Chapitre 45

    Je me dépêchai de descendre les escaliers. Finalement arrivé en bas, à l'extérieur et dans l'immense jardin, je ne perdais plus de temps pour courir vers les chiots.

S'il faut s'enfuir, vaut mieux prendre les petits.

    En moins de deux je portai les chiens dans mes bras, en entendant déjà Brice se rapprocher de moi.

— Bah Roxanne ? Tu fais quoi, là ? me demanda-t-il tout innocemment, n'ayant visiblement pas compris la situation.

    Il était en train de préparer des choses pour un futur... mariage. Notre mariage. Quelqu'un peut me dire quand et où, je lui ai dis oui ? Je ne lui ai jamais dit cette réponse et encore moins le fait que nous devions préparer ces choses. Alors pourquoi une ribambelle de gâteaux, qui sont dignes d'être affichés sur un banquet de mariage, sont-ils ici ? Et ne parlons même pas de l'immense photo de Brice et de moi, ou encore des ballons blancs qui sont attachés sur une arche fleurie.

Je dois vraiment partir d'ici et vite.

— Je rentre chez moi, dis-je cash, avant de me retourner et de recommencer à accélérer le pas.

    Mais juste avant, je devais faire un saut dans l'entrée, attrapant donc au passage les clefs de la voiture de Brice. Je me dirigeai donc vers l'endroit où les voitures étaient garées, un peu surprise de ne pas entendre, ni voir Brice Wilson sauter de je ne sais où.

Vous pensez qu'il s'est évanoui quant à ma réponse ? Non. Quand même...

     Quelques minutes plus tard, me voilà assise dans la voiture, les chiots se trouvant à l'arrière.Je regardais m une dernière fois l'environnement, ne tardant pas à enclencher la première. Je suis désolée de fuir comme ça, mais à un moment ce n'est pas possible.

Là c'en était trop.

    J'enverrais quand même un message quand je serais arrivée chez moi, pour m'excuser. Puis peut-être qu'un jour, quand tout cela se sera calmé, je reviendrai. Mais là, ce n'est pas possible. Je commençais donc à rouler tout doucement, au point de patinage, avant de soudainement entendre un puissant cri résonner derrière les vitres.

Et aussi... un corps qui atterrissait de nulle part sur le capot, me faisant subitement piler.

    Immédiatement je poussai à mon tour un cri, le fameux corps se relevant du capot.

Et... quelqu'un peut m'expliquer ce que fait Brice dessus, un sourire aux lèvres et les mains posées tout naturellement sur la vitre.

Mon Dieu.
Il m'a fait peur cet idiot !

— Non mais bébé, laisse-moi t'expliquer enfin ! » s'exclama-t-il de l'autre côté du pare-brise, visiblement aucunement amoché pas son saut de l'ange sur le capot de la voiture.

Ce gars est un sacré phénomène à lui tout seul.

  Directement, j'ouvris la vitre conducteur, en observant encore le fameux Wilson allongé sur le devant de la voiture.

— Non c'est bon, je pars Brice. Ta famille est très gentille et tout ce que tu veux, mais l'idée du mariage c'est un grand non catégorique. Tu as même fait ça derrière mon dos ! m'expliquai-je de suite, pendant qu'il fronçait les sourcils.

— Mais je n'ai pas fait cela derrière ton dos puisque c'était visible en grand et dans le jardin !

— Non mais même ! C'est vraiment n'importe quoi, je te le dis ! Tu ne penses même pas à ce que je peux ressentir en voyant tout cela ! Je n'ai pas envie de me marier maintenant, comprends le Brice ! renchéris-je avec colère, alors qu'il descendait enfin du capot.

   Il s'approcha de ma vitre, se baissant un peu pour me parler à mon niveau.

— On repousse dans quelques mois, alors ? me demanda-t-il encore une fois, avec cet air innocent.

— Non, non, et non Brice ! Mais tu le fais vraiment exprès ma parole !

Ok c'est bon.
J'en ai marre.

    Je commençai à redémarrer la voiture, mais hélas, j'étais de nouveau arrêtée dans ma fuite. Brice ouvrit la portière, en me portant d'un mouvement contrôlé sur son épaule. Il fit ensuite claquer la porte, puis ouvrit celle de derrière pour libérer les chiots.

– Revenez les enfants, allez hop hop hop ! Papa va régler ce léger souci avec maman, ne vous en faites pas ! Allez, allez jouer avec vos cousins !

— Lâche-moi et immédiatement ! m'exclamai-je toujours aussi contrariée, pendant qu'il se dirigeait vers l'immense villa.

    Nous passions donc comme si tout était normal, devant le grand salon, Romane me faisant un faible signe et les deux autres Wilson nous regardant avec amusement.

Non mais il n'y a rien de drôle, là.

— Je vais discuter avec peu avec Roxanne. Je vous laisse quelques minutes, déclara Brice d'une voix plutôt calme, en montant ensuite les escaliers.

— Brice. Sache que je suis très énervée et que tu risques de te recevoir une gifle pour la deuxième fois de ta vie, dis-je une fois arrivés en haut.

    Mais encore une fois, Brice ne répondait rien, nous amenant avec calme dans sa chambre. Il ferma la porte à l'aide de son pied, puis me posa finalement sur le lit. Évidemment, il se mit au dessus de moi pour m'empêcher de partir.

— Tu voulais vraiment partir ? me demanda-t-il, l'air sérieux.

Voir Brice sérieux m'étonnera toujours, c'est certain.

— Oui.

— Mais Rox... C'était juste quelques préparatifs, rien de bien folichon quoi.

Il a vraiment dû mal à comprendre, lui.

— Tu ne comprends pas que c'est trop ? Trop de chez trop ? Sincèrement, tout cela me met mal à l'aise. Je ne veux pas que vous vous lanciez dans des préparatifs comme ça ; ce n'est pas le moment, il faut que tu te le mettes en tête. Ça me fait peur, vraiment.

— Ah... je vois. Tu veux peut-être participer avec nous, alors ? Je pense que mon père sera très...

— Bon arrête maintenant et laisse-moi ! criai-je en le coupant, avant de le pousser et de me relever.

— Mais Roxanne ! répliqua-t-il, pendant que je lui lançais un coussin en pleine tête.

— Laisse-moi, je ne me le répèterais pas, dis-je sèchement, en me dirigeant d'un pas pressé vers la porte.

— Mais bébé, attends...

    Je sais que Brice Wilson est un grand cas et qu'il ne pense pas à me faire du mal. Mais pourtant, il faut vraiment qu'il comprenne les choses, j'en ai besoin.

Pas de mariage maintenant. Hors de question.

**

    C'était désormais le vingtième coup que Brice exerçait contre la porte. Il toquait continuellement depuis déjà deux longues heures. Je sais qu'il était assis derrière la porte en bois et je sais aussi qu'il n'avait pas bougé depuis tout ce temps. Il n'avait pas forcé pour revenir à mes côtés et j'étais assez contente de ce progrès anodin, mais pourtant plutôt grand pour ce Wilson. Il m'avait juste envoyé quelques messages sur mon portable, mais il ne m'avait même pas harcelé d'appels.

    Je crois que cette petite distance lui a bien fait comprendre les choses. Il doit cesser ces préparatifs et surtout, prendre son temps. Nous venons à peine de nous mettre ensemble, malgré ces deux années où il me collait et me suivait comme mon ombre. Je n'ai pas envie de précipiter les choses et aussi, de lui donner de faux espoirs. Le mariage attendra donc. Nous avons le temps.

    Mais maintenant, cela commençait à me faire mal au cœur de l'entendre continuer à donner des coups contre cette porte. Visiblement, il n'était pas prêt d'abandonner. J'espérais quand même qu'il avait bien compris mes mots et que le calme était enfin revenu dans sa tête.

— Roxaaaanne, reprit cette voix remplie de désespoir, un autre coup contre la porte se faisant entendre derrière moi.

    Après deux longues heures sans me parler, je pense que le manque se faisait bien ressentir au vu de son intonation.

— T'as fini de miauler comme un chat, là ? intervint désormais une autre voix, celle-ci appartenant à Romane.

— Mais je veux la voir ! J'ai compris ma connerie, c'est bon quoi ! reprit Brice, tandis que j'entendais un nouveau coup se faire.

— Waouh. C'est bien, il t'en a fallu du temps idiot. Et arrête de crier à la mort, Roxanne dort peut-être.

— Mais je croyais que cela lui ferait plaisir... On scellerait enfin notre amour, quoi... dit Brice d'une voix plus basse.

— Brice... C'est un peu tôt, il faut savoir être patient dans la vie. Tu crois que je me suis mariée du jour au lendemain avec Loïs ? Au début de notre relation ? Non et heureusement. Laisse le temps faire et profite. Roxanne a eu un léger craquage et je la comprends tout à fait. J'aurais déjà pris la suite depuis longtemps, personnellement.

— Bon d'accord, j'ai un tout petit peu abusé... soupira-t-il quelques secondes plus tard, un léger sourire revenant enfin sur mes lèvres.

— Je vais aller m'excuser. Mais maintenant, je peux défoncer la porte ou pas ? continua-t-il, ayant visiblement retrouvé toute son énergie.

    Je continuais de sourire, puis je décidai ensuite de lui ouvrir la porte. En moins de deux Brice, tomba en arrière, le dos qui avant, devait être appuyé contre la porte en bois. Mais s'il avait une tête toute étonnée quand il eut croisé mon regard, cela ne dura pourtant que quelques secondes. Il avait de nouveau un grand sourire aux lèvres, et ne perdit plus de temps pour se relever et me fixer de ses jolis yeux bleus pétillants.

— Bon je vous laisse les amoureux... Brice, excuse-toi bien, dit Romane avec un petit clin d'œil en ma direction, en repartant ensuite du couloir.

    Je commençais à ouvrir la bouche, mais déjà Brice m'attrapa par la taille et me souleva. Il m'emmena jusqu'au lit et me déposa pour me serrer avec force contre lui.

— OK, j'ai agi sans réfléchir, je suis désolé bébé ! Mais je te promets d'arrêter de manigancer cela derrière ton dos et de calmer mon père ! Ne me quitte pas, s'il te plaaaaaaît !

Toujours dans l'excès, n'est-ce pas...

— Je ne vais pas te quitter, Brice. Tu as compris et c'est bon, cela me suffit, avouais-je directement, pendant qu'il entourait mon visage de ses mains.

— Je suis grave, grave, grave désolé. J'ai vraiment compris et Romane m'a bien fait la leçon. Je reporte le mariage et pour l'instant, on en parle plus.

— Oui c'est mieux, soufflai-je, pendant qu'il posait sa tête contre mon épaule.

— Je t'aime. On ne se disputera plus, d'accord ? me murmura-t-il comme un enfant.

— Oui... je l'espère, acquiesçai-je, avant que ses lèvres ne s'écrasent sur les miennes.

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