Chapitre 24
En moins de deux, Angèle prit une nouvelle rafale de photos, s'en allant ensuite aussi vite qu'elle était venue. La porte claqua, ses rires résonnaient déjà de l'autre côté. Le silence revint désormais dans la chambre. Je reposai lourdement ma tête sur le coussin, en soupirant une nouvelle fois.
— C'est pas vrai...
— Waouh mais c'est trop trop chouette ! Je vais aller en commander plusieurs et de ce pas ! s'exclama Brice, souriant.
— Non non, il faut les supprimer.
Brice secoua le tête de droite à gauche.
— Sûrement pas. Je veux ces photos et surtout en format grand poster ! Je vais les afficher de partout et je les montrerai à nos gosses !
Aussitôt, il posa sa tête contre mon cou, son corps bloquant le mien dû à son poids. Et même si je le poussais, la petite sangsue était bien trop collante.
— T'es super lourd, pousse toi, Brice, grommelais-je, avant de sentir ses mains se glisser derrière mon t-shirt.
À ce contact, un long frisson me gagna. Mais sachant très bien les risques qu'il encourait, Brice ne monta pas plus haut. Il laissa simplement ses mains
contre ma peau, qui réagissait encore une fois à ce contact.
— Sommeil, dodo, murmura-t-il contre mon cou, tandis que je levais les yeux au ciel.
— On a déjà assez dormi, lève toi maintenant.
— Brice fatigué. Besoin de dormir, me chuchota-t-il, toujours bien aplati sur moi.
Agacée, je continuais de le pincer dans le dos, ne voyant pas d'améliorations. Brice restait encore couché sur moi, ses multiples souffles s'écrasant sur ma peau. Mais plus les minutes passées, plus je commençais à perdre patience.
Et pour cause, cela commençait à sérieusement me gêner... C'est extrêmement, mais extrêmement gênant...
— Désolée mais là c'est trop gênant pour moi, avouai-je, avant de le voir relever sa tête pour me regarder.
— Quoi ? me questionna-t-il, alors que je me relevais pour sortir du lit.
Alléluia.
J'attrapai immédiatement un coussin qui passait par-là, avant de lui jeter dessus.
— À ton avis, idiot ! m'exclamai-je, en lui montrant du doigt ce qu'il me gênait.
Je me dirigeai sans tarder vers la porte, mais à peine avais-je fait deux trois pas, que j'entendis Brice s'exclamer derrière moi.
— Ah mais non, chérie ! C'est le matin, ce sont des réactions normales ! Reviens !
D'accord, peut-être. Mais que c'était gênant, mon Dieu...
**
Désormais tous réunis dans le salon, je pouvais distinguer le grand sourire d'Angèle. Également, le regard noir de ma chère Hyla. Et aussi... les appels que Brice. Je n'osais même plus le regarder droit dans les yeux.
— Bébé, pssst... l'entendis-je encore m'appeler, alors que je prenais un croissant et le mettais aussitôt en bouche.
Je regardais Angèle qui toujours, était prête à partir dans un fou rire, ayant bien sûr compris le pourquoi de cette situation gênante. Néanmoins, je l'intimais du regard à se taire, sachant très bien qu'à cause d'elle je pourrais me retrouver au centre de toutes les attentions.
Mais malheureusement, quand je vis Brice se déplacer pour ainsi s'assoir à mes côtés, je ne pouvais plus nier son regard. Il revenait m'embêter, en commençant à frotter son épaule contre la mienne.
— C'était une réaction purement masculine et matinale, tu sais, me chuchota-t-il, ce qui me fit rougir.
— Trop chou quand tu rougis, ricana-t-il, tandis que je baissais ma main pour ainsi lui pincer la jambe.
— Arrête, c'est encore gênant pour moi, dis-je, avant de le voir passer un bras dessus mes épaules.
Aussitôt il me serra tout contre lui, en me frottant affectueusement les cheveux.
— C'est la nature chérie.
— D'accord mais lâche-moi à présent ; certains vont croire des choses, repris-je, avant de le voir prendre son verre de jus d'orange.
Brice me lâcha pour se lever devant tout le monde. Et quand il s'empara d'une cuillère pour taper dans le verre, je me doutais que je n'aurais jamais dû passer la nuit avec lui.
Il va me sortir une connerie, c'est certain.
— Bonjour chers citoyens. Si je prends la parole en ce début de matinée très prometteuse, c'est pour vous faire part d'une grande nouvelle. Roxanne Smith, ici présente, a enfin accepté de passer une nuit avec moi !
— Qu'est-ce que c'est beau, waouh ! J'adore ! J'ai même les photos ! intervint Angèle, pendant que Brice m'encadrait de nouveau les épaules.
— Et aussi... La deuxième grande nouvelle est que oui. Oui elle a accepté de devenir ma femme. Nous allons nous marier dans trois mois.
Un silence prit place dans la pièce. Enfin, pas pour longtemps, je vous assure. En quelques seconde, tous se levèrent pour applaudir et crier leurs joies.
Ah mais non, les gars...
J'ai honte.
Extrêmement honte.
— Vive les mariés ! Vive les mariés ! cria Angèle à l'autre bout de la table, avant de nous jeter des paillettes sorties de je ne sais où.
Pendant que tout ce joli monde rigolait et applaudissait pour cette nouvelle, j'agrippai le bras de mon futur et charmant mari pour rapidement l'emmener dans la chambre. Je fermai avec force la porte, avant de me positionner devant lui, les sourcils froncés.
— Pourquoi as-tu dit cela ? demandai-je sur un ton sérieux, tandis qu'il fourrait ses mains dans son short.
— Pour détendre l'atmosphère. Tu avais l'air toute tristounette dans ton coin.
Ce gars va me perdre un jour, je vous le dis...
— Je n'étais pas triste, Brice...
En moins de deux, il m'offrît un grand câlin, déposant ensuite un long baiser sur ma joue.
— Ah tant mieux, alors. Tu m'inquiétais à rester comme ça, en mode solo, je ne parle à personne et je boude ma misère.
— Non mais je vais bien.
— Oui mon bébé, oui. Je sais que tu penses encore à l'accident de ce matin. Mais ne t'en fais pas, c'était tout à fait normal. Et au moins ça te prouve que tu me fais bien de l'effet, continua-t-il en ricanant, alors que je lui tapais le torse.
— Arrête, c'était déjà assez gênant...
— Ne rougis pas pour ce sujet, ma chérie. Ne t'en fais pas ; le moment venu, je serais très doux pour ta première fois. Ce sera merveilleux, je te l'assure.
Pardon ?
— Euh ? D'où tu sais cela ? questionnai-je rapidement, avant de le voir m'offrir un petit sourire.
— Bah Angèle. Mais ne t'inquiète pas, je suis bien le seul mec à le savoir.
— Waouh. Je suis super ravie d'entendre cela.
Génial. Merci Angèle.
Maintenant, je suis pratiquement sûre que Brice connaît tout sur moi.
— C'est quoi mon groupe sanguin ? demandai-je directement.
— Bah O positif.
— Mon vernis préféré, répliquai-je.
— Rose pâle et aussi vert émeraude.
Ok. Ce garçon me connaissait par cœur.
— Ça fait limite psychopathe le fait que tu connaisses tout sur moi. Tu ne trouves pas ? poursuivis-je, en l'entendant échapper un rire grave.
— Non pas du tout. C'est juste de l'info. Puis j'ai le droit de connaître ma femme, renchérit-il avec sourire, avant de m'embrasser le front.
— Mes parents vont être ravis de savoir tout ce que tu connais sur moi... murmurai-je, tandis qu'il me relevait le menton.
Brice me regardait droit dans les yeux, toujours ce sourire accroché aux lèvres.
— Tu vas me présenter comme étant ton mari, alors ?? me demanda-t-il sans tarder.
Oula tout doux...
— Tu penses que mon père va être content ou en colère ?
— Ah ouais... Il faut que je demande ta main auprès de lui...
— Tu en serais capable ? demandai-je, intriguée.
— Évidemment, enfin ! Même s'il me fiche la trouille, il faut quand même essayer d'amadouer la bête !
Brice fait beaucoup de choses et d'efforts, et j'en suis consciente. Mais j'ai quand même très envie de le tester sur ses réels sentiments. Car s'il me montre un visage toujours moqueur, mais néanmoins d'un pur dragueur, je n'arrive pas à discerner ce que son cœur pense réellement.
— Le week-end prochain, je t'amène chez mes parents. Cela te va ? questionnai-je finalement, avant de le voir échapper un rire et me tapoter l'épaule avec amusement.
— C'est ça bébé, c'est ça... ricana-t-il en y croyant toujours pas.
Je souris face à sa réaction. Je me mis sur la pointe des pieds pour lui chuchoter ses paroles :
— Voyons voir comment mon mari va se comporter face à ses beaux-parents.
Je déposai un baiser sur sa joue, amusée de le voir pâlir au fil des minutes.
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