Chapitre 10

    Chaleureusement blotti contre ma blonde, je continuais de l'emprisonner de mon corps. Mon visage ne se trouvait qu'à quelques centimètres du sien, nos lèvres également. Si par pur hasard, je faisais un malheureux mouvement incontrôlé et purement insouciant, alors peut-être que...

Oh, ouais.
Bordel que ouais !

   Prêt à me lancer, je m'avançais aussitôt. Mais... hélas mes lèvres s'écrasèrent automatiquement contre des mains. Des petites mains, même. Celles que Roxanne venait à l'instant de poser contre sa bouche. M'empêchant donc de faire quoique ce soit.

Loupé.
Gros loupé.

— Je peux lire tes pensées, imbécile. C'était marqué en gros sur ton front, me souffla-t-elle après m'avoir repoussé.

   Néanmoins je restais toujours aussi proche d'elle, mon corps se trouvant encore au dessus du sien.

— Et je pense à quoi, là ? demandai-je, amusé.

— À des choses... hum, pas très catholiques je dirais.

   Je déposai rapidement un baiser sur sa joue, avant de lui écarter quelques mèches de ses cheveux.

— Pas du tout, ricanai-je.

— Menteur, dit-t-elle en essayant de se relever.

   Évidemment je l'en empêchai, restant toujours aussi bien collé contre son corps.

— Je ne pensais pas à cela. Je pensais plutôt à un petit bisou.

— Brice...

— Si tu m'en fais un, je te libère, dis-je, en attendant patiemment qu'elle se décide.

   Roxanne continua de me regarder pendant un petit moment. Puis, elle lâcha un soupir avant de se redresser légèrement. Elle... oh ! Elle déposa un baiser sur ma joue, tandis qu'un énorme sourire de vainqueur se dessina sur mon visage. Bordel j'aurai dû immortaliser cela ! Tout content et fier, je l'embrassai de nouveau, mais cette fois-ci sur le front. Je pense qu'elle n'est pas encore prête à franchir ce fameux pas. Mais bon, je m'en fiche ; un jour ça arrivera bien.

   Ayant quand même obtenu mon bisou bien mérité, je me relevai finalement. Je lui tendis ensuite ma main, qu'elle attrapa pour se relever à son tour. Désormais face à face et debout, je pouvais apercevoir un petit sourire élargir ses lèvres.

— Brice Wilson, tu es un malin, sache-le.

— Je le sais. Mon frère me l'a déjà dit et je pense avoir hérité cela de lui, la taquinai-je une nouvelle fois, avant de lui attraper la main.

— Allez, je t'offre le goûter. Tu as été sage et tu as bien joué, repris-je avec sourire, l'emmenant déjà dans ma cuisine.

— Et que vas-tu m'offrir, alors ?

    En moins de deux je l'attrapai par la taille pour la
poser sur le premier tabouret.

— Mademoiselle aura le droit à un chocolat chaud et à un paquet de céréale, répondis-je, en connaissant par cœur ses goûts.

— Tu me connais, c'est bien.

**

    Après quelques résistances et des paroles jetées en l'air, Roxanne avait enfin accepté de rester manger ici. Confortablement installés dans mon canapé, je ne me gênais pas le moins du monde pour entourer ses épaules de mon bras. Je rapprochai mon corps du sien, puis sa tête tomba contre mon épaule.

— Pot de colle, dit-t-elle, toujours les yeux rivés sur le film.

— Oui bébé. Mais qu'avec toi, ne t'en fait pas,
poursuivis-je, avant de ramener la couverture sur ses cuisses.

    Je laissai ensuite échapper un soupir, bien content de pouvoir profiter d'elle plus longtemps. Surtout qu'elle ne savait pas que je comptais même prolonger notre moment jusqu'à demain matin...

— Alors ça t'a plu ce premier entraînement ? me demanda par la suite ma blonde préférée.

    Si cela m'a plu ? Bah dans l'ensemble, oui. Il y a juste eu un gros. Un gros problème sur le terrain.

— C'était cool, répondis-je simplement, préférant garder mes idées de meurtres dans ma petite tête.

— Les gars sont sympas ? continua-t-elle, un peu curieuse.

   Dans l'ensemble, ouais. Il y'en a juste un que je ne peux plus saquer mais tranquille, n'est-ce pas.

— Oui, ils le sont. Ils ont aussi un bon niveau et c'est chouette.

— Ton entraîneur est aussi sympa, non ? C'est le grand brun aux yeux verts, c'est ça ?

— C'est ça ; il se nomme Jeremy.

— Et toi ? Ça va l'entraîneur ? Cool et mignon, n'est-ce pas ? répliquai-je de suite, en l'entendant échapper un petit rire suite à ma remarque.

— Arwen est très sympa. Il suffit de le connaître un peu. Il entraîne très bien et explique parfaitement. Il faut juste être à l'écoute.

Ha. Ha. Ha.
Cet homme est merveilleux, en fait.

— Super... J'espère qu'ils changeront quand même ce foutu entraîneur... murmurai-je, avant de recevoir un petit coup d'épaule.

— Il fait un très bon travail. Regarde, je n'ai envoyé personne à l'hôpital et j'ai su apprendre quelques bases, reprit-elle.

M'ouais. Je n'en suis toujours pas si sûr.

— Mais si tu as d'autres problèmes ou quoique ce soit, demande moi, intervins-je. Je serai ravi de t'aider pendant un week-end où on passerait la journée ensemble.

— Évidemment... me souffla-t-elle, tandis que je la resserrais tout contre moi.

— Toujours là pour ma blonde. Ne l'oublie pas, conclus-je, en déposant un baiser sur le haut de son crâne.

    J'aperçus tout de suite un joli sourire apparaître sur son visage, ne pouvant donc nier que mon geste venait de lui faire plaisir. Ah, l'amour.

**

   Le repas touchait presque à sa fin. Je débarrassai nos assiettes à l'aide de Roxanne, puis rangeai ensuite les ustensiles. Du coin de l'œil je la voyais se préparer, n'ayant visiblement pas compris mon intention du début.

— C'était très sympathique ce petit moment. Merci beaucoup pour tout et pour le repas surtout,
commença-t-elle à me remercier, tandis que je me retournais.

   Évidemment ma blonde venait me taper la bise, fermant ensuite sa veste. Quant à moi je croisai les bras contre mon torse, me mordant la lèvre pour ainsi m'empêcher de rire. De dernières paroles échangées, Roxanne se dirigeait enfin vers la porte d'entrée. Mais quand elle voulut l'ouvrir, elle comprit très vite -après plusieurs tentatives- que quelque chose n'allait pas.

Ça commence.

— Brice ? Je n'arrive pas à l'ouvrir. Je crois que tu as fermé à clef et elles ne sont plus là, sur la poignée, m'interpella-t-elle de sa jolie voix.

— Ah... ouais mince alors. C'est vrai que cette porte déconne à mort. Un serrurier devait d'ailleurs venir la voir ce matin, précisai-je, en faisant bouger la poignée de haut en bas.

    Directement je vis Roxanne froncer les sourcils, comprenant petit à petit ce qu'il se passait.

— Où sont les clefs ? Tout à l'heure tu as bien ouvert pour que l'on rentre, répliqua-t-elle, alors que j'haussais les épaules.

— Bah je crois que je les ai perdues.

— Pardon... quoi ? Mais tu les avais toute à l'heure, Brice, enfin ! Elles doivent être dans ton appartement !

— Bah non. Je te dis que je les ai perdues. Puis tout à l'heure j'ai secoué ma veste dehors pour enlever les saletés. Il y avaient mes clefs et peut-être que...

— Ah non ! Non, non et non ! me coupa-t-elle vivement, en partant ensuite fouiller dans ma veste.

    Alléluia. J'ai eu la super bonne idée de cacher mes clefs. Et vu où elles se trouvent, je peux être sûr que ma Roxanne n'ira pas fouiller là-bas.

Là où je range mes caleçons.
C'est bon, non ?

— Elles ne se trouvent pas là !

    Je cachai tout de suite mon sourire, laissant simplement paraître un regard sérieux.

— Mince alors... C'est vraiment bête... marmonnai-je en me grattant la tête.

    Tout doucement je lui retirai sa veste, puis la posai de nouveau sur la chaise. Je m'abaissai ensuite, puis comme si tout était naturel, je lui défis ses lacets. Et hop, deux chaussures qui retournent à la niche !

— Tu fais quoi là, Brice Wilson ? intervint-elle automatiquement, d'une voix désormais très sérieuse.

   Je me relevai, puis plaçai mes mains sur ses petites épaules.

— Ce n'est pas grave. Ne paniquons pas, le serrurier viendra bien un jour. Pour l'instant, je nous conseille de ne pas sauter de la fenêtre et donc, de rester ici. Bien entendu, tu vas rester là pour cette nuit. Et vu que je suis trop gentil et craquant, tu dormiras avec moi.

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