Chapitre 28

PDV Roxanne

    Le silence le plus gênant de ma vie venait de prendre place devant mes yeux. Ma mère souriait. Mon père s'était paralysé.

Et Brice... s'était totalement bloqué, lui aussi, laissant tout de même échapper quelques rires gênés.

Ha ha.
C'est sûr que c'est drôle, n'est-ce pas.

— Bon on va peut-être rentrer, non ? On est bien mieux à l'intérieur, déclara finalement ma mère, en prenant le bras de mon père, qui était encore paralysé sur place.

— Est-ce une blague ?! tonna-t-il soudainement.

    En moins de deux, il empoigna le col de Brice, la situation commençant déjà à mal tourner. Oula. Ça dégénère. Il faut calmer cela et vite.

— Papa ! criai-je en m'interposant, tandis que ma mère revenait l'attraper.

— Non mais je rêve ?! Il se fiche de nous ce garçon ! Tu crois faire quoi avec tout ça, dans ma maison, et avec ma fille en plus de tout cela ?!

— Euh non... mais ce n'est pas ce que vous croyez... C'était juste un paquet qu'on nous a donné à l'université pour une campagne de protection... J'ai euh... fin j'ai oublié de le retirer de ma veste...

— C'est vrai Roxanne ? me demanda mon père, les sourcils froncés.

    Bon. Vu ce regard de chiot, je pense que je n'avais pas trop de choix. N'allons pas écourter le séjour de sitôt, n'est-ce pas.

— Oui, c'était la semaine dernière. Une femme a donné plusieurs boîtes aux étudiants. C'est de la prévention, c'est tout.

     Enfin mon père laissait Brice respirer. Et d'ailleurs, celui-ci me remerciait d'un regard sincère, suivi d'un tout petit sourire.

— Oh c'est bon Tristan. C'est normal. Et sois content qu'ils se protègent et qu'ils font ce genre d'actions à l'université, renchérît de suite ma mère, en reprenant la main de mon père.

   Directement, ils s'échangèrent un regard, avant de le reporter sur le fameux Brice.

— Merci beaucoup pour le chocolat, Brice. C'est très gentil et ça me fait vraiment plaisir, repris ma mère avec un sourire, pendant que mon père râlait.

— Oui c'est ça... Il nous amène surtout des caries tu veux dire...

— Oh arrête un peu ! Tu n'es pas dentiste mais médecin ! Et si tu n'aimes pas ça et bien tu me le donnes ! Mon ventre sera ravi, figure-toi !

    Après plusieurs remontrances entre les parents, Brice revint à mes côtés, me chuchotant tout bas ces paroles :

— On peut faire demi tour, s'il te plaît ?

— Hélas, c'est trop tard. Allez, courage et souris, ça passe toujours mieux, répondis-je tout bas, avant de m'avancer pour rentrer dans la maison.

     Après avoir déposé nos valises, Brice pouvait détailler sa nouvelle chambre. Là où il dormirait pendant les deux nuits à venir. Et vu son visage qui se décomposait, nul doute qu'il était absolument ravi de voir sa nouvelle pièce.

— Tu dormiras dans la chambre de Sean, étant donné qu'il est chez un copain pour le week-end. Tu restes ici, tu ne bouges pas, tu dors et tu ne t'échappes pas. J'ai des caméras dans toute la maison, déclara mon superbe papa d'une voix stricte, tandis que je levais les yeux au ciel.

— Tristan c'est bon... Ils peuvent dormir ensemble, tu sais, intervint ma mère, en observant Brice hocher
la tête derrière le dos de mon père.

— Laylou, tu sais à quel point je t'aime. Mais il en est hors de question. Avec ce que j'ai vu, c'est mort. Clairement, contra-t-il aussitôt.

    En même temps quel idiot ce Brice. Apporter une boîte de préservatifs et la mettre dans sa veste. Il croyait que quoi ? Qu'il allait se passer quelque chose dans ma maison familiale, mes parents se trouvant juste à l'étage en dessous ?

Non mais non, quoi.

— Même s'il dort sur le petit canapé dans sa chambre ? demanda ma mère avec espoir, pendant que mon père remuait la tête de droite à gauche.

— Non mais ne vous inquiétez pas. La chambre de Sean me convient très bien, intervint Brice d'une voix polie et mignonne.

    Ma mère leva une nouvelle fois les yeux, puis plus tard, j'aidais enfin Brice à s'installer dans sa nouvelle chambre. Nous nous retrouvions désormais tous les deux, la porte étant enfin fermée. Mais même avec cela, je pouvais le sentir très méfiant.

— Il nous surveille encore, non ? me chuchota-t-il, en se rapprochant de moi.

— Qui ? Mon père ? Bien sûr que non, il n'y a pas de caméras.

    En moins de deux, Brice m'écrasa sur le petit lit de mon frère, me couvrant déjà de plusieurs baisers sur le visage.

— Je ne vais pas survivre ici ! Bon sang, je suis un homme mort ! Mort ! Tu m'entends Roxanne !

— Mais non... Il ne t'a pas encore frappé, ça veut tout dire. Il t'apprécie.

— Mais d'ailleurs, quelle idée d'avoir ramené cette boîte ? répliqua-je avec plus de sérieux, avant de le voir se surélever.

    Brice m'offrît enfin l'un de ses grands sourires, que j'interprétai aussitôt dans ma tête.

Ok. Il croyait vraiment que quelque chose allait se passer.

Mon Dieu mais ce garçon a vraiment un problème avec les relations, non ? Je me demande sérieusement où il a bien pu apprendre toutes ces façons de draguer.

— Oui mais non Brice. Fais-toi déjà accepter par mon père et ce sera un grand exploit pour tout le monde.

— Je ne peux même pas t'embrasser quand ils sont là. C'est chiant...

— Bon on va aller les rejoindre. Je suis sûr qu'ils ont hâte de te connaître un peu plus, poursuivis-je par la suite, en le poussant pour me relever.

    Je regardais la petite mine déçue de Brice, mais quand je tendis ma main devant lui, il m'offrît de suite un nouveau sourire. Eh bien voilà. S'il sourit comme ça à mes parents, tout se passera bien.

**

    Nous nous trouvions tous dans le grand salon familial. Mon cher Brice se trouvait à mes côtés, ma mère et mon père en face de nous. Évidemment, j'offrais des petits sourires à mon cher papa, espérant bien le calmer un peu.

— Et sinon Brice, tu joues toujours au football ? demanda ma maternelle avec beaucoup d'intérêts.

— Oui, je continue. Je suis d'ailleurs content que Roxanne m'ait rejoint. Elle s'améliore de jour en jour.

— C'est sûr qu'avec mon entraîneur, je ne peux que m'améliorer, répliquai-je, en le sentant de suite se raidir près de moi.

— Oh c'est Brice qui t'entraîne, alors ? me demanda ma mère, les yeux brillants d'idées.

— Ah non, pas du tout. Brice n'est qu'un joueur dans une catégorie plus élevée. Celui qui m'entraîne s'appelle Arwen, il est un peu plus âgé que moi.

— Oh je vois... Pourquoi ne pas l'inviter ici, un jour ? reprit ma mère, avant d'entendre deux personnes s'étouffer avec leur verre d'eau.

    En moins de deux, Brice et mon père reposaient leur verre sur la table, lourdement, avant de crier en même temps :

— Non ! Hors de question !

    Aussitôt, un silence prit place. Ma mère lâcha un rire et mon père fixait Brice. Les mêmes pensées. La même parole. C'est un grand pas, oh oui !

— Pour quelles raisons ce cri d'ours, les garçons ? Il y a un problème ? demanda ma mère, amusée.

— Ce garçon suffit déjà. On ne va pas en ramener d'autres, c'est bon, répondit mon père, tandis que Brice hochait la tête, bien d'accord avec ses propos.

— Il a raison. Je suis suffisant, compléta-t-il, en croisant ses bras.

    Oh. Mon père venait enfin d'afficher un minuscule sourire face à cette parole. Alléluia, ils se trouvaient au moins un nouveau point commun : ne pas faire venir d'autres garçons ici.

— Tu veux donc que Brice soit le seul à venir dans notre maison, alors ? questionna sans perdre de temps, ma chère maman.

   Évidemment, mon père ne répondait pas tout de suite, se contentant juste d'hausser les épaules et de fixer Brice.

— On va déjà voir comment il s'en sort. Je n'ai pas encore discuté avec lui d'homme à homme.

     Finalement, la discussion reprit. Ma mère posait beaucoup de questions à Brice, mon père suivant attentivement ses réponses et réactions. Mais plus tard, nous entendions soudainement la porte s'ouvrir. Un cri de fille retentit à l'autre bout de la pièce. Et voilà que ma chère sœur apparut, un énorme sourire au visage, les cheveux décoiffés et désordonnés.

— Bah alors ! Qui vois-je ! Le fameux petit ami ! Celui qui enferme Roxanne pour passer la nuit avec ! Trop chou !

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