Chapitre 15
Ce baiser fut de courte durée. De très courte, même. En une fraction de secondes, je me levai brusquement.
— Mais ça ne va pas ! m'exclamai-je aussitôt, en le voyant baisser la tête.
— Mais Roxanne...
— M'embrasser comme ça, mais tu es vraiment idiot ! Un grand, grand idiot ! Ne viens plus me parler ! repris-je avec colère, avant de prendre mes affaires et de me retourner.
Mais hélas, j'entendis déjà des pas se diriger vers moi. Cette main se reposa sur mon épaule.
— Laisse-moi.
— Rox, attends...
— Ne me parle plus pour l'instant ! continuai-je sèchement, en reprenant peu de temps après ma marche.
Bon sang ! Mais quel crétin, celui-là !
**
Quelques heures plus tard.
Allongée dans mon lit, j'entendais encore mon téléphone vibrer depuis trente minutes. Bien entendu, je ne répondais à aucun de ses appels, préférant le laisser réfléchir sur lui-même.
Il n'avait pas à m'embrasser.
Non. Pas du tout.
Juste par jalousie, il a osé le faire. Juste par jalousie, il a osé déposer ses lèvres sur les miennes. Juste par jalousie, il a voulu marquer son territoire auprès d'Arwen. Je n'y crois toujours pas. Il sait ce qu'un baiser signifie pour moi et pourtant, il a osé faire ce pas juste par un pur élan de jalousie. Imbécile de footballeur. Avec rage, je pris mon téléphone, tapant à toute vitesse un message à ce fameux brun.
| Tu vas me le payer. Arrête de m'harceler ou j'appelle les gendarmes et mon père. |
J'attendais quelques pauvres secondes et sa réponse ne tarda pas.
| Non, non ! Appelle-moi ! Je t'expliquerai ! |
Pas convaincue et surtout, en ayant marre de cela, j'éteignis mon téléphone et partis me caler devant la télé.
**
Habillée et prête, je fermai la porte, trouvant comme toujours Angèle appuyée contre le mur. Aussitôt elle m'offrît un grand sourire.
— Petite mine, non ? me demanda-t-elle.
— Non, j'ai très bien dormi, comme d'habitude.
— Petite menteuse.
— Allez on y va, on va être en retard, répliquai-je, tandis qu'elle me prenait le bras.
— Tu sais ce que j'ai vu, en bas de l'immeuble ? me dit-t-elle par la suite, alors que je finissais de descendre les dernières marches.
— Quoi ? Ton petit Renn avec un bouquet de fleur ?
— Pas tout à fait mais tu as presque juste ; regarde à ta gauche.
Mon visage se tourna donc, un frisson me longeant la peau quand je croisai ce regard. Ces yeux bleus. Bon sang.
— Il y a ton mari et également mon futur petit ami là-bas ; c'est trop mignon, ricana Angèle, alors que je faisais déjà un pas pour m'éloigner de tout cela.
— Hop, hop, hop, madame Wilson ! On va les voir, tu rigoles là !
En moins de deux nous nous dirigions vers eux, mon regard se baissant aussitôt pour que je ne croise pas le sien.
— Alors les beaux gosses, on nous attendait ?
— Oui puisque ce grand brun voulait
être présent ce matin, répondit Renn de sa voix posée, tandis que j'essayais de m'échapper en douce sur la droite.
Mais bien entendu, Angèle me rattrapa, en me poussant soudainement contre le torse de Brice. Ses mains se posèrent sur mes épaules, son parfum me frappant au même rythme que je me rappelais la scène d'hier. Brice me fixait avec intensité, les yeux quelques peu marqués par de la gêne.
— On peut s'expliquer ? me demanda-t-il tout bas, alors que je me reculais vivement.
— Pas maintenant.
— Mais bébé !
Bébé ? Bébé ! Non mais il peut laisser tomber, oui !
— Attends-moi, quoi ! continua-t-il, en arrivant finalement à se mettre devant moi pour me stopper.
Avec son regard de chien abattu, il s'abaissa, nos visages se trouvant désormais face à face.
— Ne me fais pas la tête, je n'aime pas ça, me souffla-t-il.
— Et m'embrasser comme ça, par pure jalousie et sans te préoccuper de me sentiments, tu crois que j'aime ça, moi ?
— Non enfin... je... c'était...
— Tu as voulu marquer ton territoire auprès d'Arwen, repris-je, toujours amère.
— Bah en même temps je n'allais pas le laisser faire alors qu'il te draguait ouvertement, quand même ! s'exclama son impulsivité.
— Tu le fais exprès vraiment, non ?
— Je ne veux pas que tu le fréquentes, comprends moi, râla-t-il, alors que je posais une main sur mon front.
— Nous ne sommes pas en couple, Brice.
— Pas encore, mais on a déjà les papiers du mariage. C'est déjà ça.
— Tu m'énerves, conclus-je, avant de me diriger vers l'université.
— Bébé !
Bébé. Sûrement, oui.
**
Les cours venaient enfin de se terminer. Et merci, j'avais pu éviter ce brun de toute la journée. Je rangeai rapidement mes affaires, puis me dirigeai sans tarder vers la sortie. Aussitôt j'aperçus Arwen au loin, qui me fit un signe. Aussitôt je m'approchai de lui.
— Salut Roxanne. Toujours aussi belle, à ce que je vois, déclara-t-il, en déposant ses lèvres sur mes joues.
— Tu me dragues là, non ? répliqua-je, léger sourire aux lèvres.
— Amical. Rien qu'amical, s'ensuit-il dans un sourire.
— Alors, tu as fini les cours ?
— Oui, je me rends chez moi, répondis-je, avant de voir un cahier sortir de je ne sais où.
Et surtout, voir un cahier voler dans l'air et bien évidemment s'écraser sur la tête d'Arwen. Directement celui-ci se retourna, alors que j'observais au loin cette silhouette se dessiner et se rapprocher de nous. Cheveux décoiffés. Sourire malicieux aux lèvres. Yeux moqueurs.
— Eh bah ! C'est que ça souffle ici, dites-moi ! Désolé, je n'ai pas pu empêcher mon cahier de s'envoler, c'est bête ! cria-t-il au loin.
Sentant déjà les embrouilles arriver, je me reculai un peu, en observant toutefois Brice revenir avec détermination. Directement il ramassa son livre, en donnant un léger coup d'épaule à Arwen.
— Oups. Excuse moi. Le vent n'arrête pas de me pousser avec sa force, c'est fou.
— Je vous laisse. À bientôt, Arwen, intervins-je immédiatement, avant de commencer à faire quelques pas.
— Mais ! Attends moi ! continua encore cette voix familière.
Bien entendu je l'entendis me suivre.
— Bébé, je m'excuse ! C'est bon quoi, une journée sans toi c'est déjà trop difficile et tu le sais ! répliqua-t-il entre deux rues, des passants se retournant déjà en ma direction.
Évidemment, je décidais de faire la sourde oreille. Arrivée chez moi, je tapai le code, pour rentrer dans l'immeuble. Mais... visiblement il y'en avait un qui n'avait pas lâché l'affaire. Il me suivait encore, tel un psychopathe.
— Roxanne !
Bon sang. Le pot de colle était encore derrière moi. Arrivée devant ma porte, je me dépêchais de l'ouvrir et de vite m'engouffrer à l'intérieur.
— Mais enfin, Rox ! râla-t-il, alors que je restais appuyée contre la porte.
— Bébé ! reprit-t-il d'une voix presque désespérée.
Je ne répondais toujours rien.
— Chérie ? Mon sucre d'orge ? Mais c'est moi, ouvre enfin, ton mari t'a ramené des fleurs ! continua-t-il, ce qui arrivait étrangement à me faire sourire.
Bon. J'avoue qu'il commençait à bien m'amuser avec ses cris de détresses, qui ressemblaient à des cris de petits porcelets.
— Mon amour ? Mon ange que j'aime plus que tout ? continua-t-il, en frappant désormais à ma porte.
Je me retournai, puis regardai désormais dans le petit trou en haut. J'observais cette bouille, plutôt agacée de ne pas pouvoir rentrer chez moi. Évidemment Brice continuait ses petites appellations.
— Chaton de mes nuits ? Ma vie que j'aime à la folie ? poursuit-il, ce qui me fit échapper un éclat de rire.
— Ah ! Je t'ai entendu ! Tu as rigolé ! C'est bon, tu as arrêté de me faire la gueule !
— Arrête, tu vas casser la porte !
— Ouvre moi et j'arrêterai, promis !
Ne voulant pas qu'il détruise ma porte et en ayant marre de ces bruits incessants, je lui ouvris. Déjà, un boulet de canon fonça droit devant moi. En moins de deux, Brice me porta dans ses bras, pour m'amener dans le canapé. Voilà qu'il m'écrasa complètement de tout son amour.
— Je suis désolé. Je ne recommencerai plus. Promis juré craché. On peut même faire le rituel où on connecte une goutte de notre sang pour que tu me crois, si tu veux.
Mon Dieu...
— Laisse tomber, je suis trop gentille. Mais si la prochaine fois tu oses refaire ce geste déplacé, je te promets que tu te souviendras de cela, l'avertis-je fermement, avant de sentir ses lèvres s'écraser contre ma joue droite.
— Oui bébé. Maintenant on reste comme ça pendant au moins deux heures. J'ai besoin de reprendre mon énergie, là. Tu m'as trop manqué.
Roxanne. Dans le fond, tu es bien faible face à lui.
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