Chapitre 9 : Sacrée tournure des évènements

(26 octobre 2011, Storybrooke)

Le lendemain, Emma, Rose et Henry se retrouvèrent au Granny's Diner pour attendre Mary Margaret et son rapport sur la nuit dernière. Emma n'ayant amenée aucun vêtement de rechange avec elle en venant à Storybrooke, Rose lui proposa de lui prêter quelque chose. Elle avait pris une tenue de rechange la premier jour qu'elles étaient venu, pour le cas où elles resteraient la nuit. Mais Emma avait refusé, préférant les laisser à Rose, qui  avait été un peu plus prévoyante. Par ailleurs, ils risquaient d'être un peu justes, Rose étant plus petite qu'elle.

Henry, fort heureusement, pensa à "emprunter" une chemise de sa mère adoptive pour Emma. Cette dernière se changea dans la salle de bain et revint vêtue du chemisier bleu foncé.

« Ça te va plutôt bien, Princesse Swan. » complimenta Rose lorsqu'elle les rejoignit.

« Merci. » Elle s'assit à côté de sa sœur, face à Henry et lui dit : « Et merci pour le chemisier. Mais il est à ta mère ? »

« Ouais, elle ne s'en rendra pas compte... » répondit le jeune garçon.

« En fait Henry, j'ai une question... » intervint Rose. « C'est presque Halloween, non ? Et la seule chose festive que j'ai vue dans cette ville, ce sont deux citrouilles lanternes. C'est normal ? »

« Oh. » Le jeune garçon leva les yeux vers elle. « Ben en fait, on ne fête pas vraiment Halloween, ici. »

Rose écarquilla les yeux à cette réponse.

« Quoi ? Pas d'Halloween ? »

Henry secoua la tête.

« Mais pourquoi ? »

« C'est à cause de la malédiction, je pense. Comme le temps était arrêté avant que vous arriviez, les jours étaient presque tous les mêmes. Je ne crois pas qu'on ait jamais vraiment eu de fête... » expliqua-t-il tristement.

Rose partagea un regard confus avec sa sœur. Celle-ci roula simplement des yeux à la mention de la malédiction. La jeune femme brune, elle, commençait à se poser des questions. Elle ne pensait pas qu'Henry mente à propos des fêtes, mais pourquoi n'avait-il jamais célébré, Halloween, Noël ou Thanksgiving ? Serait-ce la faute de Regina ?

Quel qu'en soit la raison, Rose eut de la peine pour le gamin.

« Eh bien, le temps a repris son cours maintenant, non ? Si tu veux, je t'emmènerai volontiers faire une citrouille d'Halloween. »

Les yeux d'Henry s'écarquillèrent et un sourire excité apparut sur son visage.

« Vraiment ? Tu ferais ça ? »

« Bien sûr. J'adore Halloween, c'est une de mes fêtes préférées. » répondit elle avec un sourire.

« Mais...je n'ai pas de costume. »

« Ne t'en fais pas, tante Rose s'en occupe. » rétorqua la jeune femme, en lui faisant un clin d'œil. « On peut chercher quelque chose plus tard. »

Le sourire d'Henry s'agrandit. Rose aperçut également un sourire se dessiner sur les lèvres d'Emma.

« Trop cool ! Merci Rose ! Tu vas venir voir, Emma ? »

« Bien sûr. » répondit la concernée, souriant tendrement à son fils.

Mais le sourire radieux d'Henry disparut alors qu'il songeait à quelque chose.

« Je vais devoir demander à ma mère... » dit-il, sur un ton un peu agacé.

« Ne t'inquiètes pas gamin, je lui en parlerai. Je peux être très convaincante, tu sais. »

Henry ne semblait pas complètement convaincu, mais il sourit à nouveau.

« En parlant de Regina, elle te croit où ? » lui demanda Emma.

« Ben, parti à la salle de jeux vidéo. »

« Et elle a gobé ça ? »

« C'est ce qu'elle avait envie de croire, alors elle l'a cru. »

« Comme c'est facile. »

La cloche de la porte sonna et en tournant la tête, Rose aperçut la douce institutrice aux cheveux noirs.

« La voilà. » dit Henry avec excitation en la repérant.

Emma se pencha vers lui et lui dit doucement :

« Attends. Surtout, ne te donne pas trop d'espoirs. On vient juste de commencer. »

Henry hocha la tête et s'avança davantage dans le siège pour faire de la place à Mary Margaret. Cette dernière s'installa rapidement, regarda les deux sœurs et déclara :

« Il s'est réveillé. »

Une expression de surprise peignit le visage de Rose et Emma.

« Quoi ? » fit cette dernière, tandis qu'Henry s'exclamait victorieusement : « Je le savais ! »

« Il ne s'est pas réveillé, réveillé, mais...il m'a pris la main. » expliqua Mary Margaret.

« Je...suppose que c'est bon signe, alors. » finit par dire Rose, ce qui lui valut un regard d'Emma.

La brune haussa les épaules d'un air de dire "Bah quoi ?". Elle ne s'attendait pas à ce que leur plan pour faire voir en douceur la vérité à Henry se retourne contre elle, mais d'un côté, cela avait eu le bénéfice d'aider un patient à sortir du coma.

« Il recouvre la mémoire. » dit Henry avec optimisme.

« Le médecin, il a dit quoi ? » demanda Emma, toujours surprise.

« Que je l'avais imaginé, mais moi j'ai pas rêvé, je sais ce qui s'est passé. » répondit l'enseignante.

« On doit retourner là-bas ! Il faut que vous recommenciez. » déclara Henry en regardant son professeur.

Mary Margaret le regarda une seconde, avant de hocher la tête avec détermination.

« Allons-y. »

Tous deux se levèrent de leur siège, et Rose poussa Emma pour qu'elle puisse se lever aussi. La jeune femme blonde sortit de sa stupeur et se leva d'un bond, permettant à sa sœur de cœur de pouvoir enfin se lever, prête à les suivre.

« Une seconde ! Vous...vous allez quoi ? » questionna Emma.

« Voir le patient à l'hôpital, apparemment. » répondit simplement Rose.

Mary Margaret s'arrêta et se tourna vers Emma.

« Si la connexion s'est faite, si j'ai pu l'atteindre... »

« Vous croyez que- »

« Le Prince Charmant ? Bien sûr que non. En tout cas, il m'a entendu, pourquoi...et comment, je ne sais pas. »

Sur ces mots, elle sortit précipitamment du restaurant avec Henry. Rose resta en arrière, en remarquant qu'Emma n'avait pas bougé.

« Eh bien... Une sacrée tournure des évènements, pas vrai ? » commenta la femme brune en croisant les bras.

« Quelles étaient les chances qu'il se réveille réellement ? » marmonna Emma, ayant encore du mal à y croire.

« Ben, si on croit en la malédiction, il y avait de grandes chances. » la taquina Rose. Elle gloussa au regard agacé de sa sœur adoptive, avant de commencer à la tirer hors du restaurant. « Allez Princesse Swan, si MM arrive vraiment à sortir ce type du coma, je ne veux pas manquer ça ! »

Les deux amies durent courir pour rattraper leurs deux compagnons et le petit groupe continuèrent leur course jusqu'à ce qu'ils aient atteint l'hôpital. Ils ne marchèrent qu'une fois à l'intérieur du bâtiment, le petit garçon en tête. Rose n'avait encore jamais vu Henry si enthousiaste.

« Il s'est réveillé, vous aviez raison ! » s'exclama ce dernier alors qu'ils entraient dans la salle.

Rose repéra alors le shérif, en pleine conversation avec un employé de l'hôpital et juste devant la chambre du patient, avant que celui-ci se tourne vers Henry. Il s'approcha du garçon, l'air plutôt inquiet. Rose sentit immédiatement qu'il s'était passé quelque chose. Et à vrai dire, la présence du shérif rendait ça évident.

« Henry, attends ! Tu ne peux pas entrer. »

« Qu'est-ce qu'il y a ? » lui demanda Mary Margaret en arrivant à son niveau.

Devant le ton de Graham, tout le petit groupe s'arrêta et se rassembla devant lui.

« C'est l'inconnu ? Qu'est-ce qu'il a ? » continua d'interroger l'enseignante.

« Il a disparu. » révéla le shérif de Storybrooke.

Rose le fixa avec surprise, alors qu'il s'écartait pour leur laisser voir la chambre d'hôpital, dont le lit était bel et bien vide. Mais ce à quoi ils ne s'attendaient pas, c'était à la présence du maire de la ville dans la pièce.

Dès qu'elle les aperçut, Regina se fraya un chemin jusqu'à eux avec un air menaçant.

« Qu'est-ce que vous venez faire ici ? » demanda "aimablement" Regina, fixant Emma avec méfiance, Rose se contentant de lui jeter un regard noir.

« Oh vraiment navrée, j'ignorais que nous n'étions pas autorisées à venir à l'hôpital. » répondit sarcastiquement celle-ci.

Elle reçut un regard glacial de la femme pour toute réponse, avant qu'elle ne se penche vers Henry et attrape son bras, le tirant en avant avec force. Rose vit Emma serrer les dents dans une colère réprimée.

« Et toi... Je te croyais à la salle de jeux vidéo. Alors, maintenant, tu me mens ? »

« Je me demande de qui il a pu apprendre ça. » commenta Rose à voix basse, grognant de douleur quand le coude d'Emma rencontra son flanc.

« Pas maintenant. » maugréa cette dernière et Rose se retint de riposter.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? Quelqu'un a...a emmené l'inconnu ? » interrogea Mary Margaret le shérif.

« On n'en sait rien. Il est clair que sa perfusion a été arrachée, mais il n'y a aucun signe de lutte. » répondit Graham.

« Qu'est-ce que t'as encore fait ? » accusa Henry en fixant sa mère adoptive.

Regina se tourna son fils, visiblement choquée que ce dernier la blâme.

« Tu crois que j'ai quelque chose à voir là-dedans ? »

« Enfin, c'est curieux que le maire soit là. » commenta Emma, ses yeux verts méfiants.

Regina leva les yeux vers elle. Rose croisa les bras pour imiter la posture de sa sœur, montrant clairement qu'elle était en accord avec la remarque d'Emma.

« On m'a appelé, je suis responsable en cas d'urgence. » rétorqua le maire.

« Vous le connaissez ? » s'étonna Mary Margaret.

« Je l'ai trouvé. Il y a des années, il était sur le bord de la route, sans papiers. Je l'ai amené à l'hôpital. »

« Mme Mills lui a sauvé la vie. » ajouta le médecin que Rose avait vu après leur accident de voiture, se joignant à la conversation. Le Dr Whale, si elle se souvenait bien.

« Vous croyez qu'il est en danger ? » demanda Mary Margaret.

« En danger ? » répéta l'homme incrédule. « Cet homme est nourri par perfusion et est sous observation constante depuis des années. Honnêtement, il faut le retrouver très vite, ou 'en danger', sera bientôt un euphémisme. »

« Alors arrêtons un peu de parler et cherchons le. » déclara Emma. Elle se dirigea vers la sortie, son manteau de cuir rouge dans une main. Rose suivit automatiquement son exemple. Elle avait beau être l'aînée, une fois arrivée à l'adolescence, Rose avait été plutôt celle qui suivait, et Emma celle qui menait.

« C'est déjà ce que nous faisons. » fit remarquer Regina d'un ton mordant. Les deux jeunes femmes s'arrêtèrent net et se retournèrent, Rose ne cachant pas un soupir las. « Restez en dehors de ça. Et puis vous deviez vous tenir éloignées de mon fils, mais vous insistez. »

Elle saisit à nouveau le bras d'Henry, le tirant près d'elle alors qu'elle s'approchait.

« Alors tant pis, mais je vais être obligé de l'éloigner de vous. » Elle s'arrêta quand elle arriva au niveau d'Emma et ajouta. « J'espère que mon chemisier vous plaît. C'est tout ce que vous aurez. »

Grillée pour la chemise... pensa Rose en son for intérieur, se mordant la lèvre.

Elle se tourna ensuite vers Graham.

« Shérif, il faut retrouver l'inconnu. Le Dr Whale a été clair. Chaque instant est précieux. »

Puis, Regina quitta la pièce avec son fils derrière elle. Rose grommela un « pétasse » dans le dos du maire, que seul Emma sembla entendre.

« Docteur, votre dernière visite remonte à quand ? » questionna le shérif.

« Il y a environ douze heures. »

« Alors on va se baser sur ce délai. »

« Cet endroit a-t-il des caméras de sécurité ? » demanda Emma.

Graham se tourna vers elle, un peu surpris, mais hocha la tête.

« Super, il faut alors commencer par ça. » ajouta Rose.

« Avec un peu de chance, on le retrouvera bientôt. » renchérit Emma.

« Vous voulez aider à l'enquête ? » demanda Graham, bien que son ton faisait penser qu'il n'avait pas besoin de réponse.

En effet, Emma ne daigna même pas répondre. Son regard était suffisant pour se faire comprendre.

« Hé, nous allons aider aussi. » intervint Rose en désignant Mary Margaret et elle. Celle-ci la regarda avec étonnement mais fut rapidement d'accord. « C'est une chasse à l'homme, après tout. Vous  aurez besoin de toute l'aide possible. »

Graham acquiesça avant de se tourner vers Whale.

« Je vous appellerai dès qu'on le trouvera. »

« Et je garderai le personnel en stand-by. » ajouta-t-il, avant de s'éloigner.

Graham guida les trois femmes jusqu'à la salle de surveillance où le seul et unique responsable de la sécurité de l'hôpital s'occupait des écrans de surveillance, baillant bruyamment. Il y avait aussi un concierge, dont le visage lui était familier.

« Tiens, mais c'est Rayon de Soleil. » s'exclama Rose, le saluant joyeusement. Elle eut la très nette impression que son excès d'enthousiasme agaçait l'homme, ce qui la poussait encore plus à le faire.

« Brunette... » grommela-t-il en retour avec un regard tout sauf amical.

« Oh allez, un peu de créativité. »

« Est-ce que j'ai l'air d'en avoir quelque chose à faire ? » grogna-t-il d'un air grincheux.

« Toujours un plaisir de parler avec vous, très chère. » rétorqua ironiquement Rose, sans cesser de sourire.

« Est-ce qu'on pourrait se concentrer sur la recherche de notre disparu, s'il vous plaît ? » intervint le shérif avec une légère irritation.

Rose hocha la tête en s'excusant. Graham s'adressa à l'homme devant les ordinateurs.

« Walter, tu peux rejouer les enregistrements d'hier soir ? »

L'homme s'exécuta, mais leur visionnage ne révéla rien d'anormal.

« Vous étiez les deux seuls employés de service, hier soir. Vous n'avez rien vu ? » interrogea le shérif.

« Rien du tout. » répondit Walter, étouffant un bâillement.

« Personne d'autre n'est venu ? » demanda Emma.

« Oh moi, j'ai rien vu. » répondit Leroy avec un haussement d'épaule.

« Mlle Blanchard, tout était normal, quand vous étiez là, avec votre classe ? » demanda Graham.

« Autant que je le sache, oui. »

« On ne regarde pas la bonne vidéo. » déclara soudainement la sœur adoptive de Rose en s'avançant.

Rose fronça des sourcils et rejoignit sa sœur, qui désignait l'écran.

« C'est la salle que les enfants ont décorée, si c'était bien l'enregistrement d'hier soir, on verrait les banderoles qu'ils ont accrochées. »

« Bien vu, sœurette. » complimenta Rose.

« Tu t'es encore endormi. » se moqua Leroy en montrant du doigt le gardien.

« Et toi, tu me balances ? » s'exclama ce dernier, en fixant le concierge d'un air  trahi.

« Hé, j'ai pas envie d'être viré. »

« Je bois pas au travail, moi ! »

« Hé ho, messieurs ! » cria Graham, les calmant avant qu'une véritable dispute commence. « Où est le bon enregistrement ? »

Walter se mit immédiatement au travail et bientôt, ils regardèrent le véritable enregistrement d'hier. En parcourant rapidement les images, ils virent l'inconnu marcher dans la salle et sortir de l'hôpital par une porte dérobée.

« Il est sorti tout seul. Il va bien. » dit Mary Margaret, soupirant de soulagement.

« C'était il y a 4 heures. » signala Rose en regardant l'heure affichée sur l'écran dans le coin de l'enregistrement.

« Sur quoi donne cette porte ? » interrogea Emma.

« La forêt. »

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