Chapitre 41

— Allez Roxanne ! Tu peux le faire ! T'es la meilleure ! cria-t-il encore à l'autre bout du terrain, alors que je loupais une nouvelle fois mon fameux tir.

    Le ballon venait encore taper dans le poteau, pendant que je soufflais. Je me retournais donc, avant de voir Brice me faire de grands signes au loin.

— T'inquiètes bébé ! C'est rien ! Tu es toujours la meilleure pour moi ! continua-t-il de crier avec force, tandis que je voyais Arwen s'avancer vers moi.

    Et voilà le meilleur moyen de faire taire Brice Wilson. Ses cris de chiots se bloquèrent dans sa bouche, et on pouvait seulement ressentir sa grande jalousie à l'autre bout du terrain.

— Roxanne, essaye de davantage centrer et de regarder l'endroit précis où tu souhaites marquer, intervint ainsi Arwen, avant que je ne le pousse du côté droit.

    Arwen évita de justesse ce ballon volant, sortit, de je ne sais où.

— Ah euh, merci Roxanne... souffla-t-il en fixant la balle.

— Pas de soucis. Il faut vraiment faire gaffe quand on est sur le terrain. Il y a souvent des ballons qui volent dans tous les sens, tu sais... murmurai-je, avant qu'il n'acquiesce en se grattant la nuque.

— C'est clair. Bon, je te vois bloquer depuis tout à l'heure ; je vais donc t'aider pour cette frappe et tu feras ensuite une série de dix.

    Sur mes explications, Arwen se plaça ainsi derrière moi, me montrant donc les gestes. Mais visiblement... il y'en avait un qui avait toujours un œil partout. En moins de deux, je me sentis portée dans l'air, voyant juste Arwen qui tombait sur les fesses et au sol. Encore sur son épaule, il se dépêcha de courir tout droit devant lui, pendant que je m'accrochais à son t-shirt.

— Brice lâche-moi ! criai-je, toujours aussi secouée dans tous les sens.

   Mais heureusement, mon escale s'arrêta enfin quand je me retrouvai posée sur un banc. Au beau milieu de garçons inconnus, qui étaient en train de siroter leurs briques de jus de pommes et de manger leurs petites madeleines.

Ah... Bon goûtez les gars.

— Euh les mecs ? Vous pouvez bouger quelques instant ? Je dois parler à Roxanne, là, déclara Brice, pendant que les cinq garçons poussaient en même temps un long râle.

— On voulait assister à votre discussion de couple. On ne peut pas ? demanda un brun aux yeux verts, tandis que Brice levait les yeux au ciel.

— Pas possible. Allez, bougez, dit-il, ce qui fit partir les garçons sous quelques râles.

    Désormais seuls, je croisai mes bras contre ma poitrine, attendant bien patiemment qu'il parle.

— Mais ne me fais pas ce regard, là, bébé ! T'as vu comment il te pelotait à l'instant ! Je vous aurais laissé et hop, deux gosses seraient nés !

— Il m'aidait juste Brice... soupirai-je.

— Oh mais moi aussi je peux t'aider ! Je crois sérieusement que je vais devenir coach comme lui, à ce stade là ! râla-t-il, en s'installant près de moi.
 
    Brice posa sa tête contre mon épaule, tandis que je regardais le terrain et les personnes qui couraient.

— Si tu deviens coach, c'est sûr que le nombre d'adhérents augmenteraient... Surtout les filles... murmurai-je, avant qu'il ne me pince doucement ma joue.

— Ohhh chérie, ne sois pas jalouse ! Tu sais bien que je ne vois que toi, voyons ! reprit-il d'une voix amusée, en m'embrassant la joue.

Il me dit de ne pas être jalouse. Et sa crise de deux secondes, c'était quoi alors ?

— Tu sais que la moitié des filles de l'université sont à fond sur toi, ou bien ?

— Oh sérieux ? Je plais tant que cela ? Oh... c'est drôle ça, répondit-il en posant une main sur ma cuisse.

   Ce garçon ne se rend vraiment pas compte du charme qu'il a et de son talent au football qui plaît d'autant plus. Déjà au lycée, les filles étaient portées sur lui. Mais maintenant, vous pouvez être sûr qu'elles continuent encore de se déboîter le cou pour regarder quand il passe dans un couloir.

— Bon, je vais peut-être y retourner. L'entraînement n'est pas terminé, tu sais, dis-je après un court instant de silence, avant de me lever du banc.

— Mais reste là Rox ! Je vais t'entraîner si tu veux, répliqua Brice, en se positionnant ainsi face à moi.

— Désolée mais toi aussi tu dois t'entraîner, et dans ton coin, seul, Brice Wilson. Et merci de contrôler ta force et ta direction quand tu tires dans les ballons, n'est-ce pas ?

— Qui ? Moi ? Mais enfin chérie, c'est le vent qui a fait ça ! Ce n'est pas moi, quand même ! se défendit-il, main sur le coeur.

— Eh bien tu diras au vent de se calmer, alors. À tout à l'heure.

— On prendra le goûter ensemble, n'oublie pas ! J'ai grave faim, mais je t'attendrais ! Bisous mon cœur, joue bien !

**

    Et encore une fois, le fameux Brice se retrouvait dans mon appartement. Il avait également ramené son adorable BJ, toujours très content de retrouver Bayla. Et désormais, Brice ouvrait tous les placards pour récupérer de quoi faire un bon goûter, déposant ensuite ces trouvailles sur la table.

— Pourquoi tout ça ? demandai-je, interloquée.

— Bah on s'est bien entraîné. Maintenant il faut récupérer, répondit-il avec un grand sourire, en me versant un bon verre de jus d'orange.

— D'accord... merci... dis-je, un peu sceptique.

— Je t'ai observé à l'entraînement. Tu t'améliores, c'est grave cool. Bientôt on pourra jouer ensemble.

— Arwen est un très bon entraîneur. C'est chouette si je fais des progrès.

— Je demanderai à postuler comme entraîneur moi aussi.

    Notre petit goûter reprit calmement, avant que je ne fasse plus tard, une déclaration par rapport à quelque chose qui me trottait en tête :

— Tu sais, sur le terrain, j'avais l'impression d'être espionnée. Enfin, comment dire... Je ressentais comme une présence et j'entendais parfois des bruits de clics bizarres.

— Bah c'était moi, non ? me dit-il avec un petit sourire, tandis que je levais les yeux au ciel.

— Non, ce n'était pas toi. Là ça faisait plus psychopathe, en fait. Et il y avait encore ces étranges bruits.

    Mais soudainement, une illumination se fit dans sa tête, lorsque je vis son grand sourire et son regard amusé.

— Quoi ? Tu sais la réponse ? demandai-je aussitôt..

— Qui ? Moi ? Ah non non. Pas du tout. Je crois que... que ça devait juste être quelqu'un qui prenait des photos pour le club, c'est tout.

— T'es sûr ? repris-je, encore méfiante de son attitude.

— Mais oui, enfin Roxanne ! À part moi qui t'observe tout le temps, tu veux que ce soit qui ! Cela devait juste être ton imagination !

    C'est vrai que Brice est le seul fou à m'espionner. Il grimpe même dans les arbres des voisins pour le faire, donc bon. Je pense que... que je m'étais trompée. Personne ne devait m'observer, cela devait juste être mon imagination.

Oui c'est ça.

    Finalement, j'acquiesçai les propos de Brice, le regardant ensuite avaler une tonne de gâteaux. Il buvait deux bons verres de jus d'orange, puis termina avec un grand soupir.

— Petit goûter bien mérité. Bon maintenant, on va aller se reposer avec nos adorables enfants ! s'exclama de suite, en se levant donc pour s'approcher de moi.

    Brice me porta dans ses bras, puis me déposa sur le canapé. Il s'allongea tout contre contre moi, croyant encore qu'il dormirait ici ce soir.

— J'ai hâte de te présenter à ma famille. Ça va être le feu, me chuchota-t-il contre mon cou.

— Quand tu dis que cela va être le feu ? C'est dans quel sens, rassure-moi ?

    Brice a un caractère assez... disons original. Oui c'est ça. Original. Et je me dis bien qu'il a dû se passer des choses dans son enfance pour qu'il ait hérité de ce caractère ma foi, plutôt dynamique.

— Euh bah mon père risque juste d'allumer un grand feu de la Saint-Jean dans le jardin, en ton honneur, mais ça va aller je pense.

Je sens la connerie arriver, là-bas. Vraiment.

— D'accord, je vois... murmurai-je septique, avant qu'il ne m'embrasse le front.

— Mais ne t'en fais pas, tout le monde a super hâte de te voir. Ça va être génial. Mon père attendait ça depuis longtemps, tu sais.

— Combien de temps exactement ?

— Bah depuis le six septembre, il y a deux ans, le jour de la rentrée. Je lui avais tout raconté le soir même ; mon fameux coup de foudre avec ma blonde.

— Ne me dis pas que ça fait deux ans que tu parles tout le temps de moi à ton père, quand même ? questionnai-je avec peu d'espoir, en le regardant droit dans les yeux.

    Brice m'offrît un grand sourire de gamin, puis hocha la tête. Ah. D'accord. Cela me rassure, merci.

— Non mais il ne fallait pas... Il... il doit trop s'attendre à une rencontre de folie... repris-je, alors qu'il laissait échapper un rire grave et amusé.

— Bah il doit juste s'attendre à rencontrer la femme de ma vie, c'est tout. Rien de plus, rien de moins, quoi.

    Ah oui. C'est ce que je disais, donc. Son père doit s'attendre à la rencontre du siècle, la fameuse et l'unique rencontre de sa... belle-fille. Merci Brice. Je sens que ça va être génial et que je vais bien m'amuser. Surtout avec ce qu'il m'avait dit hier à propos du mariage, je ne suis que davantage rassurée...

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