jamais je ne la frapperai, même si des fois elle le mériterait. » J'ai haussé les sourcils, étonné qu'il parle comme ça de sa petite-amie, mais je n'ai pas vraiment relevé. « Je t'expliquerai à la maison si tu veux, mais pas maintenant, c'est long et -» Sa voix s'est faite de plus en plus petite. «- je veux rentrer. »
« D'accord, d'accord, tu m'expliquera. Il faut juste que j'appelle Xander et -»
« Hors de question que tu viennes avec ce fils de -»
« Louis ! » Ce 'Harry' et moi avions parlé en même temps.
« Désolé », a grogné Louis en me regardant. « Mais Harry viens pas avec lui, je l'aime pas. »
« C'est mon garde du corps Louis, que tu l'aimes ou non. »
Louis s'est laissé glisser dans sa chaise en croisant ses bras sur son torse. « Et bien, je ne l'aime pas. »
« Il ne t'apprécie pas beaucoup non plus. »
Il s'est aussitôt redressé, comme un petit chien prêt à attaquer, et il a haussé la voix. « Quoi ? Parce qu'il te parle de moi ? Vous - évidemment, vous parlez de moi dans mon dos, et vous en parlez quand je suis pas là - tu - oh mais tu passes des soirées seul avec Xander ? Mais Harry va te faire -»
« Louis ! Tu arrêtes ça maintenant ou je te laisse dans ce poste de police avec le sergent Ward. »
« Capitaine «, ai-je corrigé.
« C'est du pareil au même » .
J'ai levé les yeux au ciel, mais ce n'était pas méchant. Ces deux gosses me faisaient presque oublier qu'il était 23h35 et que j'étais au boulot.
« Bon, vous pourriez venir le chercher ? », ai-je demandé.
« Oui ! Oui, biensûr. Ok, bon, pas le temps d'appeler Xander. »
Louis a sourit, fier, comme s'il avait gagné une bataille, et j'ai roulé des yeux parce que son attitude était amusante.
« T'as vraiment de la chance que je sois arrivé à Los Angeles ce matin, Lou'. »
« T'es jamais loin », a répondu Louis, et son ton était adorable.
J'aurai mis ma main à couper que ces deux jeunes se connaissaient depuis des années et qu'ils étaient meilleurs amis.
Même si, en fin de compte, j'aurai perdu la moitié de ma main.
« Je suis là dans une vingtaine de minutes. Essaie de ne pas te faire arrêter pour autre chose d'ici là. » Cela a provoqué un rire à Louis et j'ai trouvé ça agréable de le voir comme ça. Il n'avait pas l'air stressé, et c'était tant mieux pour lui.
« 'Toute Haz' », a dit Louis.
« À toute de suite Lou'. »
Après qu'Harry ait raccroché, j'ai invité Louis à me suivre, et nous avons rejoint Sally et Tom dans le hall.
Nous nous sommes assis à quelques mètres de la porte qu'Harry ne tarderait pas à franchir, et nous avons discutés de longues minutes.
Louis m'a fait écouté sa musique, et la musique de son groupe puisque j'ai appris qu'il faisait anciemment partie d'un boys-band nommé "One Direction", qu'en fin de compte j'avais déjà entendu partout. Il m'a aussi expliqué qu'Harry faisait également partie de ce groupe, ainsi que trois autres garçons, mais qu'un l'avait quitté il y a quelques années et qu'ils avaient ensuite décidés de faire un break.
Il m'a confié, triste, qu'il ne savait pas s'ils allaient revenir, bien qu'il l'ait promis.
Sally et Tom ont rapidement sympatisés avec lui, et lui ont finalement demandés une photo, qu'il a prise avec plaisir.
Ensuite, ils ont dû partir, car leurs horaires étaient enfin terminés comme minuit avait sonné, et je me suis retrouvé seul, avec Louis, l'espace de deux ou trois petites minutes.
« Les autres célébrités sont tellement différentes de toi, tu es tellement différent », ai-je dit. (J'avais opté pour le tutoiement, pour cette phrase).
Louis a sourit, content du compliment, mais je restais persuadé qu'une lueur de tristesse perdurait dans ce sourire.
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on raconte sur les célébrités », a-t-il simplement répondu, et je m'apprêtais à répondre lorsque j'ai entendu la porte du hall s'ouvrir et que j'ai aperçu un grand homme, brun, cheveux courts, sur le seuil.
J'en ai déduis que c'était lui, Harry.
Il est entré, a refermé la porte dérrière lui, et a fait un pas avant que Louis ne tourne la tête vers lui, un deuxième avant qu'il ne se lève en furie de sa chaise, un troisième avant qu'il ne coure vers lui, et puis un quatrième avant qu'il ne se retrouve à serrer dans ses bras le mécheux, comme s'il mourrait s'il le lâchait.
Je me suis levé, et les ait rejoins, ne les séparant cependant pas, car cette scène restait émouvante. Je pensais sérieusement qu'ils ne s'étaient pas vus depuis quelques temps, pour se serrer comme ça.
Une fois à leur hauteur, j'ai entendu qu'ils se parlaient, en murmure tout de même audibles.
« Je suis là Louis, je suis là, comme depuis 6 ans et demi, je suis là » Harry répétait ces mots, ne lâchant cependant pas Louis.
« Ne me quitte pas, ne pars pas, jamais, ne me laisse jamais » Louis, lui, répétait ceux-là. Et c'est à ce moment-là que j'ai compris qu'il pleurait.
J'ai été étonné, que ce gosse pleurt, maintenant. Puis je me suis rappelé quand je suis entré dans mon bureau, et que je l'ai vu. Je l'ai pensé épuisé, et j'ai compris, à ce moment-là, qu'il était épuisé de tout, et qu'il venait clairement d'exploser.
Il était en larmes, dans les bras de son meilleur ami. Et je me suis promis d'avoir un jour une amitié si forte que la leur, ne sachant pas à ce moment-là que cela n'existait pas ailleurs qu'entre eux deux.
Ils ont répétés les mêmes mots pendant deux bonnes minutes, sans se lâcher, les yeux clos, Louis pleurant. Puis finalement ils ont mis fin à leur étreinte, et je m'apprêtais à parler pour demander à Harry de remplir la paperasse nécessaire, mais j'ai été devancé par quelque chose auquel je ne m'attendais absolument pas.
Louis a embrassé Harry.
Fermement.
Amoureusement.
Et là, c'est véritablement à ce moment-là, précisément, que j'ai réellement compris, ou du moins, une grande partie.
Après un baiser de quelques secondes, Louis s'est séparé d'Harry, et quand il s'est tourné vers moi, il a écarquillé les yeux, comme si ma présence l'étonnait ; comme s'il avait oublié que j'étais là.
« Vous n'étiez pas sensés voir ça, il ne faut pas que vous en parliez, vraiment, c'est absolument -» a commencé Louis, clairement paniqué, mais je lui ai fais signe d'arrêter de parler.
« Je ne dirai rien. », ai-je assuré, calme. De toute manière, à qui aurais-je pu le dire ?
Ils ont tous deux hochés la tête, doucement, toujours pas rassurés. « Il y a juste deux trois choses qui m'échappent. »
« Eleanor n'est pas ma copine. » a répondu Louis, au quart de tour.
« Sans blague », ai-je dit, ironique.
« C'est ma beard. En fait, c'est.. Elle doit faire semblant d'être ma copine. Pour cacher -» Il a désigné Harry «- ça ».
J'ai doucement hoché la tête. Cela me paraissait grotesque, mais je ne doutais cependant pas de la relation Harry/Louis. « Pourquoi faire ça? »
« Nous sommes forcés », a dit Harry. « Par nos agents. Nous sommes contrôlés. Notre discrétion n'est pas vraiment au top, et on a d'ailleurs beaucoup de problèmes à cause de ça. Mais on doit se cacher. Depuis -» Il a soufflé. « Quelques années. Ca commence à faire long. On en peut plus. Mais pas le choix. »
« Ils m'ont même forcés à me faire passer pour le père d'un bébé », a dit Louis, les yeux baissés.
Je ne pensais pas que des être humains était capables d'infliger ça à d'autres. J'ai entrouvert la bouche, mais je l'ai refermé quand je me suis rendu compte qu'en vérité, je n'avais rien à dire. Aucun mot n'était apte à aligner mes pensées.
« Partez », a été la seule chose qui m'est sortie de la bouche.
« Vous ne direz rien? » a demandé Louis.
Je l'ai regardé, droit dans les yeux.
« Je ne vois pas de quoi vous parlez, Monsieur Tomlinson."
Louis a sourit en coin, hoché doucement la tête en guise de remerciement, et ils ont fait demi-tour.
Harry a prit la main de Louis dans la sienne, et je les aies regardés s'éloigner, fixant le '28' de Louis jusqu'à ne plus le voir.
Ce soir-là, je n'ai pas fais remplir la paperasse à Harry, parce que je ne voulais pas que cette affaire figure dans le dossier de Louis. Il a, bien entendu, eu une amende conséquente, mais je me suis arrangé pour qu'il n'y ait aucune poursuite de la part du paparazzi, ou de la jeune fille qui avait frappé Eleanor.
Je suis rentré chez moi à 00h48. Ma femme était endormie sur le canapé. J'ai souri à cette vue, l'ai prise dans mes bras, et l'ait amené jusqu'au lit, pour ensuite me coucher à ses côtés.
J'ai toujours voulu revoir Louis Tomlinson et son Harry, après ça.
Je rêvais de les revoir, juste quelques minutes, pour leur parler. Simplement leur dire qu'ils étaient courageux, et méritaient énormément de choses.
Mais cela n'est jamais arrivé.
Ma route n'a jamais recroisé la leur.
Je n'ai jamais reparlé d'eux à quiconque. Comme je l'avais dis, j'ai gardé leur secret.
Je m'endormais simplement le soir, aux côtés de la femme de ma vie, pensant à leur amour qui paraissait plus fort que celui de beaucoup de couples. Il y avait une connexion spéciale entre eux, que j'avais remarqué en l'espace de quelques minutes. Elle était simplement impossible à cacher.
Lorsque le cancer a emporté ma bien-aimée, après 13 ans de mariage, seulement 3 ans après l'évènement, je m'endormais le soir, seul, pensant que je l'avais sûrement autant aimé que Louis et Harry s'aimeraient.
Lorsque j'ai perdu ma fille ainée dans un accident de voiture, 1 an après la mort de ma femme, donc 4 ans après mon unique rencontre avec les deux garçons, je m'endormais le soir en espérant que Louis et Harry aient la chance d'avoir des enfants.
Et lorsque ma seconde fille m'a fait son coming-out 2 ans après, le jour de ses 16 ans, je me suis endormi ce soir-là en espérant sincèrement qu'un jour, Louis et Harry feraient le leur.
Alors, lorsqu'un jour, j'ai allumé ma télé, regardé un stupide programme de récompenses de prix aux artistes, et que j'ai reconnu Louis et Harry, j'ai souri.
Et, lorsque j'ai écouté le discours que Louis a fait lorsqu'il a reçu un prix pour son groupe, reformé malgré les craintes dont il m'avait parlé 7 ans auparavant, et que je l'ai entendu dire, fier mais stressé, qu'il partageait la vie d'Harry depuis 13 ans, j'ai crié de joie.
Il y aurait des conséquences, cela s'entendait dans le ton de sa voix, et je n'étais pas convaincu qu'il ait eu le droit de l'annoncer ce jour-là, mais il l'avait dit, malgré tout ; il avait surpassé tous les interdits pour annoncer au monde qu'il était amoureux d'un homme.
Louis a brandi son prix doré, et il avait les larmes aux yeux.
J'ai fixé son '28', ancré sur ses doigts, et j'ai souri, me disant que ce n'était sûrement pas une coincidence que nous soyions le 28 septembre 2023.
Mais peu importe.
Le jour,
était enfin arrivé.
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