Chapitre 30
PDV Brice
Derrière cette carrure imposante, j'essayais secrètement de souffler pour me relaxer, espérant pouvoir lui faire face par la suite.
Je devais revenir vivant de cette discussion. Il le fallait. J'étais obligé. Car grâce à ça, je pourrais me marier avec Roxanne.
Nous serions heureux, avec nos deux petites-filles.
— Prends place sur cette chaise, Brice, déclara nouveau Tristan d'une voix toujours aussi sérieuse, tandis que j'avalais ma salive.
Je pris une grande respiration, avant de m'asseoir sur une chaise, dans cette petite pièce qui servait visiblement de bureau. Mais à peine les fesses posées dessus, que déjà une lumière aveuglante réduisait en cendres mes pauvres yeux.
— Nous pouvons commencer l'interrogatoire, donc, reprit le père fou, toujours la lampe dans sa main.
— Excusez-moi mais... mes yeux sont en train de mourir, là...
Après plusieurs clignements du reste de mes pauvres yeux, je regardais Tristan reposer la lampe sur le bureau. Il s'assit sur la chaise, les mains liées.
— Cela va durer dix minutes. Tu dois répondre à toutes les questions, sans broncher. Après le temps écoulé, ton sort sera enfin révélé."
Ok Brice.
Réfléchis et réponds bien.
C'est ta seule chance de t'en sortir.
— Bien. Première question. À quel niveau aimes-tu ma fille ? commença-t-il, les sourcils froncés.
— Euh... bah beaucoup beaucoup...
— Non, c'est nul comme réponse. À quel point aimes-tu ma fille, Brice Wilson ?
— Hum... Je l'aime énormément, enfin... infiniment, quoi... répondis-je, en le voyant sortir une feuille et noter des choses dessus.
— D'accord. Combien de fois vous voyez vous par semaine ?
— Un peu plus de quinze fois, je pense.
— Est-ce que d'autres mecs tournent autour de ma fille ou bien tu es le seul ? continua-il, alors que je tapais soudainement mes poings sur la table.
— Oui bordel ! Il y'en a un autre ! Et c'est bien ça le problème ! Il ose s'approcher de ma Roxanne et il me nargue, en plus !
— Mais vous vous rendez compte ! repris-je. Il ose faire ça alors qu'il sait que c'est moi son homme et pas un autre ! poursuivis-je, en par le col.
Immédiatement, je le secouai dans tous les sens, en continuant de lui exposer mes paroles :
— Il n'a toujours pas compris, en plus !
Enfin. J'arrêtai de secouer le prunier, me rendant compte de ma grande erreur.
Oula...
Oulala.
Je venais de le secouer comme je ne sais quoi, là. Le père de Roxanne. Tristan le père protecteur et démoniaque. Lui et pas un autre !
Je suis mort ! MORT !
— Ah euh... d-désolé, j'ai perdu mes moyens... dis-je tout bas, en me reculant rapidement.
Mais directement, le père de Roxanne renforça sa poigne sur mes épaules, ses yeux verts étant bloqués sur les miens.
— Je t'en aurais collé une pour cet affront, Brice Wilson, répliqua-t-il durement, alors que je sentais mes mains chauffer.
— Dé-désolé monsieur. Vraiment désolé, bredouillai-je d'une toute petite voix.
— Donc, il y a un autre garçon qui tournerait autour de ma fille, c'est bien ça ? reprit-il, désormais plus calme.
— Tout à fait monsieur. Mais ne vous inquiétez pas, je me charge personnellement de lui. Roxanne restera bien avec moi, je vous le promets.
Tristan hocha étrangement la tête, visiblement en accord avec mes paroles. Il me relâcha les épaules, et nous reprenions donc place sur nos chaises. Sans perdre de temps, il nota déjà quelques écritures.
— Continuons l'interrogatoire. Tu empêches donc ma fille de se faire draguer par d'autres individus masculins, c'est ça ? Tu la surveilles assidûment ?
— Bien sûr que oui. Roxanne m'appelle même la sangsue où encore la glue.
— D'accord. Tu souhaites avoir combien d'enfants plus tard ? continua-t-il, ce qui me fit sourire.
— Deux filles. Au moins elles ressembleront à Roxanne et seront trop belles.
— Je n'ai pas précisé le fait que tu ferais tes enfants avec ma fille, je te signale.
— Euh oui... Bien sûr..."
Ouais enfin bon. Moi j'ai déjà tout tracé de A à Z, quand mes yeux l'avaient croisés. Roxanne serait ma femme. Roxanne serait la mère de mes filles. C'était déjà tout vu.
— Tu l'as déjà embrassé ? reprit son père, en lâchant désormais son stylo.
Oula. Choses sérieuses.
Répondre oui. Répondre non ?
Euh.
— Bah... noui ? dis-je, avant de le voir froncer les sourcils une nouvelle fois.
— Quoi ? Noui ? Ça veut dire quoi ce truc ? répliqua-t-il, pendant que je me grattais la nuque.
— Disons... que... que nos lèvres se sont déjà croisées, il est vrai...
En une fraction de secondes, Tristan le fou se rapprocha de moi, me soulevant par le col de ma veste. Il me plaqua contre le mur derrière nous, ses yeux verts flamboyants de jolies étincelles.
Merde.
— Non mais... mais je n'ai jamais mis la langue, vous savez ! " m'exclamais-je, tout paniqué.
— As-tu déjà pratiqué une activité physique avec ma fille ? me demanda-t-il à quelques mètres de mon visage, terriblement sérieux.
— On a déjà joué au football ensemble, mais je crois que c'est tout...
— Je ne parle pas de ça, gamin. Je parle d'autres activités où vous vous trouvez sans vêtements et dans le lit, de préférence.
— Ah non non, pas du tout ! Roxanne n'est pas encore prête et j'attendrais donc !
Tristan me relâcha pour poser une main sur mon épaule.
— Tu as l'air vraiment accro à ma fille et... hum, oui... sincère, dit-t-il, un tout petit rictus commençant à apparaître au coin de ses lèvres.
Oh non... il fond ! Il commence à fondre pour moi !
— Évidemment. Roxanne est la meilleure et je l'aime comme un dingue, complétai-je, avant de subitement être plaqué contre son torse.
Hein. Tristan me faisait un... câlin ?!
— Tu as bien résisté à l'interrogatoire. Beaucoup mieux que l'ancien petit ami de Camille, en tout cas. Tu m'as l'air très sincère et tu as répondu aux questions sans trop de mal, reprit-il, en me tapotant le dos de sa main droite.
Naaan ?! Je suis accepté ?!
— C'est bon ?! J'ai réussi ?!
Tristan m'offrît désormais un sourire plus chaleureux, puis me tendit sa main. Directement je la serrai, tout content de cette discussion et de cette fin plus que positive.
— Tu peux rester près de ma fille. Par contre... si tu l'as fait pleurer, je te réduirai en cendre, Brice Wilson.
Je gardais mes grimaces, et quelques secondes plus tard, je revis enfin la lumière du jour.
— Libre ! Je suis libre ! criai-je dans toute la maison, avant que je ne me reçoive un coup de chausson dans la tête.
— Mais aïe ! dis-je, en voyant Tristan le ramasser.
— Calme toi. Il se peut que je change d'avis. Reste sur tes gardes, répliqua-t-il avec encore son sérieux, tandis que je lui sautais dessus pour le câliner.
— Oui beau-papa ! Merci pour tout ! m'exclamai-je, en partant ensuite retrouver ma belle blonde.
Et voilà ! J'étais accepté ! C'est trop cool !
Maintenant il ne me reste plus qu'à me marier avec Roxanne et hop ! Tout est bien qui finit bien !
— Roxanne chérie ! Ouh ouh ! Je suis vivant ! Vivant, tu m'entends ! criai-je dans toute la maison, avant de rentrer dans sa chambre.
Oh... et immédiatement mon sourire s'agrandit à cette jolie vue. Roxanne était en train d'enfiler un nouveau haut, me laissant donc la vue de son petit soutien gorge m.
— Eh bien chérie, c'est qu'on va vite dis-moi. Attends-moi, je vais me déshabiller moi aussi.
Hélas, Roxanne se dépêcha d'enfiler son t-shirt, tandis que je la serrais m contre moi.
— Tu m'as l'air bien heureux. Ça s'est bien passé, je présume ? me demanda-t-elle, pendant que je resserrais mes bras contre son dos.
— C'est bon. Je suis accepté dans la famille. On peut se marier maintenant, chuchotai-je, avant de la porter d'un mouvement de bras.
Aussitôt, je pris place sur son lit, enfin notre lit, ne perdant plus de temps pour m'allonger.
— Tu lui as dit pour la demande ? me questionna Roxanne, en relevant sa tête de mon torse.
— Euh non pas encore. J'attends donc quelques heures et hop, c'est bon.
— C'est cool si ça s'est amélioré. J'irais voir mon père pour lui en parler. Mais je pense que c'est bon ; la fin de ce séjour sera beaucoup plus plaisante que tout à l'heure.
Je posai tout naturellement mes lèvres sur les siennes, heureux de m'être enfin fait accepter par le père. Enfin... notre magnifique baiser rempli d'amour venait déjà de s'arrêter. Il avait été de courte durée. De très courte, même. Une voix grave et dure venait de retentir derrière la porte.
— Brice ! Le stage commence ! Je t'attends dans deux minutes et pas une de plus ! cria la fameuse bête, Tristan.
Quoi ?? Quel stage ?
**
( Ils sont désormais meilleurs amis pour la vie, si c'est pas adorable...)
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