Chapitre 13
PDV Roxanne
Attablée avec Angèle depuis déjà une bonne trentaine de minutes, elle ne cessait toujours pas de regarder les garçons défiler dans la rue. La main posée sous le menton, ses petits yeux foncés continuaient encore de fixer toutes ces silhouettes masculines.
— Le dirigeant du club d'art ne te suffit plus, alors ? questionnais-je, en reposant mon verre rempli de sirop.
— Ah non, c'est périmé. J'en recherche un autre, à présent. Plus beau et moins idiot.
— Tu n'es pas possible.
— Quoi ? J'ai bien le droit de chercher, quand même. Toi tu n'as même pas besoin de le faire, tu as déjà un merveilleux petit ami, me contra-t-elle, alors que je toussotai légèrement.
Moi ? Un petit ami ?
Bien sûr.
— Euh Angèle, aux dernières nouvelles je connais encore ma situation amoureuse et non, je n'ai pas de petit ami.
— Oui, moi aussi je connais situation. Et Brice encore plus, je te l'assure. D'ailleurs félicitations pour votre futur mariage ; j'ai hâte d'y assister et d'être la demoiselle d'honneur.
— Oh et ne fais pas cette tête, Roxanne, reprit-elle. Tu ne sais même pas ce que l'avenir te réserve. Enfin toi peut-être pas, non, mais le brun aux yeux bleus si... Il a l'air très déterminé.
Déterminé était bien un faible mot, je pense. Cet homme était bien plus que cela et malgré les râteaux qu'il se prenait, il n'en démordait toujours pas. Au fond, j'aimais bien cette partie de son caractère, je me l'avoue. Même si parfois il fallait le retenir dans ses grandes idées...
— T'en as de la chance, quand même...
— Être aussi enfermée avec lui dans son appartement, quelle merveilleuse chance...
— Quoi ! Alors c'était bien vrai ! Il l'avait fait exprès !
Disons que quand vous retrouvez la clef dans ce fameux tiroir à caleçons, je pense que l'on peut tout de suite se dire qu'il avait trafiqué quelque chose, en effet. Comment l'avais-je découvert, me direz-vous ? Eh bien, quand ce charmant jeune homme tente de vous offrir un merveilleux cadeau de dédommagement (un de ses caleçons, donc) et qu'il ouvre d'un mouvement sa commode, me lançant donc un sous vêtement en pleine tête, on ne s'attend pas à recevoir un truc dur en pleine face. Pas du tout, je vous l'assure. Je parle bien évidemment de la fameuse clef qui était cachée dans ce caleçon, mon soi-disant cadeau, et qui m'avait gracieusement atterrie en pleine tête.
— Oui... soupirai-je. Il me l'a avoué peu de temps après. En même temps, il était obligé...
— Malade ! Ce mec est un grand malade ! rigola-t-elle, alors que j'acquiesçais.
— Mais j'adore ça, franchement ! Il est énorme !
— Ta première exclamation me suffisait. Pas besoin de rajouter ces deux dernières phrases.
Angèle repartait encore dans des discussions hilarantes, insérant comme toujours le fameux prénom qui hantait mes esprits. Plus tard, nous reprenions un autre verre, mon regard se détournant comme par hasard du côté droit. Mais je manquais déjà de recracher mon nouveau jus, en apercevant au loin ce sourire qui pouvait très bien apparaître dans une publicité.
Oula.
Oulala.
Immédiatement je me baissais contre la table, faisant signe à Angèle de se tourner elle aussi.
— Ne bouge plus et ne te retourne surtout pas, je t'en prie, chuchotai-je, avant de la voir faire tout le contraire de ce que je venais de dire.
Super.
— Oh oh ! Mais qui vois-je, qui vois-je ! Un brun aux yeux bleus visiblement perdu ; pauvre petit chaton !
— Tais-toi, pesta-je, alors qu'elle continua encore son charabia.
— Brice ! Ouhouuu ! Oui je suis là ! Et regarde qui se trouve être là, aussi ! Oui, c'est bien ta femme !
Pour la discrétion, on repassera. Et c'était donc ainsi, que j'entendis de nouveaux pas se diriger vers nous, une nouvelle odeur masculine commençant déjà à se propager dans l'air.
— Bébé d'amour, je suis là, s'exclama cette voix masculine, mon cœur ratant automatiquement un battement.
Avec un petit soupir, je me relevai donc de la table, apercevant donc... tiens, le fameux Brice. Cheveux décoiffés comme toujours, il était pour aujourd'hui habillé d'un petit polo noir et d'un jean bleu. Grand sourire aux lèvres et yeux pétillants de malices, je remarquai qu'il était accompagné de Renn, son meilleur ami. Et naturellement, tous les deux venaient comme par hasard se joindre à notre table. Renn venait donc nous faire poliment la bise, en prenant une chaise pour la mettre aux côtés d'Angèle. Puis nous avions le second cas, Brice, qui venait quant à lui, ébouriffer les cheveux d'Angèle en signe de bonjour, puis soudainement me faire lever.
Il m'attrapa par la taille et mon corps se retrouvait devant le sien. En m'octroyant un clin d'œil, il prit place sur ma chaise et me tira vers lui de sorte à ce que je prenne place sur ses genoux. Hum. Nouvelle chaise, donc.
— Brice, il y a des chaises de libre, intervint Renn de sa voix calme, tandis que deux grands bras m'empêchèrent de partir en m'entourant.
— Elles sont sales. Celle-ci est bien meilleure et en plus de cela, je bénéficie d'un superbe bonus, expliqua-t-il alors que je le frappai dans l'épaule.
— Oula, tu es encore énervée pour le coup de l'appartement ? Bébé, ne le sois pas, je t'en prie. Quand nous serons mariés, tu me remercieras certainement.
— Oui je t'en veux. M'enfermer chez toi et monter tout un stratagème ; tu n'es vraiment pas net, Brice Wilson.
– C'était pour que l'on passe un agréable moment, voyons. Puis tu as adoré m'avoir comme coussin la nuit, ne me mens pas mon amour.
Plus collant que lui, dites-moi si un jour vous trouvez, merci.
— Voilà ! Rox a bien de la chance, c'est ce que je disais ! Je voudrai trop avoir un homme comme ça, moi aussi ! intervint de nouveau Angèle, après sa magnifique crise de rire.
— Bordel ! Merci de lui dire, Ange ! Je suis le meilleur, et tu as bien raison, répliqua immédiatement mon nouveau coussin, pendant que je levais les yeux au ciel.
— Brice est collant. Ce n'est pas pareil, intervint finalement mon sauveur, Renn, un sourire revenant enfin sur mes lèvres.
— Ah, voilà. Tu es le meilleur, merci Renn.
— Tu es mon meilleur pote Renn, ne l'oublie pas, grommela cette fois-ci Brice, visiblement jaloux.
— Je ne suis pas collant, je suis juste présent aux côtés de ma Roxanne adorée, repris-il aussitôt, alors que je secouai la tête de droite à gauche.
Toujours assise sur ses genoux, les bras aussi bien placés autour de la taille, c'était donc tout naturellement que nous continuions notre petit moment. Du coin de l'œil j'observais Angèle fixer Renn, petit sourire malicieux en coin qui en disait long. Quant à moi je sentis soudainement le souffle de Brice se poser dans mon cou, se préparant donc à me dire quelque chose.
— Ils vont bien ensemble, tu ne trouves pas ? me demanda-t-il, alors que je posai mes mains sur les siennes.
— Je trouve aussi. Ils ont la même façon de penser et ils ont l'air de très bien s'entendre.
— Ah non mais pas ça, Rox. Moi je parlais du physique ; regarde, ce sont tous les deux des chinetoques ! Avec leurs tout petits yeux, c'est trop drôle ! ricana-t-il, visiblement très amusé de sa réplique.
Non mais celui-là...
— Ce n'est pas parce qu'ils sont bridés des yeux, que ce sont obligatoirement des chinois, idiot, répliquai-je, en sentant m sa tête se poser contre mon épaule.
— Ils pourront ouvrir un restaurant chinois à deux, c'est trop drôle, continua-t-il, avant de partir dans un fou rire.
Bien entendu Renn et Angèle arrêtèrent de parler pour fixer le gamin.
— J'ai entendu, Brice. Tu en veux une, ou ça va aller ? répliqua aussitôt Angèle, suivi de Renn.
— Il me fait souvent ce genre de blague. Ne t'en fait pas, on s'habitue. Mais fais attention. Je pourrai raconter des choses à ta petite femme...
— Je veux bien savoir, poursuivis-je, très intéressée de savoir quelques secrets sur lui.
Brice connaît presque tout de ma vie. Alors que pour ma part, je suis sûre qu'il y a encore quelques trucs croustillants à apprendre. Et puis, je pourrai enfin un peu le charrier.
— Tais-toi Renn. Je n'ai pas envie que tu le dises. J'ai une image à tenir devant ma femme, quand même.
— Le secret c'est que tu as déjà acheté notre maison pour le futur, c'est ça ? demandai-je, avant de le voir m'offrir un grand sourire.
– Ah bébé... Je nous ai pris une grande chambre, j'espère qu'elle te plaira, me souffla-t-il, en déposant ensuite un baiser sur mon nez.
— Et ils ne sont pas en couple, entendis-je chuchoter derrière moi, la voix appartenant bien entendu à Angèle.
— Ah non mais je vous assure que nous...
— Sommes vraiment un couple uni, amoureux et très heureux, me coupa Brice de sa voix grave, alors que je collais ma main contre sa bouche.
— Faux, soupirai-je en entendant malheureusement leur rire.
**
Notre petit moment entre filles ayant donc été gâché, nous avions décidé d'aller se balader tous ensemble dans le centre commercial d'à côté. Bien entendu, Brice n'avait pas tardé à m'attraper la main, étant comme toujours très heureux d'être à mes côtés. Renn et Angèle, ayant pour passion l'art, venaient donc de nous laisser pour rentrer dans un nouveau magasin. Brice et moi décidions de continuer notre petite balade, toujours aussi proches l'un de l'autre.
— Tu veux aller faire un tour à l'animalerie ? me demanda-t-il plus tard, mon regard s'illuminant automatiquement à l'entente de ses paroles.
— Oh. Ça me ferait vraiment plaisir, tu sais.
Toute contente d'aller faire un petit tour là-bas, je remerciais intérieurement Brice de me connaître aussi bien. Il savait que j'adorais les animaux, plus particulièrement les chiens, ayant toujours vécu avec eux depuis mon enfance. Quelques minutes plus tard, nous rentrions enfin et à mon plus grand bonheur, dans cette animalerie. Aussitôt nous nous dirigions vers les chiots, mon cœur fondant déjà quand j'aperçu tous ces magnifiques bébés courir dans tous les sens. Et surtout, ma race favorite : les golden retriever.
— Ils sont trop mignons, dis-je, avant de m'abaisser contre la vitrine.
— Si je t'en offre un, on pourra se marier ?
— Oh ça oui... soufflai-je, encore toute émerveillée devant ces petites boules de poiles.
J'entendis soudainement Brice murmurer quelques paroles, que je ne compris pas, avant de se positionner à mes côtés. Lui aussi faisait à présent courir son doigt sur la vitre, amusé de voir les chiots réagir ainsi. Il s'apprêtait d'ailleurs à me demander quelque chose, mais subitement sa voix se perdit quand une autre venait résonna derrière moi :
— Tiens, Roxanne !
**
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