Chapitre 10 : Une chasse à l'homme

(26 octobre 2011, Storybrooke)

Emma, Rose, Mary Margaret et le shérif Graham inspectèrent d'abord les bois autour de l'hôpital, au cas où le patient ne serait pas allé très loin. Malheureusement, ils n'avaient rien trouvé, et ils durent s'enfoncer plus profondément dans la forêt. Les trois femmes suivaient le shérif qui arrivait à suivre le chemin qu'avait pris le patient, en repérant les traces de son passage : des branches cassées, des empreintes dans la terre... Rose devait admettre qu'elle était plutôt impressionnée par ses compétences.

La nuit commençait à tomber, et il n'avait toujours pas retrouvé John Doe. Graham s'arrêta une seconde, et Rose trébucha sur lui, mais ne perdit heureusement pas l'équilibre.

« Désolée, shérif. » s'excusa-t-elle.

Il ne fit qu'un geste de la main pour dire « c'est bon », avant de s'accroupir devant ce qui ressemblait à une empreinte dans la terre.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Emma.

« Les traces s'arrêtent ici. » annonça-t-il gravement, alors qu'il se relevait.

« Ce n'est pas bon... » commenta Rose à voix haute.

« Vous êtes sûr ? Je croyais que suivre une piste, c'était votre truc. » fit remarquer la jeune femme blonde, les mains sur les hanches.

« Laissez-moi un peu de temps. C'est mon domaine. Je vais trouver. »

Il commença à ratisser la zone, sans doute à la recherche d'une autre trace pouvant leur indiquer où était passé l'inconnu.

« C'est vrai. Allez-y. » répondit Emma, d'un ton d'excuse.

« Son domaine ? Ça veut dire quoi ? C'est aussi votre boulot, de retrouver les gens. » dit Mary Margaret, regardant la jeune femme blonde.

« Ouais. Mais les personnes que je recherche vont plutôt dans des endroits comme Vegas. » répondit-elle.

« Oh. »

« C'est rare qu'elles se cachent dans une forêt. »

« S'ils étaient plus intelligents, ils le feraient. » ajouta Rose. Emma hocha la tête en accord.

« Retrouver des gens, c'est...plutôt intéressant comme métier. » commenta l'institutrice, l'air un peu nerveux. « Comment vous avez commencé ? »

« Je fais ça depuis longtemps, j'ai toujours fait ça... Aussi loin que je me souvienne... » répondit vaguement Emma, et Rose pouvait sentir qu'elle était mal à l'aise. Mais Mary Margaret ne semblait pas le remarquer. Elle était anxieuse et semblait chercher une distraction à ses angoisses.

« Comment en avez-vous eu l'idée ? » continua cette dernière. « Peut-être bien en cherchant vos parents ? »

Emma se tourna vers elle, surprise. Rose se mordit la lèvre. Les parents avaient toujours été...un sujet sensible, autant pour Emma que pour elle. Mary Margaret sembla enfin se rendre compte qu'elle avait abordé un sujet délicat.

« C'est Henry, qui m'a dit que...que votre situation quand vous étiez petite était comparable à la sienne. » expliqua la jeune femme. « Vous les avez retrouvés, ou pas ? »

« Ça dépend de qui il s'agit. » répondit Emma en soupirant, baissant les yeux.

Mary Margaret s'apprêtait à demander ce que cela signifiait, lorsque le bruit sec de brindilles qui craquent se fit entendre. Le petit groupe se retourna vivement vers le bruit. Une seconde plus tard, Henry déboula de derrière un arbre, une lampe de poche à la main.

« Henry ? » s'exclama l'enseignante aux cheveux noirs, surprise.

Rose, elle, n'était pas aussi étonnée qu'elle aurait dû l'être. Henry semblait être le genre de garçon têtu qui ne restait pas à la maison quand quelque chose sortant de l'ordinaire se produisait. Elle avait vu juste, visiblement.

« Vous l'avez retrouvé ? » demanda le garçon avec empressement.

Rose secoua la tête et Emma rétorqua :

« Non, pas encore. Toi, tu ne devrais pas être là. »

« Je suis venu vous aider. Je sais où il veut aller. »

Rose fronça des sourcils. C'était gentil de la part d'Henry de vouloir aider, mais comment pouvait-il savoir où était allé le patient ?

« Et d'après toi, c'est où ? » demanda Mary Margaret, sans aucune condescendance.

« Il est en train de vous chercher. » répondit sérieusement Henry.

Les trois femmes échangèrent un regard confus. Graham les appela et ils coururent le rejoindre. Bien qu'étonné de voir Henry, il laissa le jeune garçon rester avec eux, il y avait plus urgent en ce moment.

« Vous l'avez réveillé, vous comprenez ? » insista Henry. « C'est vous qu'il a vu en dernier, il veut à tout prix vous retrouver. »

Mary Margaret s'arrêta et se tourna vers lui.

« Henry, ce n'est pas à moi qu'il pense. Il doit être en état de choc, il est resté plongé dans le coma pendant si longtemps. » dit-elle toujours avec douceur, même si Rose voyait qu'elle commençait à perdre patience. Probablement à cause de la gravité de la situation.

« Mais il est amoureux de vous ! Alors arrêtez de le poursuivre s'il vous plaît, et comme ça, il pourra vous trouver ! » persista le jeune garçon.

« Tu dois rentrer chez toi maintenant. » le coupa Emma. « Où est ta mère ? Elle va me tuer, c'est sûr, puis Rose ensuite, et toi, tu vas en baver. »

« Elle m'a raccompagné à la maison, et elle est tout de suite ressortie. » répondit-il.

« Eh ben, super exemple de bonne parentalité... » marmonna Rose avec sarcasme.

« On te ramène chez toi, compris ? »

« Non ! » protesta Henry.

« Les filles ! » appela Graham avec urgence, mettant fin à la dispute.

Henry et les trois femmes se précipitèrent pour le rejoindre, leurs lampes torches allumées. Le shérif était accroupi près d'un buisson, sa lampe torche dirigée vers quelque chose sur le sol. Rose se pencha légèrement et vit qu'il s'agissait d'un bracelet d'hôpital, avec le nom John Doe imprimé dessus. Mais ce qui était vraiment inquiétant, c'était l'éclaboussure de sang sur l'étiquette.

« C'est quoi ? C'est... » commença Mary Margaret, effrayée.

« C'est bien du sang. » confirma Emma.

« Oh merde... » souffla Rose.

L'inquiétude du groupe avait maintenant doublé. Le temps était compté, et s'ils ne retrouvaient pas le patient bientôt, la chasse à l'homme allait devenir une recherche de cadavre. Ils n'avaient pas le temps de ramener Henry, et ils avaient besoin du plus de monde possible s'ils voulaient retrouver cet homme avant qu'il ne soit trop tard. Malgré la situation tendue, Graham et Emma gardaient la tête froide.

Le shérif continua de suivre la piste, guidant fermement le petit groupe à travers les arbres et les buissons. Emma faisait office de voix de la raison et essayait de garder Mary Margaret et Henry calmes, tout en s'assurant qu'ils restaient groupés et qu'ils ne perdent pas Graham de vue. Rose resta silencieuse, essayant de garder son sang-froid et observait avec une grande attention tout autour d'elle. Elle avait toujours été assez observatrice.

Finalement, ils arrivèrent à une rivière, avec un pont à péage quelques mètres plus loin. Graham s'arrêta près de l'eau, alors que Rose priait silencieusement que l'homme soit proche d'eux.

« Il est où ? Vous le voyez ? » demanda Mary Margaret.

« Les traces s'arrêtent au bord de l'eau. » annonça Graham avec inquiétude.

Ils balayèrent la zone avec la lumière de leurs torches, et ce fut Rose qui trouva le patient. Elle haleta d'horreur quand sa lampe éclaira le corps de l'homme allongé dans l'eau, immobile.

« Là, il est là ! » cria Rose.

Les autres se tournèrent vers elle. Mary Margaret, qui était la plus proche, se précipita vers lui et l'atteignit la première, jetant sa lampe torche sur le côté. Graham sortit son talkie-walkie et ordonna d'envoyer une ambulance, tandis qu'Emma, Rose et lui rejoignaient l'enseignante. Ils pataugèrent dans l'eau, Mary Margaret répétant avec panique des « Oh mon Dieu, oh mon Dieu», tandis que Rose criait son propre mantra : « Merde, merde et merde ! »

Ensemble, les quatre adultes sortirent l'homme de l'eau avec précipitation, Mary Margaret et Graham tenant ses bras et les deux sœurs soulevant ses jambes. Ils le reposèrent sur la rive, où Henry les attendait,  affichant une expression de plus en plus effrayée. La jeune femme aux cheveux noirs s'agenouilla à côté du patient.

« Oh non, non, non, non... Je vous ai trouvé. Ça va aller. »

« Les secours arrivent. » annonça Graham, également penché sur l'homme.

« Il respire ? » questionna Rose, en même temps qu'Henry demandait :

« Qu'est-ce qu'il a ? »

Emma courut immédiatement jusqu'à son fils et l'entoura de ses bras d'une manière protectrice.

« Henry... »

« Il va s'en sortir ? »

« Ne regarde pas, reste avec moi, d'accord ? » lui dit la femme blonde, serrant son fils contre elle, le mettant dos à la scène. « Ne regarde pas. »

« Je vous en prie, revenez avec nous. » supplia l'enseignante, essayant d'écouter les battements de cœur de l'homme.

« Il faut essayer la CPR ! Pitié, dites-moi que quelqu'un connaît la CPR. » déclara Rose, agenouillée près de Graham, se maudissant intérieurement de n'avoir jamais suivi une formation de secourisme.

« Oui, je le connais un peu. » répondit Mary Margaret, avant de commencer à faire des compressions sur la poitrine de l'homme. Après trois coups durs, elle boucha le nez de l'inconnu et lui fit du bouche-à-bouche, lui donnant de l'air. Le geste se transforma presque en un baiser aux yeux de Rose, mais Mary Margaret recula ensuite, les yeux humides. Soudain, l'homme reprit conscience, toussant et crachant de l'eau. Mary Margaret maintient sa tête pour l'aider, alors qu'elle laissait échapper un rire de soulagement. Rose sourit et soupira également, son stress disparaissant d'un seul coup.

« Vous m'avez sauvé. » chuchota le patient, la regardant avec étonnement. Il avait des cheveux blonds et de jolis yeux bleus. Mary Margaret lui sourit en retour.

« Elle a réussi. Elle a réussi ! » dit Henry, retrouvant le sourire. « Elle l'a réveillé, c'est super ! »

« Oui, petit. Elle a réussi. » répéta Emma, à la fois soulagée et abasourdie.

« Merci. » murmura l'homme, regardant toujours la femme qui l'avait sauvé.

« Qui êtes-vous ? » demanda doucement Mary Margaret.

« Je n'en sais rien... » répondit l'homme, presque avec indifférence, plutôt concentré sur sa sauveuse.

« Ça va aller. » continua l'enseignante, avec un sourire larmoyant, tandis que les sirènes de l'ambulance se faisaient entendre. « N'ayez pas peur. »

****

Une fois le patient embarqué dans l'ambulance, le petit groupe dut retourner à l'hôpital à pied. Fort heureusement, Graham connaissait un raccourci, ils ne mirent donc pas longtemps à rentrer. Ils arrivèrent juste au moment où le patient amené par le véhicule de secours, était transporté dans sa chambre.

Le Dr Whale remercia les ambulanciers avant de prendre le relai et de conduire l'homme inconscient, aidé de quelques infirmières. Les portes de la pièce furent refermées alors que le personnel à l'intérieur se rassemblaient autour de lui et le prenaient en charge. Graham, Emma, Rose, Mary Margaret et Henry les regardaient faire derrière la vitre.

« David ! » appela soudain une voix derrière eux.

Rose se tourna et vit une femme aux longs cheveux blonds passer rapidement devant eux et faire irruption dans la pièce. « C'est toi, David ? »

Le Dr Whale leva la tête vers elle. « Sortez, Madame. Vous ne pouvez pas rester là, s'il vous plaît. »

La femme l'ignora et s'approcha de l'inconnu, l'air soulagé. L Dr Whale insista et dut la tirer en arrière.

« S'il vous plaît Madame, ne restez pas là, on doit l'examiner, laissez-nous faire. »

Il l'écarta du lit, puis revint s'occuper de son patient, la femme inconnue attendait sur le côté, les yeux toujours fixés sur l'homme allité.

« C'est qui ? » demanda Rose à voix haute, ce que tous se demandaient tout bas.

« Sa femme. »

Le groupe se retourna vers la voix familière. Rose se retint de rouler des yeux en voyant le maire de Storybrooke, debout derrière eux, affichant un sourire suffisant. « Il s'appelle David Nolan. Et elle, c'est sa femme, Kathryn. Cette joie que je vois sur son visage, eh bien, ça me donne plutôt envie de pardonner. »

Le regard qu'elle adressa à Emma était tout sauf subtil. Elle se tourna ensuite vers Henry.

« Nous parlerons de ton insubordination plus tard. Tu sais ce que veut dire 'insubordination' ? » Henry secoua la tête. « Ça veut dire que tu seras puni. »

« Ce n'est pas la définition d'insubordination. » commenta Rose, les bras croisés, avec un sourire provoquant. « Vous avez visiblement besoin d'un dictionnaire, Reggie. »

Henry essaya de cacher un ricanement, alors que Regina jetait un regard venimeux à la brune. Rose avait le sentiment que si elle l'avait pu, le maire lui aurait cracher du feu et l'aurait réduit en cendres. Cette pensée fit encore plus sourire Rose. Provoquer les gens qu'elle n'aimait pas faisait partie de ses passe-temps favoris, même si bien souvent, cela lui avait causé des ennuis.

Heureusement, (ou malheureusement selon le point de vue), Kathryn Nolan ressortit de la chambre, les yeux encore humides mais avec un grand sourire.

« Je vous remercie. Je vous remercie d'avoir retrouvé David. » leur dit-elle. Le Dr Whale ou une infirmière avait dû lui expliquer ce qui s'était passé. Le « super-pouvoir » d'analyse de Rose lui disait que c'était une femme gentille et agréable, plutôt inoffensive. Néanmoins, Rose se demandait si elle était la seule à trouver étrange que la femme de ce dénommé David ne débarque que maintenant, s'il était un « John Doe » dans le coma depuis de nombreuses années...

« Euh, je suis très étonnée. Alors, vous...vous ne saviez pas qu'il était ici, dans le coma ? » demanda Mary Margaret.

« Entre David et moi, il y a quelques années, c'était très tendu. C'était ma faute, maintenant je le sais. J'étais trop exigeante, et je n'étais pas très à l'écoute. Un jour, je lui ai dit que si ça ne lui plaisait pas, il pouvait partir, ce qu'il a fait. Je n'ai pas essayé de le retenir. C'est la plus belle erreur que j'ai faite. » raconta Kathryn.

« Vous ne l'avez pas recherché ? » demanda Emma, se penchant en avant, sur son siège.

« Non, j'ai toujours pensé qu'il avait quitté la ville. Aujourd'hui, je sais pourquoi je n'avais aucune nouvelle de lui. Maintenant, je vais pouvoir faire ce que j'ai toujours voulu faire : lui dire que je suis désolée. » Elle jeta un coup d'œil à son mari par-dessus son épaule, avant de regarder Emma en souriant. « Nous avons une seconde chance. »

Emma sourit en retour, mais bizarrement, le sixième sens de Rose criait comme une alarme, comme s'il y avait quelque chose d'incorrect, dans ce qu'elle voyait et entendait. Kathryn semblait sincèrement heureuse d'avoir retrouvé son mari et elle avait l'air de l'aimer. Pourtant, il y avait quelque chose au plus profond de Rose qui lui criait que quelque chose clochait, quelque chose d'anormal, comme si...ce n'était pas supposé être comme ça.

« C'est...merveilleux. » répondit Mary Margaret en souriant, tandis que Rose jetait des coups d'œil furtifs entre David, Kathryn et Regina. Le sourire de Regina lui faisait presque froid dans le dos. Ce n'était pas un sourire sincèrement heureux pour Kathryn et son mari, c'était le sourire d'une personne satisfaite parce que la situation l'arrangeait.

« Très franchement, ça tient du miracle. » déclara le Dr Whale en les rejoignant, interrompant le train de pensées de Rose.

« Il va bien ? » demanda Kathryn avec inquiétude.

« Euh physiquement, il est sur la bonne voie. Sa mémoire, par contre, en a pris un sérieux coup. Il lui faudra du temps. Et s'il peut la recouvrer... »

« Qu'est-ce qui l'a réveillé ? » demanda Mary Margaret.

« Il n'y a aucune explication. Je ne sais pas, il a eu un déclic. » répondit le médecin avec un haussement d'épaules.

« Il s'est tout simplement levé et il a décidé d'aller faire un tour ? » dit Emma, étonnée.

« Quand il s'est réveillé, il délirait. Et...instinctivement, il est sorti. Il recherchait peut-être quelque chose. »

« Ou bien quelqu'un. » ajouta Henry.

Rose regarda le garçon avant de jeter un coup d'œil à son institutrice. Même si Mary Margaret n'était pas Blanche Neige, elle avait raconté une histoire à David Nolan avant qu'il ne s'enfuit, ce qui avait sûrement été l'évènement déclencheur. Peut-être que dans son état, il s'était appuyé sur l'histoire qu'il avait entendue, et s'était rendu dans les bois.

« Je peux le voir ? » demanda Kathryn au docteur, qui l'invita à entrer dans la chambre.

Dès que Whale et Kathryn furent partis, Regina reprit la parole.

« Henry, on s'en va. » ordonna-t-elle, avant de se retourner pour partir.

Le jeune garçon se leva à contrecœur, bien qu'il semblât plutôt fatigué. Il était tard, et ils avaient passé plusieurs heures à marcher dans les bois. Rose posa une main sur son épaule et la serra doucement avec un gentil sourire. Henry lui sourit en retour, avant de se diriger vers sa mère adoptive.

« Oh, une minute, j'ai oublié mon sac. »

Regina s'arrêta et se retourna, l'attendant. Henry fit demi-tour pour prendre son sac, mais s'arrêta à côté de Mary Margaret.

« Ne les croyez pas, c'est pas vrai. C'est vous qu'il cherchait, c'est sûr. » affirma-t-il à son professeur.

« Oh, Henry... »

« Il voulait aller au pont à péage. C'est ce qui arrive à la fin de l'histoire. »

« Non. Il allait là-bas, parce que c'est la dernière chose que je lui ai lu, tu comprends ? »

« Non ! C'est parce que vous devez être ensemble, c'est tout ! »

« Je t'attends. » fit remarquer Regina.

Henry mit tristement son sac à dos sur ses épaules, la rejoignit et ils commencèrent à s'éloigner. Emma fixa Kathryn et David, avant de se précipiter hors de la pièce pour suivre Regina. Voyant cela, Rose dit rapidement au revoir au shérif et à Mary Margaret, avant de suivre sa sœur.

« Madame le Maire ? » appela Emma, juste au moment où Rose la rattrapait.

Regina ne se retourna pas, ni ne ralentit, mais elle posa sa main sur le dos d'Henry, le poussant légèrement en avant quand il essaya de s'arrêter.

« Attends-moi à la voiture. » lui ordonna-t-elle. Il jeta un bref coup d'œil à Emma et Rose avant d'obéir. Une fois Henry parti, Regina se tourna vers elles.

« Mlle Swan, je ne vous ai rien dit tout à l'heure. Ne me le faîte pas regretter. »

« Excusez-moi, mais j'ai des doutes. L'histoire de Kathryn Nolan me paraît difficile à avaler. Pendant tout ce temps, il y avait un inconnu dans le coma à l'hôpital, et personne n'a fait de recherches, ou n'en a parlé nulle part. »

Rose sourit, pas vraiment surprise que sa sœur adoptive ait pensé la même chose qu'elle.

« Surtout dans une aussi petite ville où les nouvelles doivent très aller vite ? » ajouta Rose.

« Je trouve ça très bizarre. » termina Emma.

« Mais pourquoi ça vous paraît si étonnant ? » rétorqua Regina, arborant un air confus. « Pourquoi Mme Nolan mentirait ? Oh, vous croyez que je l'ai ensorcelée ? » se moqua la femme.

Rose serra les dents d'agacement à son ton condescendant. Honnêtement, elle ne serait pas si choquée, de découvrir que le maire avait hypnotisé Kathryn Nolan ou un truc dans le genre.

« Je trouve très étrange que vous ayez été la personne responsable de lui au cours de toutes ces années, et que vous retrouviez sa femme seulement aujourd'hui. » rétorqua Emma.

« Cette ville est plus grande que vous ne le croyez. Il arrive que des gens se perdent, vous savez. Ici, c'est comme partout ailleurs, il y a des accidents, des malheurs. »

Rose ne savait pas comment cette femme arrivait à faire passer la majorité de ses remarques comme des menaces voilées.

« Et quand ça vous arrange, vous arrivez à résoudre le mystère ? » fit remarquer la femme blonde avec incrédulité.

Regina sourit avant de répondre.

« Grâce à vous. Grâce à la vidéo que vous avez trouvée. C'était un vrai coup de génie. Ça nous a donné l'idée de visionner d'autres vidéos. Il se trouve que John Doe parlait dans son sommeil. Il appelait une certaine Kathryn. Ayant un nom, c'était plus facile de reconstituer le puzzle. Et moi qui pensais que vous et Mary Margaret bondiriez de joie. L'amour a été le plus fort. »

Son sourire ne faiblit jamais et Rose décida de lui offrir le sourire le plus faux possible. Regina s'en moqua.

« Soyez plus positive, mes chères. Sans vous, ils auraient fini leur vie tous seuls. C'est pour ça que je suis prête à pardonner vos incessantes impertinences, et la flagrante impolitesse de Mlle Booker. Parce que vous voyez, ces évènements m'ont rappelé ce qui fait vraiment la différence. Je suis tellement chanceuse, tellement...heureuse, d'avoir Henry. Je pense que n'avoir personne...c'est la malédiction la plus terrible. »

Sur ce, Regina sortit de l'hôpital, plantant là les deux sœurs. Elles ne bougèrent pas tout de suite et restèrent silencieuses quelques minutes avant qu'Emma finisse par dire qu'elles devraient aller dormir.

« Est-ce qu'elle mentait ? » demanda Rose à sa sœur, en sortant de l'hôpital. « A propos de Mr Charmant appelant Kathryn dans son sommeil, tout ça ? »

Emma s'arrêta et regarda Rose avec surprise.

« Je veux dire, ce genre d'activité cérébrale aurait certainement été enregistré par les moniteurs, non ? Et il est surveillé à l'hôpital depuis longtemps, personne n'aurait jamais rien remarqué ? »

« Elle mentait. » répondit Emma. « Le truc, c'est que je ne comprends pas pourquoi. A moins qu'elle sache qui était David depuis le début et n'ait rien dit, mais pourquoi, qu'en tirerait-elle ? »

Rose haussa les épaules et Emma soupira, secouant la tête.

« Quoiqu'il en soit, on ne peut rien y faire. » Elle leva alors la tête vers Rose. « Et ne pense pas que je n'ai pas remarqué comment tu l'as surnommée. »

« Quoi, Mr Charmant ? Je trouve que ça lui va bien, moi. »

Emma roula des yeux.

« L'appeler comme ça ne fera qu'encourager Henry. » fit-elle remarquer.

« Quelqu'un doit bien encourager ce gamin, Princesse Swan. » rétorqua la jeune femme. « E ce n'est clairement pas avec Reggie qu'il en aura. Il n'a que 10 ans. »

Les deux amies atteignirent leur voiture garée, non loin du Granny's Diner.

« Et voilà, encore une nuit dans la voiture. » marmonna Rose en soupirant, alors que sa sœur adoptive ouvrait la portière.

Cinq minutes après s'être installées dans la voiture, Emma déclara brusquement :

« Tu sais quoi ? On ne va plus dormir ici. »

« C'est vrai ? » dit Rose avec un peu trop d'enthousiasme, alors qu'elle se redressait.

Emma secoua la tête et elle ressortit de la voiture. Rose l'imita. Après avoir verrouillé le véhicule, Rose se tourna vers son amie.

« Est-ce qu'on fait ce que je pense qu'on fait ? » demanda-t-elle avec un sourire.

« Ouais. »

Les deux femmes se rendirent à l'appartement de Mary Margaret. Elles s'arrêtèrent devant la porte et après une courte hésitation, Emma frappa . Quelques secondes plus tard, l'enseignante leur ouvrit.

« Emma. Rose. » les reconnut-elle, un peu surprise.

« On est désolée de débarquer aussi tard... Est-ce que...la chambre que vous proposiez est toujours libre ? » demanda Emma avec hésitation.

Mary Margaret leur sourit et hocha la tête.

« Et est-ce que ça vous dérangerait, si je remplaçais votre canapé par un futon ? » ajouta Rose.

La jeune femme rit simplement et leur fit signe d'entrer.

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