Chapitre 52
Après avoir passé la nuit à réfléchir, je m'étais finalement endormie au début de la matinée. Cette douce chaleur était toujours logée contre mon dos. J'ouvris avec difficulté les yeux et regardais ses cheveux bruns, qui se trouvaient sous mon nez. Brice releva sa tête, en me regardant désormais avec un sourire qui faisait bondir mon cœur.
— Waouh bébé... T'es vraiment trop belle... murmura-t-il de sa voix du matin, en déposant un baiser contre ma joue.
Immédiatement je passai mes bras derrière lui, en refermant les yeux pour me laisser bercer. Brice reproduisit la même chose que moi, en passant une jambe sur les miennes.
— Ta bague te va trop bien, me Chuchota-t-il contre mon oreille, un voile de frissons me prenant quand son souffle caressa ma peau.
— Elle est magnifique... Merci Brice... murmurai-je, en sentant encore mon cœur être pressé de toutes ces émotions.
Cette bague signifiait beaucoup de choses. Et désormais, je savais que j'étais liée à Brice Wilson. J'étais plus que sûre de mes sentiments, et encore plus sûre quant au fait qu'il devait partir là-bas. Même si cela restait dur pour nous deux, je sais que nos retrouvailles seraient encore plus magiques.
Car après tout, comme l'avait dit Brice, je crois bien qu'un prochain mariage allait se préparer...
Après nous être habillés et avoir pris une douche, Brice et moi avions décidé de passer la journée chez lui, dans son appartement. Maintenant que le temps était compté, nous voulions bien profiter de l'un et de l'autre. Il avait téléphoné ce matin à sa famille, ainsi qu'à ce fameux coach, John Netz. Après-demain, le départ était donc annoncé... C'était extrêmement rapide, nous le savions tous. Mais maintenant que la réponse était claire et nette, personne ne pouvait reculer...
— Bordel. J'y crois toujours pas, souffla Brice contre mes cheveux, en caressant encore ma bague du bout de ses doigts. On est fiancés. Putain. On est fiancés et bientôt mariés, bordel !
— Tu l'as dit à tes parents ? demandai-je, avant de le voir sourire à son tour.
— Bah ouais, attends ! Mon père a déjà mis la septième vitesse pour organiser notre plus beau jour de notre vie, après la naissance de nos filles, bien entendu !
— Nos filles ? Elles sont où, là, exactement ? questionnai-je, amusée.
— Euh pas encore ici, mais ça ne serait tarder, tu sais. Il faut juste que t'arrêtes de prendre la pilule, on recommence notre étreinte passionnée comme hier soir, et quand je reviens dans douze mois, on se rejoint directement à la maternité.
Quel est le pire entre entendre ses paroles, ou constater le fait qu'il était terriblement sérieux ?
— Euh... Déjà... comment tu sais que je prends la pilule ?
— Voyons Roxanne, entre fiancés, on se doit de se connaître et de tout se dire.
— Je trouve que les fiançailles sont déjà un énorme pas, mais les enfants c'est encore une autre chose...
— Roxaaaanne ! On est parés et prêts ! Il ne nous manque plus que nos filles et voilà ! Regarde, on a déjà la bague et les chiots !
Je le coupai en l'embrassant, sachant que c'était ainsi la meilleur technique pour l'apaiser. Brice répondit aussitôt à mon baiser en glissant ses mains sous mon t-shirt.
D'accord. Ce n'était peut-être pas la meilleure technique, en effet.
— Nous avons tout le temps, Brice Wilson, lui chuchotais-je, ayant enfin pu m'échapper de ses lèvres accapareuses.
— Oui Roxanne Wilson, je le sais...dit-t-il, ne perdant plus de temps pour m'embrasser de nouveau.
Bien entendu mon sourire me laissait trahir, mais je stoppai néanmoins ses mains baladeuses. Même si cette nuit avait été magnifique, je préférais encore le ralentir un peu. Nous étions désormais... fiancés. Et même si Brice était déjà prêts à concevoir nos... petites filles, comme il le disait bien, je préférais bien ralentir son élan d'amour. Après tout, je n'allais pas tomber enceinte alors qu'il partait après-demain... Et encore moins en sachant que ma famille ne savait même pas pour la bague...
Imaginez un peu mon père...
Il ferait une crise cardiaque. Réellement.
— Bon d'accord. On attends mon retour, on se marie puis ensuite, on met en route nos jolies filles. D'ici là, je serais peut-être accepté dans l'équipe et grâce à cela, je gagnerais assez pour vous rendre toutes les trois heureuses avec nos chiots.
— Tu n'es pas possible... ricanai-je, en lui tirant sans méchanceté la joue.
— Je t'aime ma fiancée d'amour, me murmura-t-il d'une voix sensuelle, en glissant ses mains contre mes joues.
Ne pouvant m'empêcher de rester sérieuse, je lui offris un autre sourire, pendant qu'il reprenait ma chaîne entre ses doigts.
— Bon sang... Le collier et maintenant la bague... J'espère que tu as bien compris le fait que tu étais désormais coincée dans le cercle des Wilson...
— Oui. Mais j'espère moi aussi que tu es prêt à affronter mon père...
— Euh... ah ouais, j'avais un peu oublié ça... Bordel, heureusement que je pars pendant une année, en fait...
Brice me regarda un court instant, avant de m'offrir un sourire et de me reprendre dans ses bras.
— Ouais non, en fait. Tu vas grave me manquer.
Je secouai légèrement la tête, avant de me retrouver allongée sur le canapé. Bien entendu, Brice restait tout collé à mes côtés. Nous restions comme ça un bon moment, seuls nos respirations venant gâcher ce moment de silence.
**
— Tu crois que j'ai pris trop de choses ? me demanda-t-il, face à ses onze valises.
Mon Dieu...
— Je me pose plutôt une autre question. Comment as-tu fait pour avoir autant de valises ?
— Oh, Renn et Angèle m'ont aidé. Après j'ai demandé à d'autres de mes collègues. Pourquoi ? Tu crois que ce n'est pas assez ? Je peux demander à d'autres personnes, sinon.
— Pas la peine d'amener tout cela, Brice. Deux trois valises suffiront largement. Et de toute façon, je pense que tu seras presque toujours habillé en tenue de sport. Pas la peine de ramener tous tes costumes et toutes tes chemises.
— Hum... T'as peut-être raison, c'est vrai. Je vais plutôt privilégier mes chaussures de football et tout le reste. Et après je m'occuperais de la valise intitulée : spéciale Roxanne.
— C'est quoi ça ? demandai-je rapidement, pendant qu'il s'asseyait près de moi, avec BJ dans les bras.
— Bah toutes les affaires qui m'aideront à supporter ton absence. Par exemple je prends le coussin avec lequel tu dors, quelques t-shirt, un portrait de toi, deux ou trois bracelets, ton shampoing favori...
— Tu rigoles ? demandai-je avec un petit espoir, pendant que monsieur hochait négativement la tête.
— Bah non. Il faut bien que je trouve un moyen d'apaiser mon manque de toi. Un an sans se voir, c'est... dur... répondît-il, sa voix se terminant ensuite en un murmure triste.
Le cœur serré de le voir ainsi, je me levai, puis me penchai pour lui faire un câlin. BJ commençait à me mordiller mon sweat, tandis que Brice posait son front contre le mien.
— Tu as intérêt à bien repousser les mecs qui te tourneront autour, Rox. Surtout le blond bouclé trop moche. Sinon je te jure que je ferais un saut dans le premier avion pour dégommer leurs faces.
— Pareil pour toi, alors. Je suis sûre que les filles là-bas seront très heureuses d'accueillir un garçon comme toi...
— T'inquiète bébé, je les repousserais. Après tout, je suis bientôt un homme marié et déjà père de deux chiots, continua-t-il en portant BJ dans les bras, pour qu'il puisse ainsi me lécher la joue.
Je laissai échapper un rire, puis pris le chiot dans mes bras. Brice se leva du fauteuil, en déposant un long baiser contre ma bouche.
Oui. Ça va vraiment être dur sans lui...
**
Le grand jour était enfin arrivé.
Nous nous retrouvions tous à l'aéroport, la famille de Brice étant bien évidemment présente. Angèle et Renn lui avaient dit, quant à eux, au revoir hier soir. Et désormais, même BJ et Bayla étaient du rendez-vous, voulant dire un dernier au revoir à leur maître. Car quand il reviendrait, les chiots auraient bien grandi, hélas...
— Tu as intérêt à rentrer dans l'équipe, gamin, souffla Loïs, en lui donnant une bonne tape contre le dos.
Brice lui offrit un petit sourire, mais je voyais bien que celui-ci n'était pas l'habituel. C'était un sourire triste, qui montrait qu'au fond de son cœur, il n'était pas heureux.
— Tu as intérêt de tout déchirer. Et si tu ne le fais pas, je te donnerais un bon coup de pied quand tu rentreras. Même Emmy me suivra, enchaîna Romane.
Par la suite, les enfants vinrent le câliner, tout le monde fondant devant cette scène. Le père de Brice lui donna une longue accolade, les deux se chuchotant quelques paroles en secret. Après c'était au tour des chiots, méritant bien entendu leur gros bisous et leur câlin.
Et enfin, plus tard, Brice se dirigeait vers moi.
Tout le monde s'éloigna de nous, ayant bien compris le fait qu'on voulait rester seul pour ce moment. Je sentis mon cœur se serrer encore plus, er j'essayais de refouler mes larmes pour ne pas l'inquiéter. Je m'étais interdite de pleurer devant lui, aujourd'hui. Si je le faisais, il pourrait tout abandonner. Je ne pouvais pas, même si je sentais mes yeux me brûler et me picoter avec force.
— Merde... Je ne sais même pas quoi te dire... souffla Brice contre moi, avant de me prendre dans ses bras et de poser sa tête contre la mienne.
Je refermai moi aussi, mes bras derrière son dos, le coeur serré.
— Je t'attendrais et j'espère que tu vas réussir, Brice, dis-je finalement, pendant qu'il me serrait avec plus de force contre son torse.
— Je penserais tous les jours à toi, même quand je dormirais. J'essayerais de t'appeler tous les jours et de t'envoyer des photos.
— Pareil pour moi... murmurai-je, avant qu'il ne pose ses mains sur mes joues et ne me regarde désormais droit dans les yeux.
— Quand je reviendrais, nous fêterons mon entrée dans l'équipe et nous nous marierons, déclara-t-il avec un grand sérieux. Je t'aime et je t'aimerais encore plus quand nous nous reverrons. Je serais encore plus collant, plus amoureux de toi. Je resterais toujours à tes côtés et plus jamais je ne te quitterais après ça, je te le promets. Car maintenant, tu es bel et bien ma fiancée.
J'inspirais un court instant, luttant encore contre mes larmes qui menaçaient de couler.
— Puis je serais encore plus heureux lors de mon retour, quand je verrais enfin cette magnifique surprise qui m'attendra... finit-il, en glissant ensuite une main jusqu'à mon ventre.
Un petit rire incontrôlé m'échappa, ne pouvant m'empêcher de sourire face à sa bêtise. Il avait déjà le droit au mariage, mais je pense que pour le bébé, on attendrait...
— J'espère que tout va bien se passer pour toi. S'il y a un problème, parles-en moi. Je te souhaite de réussir et de vite revenir pour annoncer à mon père les fiançailles, repris-je après une inspiration.
— Tu seras la première à tout savoir, c'est clair. Puis ne t'en fais pas, maintenant Tritri et moi sommes de bons potes. Il va être ravi d'apprendre cela. Roxanne Wilson... Ça sonne mieux que Smith...
Nous continuons de nous regarder droit dans les yeux, un court moment, un sourire sincère revenant apparaître sur son visage. Brice se rapprocha, ses lèvres se trouvant désormais à quelques centimètres des miennes.
— Je vais devoir y aller... Je... Prends soin de toi bébé, et on se rappelle très vite, me murmura-t-il avec difficulté.
Je hochai la tête, les larmes commençant sérieusement à me monter aux yeux.
— Oui... soufflai-je le cœur serré, avant qu'il ne m'embrasse avec une incroyable douceur.
— Je t'aime Roxanne Wilson. Je reviendrais et tu seras encore plus fière de moi.
— Moi aussi, Brice... Et je n'en doute pas... répliquai-je, en lui donnant un dernier baiser.
Après un regard qui voulait tout dire, Brice se recula. Il prit ses deux valises en main, puis son père nous fit un signe avant de l'accompagner plus loin. Romane se rapprocha de moi, puis entoura mes épaules de son bras. Nous regardions tous Brice qui s'en allait droit, se retournant une dernière fois pour nous faire de grands gestes avec sa main.
Et enfin, le père et le fils disparurent derrière un mur. Brice était enfin parti. Nous le reverrions que douze mois plus tard, en espérant tous de sa grande réussite.
— Allez Roxanne, tu peux pleurer maintenant... me souffla soudainement Romane au creux de mon oreille, tandis que je me mordais ma lèvre.
Mais à peine quelques secondes s'étaient écoulées que déjà, un flot de larmes me prit subitement. Ma respiration devint saccadée et Romane me serra directement contre elle. Ma vision se brouilla instantanément, tant mes larmes reflétaient la réalité de mon cœur à cet instant.
J'avais mal.
Brice était parti.
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