Chapitre 14
Brice se releva vivement, les sourcils froncés, perdant déjà son grand sourire. Bon eh bien visiblement monsieur n'était plus aussi heureux qu'avant.
Arwen s'approchait donc de moi, puis me tendit la main afin que je me relève à mon tour. Bien entendu je l'acceptai, me retrouvant à présent devant lui. Il me fit aussitôt la bise, tandis que j'observais Brice du coin de l'œil. Son visage tout mignon et heureux était désormais peint d'une jolie colère et d'un agacement profond.
— Tu fais quoi ici ? demanda-t-il, alors que je posais une main sur son avant-bras.
Et ça commence...
— Brice, s'il te plaît.
Évidemment il grommela quelques paroles, tandis que je me retournais pour faire face à Arwen. Sweat et jogging, il continuait encore de me fixer, léger sourire au coin des lèvres.
— Je passais par ici pour acheter quelques croquettes à mes chiens, et vous ?
— Hum, on faisait une petite balade... Oh, tu as des chiens, alors ? continuai-je, espérant bien apaiser ce petit moments de tension.
— Oui, j'ai eu des chiots récemment. D'ailleurs, ce sont la même race que ces chiots derrière toi ; des goldens.
— C'est vrai ! Ils ont quel âges ? questionnai-je rapidement, très intéressée par ces propos soudains.
Arwen m'offrît un sourire, en continuant donc de m'offrir des réponses. J'apprenais ainsi qu'il possédait trois petits chiots, seulement âgés de deux mois. Je continuais de lui poser d'autres questions, en entendant néanmoins quelques râles de Brice.
— Si tu veux, tu pourras venir les voir chez moi, un de ces jours. Ça pourrait être sympa.
— Oh c'est vrai ? Alors je serai très...
— On est occupé, là. On doit préparer notre mariage ; cela va donc être impossible dans les jours qui arrivent. Même les années, en fait, me coupa soudainement Brice, son corps venant déjà se coller derrière le mien.
Sa grande main attrapa la mienne, tandis que je sentais son souffle se répercuter contre mon cou.
— Mariage ? Visiblement Roxanne n'a pas l'air très d'accord, répliqua Arwen.
— Elle l'est, ne t'en fait pas. Et puis on t'a pas sonné.
Je fronçais les sourcils, puis essayais de lui faire part de mes pensées par le regard. Bien entendu il leva les yeux au ciel, toujours aussi grognon. Ne pouvant donc rien espérer de lui, je revenais aux côtés d'Arwen, lui demandant donc s'il voulait boire un verre.
– Quoi ? Ah mais non, je ne veux pas, moi !
— C'est juste amical, ne t'emballe pas. Si tu veux, on repart sur de bonnes bases, répliqua Arwen.
— Brice, c'est juste un verre. Tu peux m'accompagner, tu le sais.
— Pourquoi on gâche notre balade pour aller avec lui, en fait ?
— Pour que vous mettiez les choses à plats. Et également, pour me faire pardonner de l'autre fois où je l'ai abandonné à cause de toi.
Je fis signe à Brice et à Arwen, puis recommençais donc à marcher.
— Oh, mais ! J'arrive Roxanne, attends-moi ! s'exclama aussitôt le fameux Brice, avant de revenir à mes côtés.
Bien entendu Arwen revenait également près de moi, les deux hommes se lançant encore une fois un regard sombre.
**
Tous les trois assis sur la banquette, j'envoyais un dernier message à Angèle, lui disant que ce n'était pas la peine que nous ne nous rejoignions. De toute façon cela n'avait pas l'air de la déranger, puisqu'elle rentrait chez elle accompagnée de Renn... Désormais rassurée, je relevai la tête. J'observais Brice, comme toujours collé à moi sur la même banquette. Arwen quant à lui, m'offrît un sourire, voulant désormais relancer la discussion.
— Au fait, je voulais vous prévenir. L'entraînement de la semaine prochaine se passera plutôt, d'une heure en avance. L'équipe d'athlétisme a besoin du terrain.
— C'est bien, répliqua Brice d'un ton détaché, alors que je lui pinçais la cuisse sous la table.
— C'est très gentil de nous prévenir, merci.
Brice me lança un regard, puis à Arwen, avant de boire comme si tout était normal, mon jus d'orange.
— Tu te fiches de moi, là ? Tu as un verre, râlai-je immédiatement, tandis qu'il reposait le verre, désormais vide.
— Je croyais que l'on partageait tout, excuse moi bébé. Tiens, tu peux boire dans mon verre, si tu veux.
— Je n'aime pas le jus de raisin, soupirai-je.
— Attends, je vais te chercher un autre verre, intervint Arwen en se levant de sa chaise.
— Non pas la peine, c'est gentil.
— Je te le paye, ne t'en fait pas. Et accepte, ça me fait plaisir, conclut-il en se retournant, et en partant en direction du bar.
Quant à moi je me tournais vers le principal intéressé, pour lui tirer la joue.
— Arrête de faire l'enfant et sois plus sympa.
— Mais je suis sympa. Je ne l'ai pas encore frappé ou insulté, t'as bien vu.
Brice continuait encore de me fixer de ses yeux bleus, la tête tournée en ma direction.
— Tu l'aimes bien ? me demanda-t-il soudainement, mais néanmoins très sérieux.
— En amitié, bien entendu que oui. Il est très gentil et joue son rôle d'entraîneur à la perfection.
— Tu le trouves beau ?
— Je dois vraiment répondre à cela ? soupirai-je, en le voyant hocher la tête.
— Bah... Il est mignon.
— Euh. Et moi je suis quoi, alors ?
— Quoi, toi ? Tu es aussi mignon et tu le sais très bien, renchéris-je, avant de le voir poser ses mains sur mes épaules.
— Je suis au même stade que lui, c'est une blague, ou ?
"— Oh arrête Brice, ça devient pénible. Tu respires la jalousie, repris-je, avant de voir Arwen revenir.
Évidemment Brice continuait de se renfrogner dans son coin, tandis que l'on me déposait avec gentillesse un verre devant moi.
— Merci beaucoup, c'est très gentil, dis-je dans un sourire.
Cela, n'avait comme d'habitude, pas plus à mon cher ami brun. Une de ses mains venait se poser sur ma cuisse. Je posai à mon tour la mienne sur la sienne, le pinçant ainsi pour lui faire comprendre qu'il devait arrêter cela. Nous reprenions donc, une discussion calme, même si je le pinçais toujours.
— Au fait, je voulais te poser une question Roxanne, annonça Arwen. Ça te dirait de t'entrainer un peu avec moi, jeudi prochain en fin d'après-midi ? Je sais que tu voudrais t'entraîner un peu plus pour améliorer ton jeu. Et cela ne me dérange pas du tout de t'aider ; je reste souvent le jeudi en fin de soirée pour m'entraîner.
Je réfléchissais à sa proposition, en mettant en évidence deux gros points :
Pour : je vais m'améliorer.
Contre, même un gros contre : le pot de colle qui se trouve à mes côtés, risque de protester en poussant un énième cri.
— Juste toi et moi ? demandai-je, en essayant par la même occasion d'enlever la main de Brice qui me compressait encore la cuisse.
— Oui. Mais il ne va rien se passer, ne t'en fait pas. C'est juste pour que tu t'améliores et que je t'enseigne d'autres techniques.
— Il me semble que je ne fais rien, cet après-midi. Ça pourrait être bien, en effet, abdiquai-je finalement, avant de voir Brice se lever en furie.
Bien entendu, avec sa rapidité et son manque de grâce, il renversa mon verre sur la table. Le jus m'atterrissait gracieusement sur le pantalon.
— C'est hors de question, non ! s'exclama-t-il comme je l'avais pensé, les sourcils plus froncés.
— Je suis grande et il me semble encore que je fais mes choix sans toi.
— Je le sais ! Mais quand tes choix comprennent ce prénom, je me dois d'intervenir ! répliqua-t-il, tandis que Arwen me donnait sa serviette pour m'essuyer.
— Arrête Brice, tu m'énerves là... le sermonnai-je, avant de le voir s'abaisser vers moi.
En à peine quelques secondes, il posa ses mains sur mes joues, sa bouche s'écrasant sans que je ne puisse rien faire, sur la mienne.
Euh.
Je rêve, non ?
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