Chapitre 20
PDV Roxanne
Les cours venaient de se terminer. Et étrangement, quelque chose n'avait fait que me titiller tout au long de cette journée.
Brice n'était pas venu à l'université, aujourd'hui.
Et même si je lui avais envoyé pas mal de messages, il ne m'avait même pas répondu une seule fois. Cela signifiait donc que quelque chose devait se passer pour qu'il ne vienne pas. Il ne m'avait pas appelé, ni envoyé de messages. Il ne m'avait pas suivi dans les couloirs, ou tenter de me draguer comme il le faisait normalement. Quelque chose se passait, c'est certain.
Et bon. Ça me faisait quand même un petit vide, je l'avoue.
J'ai parfois l'impression que ce garçon est mon ombre, sérieusement. Et ne pas voir son parfait sourire d'enfant aujourd'hui, m'avait plutôt embêté. Parfois j'aime rester seule, mais d'un autre côté, il est vrai que de ne pas le voir n'est pas ce que je préfère. Au fond, il est terriblement attachant.
— Rox ! Tu rentres ? intervint soudainement Angèle près de moi, en passant un bras amical derrière mes épaules.
— Oui et toi ?
— Oui. Mais je voulais te demander avant, si tu pouvais aller donner ça à Brice. Je sais que cela lui ferait très très plaisir, reprit-elle, en me tendant par la suite un sachet blanc.
Directement, je jetai un coup d'œil à l'intérieur, trouvant donc quelques sachets de bonbons ainsi qu'une bouteille d'Ice Tea.
— Tu lui diras que je suis désolée pour il sait quoi, mais qu'il a surtout pas intérêt à briser notre accord, sinon je lui brise l'autre cheville.
— De quoi tu parles ?
— Oh rien d'important... Mais dépêche toi d'aller le voir, je suis sûr qu'il pleure toutes les larmes de son corps car il n'a pas pu te voir, aujourd'hui.
— Et amusez-vous bien les amoureux ! conclut-t-elle avec de grands gestes de la main, disparaissant aussitôt dans une nouvelle ruelle.
Bon eh bien... visiblement je n'avais pas trop de choix. Mais au fond, c'était quand même prévu que je lui rende une petite visite. Je m'inquiétais pour lui. Et je m'inquiétais surtout pour le fait de le retrouver faire le cascadeur sur un arbre, ou je ne sais quelle bêtise encore.
**
M'ayant bien évidemment, envoyé son code d'immeuble en début d'année sur mon portable, je pouvais tout de suite y accéder avec facilité. Je me dirigeai vers son appartement, constatant une fois arrivée devant, qu'il n'avait pas fermé sa porte à clef.
Bon...
Je ne tardais pas à l'ouvrir, doucement, m'aventurant ensuite dans l'appartement qui était déjà tout tombé sous la nuit. Aucun volet n'était ouvert et aucune lumière n'était allumée. Rien. Le noir total.
— Euh... Brice ? appelai-je, en cherchant encore de la main un pauvre interrupteur.
Mais hélas, je ne trouvais rien, continuant simplement de tâtonner tous les murs. Je faisais des petits pas, avant de soudainement trébucher sur quelque chose et de perdre l'équilibre. Je m'écrasai sur une nouvelle chose, d'ailleurs. Une nouvelle chose, ma fois, plutôt confortable. À la sensation de ses bras qui m'entourèrent le dos, ce souffle chaud qui balayait mes cheveux et ses lèvres qui vinrent caresser mon cou, nul doute que je savais désormais sur quoi j'étais tombée.
Mais que fait-il à terre, cela reste encore la super bonne question...
— Brice ? demandai-je, en essayant en même temps de m'extraire de ses bras.
— Enfin tu es là, souffla cette voix grave.
— Lâche-moi, je dois allumer la lumière, dis-je, avant de réussir à me relever.
— Droite, au dessus du meuble, murmura-t-il, sa voix me paraissant bien plus faible que d'habitude.
Finalement, après quelques essais, je trouvai enfin la lumière. Et cela me donnait une magnifique vue sur un pauvre Brice étalé au sol, un bordel monstre l'accompagnant tout autour.
— Euh. Tu m'expliques ? demandai-je, ébahie par ce spectacle.
— J'ai trop mal à la tête Roxaaaaanne ; j'ai grave chaud, mais je n'ai plus de force...
Je posai une main sur son front, constatant aussitôt qu'il était plutôt fiévreux. De plus, à voir ses cheveux légèrement humides, je compris donc pourquoi il miaulait ainsi.
— Tu n'as pas pris tes médicaments ?
— Bah non... Je sais pas quoi prendre et j'étais trop faible pour me lever...
Cet homme est vraiment pénible. Et surtout, cet homme ne peut pas être laissé seul quand il est malade, c'est certain. Je décidai de revenir à ses côtés, essayant ensuite de le basculer sur le canapé. À moitié installé, je lui retirai son t-shirt.
— Oula chérie... Pas maintenant, voyons ; je ne suis pas au maximum de mes capacités... me chuchota Brice avec un sourire niais, tandis que je lui donnais une petite claque sur la tête.
— Idiot, il faut te passer un gant froid sur le haut du corps, répliquai-je en arrivant enfin à le retirer, la vue de son torse faisant soudainement accélérer mon cœur.
Calme toi Roxanne. Calme toi...
— Ça te plait, bébé ? Je fais tout cela rien que pour toi, sache-le, me souffla Brice d'une voix amusée.
— Tu es malade, garde le peu de force que tu as et tais-toi, pestai-je, avant de revenir plus tard avec une bassine d'eau et un gant.
Et je constatais aussitôt que Brice s'était aussi occupé de retirer son short. Bon eh bien, on se met à l'aise par ici...
— Je voulais retirer le caleçon, mais je me suis dit que c'était trop. T'en penses quoi, toi ?
— Je pense que je t'aurais frappé et que je t'aurais laissé seul ici, dans ta jolie souffrance, dis-je, avant de passer le coup de gant sur son torse.
— Oulala chérie... J'adore ça ! rigola-t-il à moitié perché, sa fièvre ne l'aidant vraiment pas à s'améliorer.
D'habitude, Brice est lourd avec ses réflexions. Mais alors là... la fièvre n'est vraiment pas une bonne chose quand elle s'empare de lui. Le pauvre, il devient plus que bizarre.
— Brice, tais-toi... soufflai-je, avant de prendre une serviette et d'essuyer ses cheveux humides.
— J'adore le fait que tu es ma petite infirmière qui s'occupe de moi. On recommence ça quand tu veux.
Plus tard, je revins avec une bouteille d'eau, un verre d'eau et un cachet.
— Mais c'est trop gros ce truc. Je vais m'étouffer avec.
Mon Dieu mais que cet homme est chiant.
Résignée, j'essayai de couper en deux le cachet, lui donnant ensuite un par un pour que monsieur daigne enfin à se guérir. Finalement, il avalait ses cachets sans broncher. Je déposai ma main sur son front, puis effectuai de légères caresses pour espérer l'apaiser.
— J'aime trop. Continue, s'il te plaît, me murmura mon grand malade.
— Il faut boire. C'est très important, repris-je, en le voyant acquiescer la tête.
— J'ai froid, je veux une couverture.
Brice posa soudainement sa tête près de mon épaule, dans le creux de mon cou, son souffle brûlant se répercutant déjà contre celui-ci. Je le laissais faire, puis posai ma main froide derrière sa nuque. Je recommençai mes petits cercles, remarquant qu'il commençait ainsi à s'endormir tout contre moi.
Je souris, en me rendant bien compte que ne pas le voir de la journée, m'avait bien fait prendre conscience d'une chose.
Il m'avait manqué.
**
Depuis quelques minutes, une chose continuait de me donner des frissons contre ma peau. Avec beaucoup de mal, j'ouvris les yeux, mon cœur s'emballant aussi vite quand je croisai les siens.
Des yeux bleus.
— Bah alors ? Ma petite infirmière fait une petite sieste à côté de son patient chéri ?
Encore à moitié endormie, je me relevai, en constatant en effet que je m'étais assoupie.
— Trop mignonne quand tu te réveilles... Faudrait que je prenne des photos, murmura encore Brice, alors que je posais en vitesse une main sur son front.
Et alléluia, la fièvre s'était quasi envolée.
— Je vais mieux, ne t'en fais pas. Avec une infirmière comme toi, chérie... Je ne peux que guérir !
— S'il te plaît. À l'avenir, prend tes cachets, c'est important, répliquai-je avec un peu plus de sérieux, mes yeux se baladant en même temps sur son torse dénudé.
Pas le temps d'enfiler un t-shirt, hum...
— Non, je ne le ferais pas. Au moins je suis sûr que tu viendras me rendre visite car tu t'inquiètes pour moi.
— N'importe quoi...
Brice revint à la charge ; il ne me lâchait plus, ayant donc retrouvé toute son énergie et sa force. Il ne cessait plus de me câliner, déposant à plusieurs reprises ses lèvres contre mon cou, sur mes joues, sur mon front.
— T'es trop gentille. Prendre soin de ton mari, c'est tellement adorable.
— Si je t'avais laissé seul, je pouvais être sûre qu'il t'arrive quelque chose...
— Pas du tout... Mais si tu veux rester jusqu'à que je me rétablisse, alors restes ici pour toute la nuit, dans mes bras.
Quand même pas, Brice. Il y a des limites. Mais au fond, ça me faisait quand même plaisir de le retrouver dans son état normal...
**
Accompagnée d'Angèle, de Marion, et de sa fameuse cousine, Hyla, nous nous dirigions toutes les quatre vers l'université. Nous discutions, avant de soudainement entendre des cris un peu plus loin. Un frisson me parcourut le dos. Puis deux, puis trois, au son de cette voix. Aussitôt nous nous retournions, mes oreilles ayant très bien distinguées et reconnues ces cris.
À moitié en train de boiter jusqu'à nous, dû à son attelle, Brice nous octroyait néanmoins ses jolis cris. Il remuait ses mains dans tous les sens, le pauvre Renn secouant aussitôt la tête de droite à gauche, l'air abattu et dépité. Et c'était donc comme ça, qu'en à peine quelques secondes, ce grand brun venait me câliner dès le matin.
— Mon infirmière attitrée ! Tu es magnifique, s'exclama-t-il, avant de se reculer et de m'offrir un grand sourire.
Je lui tirai légèrement la joue, lui demandant par la même occasion s'il allait mieux. Parce que même s'il n'avait fait que m'appeler pour me dire que je devais revenir chez lui pour sois-disant "le soigner", je n'avais pas cédé. Au bout du vingt-deuxième appels en à peine trois heures, je pouvais être sûre que son état s'était largement amélioré.
— Très bien, surtout depuis que ma blonde est venue s'occuper de moi, répondit Brice d'une voix entraînante, tandis que j'entendais Angèle faire les présentations.
Je tournai donc ma tête, mes yeux se bloquant instantanément sur son visage. Le visage d'Hyla. Un visage qui était bien entendu, bloqué sur celui de Brice.
Des yeux pétillants.
Un grand sourire.
Des joues rosies.
Oula. On se calme pour le coup de foudre, par contre.
**
( Roxanne prend vraiment soin de Brice, dis donc ! 😌 En tout cas, bonne lectuuuure !)♥️
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