Chapitre 33
PDV Roxanne
En train de nettoyer les assiettes, j'entendis soudainement un bruit monstre de l'autre côté de la pièce. Un vacarme très étrange, d'ailleurs.
C'est quoi ça, encore ?
Interloquée et surtout, me rappelant bien que Brice se trouvait dans la pièce, je me dépêchai de tout laisser en plan et de partir avec un pas plus que pressé.
Si Brice se trouve dans la pièce, il y a un problème, c'est sûr.
Je courrai jusqu'au salon, et directement, je je cherchai du regard. Enfin. Je remarquai Camille, agenouillée devant quelque chose.
Enfin. Plutôt devant un corps, je dirais même.
— Papa ! Maman ! On a besoin d'un médecin là ! cria-t-elle subitement, alors que je poussais les chaises pour m'approcher au plus vite.
Je sentis immédiatement mon cœur s'emballer.
Euh. Je rêve...
Pourquoi Brice est au sol, les yeux clos ?
Sans perdre de temps, je m'agenouillai près de lui, relevant légèrement sa tête pour voir où il s'était tapé.
— Mais il s'est passé quoi ?! m'emportai-je, en voyant toujours la pâleur sur son visage.
— J'en sais rien moi ! C'est le gâteau ! Il en a trop mangé et puis boum ! Évanouissement digestif !
Immédiatement mes parents refirent surface dans le salon. Mais heureusement, mon père avait de très bon réflexes dû à son métier, et se dépêcha donc de s'agenouiller devant Brice.
— Il a fait quoi encore ? nous demanda-t-il, en nous jetant un regard.
Tout le monde regardait Camille, étant bien entendu la seule qui était avec lui il y a quelques instants.
— Euh bah... Je crois qu'il a mangé trop de gâteau, en fait. Il en restait un bout sur la table et il l'a mangé. Il s'est levé puis a il perdu connaissance, c'est tout.
Je sais qu'il ne faut jamais laisser Brice seul. On peut toujours le retrouver je ne sais où et en train de faire des trucs pas nets. La preuve. La dernière fois il est tombé d'un arbre, comme ça, d'une seconde à l'autre. Mais là, le problème, c'est qu'il était en compagnie de ma sœur. Et sois disant il se serait évanoui à cause du gâteau. On peut donc dire que quelque chose s'était passé entre ces deux-là.
— Du gâteau ? Mais il a dit qu'il n'était pas bon ! Pourquoi il a continué de le manger, cet idiot ! répliqua mon père avec colère, pendant que ma mère posait une main sur son bras.
— Il voulait te faire plaisir, c'est bien connu. Les beaux-fils font toujours cela pour se faire bien voir, répliqua Camille, tandis que je levais les yeux au ciel.
Surtout Brice, oui.
Voyant qu'il était toujours inconscient et bien à terre, mon père décida finalement de faire quelque chose. Et voilà. Deux bonnes gifles venaient de lui atterrir sur les joues.
— Papa ! m'exclamai-je de suite, avant de le voir le secouer comme je ne sais quoi.
— Oui continue ! Ça va le réveiller ! l'encouragea Camille, pendant que je les regardais faire, perdue.
Cette famille est vraiment bizarre...
— Non c'est bon ! Il cligne des yeux là ! Arrêtez !m'exclamai-je directement, avant de poser sa tête contre mes genoux.
Mon père arrêta enfin de martyriser ses joues ; tout le monde le regardait reprendre connaissance. Quelques bonnes secondes plus tard, Brice ouvrit enfin ses yeux. Il regardait un peu autour de lui, avant de s'arrêter sur moi.
— Eh bien voilà, il est vivant, reprit mon père en se relevant, fier de son travail.
Évidemment, ma mère lui donna une petite tape sur l'épaule.
— Bon c'est bon. Je vais chercher un verre d'eau pour le grand malade, souffla-t-il, avant se de diriger vers la cuisine.
Quant à moi, j'essayai de me relever, aidant ensuite Brice à faire de même. Mais toujours dans les vapes, ma mère et Camille m'aidèrent à l'installer sur le canapé. Je repris place à ses côtés, posant une main froide sur son front. Brice avait encore les yeux ouverts, mais visiblement, il n'avait pas réussi à récupérer toute la fonctionnalité de son cerveau. Il lui fallut donc quelques minutes encore, avant qu'il ne daigne enfin à dire quelque chose.
— Roxanne. Je t'aime. N'en doute jamais, déclara-t-il soudainement, alors que j'arrêtais tout mouvement.
Euh.
— Oh non... trop chou la déclaration... chuchota ma mère, avec des étoiles pleins les yeux.
— Euh oui Brice... Je le conçois bien mais disons que ce n'est pas le bon moment-là... murmurai-je très gênée, en entendant ma mère échapper un rire.
— Maman, je crois qu'on doit les laisser là. Visiblement ils doivent se dire des choses répliqua ma sœur, avant de se lever et d'attraper la main de ma mère.
Avec un sourire complice, elles s'éclipsèrent ainsi vers la cuisine, tandis que je tournais ma tête pour faire de nouveau face au grand malade.
— Tu vas mieux maintenant ? Tu as repris connaissance, c'est bon ? demandai-je, pendant qu'il prenait ma main pour entrelacer nos doigts.
— Tu es la femme de ma vie, n'en doute jamais s'il te plaît.
Le sol ne lui a pas fait que du bien, visiblement.
— T'es sûr que ça va vraiment ? Tu veux que je demande à ma mère de venir t'ausculter à la place de mon père ?
— Je t'aime énormément et je n'aimerai que toi. Tu es tout pour moi, ma chérie.
— Brice Wilson, on se réveille et maintenant ! On revient sur terre, allez ! m'exclamai-je sérieusement, attendant bien évidemment qu'il cesse de dire ces âneries.
– Pour te prouver tout mon amour pour toi, on va se marier dans quelques mois. Je t'aime à la folie, je te le promets Roxanne.
Mon Dieu mais il a vraiment perdu la tête.
— Papa ! Amène du sucre et de l'eau ! Brice a vraiment bien tapé le sol ! criai-je directement, avant de l'entendre gémir.
— Non mais Roxanne... Je t'aime réellement quoi... murmura-t-il dans un autre gémissement, pendant que je caressais son front.
— Ça va aller, tu vas survivre, ne t'en fais pas, lui soufflai-je, en entendant finalement mon père revenir.
Il donna, avec une étrange gentillesse, le verre d'eau à Brice, puis il l'inspectait un peu au niveau de la tête.
— M'ouais. Il a bien tapé le sol, mais je pense qu'il va bien. De toute façon, de nature cet enfant n'est pas très net donc ne t'inquiète pas. Il va vite s'en remettre.
Avec mon père, nous l'observions quand même un peu, pas très rassurée pour ma part. Hum. J'espère qu'il n'a pas tapé trop fort quand même.
— Tu peux le porter jusqu'à ma chambre, s'il te plait ? demandai-je à son intention, avant de l'entendre soupirer.
— Dans ta chambre ? Je te signale qu'il a sa propre chambre, hein, ronchonna un peu mon père, pendant que j'enclenchais l'air de fille mignonne.
— S'il te plaît papa. Le lit est plus grand et il pourra se reposer dans le calme.
— Bon d'accord. Pousse toi, je vais porter ce satané gosse.
Quelques mouvements plus tard, Brice venait donc terminer dans les bras de mon père. Et la scène me faisait sourire, je l'avoue. Néanmoins, je me retenais de rire, ne voulant pas que mon père décide de malencontreusement le lâcher au sol. Brice est déjà un peu perdu, donc ça va aller pour l'instant.
Enfin, quelques minutes plus tard, mon père le déposa sur mon lit. Il lui balança la couette dessus, puis se retourna ensuite pour poser une main sur mon épaule.
— S'il se passe quelque chose, j'ai caché une batte de baseball derrière la porte. À tout à l'heure, ma puce, me chuchota-t-il, en partant donc de ma chambre.
Désormais, Brice et moi nous retrouvions seul à seul. Je m'installais sur mon lit pour regarder le grand malade. Et ça va. Il avait encore les yeux ouverts, signe qu'il était de nouveau parmi nous.
— Tu vas mieux ? T'as mal quelques part ? questionnai-je, encore un peu anxieuse.
— Mon pauvre bébé...
Brice m'enlaça avec force contre son torse, en levant ensuite une de ses jambes pour l'écraser contre les miennes. Me bloquant donc, il rapprocha son visage du mien, toujours les yeux rivés sur les miens.
— Mais t'es trop mignonne... Je comprends pas... Il me manquait une case, non ?
— Euh Brice ? Ça va ? T'es sûr que ta tête ne saigne pas ou je ne sais quoi ?
Aussitôt, mon grand malade déposa ses lèvres contre mon front. Il m'a l'air tout perdu et tout bizarre. C'est vraiment étrange et cela ne lui ressemble pas.
— Camille t'a dit quelque chose ou quoi ? demandai-je, en le voyant s'arrêter dans ses baisers.
— Quoi ? À moi ? Bah... non rien du tout.
— Pourquoi tu t'es évanoui, sérieusement, Brice ?
Étrangement, il laissait un petit moment de silence planer, en se contentant juste de serrer ses mains contre mon t-shirt.
— Le gâteau au chocolat était super bon, mais grave lourd à digérer, répondît-il finalement.
— C'est faux. Non mais sans rire Brice ; si tu ne te sens pas bien, il faut nous prévenir. T'évanouir comme ça est plutôt étrange, surtout de ta part. Tu avais mal quelque part ?
— Ah mais non tout va bien, ne t'en fais pas Roxanne. C'est juste que... que je t'aime à la folie et que j'espère bien que tu t'en rappelles.
— Euh tu détournes ma question là.
— Pour te prouver que je t'aime comme un dingue, demain on va acheter les alliances de notre mariage, me contra-t-il, toujours aussi à fond dans ses déclarations.
Non mais qu'est-ce qui lui prend ? Depuis sa chute, il ne cesse de me dire qu'il m'aime et que je suis la femme de sa vie. D'habitude il me disait cela au moins deux trois fois par journée. Là c'est carrément plus de dix fois par minutes. Le sol lui a vraiment fait du mal au crâne, c'est certain.
— Ok Brice... Demain on va aller chez le médecin, d'accord ? Tout va très bien se passer, ok ? chuchotai-je d'une voix plus calme, encore étreinte dans ses bras.
— Mais Roxaaaaanne ! Je t'aimeeee ! gémit-il encore, pendant que je plaquais mes mains sur ses joues.
— Dis-moi ce qu'il s'est passé avec Camille et vite.
Brice commença à me faire une moue d'enfant, avant de soudainement plaquer sa bouche contre la mienne.
— Mais merde quoi ! Je t'ai rejeté quand j'étais gosse ! Mais c'est horrible ! Je suis totalement dépassé, là !
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