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𝐍𝐘𝐌𝐀𝐋𝐈𝐀

Je dégustais ma tarte aux framboises avec passion et surtout avec rapidité lorsque je remarquai la porte de la pâtisserie s'ouvrir. C'était ce sale démon, Elyrion. Je lui fis signe de la main pour qu'il vienne vers ma table.

— Toujours en invisibilité, ma petite ange. Dit Elyrion qui prit place face à moi.

— J'avoue que les gens qui étaient ici ont flippé, c'est pour ça que j'ai conseillé à George de fermer le temps de t'attendre.

— Tu risques de faire baisser la vente de mon cher ami George, il a payé son âme pour ça. Dit Elyrion en souriant.

— Comme d'habitude ? Le demanda George derrière le comptoir.

- COMME D'HABITUDE, AINSI QU'UNE NOUVELLE TARTE AUX FRAMBOISES POUR NOTRE CHÈRE INVITÉE. Répondit Elyrion en criant.

— T'étais pas obligé de parler aussi fort, Elyrion. Dis-je en faisant mine d'être assourdi.

— Mais quel miracle, tu viens de m'appeler par mon prénom, enfin. Répondit-il avec fierté.

— Vas-y, célèbre ça, tu risques pas de me l'entendre dire de sitôt.

— Alors, t'en as dégusté combien derrière mon dos, ma petite ange ? 

— Peut-être trois, c'est trop bon en fait. Avouai-je en prenant une pause dans ma tarte, j'avais bien conscience que ça faisait beaucoup.

— Ça m'aide à confirmer que les anges ne sont jamais rassasiés.

— Comme vous les démons avec des âmes.

— S'il te plaît, ne revient pas sur ce sujet d'âme. Me supplia Elyrion.

— Je faisais juste une remarque. Alors, t'es préparé mentalement pour venir récupérer des âmes avec moi aujourd'hui, sale démon ? Demandai-je en mettant mes coudes sur la table pour m'approcher de lui.

— Disons que j'ai torturé assez d'âmes avant de venir ici pour supporter ça aujourd'hui. Répondit Elyrion avec un rire anxieux.

— Super, on va bien s'amuser. Dis-je en me levant de ma chaise pour sortir de la boulangerie-pâtisserie de George.

— Qu'est-ce que tu me fais là ? Tu n'attends pas que je mange ma tarte ? me demanda Elyrion en écartant ses bras.

Mais c'est exactement le but de tout ça, sale démon. Je vais pas te donner la possibilité d'être satisfait ou d'être heureux aujourd'hui.

— Mon premier objectif aujourd'hui, c'est que tu ne puisses pas être satisfait. Répondis-je en faisant un clin d'œil à Elyrion.

— C'est la dictature des anges, ça ? Demanda-t-il en se levant rapidement pour me rejoindre.

— Non, ça n'existe pas chez nous, Elyrion. T'avais accepté ma proposition, maintenant c'est l'heure, j'ai des âmes à récupérer aujourd'hui.

— Si ça n'existe pas chez vous, pourquoi tu suis constamment cette routine de venir sur Terre chaque jour et récupérer des âmes ? C'est ce que Dieu veut que tu fasses. Lança Elyrion qui arriva à mes côtés.

— C'est notre devoir, Elyrion. Personne en haut n'est forcé de le faire. Je peux venir sur terre et régler autre chose que de ramener des âmes. Répondis-je en regardant le nom de la personne que je devais récupérer.

— Il est intelligent, il vous donne l'impression d'avoir le choix de faire autre chose, mais vous ne pourriez jamais le faire, encore ce truc de libre arbitre.

— C'est ce que vous fait vivre le traître que vous suivez en enfer ? Il vous contrôlent ? Demandai-je sur un ton ironique en continuant ma route.

— Pas du tout, du moment que je ramène des âmes en enfer, il s'en fout de ce que je fais. Mais si pour toi, c'est réellement le cas, viens faire autre chose que de ramener des âmes aujourd'hui. Me proposa Elyrion en me défiant.

Je voyais clairement dans son petit jeu, il voulait me faire craquer pour qu'il puisse s'échapper tranquillement face à ce qu'il attendait de ma part, très rusé de sa part, un démon dans sa splendeur.

— Bien essayé, sale démon, mais ma mission est plus importante que tout.

— Voilà, parce que t'es pas libre de ton choix, Nymalia, c'est tout.

— Je t'assure que je suis libre, je fais juste mon travail en tant qu'ange, sale démon, sauver des gens de vos griffes, c'est ce que mon père veut, donc je ne perds pas de temps à m'amuser. Répondis-je brièvement à Elyrion.

Dans un grand silence, nous continuâmes le reste du trajet jusqu'à l'arrivée de là où la personne devait mourir. Nous arrivâmes devant un restaurant bondé de personnes. Je rentrai, suivi d'Elyrion, et au coin de la salle, nous remarquions la mort.

— Ça fait toujours plaisir de te voir, la mort. S'exclama Elyrion qui prit place à sa droite tandis que je pris place à sa gauche.

D'un coup, plusieurs coups de feu se firent entendre venant de l'extérieur, interaction entre deux groupes de gangs rivaux.

Une jeune femme sortant des toilettes se précipita pour venir regarder ce qui se passait. Parmi les balles, la mort tendit sa faux vers l'avant et dévia une balle dans la direction de la jeune femme qui s'effondra sur le sol du restaurant.

Agonisant de douleur, plusieurs personnes rampèrent sur le sol pour essayer d'arrêter le saignement au niveau de son abdomen pendant que les autres appelèrent la police et des ambulances.

— Comment ce genre de chose n'arrive pas à te toucher ? Demandai-je à la mort qui avait déjà disparu du restaurant.

— C'est la Mort. La légende raconte que rien ne se trouve sous sa capuche. Répondit Elyrion.

Au bout de cinq minutes de souffrance, la jeune femme perdit la vie. On resta à l'écart, regardant l'âme de la jeune femme quittant son corps.

— C'est à toi de lui dire qu'elle va au paradis. Dis-je avec un sourire narcissique.

– Quoi ? T'es pas sérieuse là ?

— Oh que oui, tu avais accepté ma proposition, tu vas la voir, la rassurer et lui dire qu'elle va au paradis, c'est simple. Repris-je en douceur pour Elyrion.

— Super, je me vengerai, ma petite ange. Répondit Elyrion qui se dirigea vers la jeune femme.

Remarquant qu'Elyrion est le seul à pouvoir la voir, la jeune femme éclata en sanglots et, en panique, réalisant qu'elle est morte.

— Allez, calme-toi, tu es morte, pas la peine de paniquer. Déjà, sois heureuse, parce que j'avoue que ton âme serait un délice dans ma bouche. Dit Elyrion avec un soupir de découragement.

Mais ça me faisait du bien. C'est si difficile de faire quelque chose de bien du côté obscur ?

— Tu vas aller au… Putain de merde, je peux pas le dire. Dit Elyrion en retournant sa tête vers moi.

Je m'approchai de lui et déposai une main sur son épaule.

– N'aggrave pas davantage le thème "charognard" qui vous est désigné. Conseillai-je à Elyrion avec un petit sourire narcissique.

— T'ira au paradis, madame je sais pas quoi, sois heureuse. Dit rapidement Elyrion à la jeune femme.

— Tu vois ? C'est pas si compliqué que ça, sale démon.

— Mais je peux pas mourir maintenant, j'avais tellement de projets à faire dans ma vie, c'est pas possible. Marmonna la jeune femme en sanglots.

— Si t'avais choisi le chemin du diable, tes vœux auraient été exaucés. Dit Elyrion.

Je le poussai un peu pour prendre la jeune femme dans mes bras.

- Tout sur terre est éphémère, je comprends tout à fait que ça te fait de la peine, mais le plus important, c'est d'être auprès de Dieu et d'avoir la vie éternelle qu'il a toujours promise. Dis-je en la réconfortant.

— Ouais, la vie éternelle, que de la merde. Pourquoi Dieu n'a pas empêché sa mort ? Ce qui la rendrait vraiment heureuse, c'est réaliser ses putain de projets. Ton Dieu l'a laissée mourir avant qu'elle puisse faire tout ça. Tu sais pourquoi ? Pour qu'il puisse faire son petit bonheur personnel de « Je t'ai donné la vie éternelle, mon enfant ». Tout ça, ce n'est que de la merde, Nymalia. Me lança franchement Elyrion en plein visage.

Tout ça commençait tellement bien entre nous, mais il trouvait toujours un moyen de tout gâcher en disant quelque chose de complètement stupide et absurde, il n'était rien d'autre qu'un démon égocentrique.

— T'es pas le mieux placé pour dire ce genre de chose sur mon père. Répondis-je simplement avant de déployer mes ailes et m'envoler avec la jeune femme dans mes bras.

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