Chapitre 42

    Brice rentrait les dernières valises dans la voiture, ce sourire éclatant ne le quittant plus. Il ferma le coffre, puis se retourna vers moi pour m'entourer la taille.

— Tu m'as l'air tendu, souffla-t-il contre mes cheveux, en caressant en même temps ma joue droite.

Et comment ne pas l'être ? Le fameux jour venait enfin d'arriver...

Brice n'avait cessé de me rappeler chaque fois, chaque jour, chaque heure, que son père m'attendait patiemment ainsi que son grand frère et sa femme. Comment ne veut-il pas que j'ai la pression ? Je suis super tendue et inquiète de voir comment ces deux jours vont se passer.

— Arrête de sourire... Toi non plus tu ne faisais pas le malin la dernière fois, quand je t'ai amené chez mes parents, grommelai-je avant que sa bouche ne se pose sur la mienne.

— Peut-être. Mais maintenant on est grave pote avec mon Tritri adoré. Allez souris bébé, ça va le faire. Mon père est tout gentil, exactement comme un enfant, reprit-il, avant de me prendre la main et de m'ouvrir la portière de voiture.

    Désormais installée à l'intérieur, Brice me rejoignit ensuite, tandis que je méditais sur ses paroles. « Gentil comme un enfant. » Il y a un mot qui me perturbe là-dedans. Celui d'enfant. Je crois que cela veut tout dire... non ? J'espère quand même que son père ne ressemble pas à Brice au niveau mental. Sinon je crois qu'il faut sérieusement que je reprenne mes bagages et que je rentre chez moi.

Mais bon. Je pense qu'avec l'âge, son père est plus posé et plus calme. Oui. C'est sûr et certain. Pas la peine de s'inquiéter. Je dois arrêter de stresser pour un rien.

— Allez en route ! Les enfants, vous êtes bien attachés au moins ? s'exclama Brice d'une voix toute enjouée, plusieurs aboiements se faisant entendre sur la banquette arrière.

**

    Après quelques arrêts pour les chiots, du dégourdissement de jambes, Brice venait enfin de mettre fin au contact de la voiture. Il s'étira un petit peu, puis son regard revint sur le mien.

— Bienvenue dans ma famille, bébé ! s'exclama-t-il tout heureux, pendant que j'observais devant moi.

C'est une blague, ou... ?

    Outre l'immense villa qui me faisait face, une autre chose venait directement me titiller le regard. Mon Dieu. Je commence vraiment à avoir peur là. Par mon manque de réponse et mon regard fixé sur cette chose, Brice posa sa main sur ma cuisse, avant de reprendre la parole.

— Oh mais c'est rien Rox, t'inquiète ! C'est juste une banderole de bienvenue, en toute simplicité, tranquille !

« Bienvenue Roxanne Wilson ! Bienvenue à la superbe fiancée de mon fils ! »

— C'est normal cette écriture où je rêve ? repris-je, perdue.

— Mais oui ! C'est juste une façon de te dire la bienvenue, ne t'en fais pas ! Allez, hop hop hop ! On y va, mon papa doit être monté sur un ressort là.

— Allez les enfants ! Allons voir votre grand-père adoré ! s'exclama-t-il, avant d'ouvrir la portière.

Roxanne. Tu aurais dû faire demi-tour.
La banderole accrochée dehors signifie déjà trop de choses.

    Plus tard, je sortis finalement de la voiture. Nous rentrions ensuite dans la villa qui était absolument splendide. Alors que j'étais dans ma contemplation des choses, soudainement quelque chose me sautai dessus, me faisant déjà pousser un cri.

Enfin. Plutôt quelqu'un je dirais...

— Papa, calme toi ! Roxanne a failli tomber, oh ! intervint Brice dans un haussement de voix, pendant qu'une nouvelle glue m'empêchait de bouger.

Glue numéro deux : trouvée.

— JE SUIS TELLEMENT HEUREUX DE TE RENCONTRER ROXANNE ! cria soudainement cet homme dans mes pauvres oreilles.

— Papa, arrête je t'ai dit ! Et baisse le son de ta voix, nous ne sommes pas à la fête foraine !

    Et quand je relevai la tête, les cheveux décoiffés et les oreilles qui sifflaient, je faisais désormais face à un homme. Grand. Brun. Des yeux bleus. Oh. Très ressemblant. Il était la copie de Brice.

— Elle est magnifique, je n'en reviens pas ! Vos enfants seront de pures merveilles plus tard, exactement comme ceux de ton frère ! s'exclama aussitôt le père de Brice, le regard étincelant de bonheur.

    Je laissai échapper un rire gêné, ne trouvant que dire à sa réplique. Car en effet, je commençais à réaliser petit à petit que je m'était plutôt trompée sur toute la ligne.

Cet homme avait l'air d'être aussi fou que son fils.

— Merci de m'accueillir chez vous, c'est très gentil et cela me fait plaisir, osais-je finalement dire, avant qu'il n'ouvre soudainement sa veste.

    Et aussitôt, face à moi, le père de Brice me montra du doigt son t-shirt, le regard fier.

« Bienvenue à ma belle-fille qui est déjà acceptée dans la famille ! » était inscrit sur son t-shirt blanc..

     Comment ne pas me mettre la pression en quelques secondes. Le père était comme son fils. Il... il me voyait déjà rentrer dans la folle famille des Wilson.

— Oh c'est très joli... Merci beaucoup, c'est adorable comme intention... repris-je d'une voix gênée, pendant qu'il s'avançait vers moi pour me tapoter l'épaule.

— Et moi aussi Roxanne, je suis plus qu'heureux de te voir ici ! On va s'éclater, tu vas voir !

— Ah mais je n'en doute pas... L'ambiance ici m'a l'air... très chaleureuse et charmante. Oui c'est ça...

    Christophe m'attrapa la main et commença aussitôt à me faire visiter toute la grande villa. Les chiots qu'ont à eux, étaient déjà partis s'amuser dans le jardin qui était sécurisé et fermé.

— Voilà le salon et la salle à manger ! Ici tu fais ce que tu veux, tu es comme chez toi ma petite Roxanne ! continua-t-il avec cette voix forte, alors que j'essayais de faire des signes à Brice avec le regard.

    Mais visiblement, cela l'amusait plus qu'autre chose. Il était mort de rire et se cachait derrière sa manche, pendant que Christophe me tirait dans tous les sens et sous de grands cris. Vous m'étonnez que Brice hurle à chaque fois à la mort quand je ne suis pas là. Son père crie dix fois plus que lui.

— Je suis tout content de t'avoir ici que j'en perds presque mes mots ! Je sens que ces deux jours vont être les meilleurs ! Et maintenant, la chambre des amoureux et futurs mariés !

    Désormais le père dynamique se plaça à ma gauche, faisant une légère révérence pour me dire d'entrer à l'intérieur. Mais très inquiète de ce que je pouvais trouver, c'était donc Brice qui me poussait dans le dos et qui ouvrit ainsi la fameuse porte.

Et.
Euh.
Ah ouais.

    Du rouge pétant et du rose flash de partout. Des paillettes par centaines, des roses disposées de par et d'autres. Des pétales rouges jonchées également la moquette grise ; un grand lit prônait la pièce, pouvant largement faire rentrer dix personnes. Mais le pire. Le pire était bien évidemment l'immense portrait qui se trouvait au dessus de ce lit géant.

Pourquoi il y a une énorme photo de Brice et de moi, en noir et blanc, quand on jouait au football...

    J'avalais péniblement ma salive, tandis que j'entendais Brice s'extasier devant tout cela.

— Waouh mais t'as tout transformé ! C'est énorme ! Elle gère de ouf cette chambre ! Et ce portrait est d'enfer ! Je veux le même quand on sera dans notre propre maison !

— Pas de soucis fiston ! J'en commande un et de ce pas ! intervint son père d'une voix toute enchantée.

— Ce n'est pas... un peu trop ? demandai-je, extrêmement mal à l'aise.

    Les deux Wilson se retournèrent vers moi, haussant en même temps les épaules.

— Oh non. J'avais même prévu un lâcher de colombes sur le balcon, quand vous deviez arrivé. Mais malheureusement, elle se sont envolées avant.

Ah oui... carrément.

— Oh pas grave papa ! Moi je suis déjà super heureux de ce que tu as fait ! On va être trop bien ici pendant ces deux jours !

— Et j'ai hâte que l'on fasse des activités tous ensemble ! répliqua son père. J'ai prévu pleins de choses ! Alors tout d'abord, on va aller se mater quelques match de football ! Roxanne joue au foot et je suis tellement heureux de savoir que vous partagez la même passion ! Après on va aller faire un tour à la piscine et ensuite... »

    Christophe commença soudainement à s'emballer dans ses paroles et à parler d'une tonne de choses qui me faisaient vraiment peur. Ainsi, le voyant s'emballer, je décidai donc de prendre Brice par le bras, pour l'emmener dans le couloir.

— Dis-moi tout de suite que ton père ne va pas être comme ça dans les deux jours qui suivent, s'il te plaît, chuchotai-je, en le voyant déjà sourire.

— Non ne t'en fais pas. La nuit il se repose comme tout le monde. Il est d'attaque à partir de sept heures du matin jusqu'à vingt heures.

— Je crois que je vais rentrer à l'appartement, lâchai-je, n'étant je crois, pas prête à subir ce qu'il m'attendait.

   Brice me fixait un long moment, avant de laisser échapper un petit soupir. Il me prit ensuite dans ses bras, un grand câlin s'en suivant.

— Ça va bien se passer, je te le promets. Je suis là et je vais le calmer, ne t'en fais pas. En vrai il n'est pas si affreux que ça, me souffla-t-il, en me caressant le dos.

— Promets le moi Brice... murmurai-je, pendant qu'il déposait un baiser sur mon front.

— Mais oui bébé. Tout va très bien se passer, dit-il, en déposant ensuite ses lèvres sur les miennes.

   Je me laissais aller quelques secondes contre sa bouche, poussant ensuite un soupir quand le baiser était fini. La sonnette de la maison avait retenti derrière nous, gâchant ainsi ce court moment de paix. Des cris d'enfants se firent entendre. Des cris d'adultes aussi.

— Loïs retiens tes enfants, bordel ! Lohann, arrête de pousser ta sœur et Emy, mince ! Arrête de donner des coups de pieds à ton frère ! cria une voix féminine.

— Oh tiens... je crois que mon frère est arrivé... me chuchota Brice, avant de déposer un baiser rapide sur mes lèvres.

Ok. Là j'ai vraiment peur.

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