Chapitre 38
Le trajet en voiture était enfin terminé. J'aidais Roxanne à monter son sac, les deux chiots se trouvant toujours avec nous. Et une fois dans son appartement, je m'écroulai sur son canapé.
Enfin. Notre canapé.
Car après tout, je vais devoir squatter cet appartement dans les jours à venir. Bribri n'a plus de sous...
Bien allongé, je regardais du coin de l'œil BJ et Bayla s'amuser ensemble. Roxanne se laissait ensuite tomber sur l'autre bout du canapé. À côté de mes jambes, je la regardais désormais, sourire toujours aussi malicieux aux lèvres.
— Pourquoi tu souris ? Tu as encore fait quelque chose, Brice Wilson ? me questionna-t-elle directement, un sourcil levé.
Oh non... J'ai juste commencé quelques préparatifs, mais alors des tout petits petits préparatifs ; mais rien de grave, voyons.
— Pour rien. Je suis juste heureux de voir que je suis toujours vivant après ce weekend et que j'ai établi de superbes bonnes relations avec ta famille. Enfin, ma belle famille.
— C'est vrai que ma mère va vraiment te porter à vie dans son cœur, avec le chiot que tu lui as offert. Ma sœur aussi, d'ailleurs. Et ne parlons pas de mon père avec qui j'ai vu, tu t'es beaucoup rapproché.
— C'est vrai qu'on est tous des potes maintenant. C'est super cool, dis-je, tandis qu'elle observait son appartement.
— Euh Brice... C'est normal qu'il y ait une gamelle, un panier, et des tonnes de jouets pour chien ?
Ah. Bah oui c'est normal.
— Oui, j'ai demandé à Angèle de venir installer quelques trucs pour Bayla, répondis-je dans un haussement d'épaules, avant de la voir lever les yeux au ciel.
— Mais tu gères vraiment toute ma vie ou je rêve ? continua Roxanne, tandis que j'attrapais BJ pour le placer sur mon torse.
— En tant que mari et femme, c'est normal de prendre des décisions sur la vie des uns et des autres. Et au moins, tout était déjà prêt pour l'arrivée des chiots.
Roxanne fit aussi monter à son tour, Bayla sur le canapé, la caressant déjà. Et voir ce petit sourire étirer ses lèvres, me renforçait dans l'idée que je lui avais fait l'un des plus beaux cadeaux. Elle était trop heureuse et je l'étais aussi.
— Tu es quand même fou de nous avoir fait ce cadeau. Vraiment, souffla-t-elle de nouveau, en m'adressant un regard rempli de sincérité.
— Mooh bébé ; je suis content de voir que cela te plait tant. Puis ça fait quand même pas mal de temps que tu me parlais de ça. C'est donc comme un cadeau d'anniversaire en avance, dis-je, avant que BJ ne saute du canapé.
Bayla le suivit immédiatement, et les deux chiots recommencèrent à jouer ensemble sous les yeux émerveillés de Roxanne.
— Faudra juste aller checker le vétérinaire dans la semaine et tout sera bon, repris-je plus tard, en attrapant le bras de Roxanne.
Immédiatement je la tirais vers moi, la faisant ainsi tomber contre mon torse. Désormais allongée sur moi, je refermai mes mains dans son dos, en respirant son odeur que j'aimais tant.
— Merci énormément Brice, sincèrement, me souffla-t-elle contre mon cou, pendant que je la serrais davantage contre moi.
— Enfin. Tu es aussi fou, que l'on se le dise aussi...
Moi, fou ? Oh pas tant. Elle ne connaît pas encore mon père, visiblement...
**
Bordel.
Après avoir enfin réussi à dormir chez Roxanne, dans le même lit qu'elle, il avait fallu que ma nuit soit gâchée. Et pour cause, les chiots n'avaient fait que couiner, gratter contre la porte, aboyer...
Ils font grave du bruit, ces gosses !
Et évidemment, je devais me bouger les fesses d'aller les voir, sinon Roxanne allait se réveiller. C'est vraiment un bon entraînement avant que l'on devienne parents, ceci dit. Parce qu'après tout, ce sera clairement moi qui me lèverai durant la nuit. Roxanne aura besoin de se reposer et puis je me lève tôt, dans mes habitudes, donc je pense que ça ira.
Ou si nos filles font du bruit, et bien je les incrusterai dans notre lit. On sera trop trop bien.
Mais pour l'instant, j'étais quand même super crevé. Dans la nuit, j'étais même allé jusqu'à me rendre dans le salon, m'asseoir sur le canapé, pour bercer les chiots dans mes bras. Et désormais, six heure trente du matin avait sonné. Je laissais ma petite Roxanne dormir paisiblement, en déposant juste un baiser sur sa joue. Je recouvris son corps, puis fermai plus tard la porte de notre chambre.
Et à peine avais-je fait deux pas dehors que déjà, deux boules de poils me sautèrent dessus
— Les gars, chut ! Maman dort, là ! leur chuchotais-je, avant de prendre Bayla dans mes bras.
Encore une fois, une léchouille s'écrasa sur ma joue. Ah ouais. Aucun doute là-dessus ; je fais de l'effet aux chiens femelles. Elle m'aime grave cette petite.
— Papa va vous donner à manger et après on va se promener, ok ? leur chuchotais-je, en emmenant la ribambelle de gosses dans la cuisine.
Plus tard et un bon déjeuner pris, j'étais prêt pour la promenade. Laisses en main, je me dirigeai donc dans la rue. Et déjà, je m'emmêlai les pinceaux avec les fameuses laisses. Les chiots ne faisaient que de se coincer, de s'enrouler autour des poteaux, entre eux, entre moi...
Ouais. Finalement c'est compliqué d'avoir deux chiots en même temps.
Arrivant dans un grand parc, je décidai de détacher BJ et Bayla. Ils courraient déjà de partout, comme des fous. Les regardant quand même d'un œil protecteur, je pris place sur un banc, en admirant ainsi mes bébés jouer ensemble. Mais quand une main se posa soudainement sur mon épaule, je sursautai et poussai de suite un cri.
Bordel mais c'est quoi ?!
Immédiatement je me retournais, en observant aussitôt des yeux bleus et des cheveux bruns. Ah. Elle fait quoi ici, elle ?
— Charmant ce petit cri, dit-elle avec un rire bizarre, en faisant ensuite le tour pour me rejoindre.
Hyla vint soudainement me taper la bise, en prenant ensuite place sur le banc. Néanmoins je restais encore debout, la détaillant avec méfiance et étonnement.
La croiser au beau milieu du parc à sept heure du matin ? Elle est bizarre, non ?
— Tu fais quoi ici ? demandai-je, interloqué.
— Je fais mon jogging du matin pour me maintenir en forme, comme d'habitude, répondît-elle en se penchant, un grand décolleté s'offrant soudainement à moi.
Oula. C'est qu'il commence à avoir un peu trop de monde au balcon. Ça risque un peu de tomber, là.
Véritablement mal à l'aise, je me tournai déjà, en appelant mes chiens pour faire diversion.
— Les petits, on y va ! m'exclamai-je, en observant les tornades revenir vers moi.
Je les pris tous deux dans les bras, en lançant un dernier regard à Hyla.
— Bon eh bien... Je vais y aller maintenant... déclarai-je mal à l'aise, tandis qu'elle se redressait.
— Ah bon ? Déjà ? me demanda-t-elle, en se rapprochant de moi.
— Euh bah oui. C'est que les petits ont besoin de manger, en fait, répondis-je dans un petit mensonge, en déposant ensuite mes chiots au sol pour leur mettre leurs laisses.
Je lui adressai un dernier sourire, prêt à me retourner et à partir. Mais Hyla m'interpella aussitôt, puis qu'elle se plaça face à moi. Et soudainement... elle trébucha sur je ne sais quoi, venant ainsi... s'écraser sur moi.
Enfin...
Plutôt venir s'écraser sur mes lèvres.
Le temps s'arrêta en une fraction de secondes. Je restais totalement bloqué sur place, alors qu'Hyla se reculait avec de gros yeux.
— Oh mince Brice... Je... je suis désolée ! J'ai dérapé et...
Ah non.
Non. Non. Non !
MA BOUCHE VIENT DE TOUCHER LA SIENNE !
— Il me faut du désinfectant et vite ! criai-je comme un furieux, avant d'attraper les chiots dans mes bras.
Je me dépêchai de courir hors du parc, en me dirigeant dans la première pharmacie que je trouvais. À l'intérieur de celle-ci, toujours avec les chiots dans mes bras, je demandai à la vendeuse de me donner son gel bactérien le plus puissant qu'elle avait. Et après qu'elle m'ait regardé avec étonnement, me demandant si j'allais bien, elle m'avait enfin donné le fameux gel. Sorti de la pharmacie, je me dépêchais de l'ouvrir.
Et enfin. Je pouvais m'en étaler une tonne sur mes lèvres.
Et bon Dieu. Quel goût déguelasse ! Mais c'est affreux ! C'est immonde !
Un goût absolument horrible me vint sur la langue, alors que je toussotais. Je rangeais immédiatement le gel dans ma poche, en continuant encore de faire des grimaces de dégoûts et des toussotements.
Bordel mais que c'est grave dégoûtant ce truc !
Et ce qui est encore plus dégoûtant est que... Hyla a touché mes lèvres !
Un baiser a été fait ! Un baiser a été fait, bordel ! Roxanne va grave m'en vouloir si elle le sait, je suis mort !
Totalement déboussolé et perdu, je repartis m'asseoir sur un banc que je trouvais en face de la pharmacie. Je laissais es chiots vagabonder plus loin, tandis que je prenais mon téléphone en main. Et en plus de cela... j'avais deux messages de ma femme. Oh non...
| Je t'attends pour déjeuner, tu reviens quand ? |
| Bon rentre Brice ! J'ai super faim et j'ai envie de voir les chiots ! |
Non mais bébé, si tu savais ce qu'il venait de se passer ! C'est affreux ! Comment je vais lui faire face, moi !
Après être resté près d'une heure sur le banc, la bouche encore ouverte et le regard dans le vide, j'avais bien compris qu'au bout du sixième appel, je me devais de rentrer chez nous. Roxanne m'attendait depuis un moment. J'avais donc repris BJ et Bayla en laisse et rentrais quelques minutes plus tard dans l'appartement. Les chiots déboulèrent dans le salon, tandis que je cherchais du regard Roxanne, une étrange boule au ventre.
Non mais je vais être obligé de lui dire. Je ne peux pas lui cacher cela. C'est trop méchant. Si elle l'apprenait par quelqu'un d'autre, ce serait un énorme choc. Même si ce baiser ne voulait rien dire, si je ne donnais pas des explications, ça allait très mal se passer. Je suis dans un pétrin pas possible. Même si c'était un baiser accidentel, ça s'est quand même passé. Et c'était affreux. Horrible. Limite j'en vomirai sur le tapis, là.
— Euh Brice... ça va ? On dirait que tu vas vomir, non ? intervint une merveilleuse voix derrière moi.
Je me retournai aussitôt vers Roxanne, une moue d'enfant au visage et des yeux tout attristés. Je tendis mes bras devant elle, attendant patiemment qu'elle me câline pour espérer m'apaiser. Hélas, Roxanne me mit de suite un stop. Elle me regardait avec un froncement de sourcil, avant de me tendre son téléphone devant moi.
— Tu as passé un bon début de matinée, alors ? reprit ma Roxanne d'une voix dure, ma tête se décomposant aussitôt quand je regardais l'image.
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