Chapitre 9

PDV Roxanne

    Transportée comme un vulgaire sac à patate, je me laissais balloter dans tous les sens par le fameux brun. Les pieds dans le vide et les mains accrochées à son t-shirt, je ne cessais de lui crier dessus.

— Bordel Brice lâche-moi ! Je vais vomir !

— Deux secondes, mince alors ! répliqua-t-il, en s'arrêtant finalement dans une petite allée au loin.

   En me faisant glisser délicatement, il me déposa à terre, posant ensuite ses deux mains sur mes épaules pour m'inspecter.

— Ça va ? Le transport s'est bien passé ? Tu n'es pas malade ? me demanda-t-il, alors que je lui donnai une nouvelle tape, mais cette fois-ci dans l'épaule.

— J'ai cru tomber, imbécile ! Ne refais plus jamais ça !

    Brice attrapa mon sac qui entre-temps, était tombé à terre, puis le gardait en main.

— Bon ce n'est pas tout mais nous avons des chaussures à acheter, alors c'est parti.

— Mais je n'ai pas envie d'y aller ! m'indignai-je, tandis qu'il me fit un signe de la main.

    Avec un râle désespéré, je décidais de le suivre, ayant bien compris que ce garçon était encore une fois bien trop déterminé. Arrivée à son niveau, je repris donc mon sac, lui arrachant même. Évidement je l'entendis lâcher un petit rire, puis s'amuser à me frotter énergiquement les cheveux.

— Tu n'aurais pas dû lui balancer le paquet de mouchoir comme ça. Et tu n'aurais sûrement pas dû faire cette petite crise, Brice Wilson, déclarai-je, pendant qu'il se rapprochait jusqu'à poser un bras derrière mes épaules.

Plus tactile que lui, vous ne trouverez pas.

— Je m'en fiche. Je fais ce que je veux.

— Il n'avait rien fait de mal. Il voulait juste m'aider à trouver des chaussures, c'est tout.

— Oui et bien moi aussi je veux t'aider. Et ça commence dès maintenant, à vrai dire.

   Toujours aussi proche l'un de l'autre, c'était donc comme cela que nous rentrions dans une boutique spécialisée dans le sport. À l'aise et sachant parfaitement où aller, Brice se dirigeait déjà vers le rayon des chaussures. Il me lâcha quelques secondes, puis laissait ensuite son regard s'attarder sur ces vingtaines de paires.

— Voyons voir... Ces chaussures tiraient bien, je pense... Ça ressortirait bien avec ton jogging, hum... commença-t-il à chercher, tandis que je pris la première paire qui me venait en mains.

— On prend cela et puis c'est bon, dis-je, voulant déjà regagner mon appartement et me reposer de cet entraînement physique.

   Mais évidement, Brice n'était pas d'accord. Il continuait de regarder une à une les chaussures, prenant bien tout son temps pour les analyser correctement.

— Il te faut les meilleures, oui... Avec de bons crampons qui viendront lui tailler la peau et vraiment le défoncer, oui voilà...

— Celle-là est parfaite ! s'exclama-t-il finalement, en se retournant vers moi.

   Brice me fit signe de m'asseoir, puis il venait s'installer à mes côtés en me montrant sa nouvelle trouvaille.

— Trente-sept, c'est bon, dit-il, alors que je fronçai immédiatement les sourcils.

— Comment cela se fait-il que tu connaisses ma pointure ?

— Bah quand j'ai commencé à m'intéresser à toi, je me suis dit qu'il fallait que je fasse de bonnes recherches pour avoir toutes les chances, c'est tout.

— Mais tu es un gros malade, non ? répliquai-je instantanément, tandis qu'il posait une main sur ma joue en feu.

— Non ma chérie, ne t'en fait pas. Je ne suis pas aussi malade que l'autre blond aux boucles hideuses, ajouta-t-il avec un sourire, avant de me retirer ma chaussure.

     Contrariée, je décidai de retirer moi-même mon autre chaussure pour ensuite enfiler l'autre paire.

— Tu es un psychopathe Brice Wilson. Sache-le, conclus-je, en terminant de serrer les lacets.

— Tu es la seule fille dont je connais la pointure, relax bébé, renchérit-il sur un ton amusé, alors que je me levais.

   Je lui donnai un petit pincement sur la joue, puis fis ensuite quelques pas pour tester ses nouvelles chaussures.

— Confortable, n'est-ce pas ?

   Bon. Il est vrai que le modèle me plaisait bien esthétiquement, en plus d'être très confortable et adaptée. Ça va, il sait bien choisir.

— Oui. Je te promets une belle carrière dans la vente de chaussures, répondis-je.

  Brice se leva, puis il fit quelques pas en ma direction ce qui m'incita bien entendu à reculer. Désormais bloquée contre l'étagère de chaussures, je vis ses mains se lever et venir se bloquer de chaque côté de mon visage. Il se pencha en quelques secondes près de celui-ci, mon rythme cardiaque s'envolant soudainement.

— Ah oui ? Moi je vois plutôt une carrière de footballeur professionnel et où évidemment, tu serais bien entendu ma coach favori, me chuchota-t-il tout près de ma peau, un frisson incontrôlable se déchaînant à l'arrière de mon dos.

On se reprend Roxanne, on se reprend.

    Je posai une main contre son torse, le regardant désormais droit dans les yeux.

— Éloigne toi, Brice, soufflai-je, en apercevant un nouveau sourire se dessiner sur son visage.

— Pas de soucis, alors en retour je veux un baiser.

— Brice.

— Oui chérie. Je t'écoute, compléta-t-il, en frôlant désormais ses lèvres vers ma joue.

   Sentant mon cœur s'emballer un peu trop vite, et sachant aussi que les caméras du magasin devaient nous observer, je le refrénai encore une fois dans son élan d'amour. Brice eut juste le temps de m'embrasser la joue, que je me faufilai ensuite vers la droite pour récupérer la boîte de chaussures.

— On y va, Don Juan.

    Plus tard, et un Brice boudeur, nous sortions de la boutique. Au vu du regard agacé et des lèvres fermées du grand brun, nul doute qu'il était fortement déçu de cet énième refus.

Oh, pauvre bébé.

   Mais, je ne pouvais nier que cela m'amusait. D'habitude il est toujours tout souriant et énergique comme je ne sais quoi ; alors le voir avec cette petite face, me faisait bien rire intérieurement.

— Ne fais pas la tête, Brice. Ce n'est pas le premier refus que tu essuies, tu sais, déclarai-je plus tard, en le voyant enfoncer ses mains dans ses poches.

— Hum.

    Oh. Un petit bébé extrêmement boudeur est donc présent ici. Amusée, je me rapprochai de lui, puis lui lançai un autre regard.

— Dis-moi, tu es déjà venu chez moi mais je ne suis jamais venu chez toi. Tu m'invites à goûter ou pas ?demandai-je, avant de le voir s'arrêter et de me fixer avec de gros yeux.

— Sérieusement ? répliqua-t-il vivement, limite outré de ma demande.

    Je lui affirmai ma réponse par un hochement de tête, tandis qu'il me reprit par la main.

— Oh bordel ouais ! Je suis trop content ! s'exclama-t-il aussitôt, visiblement très enchanté que je vienne visiter son petit nid.

    Comment lui redonner le sourire en moins de deux... Il est quand même plus mignon avec, ne nous le cachons pas.

**

    Entrée dans son appartement, je m'amusais déjà à observer chaque recoin. C'était un peu désordonné, il est vrai, mais je savais que cela faisait parti de sa personnalité. Quelques vêtements jonchés le sol et d'autres affaires trainaient un peu partout sur les meubles en hauteurs.

— Alors ? T'en penses quoi de ton futur appartement me questionna finalement Brice, tandis que je me retournai pour le regarder.

— Moui, ça va. Je m'attendais quand même à ce qu'il y est un poster géant de moi ou quelque chose comme ça.

— Ah mais tous les posters sont dans ma chambre, en fait. Il y a aussi le stylo que tu m'avais prêté en terminal qui est encadré ; une feuille avec ton écriture est également posée sur mon bureau, et un de tes t-shirt que tu avais oublié en sport est posé sur mon coussin préféré.

    Non. il n'aurait pas osé quand même... Je continuais de le regarder droit dans les yeux pour voir s'il me mentait ou pas. Mais ses yeux bleus n'exprimaient rien d'autre que du sérieux.

Mon Dieu...

— La porte est derrière toi, si tu veux aller voir.

   Voulant pertinemment savoir s'il cela n'était que mensonge ou pas, je me retournai et m'empressai d'ouvrir la porte. Je regardais déjà tout autour de moi, directement rassurée de constater que tout cela n'était que mensonge. Et heureusement. Car le connaissant, cela aurait pu être vrai... Rassurée, j'émis un soupir, en entendant étrangement le bruit d'une porte se fermer et d'une clef être tournée.

— Banzaï ! cria soudainement une voix grave derrière moi, avant que l'on ne m'éjecte sur le lit comme un vulgaire coussin.

    En moins de deux je ressentis le poids d'un autre corps s'étaler sur le mien, ma tête ayant été bien enfoncée dans la couette.

— Dans le piège du footballeur ! Maintenant tu es toute à moi ! s'exclama de nouveau cette fameuse voix.

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