Chapitre 39
PDV Roxanne
Brice restait le regard fixé sur mon portable, la bouche ouverte et le regard choqué.
Ah bah voilà. Il avait à peu près la même réaction que j'avais eu, lorsque j'avais reçu ce message d'un inconnu.
Comment commencer une magnifique matinée en voyant cela ? J'adore.
— Alors ? Tu m'expliques ? repris-je, en soufflant.
Immédiatement Brice attrapa mon téléphone d'un geste vif, se dépêchant déjà de taper dessus à vive allure. Je le regardais donc faire, sachant très bien qu'il était en ce moment même en train de supprimer la photo. Malheureusement pour lui, l'image était bel et bien gravée dans ma mémoire. Cela ne servait donc à rien ; je l'avais encore en tête.
— Ah non mais je vais t'expliquer Rox ! C'est pas ce que tu crois ! Elle... elle ! Mais c'est horrible quoi !
— Elle a trébuché et elle est tombée sur toi, c'est ça ? demandai-je, avant de le voir arrêter de s'agiter dans tous les sens.
— Ouais bah ouais ! C'est carrément ça ! Mais tu étais là ou quoi ?!
— Crois-moi tu l'aurais su si j'étais là, Brice, soupirai-je, avant m'installer sur le tabouret.
Je commençais à manger mon déjeuner, en observant donc Brice revenir à la charge. Il s'installa devant moi, toujours le regard fixé sur ma personne.
— Tu ne dis rien de plus ? C'est tout ??
— Non car cela n'en vaut pas la peine. Enfin, elle n'en vaut pas la peine, surtout.
— Euh. Non mais tu me fais la gueule là, non ?
— Moi ? Ah mais pas du tout, répondis-je sur un ton totalement détaché, en détournant mon regard du sien.
— Oula ! Oulala ! Je connais cette mine renfrognée ! Roxanne ! Tu es en train de me faire la gueule, là ! »
— Pas du tout, dis-je indifférente, en me levant pour ranger mon bol.
— Non mais bébé ! Sérieusement ! C'était pas voulu ce baiser, enfin ! C'est elle qui est tombée sur moi ! J'ai rien fait ! s'exclama Brice, tandis que je rinçais la vaisselle.
— Oui... c'est ce qu'ils disent tous... murmurai-je à moi-même, avant de me diriger vers ma chambre.
Je pris quelques affaires pour me changer, puis partis donc en direction de la salle de bain. Mais à peine étais-je rentrée dedans que déjà, un brun sauvage m'encercla la taille.
— Chérie enfin ! J'ai détesté ce baiser ! C'était deguelasse et ce n'était surtout qu'un accident ! Moi aussi j'ai été dégoûté, crois-moi !
— Oui j'ai compris, Brice. Ce n'était qu'un accident, je le sais. Maintenant peux-tu me lâcher s'il te plaît ?
Mais Brice me fit soudainement me retourner, en posant ses mains sur mes joues. Il me regardait avec un froncement de sourcils, tandis que je soufflais pour la troisième fois.
— Un accident ! C'était un accident ! J'ai même mis du désinfectant sur ma bouche pour enlever son emprunte ! Regarde Rox ! continua-t-il, avant de subitement écraser ses lèvres contre les miennes.
Et oh mon Dieu.
C'est quoi ce goût affreux !
— Mais c'est horrible ! Pousse toi ! m'exclamai-je en vitesse, en me frottant excessivement la bouche avec ma main.
— Ah bah tu vois ! C'est pas bon, hein ! Cela te prouve donc que je me suis bien désinfecté la bouche car je n'ai pas du tout aimé ce baiser !
Cet homme n'est pas net, je vous jure...
Énervée, je le poussai hors de la salle de bain, la fermant ensuite à clef. Mais bien entendu, Brice commença déjà à taper derrière celle-ci, visiblement toujours aussi désespéré.
— Un accident ! C'était un accident ! Roxanne !
Évidemment, je sais que cela reste un accident. Brice n'est pas le genre à aller embrasser d'autres femmes. Vu comment il me court après... Et avec tout ce qu'il m'a prouvé et d'autant plus ce week-end, cela se voit.
Mais bon.
Cela m'énerve quand même beaucoup de savoir qu'il a embrassé une autre fille, voilà.
Après des plaintes, des cris, limite des pleurs, j'avais enfin pu rejoindre Angèle dans ce bar. Brice n'avait pas voulu me lâcher, mais j'avais quand même réussi à le dissuader. Il pouvait rester dans mon appartement, sagement, jusqu'à que je revienne. Et après trente minutes de paroles et de câlins intensifs, j'étais enfin attablée à côté d'Angèle. Qui me regardait d'ailleurs avec des yeux brillants et un sourire niait au visage.
— Tu sors avec Renn ? demandai-je sans perdre de temps, en la voyant me faire de gros yeux.
— Non ! Comment tu sais ! Je ne l'ai dit à personne, encore !
— Ça se voit à des kilomètres, tu sais. Et je suis heureuse pour toi. Vous faites un beau couple.
— On fait un beau couple parce qu'on est tous deux des asiat', comme le dit Brice, c'est ça ? me contra-t-elle, en me faisant sourire.
— Non pas du tout.
— Ce mec croit vraiment qu'on va ouvrir un restaurant chinois, en plus. Dis-moi, t'es sûre qu'il ne lui manque rien au cerveau ?
Brice ? Des problèmes ? Hum...
— En comptant le fait qu'il s'est mis du désinfectant sur les lèvres ce matin, pour retirer des bactéries, je pense que l'on peut voir cela comme un petit problème, non ?
— Nan sérieux ! Ça devait être deguelasse ! Mais... mais je me demande ce que les filles de l'université lui trouvent... renchérît-elle, pendant que j'émettais un petit rire forcé.
Visiblement il ne plait pas qu'aux filles de l'université, celui-là...
— Oulaaa mais Roxanne ! C'est quoi ce regard et cette tête ! Ça sent la jalousie à plein nez, là ! reprit Angèle, en posant ses mains sur la table.
— Pas du tout
— Raconte moi tout et vite ! Je ne te lâcherai pas avant, Roxanne Smith-Wilson !
Bon. Je suis obligée de tout lui raconter, à ce que je constate. À la fin de ce court récit, Angèle arrêta de touiller sa paille dans son verre. Elle se redressa dans le siège, un regard meurtrier, faisant ensuite craquer ses doigts et ses épaules.
— Ok. On va la défoncer., déclara-t-elle soudainement, alors que je secouais négativement la tête.
Cette fille est folle. J'avais aussi oublié ce détail.
— Ça va aller, elle n'en vaut pas la peine.
— Mais comment a-t-elle osé faire cela ! Elle sait que Brice ne voit que toi et pareillement ! Il faut que je parte lui expliquer les choses et lui montrer votre futur contrat de mariage à celle-là ! Mais en plus tu sais que tout cela n'était qu'une mascarade montée ! On est bien d'accord que tu crois Brice dans l'affaire, n'est-ce pas ?
— Évidemment que je crois Brice. Hyla a tout monté, c'est certain. C'est juste que... hum, cela m'énerve un peu...
— Oula, tiens donc ! Roxanne Smith... Il faudrait peut-être commencer à se l'avouer, non ! répliqua Angèle avec un énorme sourire aux lèvres, tandis que je grommelais tout bas. Extrêmement jalouse. Tu fais la gueule à ton cher Brice. Tu l'as invité chez tes parents, sachant très bien que Tristan n'est pas le plus net des pères. Et en plus ! Brice a dormi chez toi ! Allez, il faut avouer maintenant !
Hum. Elle a raison, je le sais. Ça fait déjà un moment, je me l'avoue. Et le week-end chez mes parents étaient pour savoir si je ne m'étais pas trompée...
— Alors, reprit Angèle, désormais penchée au dessus de la table, très près de moi.
— Bah je... je... bredouillai-je, en baissant le regard.
— Allez Roxanne, tu ne vas pas mourir ne t'en fais pas. Bon il y aura juste un risque que Brice meurt d'amour et de bonheur, mais on en n'est pas encore là. Alors Rox ? J'attends.
Je n'ai plus le choix. Il fallait que je le dise un jour, c'était obligé.
— Je... je suis amoureuse de lui... murmurai-je finalement, avant d'entendre un énorme cri aigu être poussé de sa part.
— ALLÉLUIA ! On est sauvé ! C'est génial ! Je suis trop contente que tu te l'avoues enfin ! On fête ça !
— Arrête Angèle... soufflai-je, en voyant les gens nous observer.
— Oh bah tiens. Mate moi ça, Roxanne. Il y a quelqu'un, qui visiblement, a quelque chose à te dire ! reprit-elle avec un immense sourire, avant que je ne me retourne.
Et aussitôt, mes yeux se bloquèrent sur lui. Un grand brun qui se trouvait à l'extérieur, devant le bar. Un bouquet de roses à la main, il ne cessait plus de taper contre la vitre comme un malade, nous faisant des signes avec sa main.
— Si Renn me fait cela, je l'épouse... soupira Angèle d'une voix rêveuse, tandis que je bloquais encore sur cette silhouette.
Brice.
L'élu de mon cœur, n'est-ce pas...
**
( Alléluia Roxanne l'a avoué ! Bonne lecture !)♥️
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