Chapitre 6 (le vrai)
Chapitre 6
Neverland, autre monde, heure inconnue
Éliane, dix-sept ans
Dans la jungle
Je courus pendant je ne sais combien de temps, avant de me rendre que non seulement j’avais perdu sa trace, mais je m’étais perdue moi aussi. Je soupirais de frustration et, vraiment en colère, je perdis légèrement le contrôle et fit exploser un arbre à ma droite.
- Tu es puissante.
Je me retournais vivement vers le nouvel arrivant. Super, c’était ma cible. Sans attendre, je le projetais contre un arbre. Je ne sais pas trop comment j’ai fait, mais c’est vraiment cool.
- Où est-elle ? Grondais-je. Où est Alicia ? Parle !
- Et pourquoi je ferais ça ? demanda-t-il en haussant un sourcil amusé. Tu as beau être puissante, tu ne sais pas te servir de tes pouvoirs.
- Qu’est-ce que tu lui veux, Pan ? Ça fait des années que tu lui pourris la vie, pourquoi t’acharnes-tu sur elle ? me désespérais-je. Qu’est-ce qu’elle a de si important à tes yeux ?
- Ça, ça ne te regarde absolument pas, répliqua-t-il. Je te conseille vivement de retrouver tes amis, avant que je ne change d’avis et ne me débarrasse de toi, ici et maintenant.
Et il s’en alla d’un coup, comme par magie. Pouf, disparut. Je poussais un cri de rage et un autre arbre éclata. Tout ça n’avait donc servit à rien ? Je tachais ensuite de retrouver mon calme, et réfléchissais au meilleur moyen de retrouver les autres. Décidant d’user de la magie, je fermais les yeux, et visualisais le campement. J’entendis alors des cris, et je rouvris les yeux, avant de me rendre compte que j’avais réussit. Un nuage de fumée bleue se dissipait autour de moi.
- Cool, soufflais-je.
- Où étais-tu ?
Je me tournais vers Emma, et me rendis compte que les autres semblaient morts d’inquiétude. Non, ils s’inquiétaient pour moi, sérieux ? Je m’asseyais sur une souche d’arbre.
- J’ai tenté de faire parler Pan, mais je me suis perdue en le poursuivant, déclarais-je. Il m’a retrouvé, mais n’a rien voulu dire. Et la carte ?
- Tu es au courant ? s’étonna Emma.
- Je t’ai suivit, cette nuit, avouais-je. J’ai tout vu et tout entendu, et je l’ai poursuivie quand tu es partie.
- Tu sais que tu es suicidaire ? me fit remarquer Crochet avec un sourire en coin.
Je me contentais d’hausser les épaules, et Emma tenta ensuite plusieurs choses pour faire fonctionner la carte. Mais rien à faire, elle restait obstinément vierge. Finalement, Régina, en ayant marre de perdre son temps, lança un sortilège sur le parchemin, qui se mit à flotter et à se diriger vers la jungle.
- Et c’est repartit, soupirais-je.
Nous marchâmes pendant un long moment, mais ne restait pas dans mon coin tout ce temps, cette fois-ci. En fait, je parlais d’abord avec Régina quand à mes pouvoirs, puis avec Emma quand à Peter Pan et tout le reste. Jusqu’à ce que nous arrivions au campement de ce dernier. Sauf qu’il était vide. Nous nous mîmes à l’explorer, et Crochet me tendit un poignard.
- Mais je ne sais pas m’en servir !
- Simple précaution, me répondit-il.
Je vis alors un garçon plus loin, de dos. Je crois que c’est Henry, mais il semble plus grand que la première et la dernière fois que je l’ai vu, sur le quai de Story Brooke.
- Henry ! s’écria Emma.
Il se retourna, et je vis avec horreur que ce n’était pas Henry. C’étant Pan. Je resserrais ma poigne sur le poignard. Cette fois, il ne m’échapperait pas.
- Tu me déçois, Emma, je m’attendais à mieux de ta part, lâcha-t-il.
- Où est mon fils ! gronda-t-elle.
Mais il ne répondit rien, et siffla. Peu après, nous nous fîmes encercler par une bande d’ados armés. Serait-ce les garçons perdus ? Oula, ils avaient l’air moins menaçant dans le Disney.
- Faites attention à leurs flèches, elles sont empoisonnées, nous avertit Crochet.
Juste après, les combats s’engagèrent. J’évitais les flèches au mieux, et tentant de me frayer une chemin jusqu’à Pan. J’y parvins enfin, et le plaquais contre un arbre, ma lame sous sa gorge.
- Laisse les partir immédiatement ! ordonnais-je froidement.
- Ou sinon quoi ? demanda-t-il d’un ton arrogant. Tu n’oseras jamais me tuer, tu ne t’es jamais servi d’une arme !
- Je ne pourrais peut-être pas te tuer, admis-je. Mais je pourrais faire ça !
Je lui plantais mon arme dans l’épaule d’un geste sec, et il poussa un cri de douleur. Je retirais aussitôt le poignard, et le menaçait à nouveau.
- Je peut faire ça jusqu’à ce que tu ramènes Alicia et Henry, déclarais-je.
Il ascquisa en serrant les dents, et j’avisais le sang qui s’étendait sur son habit vert. Je crois que j’ai frappé plus fort que prévu. Enfin, si ça se trouve, il mourra à bout de son sang, ça nous arrangerait bien. Je vis alors Alicia franchir le camp en courant, et elle se jeta dans mes bras.
- Éliane !
Bon, rien que ce mot me mis la puce à l’oreille. Elle aurait hurlé un magnifique « ÉLIII ! » si ça avait vraiment été elle. Mais je devais tout de même vérifier. Je sortis donc mon pendentif, le sien étant toujours dans ma poche, et lui montrais.
- Tu as toujours ta moitié ? demandais-je avec un sourire.
- Toujours, confirma-t-elle en souriant aussi.
Elle me le montra, confirmant mes soupçons. Je pris donc mon poignard et lui lançais à la tête. Il la lui traversa, et elle disparut dans un brouillard noir, le sourire toujours accroché à ses lèvres.
- Bien essayé, Pan, crachais-je en lui lançant un regard noir. Mais je ne me fais pas avoir facilement. Où est Alicia ?
Je lui envoyais mon arme à nouveau, mais cette fois-ci, il leva la main, et la lame se stoppa dans les airs, à quelques centimètres de lui. Il me la renvoya, et elle se planta profondément dans mon épaule. La force du choc combiné à sa magie me fit voler à travers le campement, et je me fis carrément clouer à un arbre, assise sur le sol. Pan siffla à nouveau, et tous les garçons perdus quittèrent les lieux.
- N’oublie pas, Emma, les tricheurs ne gagnent jamais, ricana-t-il.
Et il disparut à son tour. Je poussais un gémissement de douleur en tentant de retirer le poignard, attirant l’attention des autres.
- Oh merde, laissa tomber Crochet.
Je tirais sur le manche de l’arme, mais ne parvins qu’à me faire souffrir davantage. Régina agita sa main, et le poignard disparut. Un flot de sang se mit à couler de ma blessure, et je parvins à le stopper tant bien que mal avant de refermer le trou sanglant grâce à mes pouvoirs. Je soufflais de soulagement lorsque la douleur disparut, et me relevais ensuite en chancelant un peu.
- Il a tenté de m’avoir avec une illusion débile, crachais-je. Au moins, la bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas invulnérable.
- Comment ça ? s’étonna David.
- Je lui ai planté le poignard dans l’épaule, comme il l’a fait avec moi peu après, avouais-je. Bon, on peut se dépêcher ? Il faut les retrouver au plus vite.
- Tout à fait d’accord avec elle, affirma Régina.
Nous quittâmes ensuite le campement, et je remarquais bien vite les regards inquiets que me lançait fréquemment Crochet. Tiens, c’est mignon, il s’inquiète pour moi ! Ah, non, je ne dois pas m’emballer ! Un peu plus et je m’imaginais qu’il était amoureux de moi. Ah la la, il faut vraiment que je limite mon imagination, c’est pas le moment de perdre la tête.
POV Alicia
Je me réveillais à cause d’une douleur atroce à l’épaule. Je tachais de garder mes cris de souffrance pour moi, et serrais les dents en attendant que ça passe. Après quelques secondes, la douleur disparut, et tout me revint alors en mémoire. Je me levais d’un bond. Je vis alors Henry, à quelques mètres de moi, entouré des garçons perdus, Pan près de lui. Le gamin tenait dans ses mains… une arbalète ? Mais qu’est-ce qu’il fout avec une arbalète ? J’avisais alors la pomme placée sur la tête du balafré, plus loin, ainsi que les cris des autres garçons, qui se trouvaient être des encouragements. Je me précipitais vers Henry et lui arrachais l’arme des mains. Il me remercia du regard, et j’envoyais un regard noir à Peter, qui me répondit par un sourire innocent.
- Non mais t’es pas bien dans ta tête, Pan ? M’agaçais-je. C’est un enfant ! C’est ça, s’amuser, à tes yeux ? Tirer sur tout le monde avec une arbalète et faire souffrir les gens ?
- Tu as tout compris ! confirma-t-il avec un sourire.
Je soufflais un bon coup, vraiment en colère, et j’eus alors une idée.
- Très bien, on va s’amuser, lâchais-je.
Sans attendre plus longtemps, je saisis l’arbalète et lui tirais dessus. Malheureusement, il parvint à attraper la flèche avant qu’elle ne l’atteigne, à deux centimètres de son cœur. Enfin, si il en a un, ce dont je doute fort. Gardant un visage impassible, j’abaissais l’arbalète désormais déchargée.
- Tu vois Henry, elle, elle a eu le cran de le faire, ricana-t-il.
Non, il savait que j’allais faire ça ? Ok, ça fout vraiment les jetons.
- Viens, Henry, je vais te montrer quelque chose, proposa-t-il ensuite.
- Il n’ira nul part avec toi, m’interposais-je.
- Et tu penses que tu pourras m’en empêcher ? L’en empêcher ? se moqua-t-il.
- Parfaitement.
Ses traits se durcirent, et bien que je gardais un air supérieur à l’extérieur, à l’intérieur, j’étais terrifiée. Il leva alors le bras devant lui, et je me sentis soulevée dans les airs par une force étrange. Une main invisible m’enserra ensuite la gorge, et je me mis à manquer d’air. Non, j’allais quand même pas mourir étranglée à la Star Wars, pas vraie ?
- Arrête ! s’écria Henry. Je viens, mais laisse la !
Je me sentis lourdement retomber sur le sol, et je pris de grandes inspirations, tentant de reprendre une respiration normale. Henry se pencha sur moi pour vérifier si j’allais bien, et suivit finalement Pan malgré mes suppliques silencieuses. Je me relevais difficilement, et je me rendis alors compte de la présence de tous les garçons perdus autour de moi. Décidant de ne pas leur prêter attention, je me dirigeais vers la jungle. Ça ne prit pas beaucoup de temps avant que le balafré ne s’interpose sur mon chemin.
- Tu veux ma photo ? demandais-je vertement.
- Où tu penses aller, comme ça ? me répliqua-t-il.
- Là où je pourrais crever en paix, rétorquais-je.
Non, je n’avais pas l’intention de me suicider, rassurez vous. Mais je devais retrouver Éli. D’une manière ou d’une autre, mes douleurs étaient les siennes, et je suis convaincue qu’elle est sur l’ile. Je devais donc la retrouver. Le balafré (je crois qu’il s’appelle Félix), me saisit violemment le bras, et me ramena près des autres. Comprenant que je n’avais aucune chance de m’enfuir pour l’instant, je m’asseyais contre l’arbre et m’endormis peu après.
POV Éliane
De retour au campement, de rage, je fis exploser un nouvel arbre, faisant sursauter les autres.
- On n’avance à rien ! M’énervais-je. C’est pas en restant ici à rien faire qu’on les retrouvera !
- Tu as bien entendu Pan, si on « triche » on risque d’avoir bien pire qu’une embuscade, me rétorqua Crochet. C’est son jeu, et ses règles.
- Son jeu ? Très bien, je jouerais. Mais les règles vont changer, croyez-moi, lâchais-je.
Afin de ne pas faire exploser quelqu’un par accident, je quittais le campement et partis m’asseoir sur le bord de la falaise, afin de me calmer. J’avais peur, peur d’arriver trop tard pour elle, peur qu’il ne lui fasse du mal, peur, peur, PEUR ! Peur de tout, peur de rien, peut importe. J’ai peur, point à la ligne. Et je déteste ça.
- Éliane ?
Je tournais la tête vers David, et la première chose que je remarquais était sa main apposée sur le bas de son torse. Il semblait avoir mal.
- Tu as été blessé ? m’inquiétais-je. Tu veux que j’y jette un œil (NDA : Éliane n’a pas l’intention d’admirer la tablette de chocolat de David, vous inquiétez pas) ? C’est pour ça que tu venais me voir ?
Il ouvrit de grands yeux surpris. Bon, apparemment, c’était pas pour ça. Mais pourquoi, alors ?
- En fait, je venais voir si tu allais bien, me dit-il.
- En quoi ça pourrait t’importer ? demandais-je aigrement. Que j’aille bien ou pas, ça ne regarde que moi !
Il semblait un peu choqué de ma réponse. Mais c’est pas ma faute ! Jamais personne ne s’est vraiment occupé de moi, mis à part Ali, et elle n’est pas là. Pourquoi des gens que je connais à peine devraient se soucier de mon état ? Ce n’est pas logique ! Bon, en même temps, rien n’est logique dans cette histoire…
- Ça m’importe parce que tu fais parti de l’équipe, affirma-t-il sérieusement.
- Juste comme ça, c’est loin d’avoir l’air d’une équipe, fis-je remarquer avec un sourire.
- Pas faux, admit-il. Mais il reste que tu es avec nous, et donc, qu’on se soutient, ok ?
J’hochais la tête, tout de même heureuse de ce raisonnement. Charmant me semblait de plus en plus sympathique.
- Bon, et ta blessure, tu veux que j’y jette un œil ? proposais-je à nouveau.
- Je ne sais pas si ça va marcher, je me suis fait égratigner par une flèche, avoua-t-il.
- Celle qui était empoisonnée à l’Ombrêve ? m’horrifiais-je. Est-ce que les autres…
- Non, tu es la seule à l’avoir remarqué.
- Bon, je vais faire au mieux, mais je ne peux rien garantir, soupirais-je.
Il s’assit près de moi et souleva le bas de son chandail. Je grimaçais. Sa blessure semblait assez grave et ses veines commençaient à se noircir tout autour. Je plaçais mes mains dessus et tentais d’utiliser mes pouvoirs, mais après quelques essaies, je dû me rendre à l’évidence : ça ne marchait pas.
- Je suis désolée, lâchais-je finalement. Je ne peux rien faire pour toi. Tu devrais en parler à Blanche.
- Non, surtout pas ! s’alarma-t-il. Pas la peine, je trouverais une solution, mais promets moi de n’en parler à personne !
- Promis, soupirais-je.
- Emma a réussit à déchiffrer la carte ! s’écria Blanche en arrivant près de nous. Elle… quelque chose ne va pas ?
- Non, non, tout va bien, la rassurais-je avec un sourire. On arrive.
Elle partit, et je me tournais vers David.
- Tu es mieux de rapidement trouver une solution, parce que je déteste mentir, déclarais-je.
Je retournais ensuite au campement, et vis qu’effectivement, Emma avait enfin accepté qui elle était réellement.
- Et qui étais-tu ? demandais-je, curieuse.
- Une orpheline, me répondit-elle.
Aïe. On m’avait un peu expliqué les relations assez tendues entre elle et ses parents ci-présents, et je ne doute pas que ce soit difficile à entendre pour Blanche et David. Je compris alors que si je m’entendais si bien avec Emma, c’est parce que, au final, on était pareille. Deux enfants rejetés. Deux orphelines. Deux filles perdues.
Bonjour, bonjour, gang de oncers en folie! J'ose espérer que mon petit poisson d'avril de la veille ne vous a pas trop fait capoter comme Popzina24, et je tiens à m'excuser pour cette blague qui était sans doute de mauvais gout. En espérant que vous avez aimé ce vrai chapitre 6!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top