Chapitre 3

Ok, juste comme ça, je me suis planté de titre pour le dernier chapitre, alors vous étonnez pas qu'il y ait deux chapitres 3. Bonne lecture!

Chapitre 3

Phoenix, États Unis, 11h01

Alicia et Éliane, dix-sept ans

Chez Éliane

 

Je fixais mes mains, en état de choc. Éliane, dont les larmes coulaient librement sur les joues, finit par se relever, faisant naviguer son regard entre son père et moi.

-       Tu… tu… commença-t-elle, choquée.

-       Je te jure, je ne sais pas ce qui s’est passé ! sanglotais-je. Dis moi que je ne l’ai pas tué ! Je ne voulais pas, je voulais seulement l’empêcher de te frapper, je ne sais pas comment j’ai fait ! Je…

Elle me fit taire en me serrant contre elle. Je sentis alors une chaleur apaisante s’étendre sur la blessure à ma tête, et lorsqu’elle disparut, je ne sentis plus la douleur. Je me séparais d’elle et tâtais l’arrière de mon crâne. Il n’y avait plus rien !

-       Mais comment…

-       Magie, souffla-t-elle avec un sourire. Je crois… je crois qu’on a beaucoup plus en commun que ce qu’on pourrait imaginer.

-       Depuis combien de temps ? m’étonnais-je.

-       Depuis ton arrivé, en fait, avoua-t-elle. Avoue que c’est tout de même gros, pour une coïncidence.

-       Ça tu peux le dire ! m’exclamais-je, me sentant de nouveau en pleine forme. Tu vas bien, toi ?

-       Grâce à toi, répondit-elle en me souriant. Merci beaucoup, parce que même si tu ne sais pas comment tu as fait, tu m’as sans doute sauvé la vie, alors que tu pouvais aisément fuir alors qu’il s’occupait de moi.

-       Amies jusqu’au bout, non ? tentais-je avec un sourire.

Soudain, son père poussa un gémissement de douleur. Nous nous braquâmes en le fixant avec crainte.

-       Il va bientôt se réveiller, il faut partir au plus vite ! me pressa-t-elle.

Nous ne prîmes pas plus de temps que nécessaire et nous engouffrâmes rapidement dans la voiture. Elle mit le moteur en marche et nous prîmes la route pour quitter la ville.

-       Très bien, alors nos parents vont sans doute appeler la police. Comme ton père risque de nous accuser de n’importe quoi, nous serons sans doute recherchées jusqu’à je ne sais où. Le mieux serait de s’éloigner le plus possible, le temps de trouver un moyen de passer les douanes sans se faire arrêter, débitais-je rapidement.

-       J’adore ton plan, se moqua-t-elle. Sérieusement, où veux-tu aller ?

-       N’importe où, tant que c’est loin d’ici, soufflais-je. On se relaiera pour conduire si tu deviens trop fatiguée, manquerait plus qu’on ait un accident.

-       Tu doutes de mes capacités de conductrices ? fit-elle mine de s’offusquer.

-       Je ne doute pas de tes capacités, mais de toi en général, plaisantais-je.

-       Idiote, grommela-t-elle.

-       Non, seulement trop intelligente pour que ton faible esprit de simple mortelle puisse me comprendre, répliquais-je avec conviction.

Elle se mit à rire. Mes pensées dérivèrent alors sur ce qui venait de se produire. Je me mordis la lèvre. Je savais que j’allais casser le moment, mais il fallait que je pose ma question.

-       Dit, Éli… Ton père. Il te battait souvent, comme ça ? m’inquiétais-je.

Elle se rembrunit.

-       Désolée, si tu ne veux pas en parler, je peux très bien comprendre, me repris-je précipitamment.

-       Non, non, après tout, tu m’as bien raconté, toi, me coupa-t-elle. En fait, ça dure depuis environ quatre ans maintenant. Il a commencé à boire et à sortir dans des bars, et il revenait souvent soul. De ce fait, il me battait sans vraiment de raisons. Sauf que mes blessures se refermaient à une vitesse anormale, probablement dû à mes pseudo pouvoirs.

-       Pseudo pouvoirs ? m’étranglais-je. Tes pouvoirs sont tout ce qu’il y a de plus réel, et les miens aussi ! C’est de la magie, de la vraie, ce qu’on a fait !

-       Je sais bien, mais ça rester dur à accepter, soupira-t-elle.

-       Je dois avouer que je n’y crois pas moi-même, admis-je. Mais je me suis toujours doutée que la magie existait depuis…

Le reste de ma phrase bloqua dans ma gorge.

-       Depuis que tu as vu l’ombre pour la première fois, compléta-t-elle doucement. Ça m’a parut dingue, à moi aussi, quand je l’ai vu flotter comme ça au dessus des maisons. Sauf que tout ça…

-       Est réel, achevais-je.

Et nous n’ajoutâmes rien de plus pendant un moment. Nous quittâmes la ville sans problèmes, ne croisâmes aucune police sur notre route. J’avais peur qu’ils ne se lancent à notre poursuite, mais ce n’était apparemment pas le cas. Nous errâmes ainsi pendant des jours, voir des semaines, survivant grâce aux économies d’Éliane et mon héritage familial. Nous commencions à être beaucoup plus ouvertes l’une à l’autre, et parler de mon passé ou du sien était devenu fréquent. Il ne s’agissait plus d’un sujet tabou entre nous.

-       Tu sais, je pense que ce serait possible de s’arrêter dans la prochaine ville, maintenant, me fit-elle alors remarquer. Je crois qu’on s’est assez éloignées, non ?

-       Mais on bien là, pas vrai ? À toujours rouler, dormir dans la camionnette, geler des pieds, plaisantais-je. Mais tu as sans doute raison, on verra dans la prochaine ville.

Nous roulâmes donc pendant encore un moment sur une route bordée d’arbres lorsque ladite ville fut en vue.

-       Bienvenus à Story Brooke, lus je à voix haute en indiquant la pancarte. Story Brooke ? C’est drôle, je suis peut être vraiment nulle en géographie mais je suis convaincue de ne jamais avoir entendu parler de cette ville.

-       C’est vrai, moi non plus, s’étonnai Éli. Ça doit être une nouvelle ville.

-       Mais c’est parfait ! Si jamais personne n’en a entendu parler, ça veut dire que c’est un trou perdu, et donc, qu’on sera sans doute tranquilles pour un bon moment ! m’extasiais-je.

-       C’est ce qu’on va voir, répondit Éliane. J’espère sincèrement que tu as raison, comme ça, on pourra vraiment faire le point sur l’ombre et tout ces trucs de magie.

J’hochais la tête, et Story Brooke fut enfin en vue. Ne connaissant pas les lois qui la régissaient, nous stationnâmes notre voiture près du port, et finîmes le trajet à pied, ce qui nous permit de nous dégourdir les jambes au passage.

-       Alors, où est-ce qu’on va ? demandais-je.

-       On pourrait se rendre au poste de police, comme ça, ils nous diraient comment ça foncti… Merde !

Nous venions de penser exactement à la même chose. Si il y avait une police ici et que nous étions recherchées, nous étions foutues. Nous entendîmes alors des cris derrière nous. Nous nous retournâmes vivement, et vîmes un gamin de dix-onze ans au bout du quai, avec une femme et un homme. C’est le gamin qui criait, il avait les mains attachées ! Bordel, mais c’est un enlèvement ! Les deux adultes lancèrent quelque chose dans l’eau, et une sorte de portail s’ouvrit. Ok, c’est vraiment bizarre. Ils poussèrent l’enfant dedans, et sautèrent à sa suite.

-       Euh… qu’est-ce qu’il vient de se passer ? M’interloquais-je.

Avant qu’elle n’ait pu répondre, pourtant, une forme horriblement familière fit son apparition dans le ciel.

-       Non, soufflais-je. L’ombre est là, elle nous a retrouvé !

Nous nous mîmes à courir alors qu’elle fonçait vers nous. Soudain, je me sentis soulevée de terre. Je poussais un cri terrifié.

-       ÉLIIII ! hurlais-je alors que l’ombre m’emportait au dessus de l’eau.

-       ALIIII ! s’écria-t-elle en me voyant.

Et, avant qu’elle n’ait pu faire quoi que ce soit, l’ombre me laissa tomber dans le portail.

POV Éliane

Merde, mais qu’est-ce qu’il se passe, là ? L’ombre vient de nous retrouver et de lâcher Alicia dans le truc qui ressemble à un portail magique. Je vis un groupe d’adulte se précipiter sur le quai alors que le portail se refermait. Je m’approchais un peu, choquée. L’ombre refit alors son apparition et darda son regard luminescent sur moi. Et elle fonça. Je poussais un cri terrifié, attirant ainsi l’attention des autres sur le quai. Je me remis à courir, espérant pouvoir lui échapper afin de sauver Alicia, sauf que l’ombre me percuta le dos et m’envoya rouler sur le sol. Je me retournais vivement, assise au sol, et levait mes bras dans une vaine tentative de me protéger, alors que l’ombre se penchait sur moi, plus menaçante que jamais. Je fermais les yeux, en attente du choc. Elle allait me tuer, je le savais, je le sentais. J’entendis alors un bruit perçant et très désagréable. Je rouvris les yeux, et vis que c’était l’ombre qui hurlait comme ça. Une épée la traversait de part et d’autre. Elle parvint à se dégager, puis s’envola au loin sans se retourner. Choquée, mon regard faisait l’aller-retour entre l’épée, le ciel vide, et l’homme qui venait de me sauver.

-       Tu vas bien ? s’inquiéta-t-il.

Il m’aida à me relever, et je finis par me remettre de ce qu’il venait de passer. Ses copains arrivèrent alors près de nous.

-       Qu’est-ce qu’il s’est passé, David ? s’inquiéta une femme blonde.

-       Je ne sais pas, je l’ai entendu crier, je me suis retourné, et j’ai vu une sorte d’ombre la poursuivre, expliqua difficilement mon sauveur qui s’appelait apparemment David.

-       C’était quoi ? lâchais-je. Qui êtes vous ? Et qu’est-ce que c’était que ce… portail ? Pourquoi il y a un gamin qui vient de se faire enlever ? Et pourquoi l’ombre y a jetée mon amie ? Est-ce qu’ils sont toujours en vie ?

Ils se consultèrent du regard, semblant surpris.

-       Tu n’es pas de Story Brooke, comprit alors une autre femme aux cheveux noirs coupés très court. Ni de la Forêt Enchantée.

-       Forêt Enchantée ? répétais-je. Vous êtes sûrs d’avoir toute votre tête ? Je veux dire, je viens de Phoenix, moi !

Ils affichèrent des têtes vraiment incrédules, cette fois.

-       Cette jeune fille possède de la magie, déclara alors un homme avec une voix un peu bizarre et un petit air supérieur.

-       Comment le savez-vous ? m’horrifiais-je.

-       Mais tu n’as rien à craindre, chérie, après tout, tu n’es pas la seule, se moqua-t-il.

Il fit apparaître une boule de feu dans ses mains, et je reculais d’un pas.

-       Ok, je savais que la magie existait, mais de là à contrôler le feu, soufflais-je. Enfin, est-ce que vous connaissez un moyen pour moi de retrouver Alicia ?

-       Qui ? s’étonna David.

-       Mon amie, elle vient de se faire enlever, répétais-je. Dites le immédiatement si vous ne connaissez pas le moyen, ça m’évitera de perdre mon temps !

-       C’est nous qui perdons un temps précieux ! claqua une autre femme, aux cheveux noirs elle aussi. Il faut aller chercher Henry !

C’était sans doute le gamin. Ils se mirent à débattre sur je ne sais quoi, et semblèrent finalement se mettre d’accord. Apparemment, ils allaient prendre un bateau qui s’appelle le Jolly Roger pour aller chercher l’enfant, Henry.

-       Je viens avec vous, déclarais-je alors.

-       On ne va quand même pas s’encombrer d’une gamine ! protesta vivement la femme aux cheveux noirs (pas la première, l’autre).

-       Ma meilleure amie vient de se faire enlever sous mes yeux ! m’énervais-je. Je ne vais certainement pas rester les bras croisés en attendant de ses nouvelles, quand même !

-       Nous la ramènerons, promit la blonde. Mais tu ne peux pas venir.

-       Je m’en fiche, je m’en assurerais moi même, sifflais-je. Je viens, et peut importe qui vous êtes, aucun de vous ne pourra m’en empêcher !

Ils finirent par accepter, et un mec en costume de pirate nous conduisit à ce Jolly Roger. Je montais à bord et m’éloignais le plus possible du quai, au cas où ils changeraient d’avis. Je serrais mon collier dans mon poing en regardant au loin.

-       Je viens te chercher, Ali. Ne t’inquiètes pas, je te retrouverais, murmurais-je comme une promesse.

POV Alicia

-       AHHHHHHHH ! hurlais-je.

Je me fis projeter violemment hors du portail et m’écrasais sur du sable. Attendez… du sable ? Mais vous vous foutez de moi ! Je me relevais vivement, et regardais autour de moi. J’étais sur une sorte de mini-plage, il y avait la mer derrière moi, et tout autour, une forêt. J’avisais alors le gamin enlevé un peu plus tôt ainsi que ses deux kidnappeurs. Ils me fixaient tous les trois avec étonnement.

-       Mais qu’est-ce qu’elle fou ici ? grommela alors l’homme.

-       Elle est sans doute là pour reprendre Henry, répondit la femme. On ne peut pas la laisser se promener comme bon lui semble.

-       Euh… juste comme ça, je ne sais absolument pas ce qui vient de se passer, affirmais-je alors que l’homme s’approchait de moi.

Je tentais de fuir, mais il me rattrapa bien vite, et m’attacha les mains dans le dos, avant de me jeter près de l’enfant, qui me fixait avec des yeux ronds.

-       Mais c’est quoi, votre problème ? M’énervais-je en tentant de défaire mes liens. Bordel, je ne suis pas là pour sauver cet enfant si c’est que vous craignez, on m’a jeté dans ce portail ! J’ai rien demandé, moi !

Mais ils ne m’écoutèrent pas. La femme tendit alors une sorte de Talkie Walkie à l’homme.

-       Tu as vérifié les batteries, Tamara ? demanda-t-il en ouvrant la boite.

Sauf que, à la place des batteries, il n’y avait que du sable.

-       Un jouet, s’interloqua ladite Tamara. 

-       Une chance que vous ne posez pas de question, dit alors l’enfant d’un ton moqueur.

Je l’aime bien, celui là. Ils nous forcèrent finalement à nous relever et, après ce qui me sembla être des heures de marche, nous nous arrêtâmes. Je me laissais tomber près de l’enfant, Henry apparemment, et soufflais.

-       Je ne t’ai jamais vu à Story Brooke, fit-il alors remarquer.

-       Je venais d’arriver de Phoenix, répondis-je. Avec ma meilleure amie, nous étions à peine entrées dans la ville qu’on t’a vu sur le quai. Avant qu’on ait pu faire quoi que ce soit, vous aviez passé ce portail, et l’ombre m’y a jeté.

-       L’ombre ? s’étonna-t-il.

-       Vaut mieux pas t’en parler, tu risques de ne pas me croire, soupirais-je.

-       Au contraire, je peux croire beaucoup de chose, répliqua-t-il. Par exemple, mes grands-parents sont Blanche-Neige et le Prince Charmant.

-       Tu te fou de moi, pas vrai ?

Et il m’expliqua en long, en large et en travers tout ce qu’il avait vécu avec sa famille. Au début, je ne l’ai pas cru, mais j’ai bien dû admettre que, au final, il disait la vérité.

-       Je m’appelle Alicia, en passant, me présentais-je lorsqu’il eu finit.

-       Henry, répondit-il. Même si tu le sais déjà.

-       Que te veulent ces gens ? demandais-je alors.

-       Ils veulent détruire la magie, cracha-t-il avec une pointe de dégout. Ils ne savent même pas pour qui ils travaillent !

Nous vîmes alors du coin de l’œil Greg et Tamara (j’avais finit par savoir leurs noms) en train de faire un feu, du moins Greg.

-       Vous allez faire cuir des brochettes ? s’étonna Henry.

Il est trop chou, ce gamin. Un peu naïf, mais intelligent. Il me fait rire.

-       Je signale notre présence, répondit Greg.

-       Et si ça servait à rien ? dit alors Tamara. Et s’ils avaient fait exprès de nous donner un faux émetteur ?

-       Tu ne vas pas laisser ce gamin te coller ces idées dans la tête, s’exaspéra-t-il. Le bureau central va nous retrouver.

Il y eu alors du mouvement entre les arbres, plus loin, et des adolescents vêtus de vêtements sales s’approchèrent de nous, des armes dans les mains. Je me relevais avec l’aide d’Henry. Ça sentait pas bon, tout ça, et je sens que ça va seulement empirer dans les jours à venir.

Ah ah, même pas cinq minutes à Story Brooke et elles sont déjà dans la merde! Je tiens à vous dire que dans le prochain chapitre, la première conversation entre Crochet et Éliane m'a tué, j'ai adoré l'écrire parce que je me fous de la gueule de ma meilleure amie, représentée par Éliane. Si certains n'ont pas encore comprit, je suis Alicia ;-) c'est ma meilleure amie et moi, les personnages principaux, même si on ressemble pas à ça, mais bon, c'était juste pour dire. J'espère que vous avez aimé!

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