Chapitre 48
Mes yeux restaient fixés sur cet étendu de paquets. Oups. C'est bête ça. J'aurais dû les ranger avant, et surtout dans une autre cachette. Mince. C'est chiant.
— Ah bah tiens... c'est qu'il y'en a beaucoup, dis donc... dis-je tout bas, en entendant Roxanne soupirer.
— Non mais sérieusement, Brice ? Tu rigoles, là, j'espère ?
— Euh... Il faut être prévoyant dans la vie, non ?
Un enfant est vite arrivé si on ne se protège pas. Vous me direz, moi ça ne me dérange pas trop. Mais Roxanne, oui...
— Mon Dieu. Dépêche toi de les ramasser, le serveur arrive ! répliqua-t-elle soudainement, un élan d'adrénaline me prenant.
Meeeeerde. Faut que je me bouge.
Aussitôt, je me jetai sur le sol pour tout ramasser, mais hélas, des chaussures noires, parfaitement cirées, se trouvèrent sous mon nez en à peine quelques secondes. Roh. Déjà ? Il pouvait pas attendre encore, lui ? Je me relevais les paquets se trouvant désormais tous dans ma main. J'octroyai un petit sourire au serveur, qui avait bien évidemment les yeux fixés sur ces choses.
Oh ça va Roger. T'en as déjà vu dans ta vie, fais pas le choqué, là.
— Fin de soirée prometteuse... me chuchota-t-il en se caressant sa barbe.
— Haha. Euh. Ouais peut-être... dis-je tout bas, avant de regagner ma place.
Bien entendu, Roxanne se cachait le visage avec ses mains, visiblement gênée. Je lui touchai le bras, me devant bien de remettre ce petit pactole quelque part.
— Je peux mettre ça dans ton sac ? Ça va encore tomber de ma veste, sinon, dis-je, tandis qu'elle me regardait de nouveau, mais avec un air super désespéré.
— J'ai souvent honte quand je suis avec toi, tu le sais ça ? me chuchota-t-elle, avant de prendre son sac et de finalement l'ouvrir sur ses genoux.
Je la remerciai, puis déposai tout le tralala à l'intérieur. Je revins ensuite m'asseoir, le serveur nous servant donc nos plats. Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvions enfin seuls, et Roxanne revenait déjà sur ce fameux accident.
— Pourquoi tu avais tout ça dans ta veste ? Tu sais que ça fait super louche ?
— Il faut juste être prévoyant dans la vie, c'est tout...
— Je te rappelle qu'on dort chez ton père, ce soir. Et tu sais ce que ça veut dire ? Que...
— Qu'il ne se passera rien malgré le fait que j'ai des fenêtres doubles vitrages, je sais, je sais.
Elle a raison, je le sais. Mais si on change quelques plans, alors peut-être que...
— Enlève moi ce sourire de tes lèvres. Ça me fait peur, là.
— Je souris toujours comme ça, il n'y a rien d'anormal, voyons.
Roxanne secoua légèrement sa tête, mais néanmoins avec un petit sourire tout mignon au visage.
Quelle soirée magique, j'adore !
Le dîner venait de se terminer. Comme un gentleman, je me levai pour mettre la veste à Roxanne, en lui donnant ensuite son sac à main. Je partis payer l'addition, et nous partions ainsi quelques minutes plus tard du restaurant. Bien entendu, ma Roxanne s'attendait à prendre la voiture et à partir, mais c'était un tout autre chemin qui nous attendait.
— On va se balader un peu ? L'air est super bon et j'ai envie de continuer la soirée, annonçai-je, avant de lui prendre la main.
Roxanne hocha la tête avec un petit sourire, et nous partions donc nous balader en amoureux. Plus tard, je passai un bras autour sa taille, tandis qu'elle posait sa tête contre mon épaule.
Moooh. Trop chou.
— Tu sais, j'étais grave heureux pour ton je t'aime de tout à l'heure, repris-je avec sincérité, avant qu'elle n'entoure aussi ma taille.
— Et tu sais que moi j'étais grave gênée, quand tous ces trucs sont tombés à terre ?
— Les aléas du direct. Désolé. La prochaine fois je serais plus discret, poursuivis-je, en déposant un baiser sur son front.
— Où tu n'en emporteras pas, surtout. Ça serait déjà un bon point. Le serveur a dû nous trouver louche. Enfin, surtout toi, continua-t-elle, alors que je décidais de m'asseoir sur un banc.
J'attrapai Roxanne pour la poser sur mes genoux, faisant quand même gaffe à ce que sa robe ne remonte pas trop.
— Tu es fatiguée ? demandai-je, en posant ma tête contre son épaule.
— Oui et toi ?
Ah. Ça compromet un peu mes plans.
— Non. Je pète la forme de ouf, répondis-je à mon tour, avant de déposer un baiser dans son cou. Mais on va bientôt rentrer. Tu as hâte de retrouver notre lit, à ce que je vois.
— Merci pour ce dîner. C'était super, sincèrement, reprit-elle en me regardant de ses jolis yeux émeraude.
— Oh de rien, bébé. On recommence quand tu veux, dis-je, en déposant mes lèvres contre les siennes.
Je la sentis sourire contre moi, puis quelques minutes plus tard, nous repartions, toujours main dans la main.
**
— Pourquoi nous sommes ici ? Dans cette chambre ? C'est quoi toutes ces fleurs, ces pétales, ce tapis rouge, ce grand lit...
— À ton avis... C'est pour finir la soirée en beauté... murmurai-je contre son oreille, alors qu'elle se retournait.
— Ne me dis pas que tous les paquets étaient donc po...
— Surprise bébé ! la coupai-je, avant de la prendre dans mes bras et de la poser sur le lit.
Il est trop confortable en plus, j'adore ! Je serrai Roxanne contre moi, puis détachai enfin ses cheveux de son chignon. Je déposai un baiser sur sa joue, en regardant de nouveau ses magnifiques yeux verts.
— Tu as encore tout fait derrière mon dos ? me demanda-t-elle, alors que je l'embrassais.
— Il faut savoir se faire des surprises dans la vie... Toujours raviver la flamme d'un couple, c'est bien connu ce truc.
— Ah parce qu'on a déjà allumé la flamme, nous ?
— Bah oui, évidement bébé. Depuis le six septembre, exactement. Tu as bien vu tous les regards amoureux qu'on s'était échangés tout au long de cette merveilleuse journée. C'était l'amour enflammé au premier regard.
Meilleure journée de ma vie. À recommencer, d'ailleurs !
— Les regards amoureux ? Euh c'était plutôt des regards qui exprimaient ma peur de te voir à chaque coin de couloir, en train de me suivre et de me fixer. On aurait dit un psychopathe.
— Je te faisais des clins d'œils et de grands sourires. Je trouvais ça plutôt mignon, moi.
— Mignon, hum... Nous n'avons pas la même définition, je crois... dit-elle, tandis que je déposais mes lèvres sur les siennes.
— Mais si bébé, mais si... conclus-je, en posant mes mains sur sa taille.
— Brice...
– On est seul et ce sont des fenêtres doubles vitrages, avec de grands rideaux noirs qui les accompagnent. La porte est super bien fermée, aussi. Personne ne peut venir nous déranger. Peeeersonne.
— Brice je...
— Et le lit est super confortable, tu ne trouves pas ? J'adore le matelas et les coussins. Puis l'ambiance est superbe, aussi.
— Tu sais que je...
— Puis tu as pas vu la douche ? Enfin la salle de bain je veux dire. Elle est super grande et moderne. J'adore ! poursuivis-je, tandis qu'elle posait ses mains sur mes joues.
J'arrêtai donc de parler pour la regarder droit dans les yeux.
— Oui chérie ?
— Je n'ai jamais rien fait avec un garçon ! s'exclama-t-elle directement, un silence s'installant aussitôt après sa confession.
Ah.
Bah oui.
Je le savais, bien évidemment.
Ça fait quand même un bail que je le sais. La chinoise est une bonne balance, surtout en échange de quelques plans qui sont à son avantage. Je regardais de nouveau ma Roxanne chérie qui pour une fois, ce qui est très rare d'ailleurs, rougissait. Elle détourna même le regard, visiblement mal à l'aise. Oh. Mon petit bébé...
— Ne sois pas gênée Roxanne, je le savais déjà. Ce n'est pas une honte, d'ailleurs. Et je ne ferais rien si tu n'en as pas envie, tu sais. J'attendrais, si tu veux. Je connais bien ça, après tout, attendre.
Après deux années de dur labeurs, on sortait enfin ensemble. Mais là, si elle n'était pas prête, j'attendrais encore. Ouais. Enfin. Pas encore deux ans, quand même...
— Puis ce n'est pas parce que je n'ai rien fait moi non plus, qu'on va pas s'en sortir tu sais. Ça va rouler, tranquille. On m'a déjà dit que la première f...
— Attends ! Tu n'as jamais rien fait avec une fille ? s'exclama soudainement Roxanne, les yeux écarquillés de stupéfaction.
Qui ? Moi ?
— Euh bah non. Tu sais bien que pendant deux ans, je n'ai fait que de te courir après. Je n'avais pas que ça à faire que d'aller voir d'autres filles.
Roxanne me regardait encore avec stupéfaction, limite choquée de mes propos.
— Non mais... tu n'as vraiment rien fait de chez rien fait ? me demanda-t-elle, encore toute choquée.
— Je te dis que non, Rox ! Je t'ai attendu et puis voilà ! Mais le moment est enfin arrivé ! Youuuupi ! m'exclamai-je, avant de l'embrasser avec passion.
Et c'est une superbe nuit qui s'annonce, je vous le dis !
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