Chapitre 53

Trois mois plus tard.

   Réveillée par deux petits monstres, je relevai ma tête, un sourire me prenant déjà aux lèvres. Je m'assis pour recevoir, comme à mon habitude, de jolis câlins. Emmy et Lohann serrèrent leurs bras contre mon cou et je me disais encore une fois que cette famille était merveilleuse.

    Depuis son départ, tout le monde avait été là pour moi. Même ma famille qui avait bien sûr appris pour le départ. Évidemment, je n'avais pas enclenché le sujet des fiançailles. Je pense que c'était préférable d'attendre que le principal intéressé revienne. Et puis aussi, disons que je n'avais pas le moral a supporter une crise de mon père...

    Et la famille Wilson m'avait bien entendu, accueilli à bras ouverts. C'était donc pour ça que pour ce week-end, je me retrouvais une nouvelle fois chez Romane et Loïs.

— Les enfants, on essaye de ne pas étouffer tata Roxanne s'il vous plaît ! Elle doit encore vivre et surtout, se marier avec tonton Bribri ! s'exclama d'ailleurs la fameuse maman, en arrivant dans la pièce.

    Les deux bambins me laissèrent pour câliner leur mère adorée.

— Oh mes anges... Vous êtes aussi adorables que moi, c'est fou ça...

    Par la suite, les petits allaient jouer sur le tapis, tandis que Romane s'installa à mes côtés. Elle me lança un petit regard, toujours ce sourire tendre aux lèvres.

— Ça va, alors ? me demanda-t-elle, alors que j'acquiesçais de suite.

— Il te manque, n'est-ce pas ?

— Oui. Beaucoup trop, avouai-je, en essayant de ne pas montrer l'état de mon cœur.

    C'est vrai que plus les jours passaient, plus le manque se faisait ressentir. Ne pas voir sa petite tête, entendre ses cris de sauvages et tout le reste... cela me manquait. Et le pire était évidemment le manque d'appel. Brice était terriblement occupé et nos appels se limitaient donc à trois ou quatre par semaine. Je sais que c'était ainsi, et qu'on ne pouvait pas changer cela. Mais néanmoins, je ne pouvais nier le fait que cela me rendait triste. Mais encore une fois, j'essayais de ne pas montrer ma tristesse à ceux qui m'entouraient. Je préférais sourire, même si je savais pertinemment que Romane connaissait mes sentiments.

— Tu sais quel jour on est, aujourd'hui ? me questionna-t-elle ensuite.

— Évidemment... Il n'a fait que me parler de ça hier.

— Le fameux jour est enfin arrivé ! Le six septembre, la date de cette merveilleuse rencontre !

   Je laissai échapper un petit rire, en lui rendant également son coup d'épaule. Évidemment Romane commença à m'ébouriffer les cheveux, pendant que je la repoussais.

— Ah l'amour ! Que vous êtes mignons vous deux ! Je suis sûre que le petit Brice doit être tout excité aujourd'hui !

— S'il s'en souvient... Car avec tous les entraînement qu'il a... soufflais-je, alors que je recevais une bonne tape contre l'épaule.

Mais ça fait super mal... Elle va me déboîter quelque chose...

— Et quand même, Rox ! Si le fameux Brice ne se souvient pas de cette date, c'est donc que toute la terre est fichue ! Voyons, évidement que ce fou s'en souvient ! Limite il pourrait graver une gourmette avec cette fameuse date !

    Je me remis droite dans le canapé, en analysant en même temps cette petite étincelle qui s'immisçait dans son regard.

On dirait le même regard, quand Brice s'apprête à faire une bêtise. Ça fait peur.

— Ça te dit qu'on aille acheter un cadeau pour le petit footballeur ? On pourrait ensuite lui envoyer par colis et je suis sûre qu'il serait très ravi de cette attention.

    C'est vrai que Brice a fait beaucoup de choses pour moi, et je le reconnais. Et pour ce jour qui je sais, compte énormément pour lui, je pense que c'était une très bonne idée de la part de Romane.

— On va au centre commercial cet après-midi ? demandai-je, avant qu'elle ne me saute dessus.

— Oh oui !

    Et c'était donc ainsi, que nous étions parties quelques minutes plus tard, laissant donc les enfants et aussi les chiots, à Loïs.

**

— Tu penses que cela lui plaira ? questionnai-je, encore sceptique.

— Oui bien entendu. Il ne la lâchera plus jamais et je sais qu'il sera très content. Il t'appellera tout de suite, d'ailleurs. Enfin s'il y arrive.

    Je souris, imaginant dans ma tête la réaction de Brice. Pour sauter de joie, je suis sûre qu'il le ferait. Et j'espère sincèrement qu'il serait content.

— Il va nous envoyer pleins de photos après, c'est clair... ricana Romane derrière moi, tandis que je souriais.

— Si ça lui fait plaisir, alors ça me le fera aussi. J'espère juste qu'il ne la perdra pas durant ses entraînements.

— Ne t'en fais pas pour ça ! Si jamais elle disparaît, sois certaine qu'il remuerait ciel et terre pour la retrouver ! Il demanderait à tous ses coéquipiers de l'aider et même aux coachs !

    C'est vrai que Brice a souvent des réactions... disproportionnées. Et c'est d'ailleurs ainsi qu'on le caractérise.

Un brun fou, aux yeux bleus, qui adore crier et faire des gestes excessifs. Aucun doute là-dessus.

— Je pense que je vais la prendre alors, dis-je finalement, avant que la vendeuse ne vienne nous voir.

    Romane m'offrît un grand sourire, et c'est en le voyant, que je me disais bien que j'aurais aimé voir celui de Brice lorsqu'il ouvrirait son cadeau.

**

Deux jours plus tard.

    Réveillée par mon téléphone qui ne cessait plus de vibrer, je me relevai en vitesse. Je ne cherchais même pas à voir qui était-ce de l'autre côté de l'appareil, que je décrochai de suite.

— Allô ? C'est qu...

— BÉBÉ BOORDEL ! me coupa une voix grave dans un hurlement, mon cœur sautant aussitôt dans ma poitrine.

    La fatigue disparut en un rien de temps et je me redressai totalement, la respiration s'étant accélérée.

C'était Brice...

— OK, je peux te parler cinq minutes ! Non mais alors, ma petite cachotière d'amour ! Non mais j'y crois toujours pas, vraiment !

    Il est vrai qu'en ces quelques mois, Brice n'avait pas perdu de ses grands élans d'exclamations. S'il  continuait dans ce chemin là, c'est certain qu'il allait devenir un Christophe numéro deux.

— Roxaaaaaanne ! T'es là ? reprit-il une nouvelle fois, me faisant enfin sourire.

— Oui Brice... dis-je, avant de l'entendre souffler à l'autre bout du fil.

– Non mais sérieux.... Je suis grave, grave, grave content...

— Tu as reçu le cadeau ? demandai-je, en attendant avec impatience sa réponse.

— Bah ouais ! Ouais de chez ouais ! Et je kiffe à mort ! Mon Dieu Roxanne ! Si tu étais là, je t'écraserais avec un câlin et des bisous !

— Je suis heureuse que ça te plait, avouai-je, heureuse.

— Oh que oui ça me plaît ! Je t'ai même envoyé une photo ! J'adore, elle est trop belle et on ressemble enfin à de vrais fiancés avec nos deux bagues !

— Tu as vu l'inscription en dessous ? demandai-je, un léger silence s'en suivant.

Enfin.

   Quelques secondes plus tard, Brice poussa un énorme cri aigu.

— J'avais pas vu, bordel ! C'est gravé nos initiales avec un petit cœur à côté ! Mais c'est trop mignon ! J'aurais dû moi aussi, graver un truc, merde ! Du genre : Femme de Brice Wilson, pas touche ! Mince, faudra que je la refasse !

— Tu n'as vraiment pas changé. Toujours aussi fou... murmurai-je, heureuse de pouvoir entendre sa voix dès le matin.

— Et encore plus amoureux, je te l'assure chérie. Bordel... j'ai trop hâte de te retrouver, tu me manques grave...

    Je sentis encore une fois, mon cœur se serrer.

— Toi aussi... Les journées sont plus ennuyeuses sans toi... avouai-je, en me rallongeant dans mon lit.

— Oh mon bébé. Moi aussi tu me manques ; j'ai trop envie de te câliner et de t'embrasser, dit-il d'une voix triste.

— Pareil... soupirai-je, avant d'entendre d'autres voix résonner dans l'appareil.

— Mince bébé... Je vais devoir y aller là. L'entraînement va commencer... On se rappelle très vite, je te le promets. Prends bien soin de toi et passe le bonjour au reste de la famille. J'ai hâte de revenir et je t'aime énormément, ne l'oublie pas...

— Je t'aime aussi... Prends soin de toi et entraîne-toi bien, Brice, repris-je, le cœur plus serré.

— À bientôt ma fiancée que j'aime à la folie, finit-il, avant de raccrocher.

    Je laissai échapper un autre soupir, puis attrapai un coussin pour le poser sur ma tête. Je fermai les yeux, tout en me repassant ses paroles.

Oui. C'est vraiment de plus en plus dur.

**

PDV Loïs

    Souriant, je me dirigeai dans la salle de bain pour chercher des lingettes. D'ailleurs, je rencontrai Roxanne sur le chemin et lui tapotai directement la tête. Je savais qu'elle avait eu une discussion avec mon frère tout à l'heure, d'où sa tête toute tristounette.

    Je sais que c'est dur pour eux d'eux. J'ai l'impression de revivre le même truc, il y a des années auparavant. Mais je sais qu'au moins Brice ne refera pas la même erreur que moi. C'est clair et net. Ce gosse est fou de sa blonde. Pour la demander en fiançailles à son âge, c'est clair qu'il en a dans le caleçon.

    Encore dans mes pensées, j'ouvris la porte de la salle de bain, puis me dirigeai ensuite vers le tiroir. Je dégageai tout le bazar destiné aux enfants, maugréant encore pour le fait que Romane ne savait rien ranger à sa place. Cette femme je vous jure... Mais quelques fouilles plus loin, je trouvai finalement mon bonheur. Enfin. Juste avant qu'un truc ne vienne m'interloquer. Je le pris immédiatement en main, les sourcils froncés ; ma bouche s'ouvrît en même temps, quand j'avais compris ce que c'était.

C'est quoi ce... test de grossesse ? Et qui est en plus de cela... positif ?!

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