Chapitre 4
Neverland, autre monde, heure inconnue
Alicia, dix-sept ans
Dans la jungle
- Qui êtes vous ? demanda Greg, méfiant.
- Nous sommes le bureau central, déclara sérieusement l’un des garçons en s’approchant. Bienvenu à Neverland !
- Vous vous foutez de ma gueule, pas vrai ? m’agaçais-je. Neverland, sérieusement ?
Aucun d’eux ne m’accorda un regard.
- C’est ça le bureau central ? cracha Tamara. Une bande d’ados en haillons ?
- Ce sont pas des ados, répliqua Henry. Ce sont les garçons perdus.
- Mais oui, bien sûr, et moi, je suis Peter Pan ! cinglais-je.
Cette fois, ma remarquer attira l’attention des autres.
- Qui es-tu pour oser usurper son nom ? s’énerva celui qui avait parlé.
- Une fille complètement dépassée par les évènements et qui veux rentrer chez elle avant de devenir aussi folle que vous tous, répliquais-je du tact au tact.
- Pourquoi avez vous amené celle-ci ? demanda-t-il à Greg et Tamara. Nous voulions seulement le garçon, pas une gamine qui fait des caprices !
- La gamine t’emmerde, répliquais-je.
- Elle dit qu’une ombre l’a poussé dans le portail avant qu’il ne se referme, répondit Greg en me lançant un regard en coin, signe qu’il ne me croyait pas.
Les garçons reculèrent d’un pas en me fixant avec de grands yeux. Eux semblaient me croire, en tout cas.
- Pourquoi les garçons perdus voudraient détruire la magie ? demanda alors Henry.
- Qui a dit que nous voulions détruire la magie ? répliqua le garçon.
- C’était notre mission ! déclara Greg.
- C’est ce qu’on vous a fait croire, rétorqua-t-il. Ce que nous voulons, c’est ces deux là, alors livrez les nous.
Tiens, comme par hasard, ils me veulent moi aussi, maintenant. Complètement timbrés, ces types.
- Avant on veut savoir quel est le plan, intervint Tamara en se plaçant devant nous. Pour détruire la magie, pour retourner dans notre monde !
Le garçon rigola un peu.
- Vous ne retournerez pas dans votre monde, affirma-t-il.
- Dans ce cas, vous n’aurez pas les deux autres, répondit Greg en se plaçant lui aussi devant nous.
Tamara coupa discrètement mes liens, et je la regardais avec des yeux ronds.
- Ça va mal finir, me souffla-t-elle. Tu dois protéger Henry !
J’hochais la tête, sidérée devant ce brusque changement d’attitude. Le garçon rigola à nouveau.
- Bien sûr que si, dit-il.
L’ombre apparut alors de nul part dans le ciel.
- Attention ! hurlais-je.
Mais c’était trop tard. L’ombre fonça sur Greg et arracha l’ombre de celui-ci, le tuant sur le coup. Voilà l’explication des « morts inexplicables ». Nous regardâmes le corps de Greg tomber raide mort sur le sol, et l’ombre darda son regard mauve sur moi. Je reculais d’un pas. Elle se retourna vers les garçons perdus (je suis bien obligée de les croire, maintenant) et sembla communiquer avec le chef de la bande. Après quoi, elle partit, et les garçons reportèrent leur attention sur nous.
- Ramenez les moi, ordonna-t-il.
- Sauvez vous, vite ! ordonna Tamara. Courrez !
Nous obéîmes sans attendre, et je fis passer Henry devant moi. J’entendis un cri, et tournais la tête sans me stopper pour autant. Tamara venait d’être frappée d’une flèche. Nous courûmes pendant quelques minutes, Henry étant plusieurs mètres devant moi, lorsque celui-ci disparut brusquement du chemin. Je me stoppais, choquée.
- Henry ? M’inquiétais-je. Henry !
Une main se posa alors sur ma bouche, étouffant le reste de mes cris. Je me mis à me débattre, mais rien à faire. Mon assaillant avait une poigne solide. Il me traina dans la jungle, et m’obligea à m’asseoir, mon dos toujours collé contre son torse et sa main toujours sur ma bouche. Je vis alors Henry juste à côté de moi, qui me faisait signe de cesser de me débattre. Lui faisant confiance, j’obéis, et mon attaquant finit par me relâcher. Mais aucun de nous ne bougea, car les garçons perdus passaient près de notre cachette en courant. Lorsqu’ils furent partis, je me relevais et m’approchais d’Henry.
- Tu vas bien ? m’inquiétais-je.
Il hocha la tête.
- Merci, dit-il à l’encontre de mon sauveur/agresseur.
Je me tournais vers celui-ci, et vis qu’il s’agissait d’un garçon d’environ mon âge, aux cheveux brun clair, et avec des yeux bleus. Il était un peu plus grand que moi, et était habillé comme nos poursuivants.
- Qui es tu ? me méfiais-je.
- Je te sauve la vie et c’est comme ça que tu me remercie ? répliqua-t-il aigrement.
- Désolée, grommelais-je. Mais tu es vêtu comme eux.
- Pan me cherche, moi aussi, dit-il alors. J’étais un garçon perdu, mais plus maintenant. Peter communique avec chaque grain de sable de cette ile, il faut que vous soyez prudents !
Il détacha les mains d’Henry.
- Mais on parlera plus tard, il faut d’abord s’éloigner !
Je me méfiais de lui, quelque chose dans son attitude me donnait froid dans le dos. Malgré tout, je décidais de le suivre avec Henry. Après tout, je ne vois pas où j’aurais pu aller. Cet étrange garçon était notre seule chance de sortie, désormais, et méfiance ou pas, je devais partir avec lui.
POV Éliane
Nous étions sur le point d’appareiller. Je m’étais assise sur le bastingage, les jambes pendant au dessus de l’eau étrangement agitée. J’avais finit par connaître les noms de mes nouveaux compagnons, et cette Emma m’avait expliqué ce qu’était Story Brooke et ce qui s’y était passé. C’était dur à croire, mais je n’avais pas vraiment le choix. Ils faisaient les adieux sur le quai, alors je m’étais en quelque sorte exilée à l’autre bout du bateau pour mieux réfléchir à ce qui m’attendait. La seule chose que je ne croyais pas dans cette histoire de fou, c’est que ma meilleure amie était à Neverland. C’était la seule chose qui me titillait vraiment, j’avais de la difficulté à l’accepter.
- Tu sais, Swan t’as dit la vérité, dit alors le capitaine du bateau.
Il s’appelait Killian Jones. Je ne savais pas trop quel personnage il était dans les contes, mais j’imagine qu’il est un pirate.
- Ça reste dur à accepter, soufflais-je. Tout est si soudain ! Je suis passée de fugitive à sauveuse en quelques secondes à peine !
- Fugitive ? souleva-t-il.
- La police est à notre recherche, dis-je simplement. On a fugué, rien de bien grave. Mais on n’avait pas le choix, on devait échapper à l’ombre.
- Cette chose qui t’a attaqué ? s’étonna-t-il. L’ombre de Peter Pan ?
Je sursautais. L’ombre de Peter Pan ? C’était pas sérieux, quand même !
- Vous vous foutez de moi ? m’agaçais-je. Peter Pan n’existe pas !
- Bien sûr qu’il existe, répliqua-t-il.
- C’est ça, et moi, je suis amoureuse du Capitaine Crochet ! cinglais-je.
Contre toute attente, il effectua un sourire en coin, et leva sa main gauche devant mon visage. Bordel, un crochet !
- C’est pas sérieux, maugréais-je en me maudissant intérieurement.
Enfin, c’était l’évidence même, pourtant ! Bien sûr que c’est lui ! Je me flagellais mentalement de toutes les insultes qui me passaient par la tête.
- Alors comme ça, tu es amoureuse de moi, se moqua-t-il.
- C’était une façon de parler pour dire que je ne vous crois pas, précisais-je. Et puis, pour être honnête, oui, vous avez une belle gueule, mais dites vous qu’il y en a des dizaines d’autres dans votre genre.
- Je suis unique ! s’offusqua-t-il. Il n’y a personne comme moi !
- Non, effectivement, c’est la première fois que je rencontre une personne aussi arrogante et prétentieuse que vous, claquais-je.
Il sembla chercher une réponse intelligente, mais finit par repartir à la barre. J’étouffais un rire en soufflant un bon coup. C’était vraiment bizarre comme situation et, malgré ce que je pourrais dire, je me doute qu’il avait raison. On va vraiment à Neverland, et Peter Pan existe vraiment. Reste plus qu’à savoir ce que lui et son ombre veulent à Alicia. Finalement, tout le monde monta à bord, et le bateau s’éloigna du port. Peu après, un autre portail s’ouvrit, et nous nous retrouvâmes projetés dans un long tunnel. Je m’accrochais solidement aux cordages, l’eau salée rendant la tâche un peu plus ardue, et le vent me fouettant violemment le visage. Finalement, nous remontâmes à la surface plus ou moins violemment et, au loin, un ile un peu effrayante fit son apparition.
- C’est ça ? demanda Emma en la désignant.
- Oui… répondit Crochet. Neverland !
Nous naviguâmes pendant un moment, et je grimpais finalement à la vigie. J’ai toujours aimé les hauteurs, ça me donnait un sentiment de liberté incomparable. Je m’asseyais sur le rebord, les jambes pendant dans le vide, et me mis à les balancer en regardant l’ile se rapprocher petit à petit.
- Si tu tombes, tu n’as aucune chance de survie ! m’avertit alors Crochet, à la barre.
- Je ne vois pas en quoi ça pourrait vous déranger ! répliquais-je.
- Mis à part le fait que le sang ne part pas très bien sur le pont d’un bateau, tous les gens ici présents sont sous ma responsabilité ! m’avertit-il.
- Il semblerait que je sois l’exception qui confirme la règle, dans ce cas ! rétorquais-je avec un sourire en coin.
Je me tournais ensuite de bord, et lui tournais le dos, pour faire face à Neverland. Une dispute entre Emma, Blanche et David éclata en bas, mais je n’y prêtais pas vraiment attention. Après tout, ça ne me regarde pas.
- Non, vous ne le retrouverez pas, dit alors Rumplestilskin en montant sur le pont.
Je reportais mon attention sur eux. Là, ça devenait plus intéressant que des engueulades de famille.
- Oh, je vois que tu as pris le temps de te changer. C’est sûr qu’il n’y avait rien de plus urgent à faire, cingla Crochet.
- Non, effectivement, il n’y a rien de mieux à faire pour l’instant, ne pus je m’empêcher de répliquer. Après tout, c’est le calme plat.
Il se contenta de grommeler trop bas pour que je l’entende, et Rumplestilskin éclata de rire.
- Je t’aime bien, petite ! s’exclama-t-il.
- Pourquoi on ne retrouvera pas Henry ? intervint Emma.
- Parce que c’est moi qui le retrouverai, répliqua-t-il en retrouvant brusquement son sérieux.
- On avait convenu qu’on partirait ensemble à sa recherche ! fit remarquer Régina.
- Personnellement, je n’ai jamais convenu de quoi que ce soit, répliqua celui qu’ils appelaient aussi le Ténébreux.
- Et pourquoi vous iriez seul ? s’énerva Emma.
- Mais pour réussir, rétorqua-t-il avec un brin d’arrogance.
- Qu’est-ce qui vous fait croire que moi je vais échouer ? demanda la blonde.
- Comment réussiriez vous ? Vous ne croyez pas en vos parents, vous ne croyez pas en la magie, vous ne croyez même pas en vous même ! affirma-t-il.
- Depuis que j’ai tué un dragon, je crois en beaucoup de choses, claqua-t-elle.
Un dragon, sérieux ? Oh, et puis, à ce stade, plus rien ne devrait me surprendre, après tout.
- Vous ne croyez que ce que vous voyez, répondit Rumplestilskin.
Et il se lança dans un long monologue duquel je décrochais complètement. Il leva alors sa canne et la fit tourner sur elle-même. Je levais les yeux de celle-ci lorsqu’elle tomba, et poussais un cri surpris. Il n’était plus là, il avait disparu ! Finalement, pendant que les autres tentaient de démêler tout ça, je retournais sur le pont te descendis dans la cale pour réfléchir en paix. Selon le Ténébreux, ils rencontreraient un adversaire redoutable. Qui ça pourrait bien être ? Le seul méchant de l’histoire classique est Crochet, et il est en train de nous aider. Si ça se trouve, pourtant, les rôles ont été inversés, et Peter Pan est méchant. Ouais, ça se tient, surtout avec cette histoire d’ombre. Des pas dans l’escalier se firent entendre, et Emma apparut. Je l’aimais bien, Emma, elle semblait bien être la seule personne normale de ce bateau.
- Tout va bien, Éliane ? s’inquiéta-t-elle.
- Ali et moi, on ne se connaît pas depuis très longtemps, mais c’est du solide, avouais-je. C’est ma meilleure amie, et j’ai peur d’arriver trop tard pour elle.
- On va la retrouver, d’accord ? On va la retrouver, on va retrouver Henry aussi, et nous retournerons tous à Story Brooke, promit-elle en me posant une main sur l’épaule.
J’hochais la tête, et m’allongeais sur le lit. J’étais fatiguée par tout ce qui venait de se produire. Je fermais les yeux alors qu’Emma commençait à faire de l’exercice sur la barre, lorsqu’une autre personne descendit. Je n’ouvris pas les yeux, me disant que soit ils ne seraient pas assez cons pour parler ici s’il leur prenait l’envie de parler de quelque chose d’intime, soit je pourrais apprendre des choses intéressantes. Pourtant, je n’appris pas grand chose. Il y a un certain Neal qui est mort, ils ont nommé un Baelfire aussi, et Crochet disait avoir connu les deux. Je crois qu’ils ont bu un verre, en plus. Enfin, rien d’aussi intéressant que je l’espérais. Tout à coup, le bateau tangua dangereusement sur le côté, ce qui me projeta plus ou moins violemment sur le sol.
- Aïe, soufflais-je me massant la tête. Mais c’était quoi, ça ?
- J’en sais rien, répondit Crochet en secouant la tête.
Nous remontâmes en vitesse, et je manquais de me casser le cou à plusieurs reprises vu le bateau qui penchait dans tous les sens. Arrivés là, Killian reprit le contrôle de la barre, et je vis quelque chose luire dans l’eau. Je m’approchais de la rambarde, et me penchais pour mieux voir. Je me fis soudainement tirer vers l’arrière, et je me retrouvais le fesse sur le pont, face à Régina.
- Tu veux absolument mourir ? me demanda-t-elle. Ce sont des sirènes !
- Ça existe ? m’étonnais-je en me relevant.
- Bien sûr que ça existe, même que ce sont d’horribles créatures ! s’écria Crochet.
Emma et Blanche jetèrent un filet à l’eau et, au bout d’un moment, vraiment à bout, Régina envoya des boules de feu sur l’eau, et les sirènes finirent par partir. Sauf que quelque chose me disait que c’était seulement le calme avant la tempête.
Je tiens à vous avertir dès maintenant que cette histoire n'est pas très avancée, et je ne sais pas ça va prendre combien de temps avant que je n'achève un autre chapitre, vu tous les projets que j'ai en ce moment. En tout cas, j'espère que ça vous plait toujours autant!
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