𓆩ǪUΛЯΛЛTΞ𓆪

✞ 𝐍𝐘𝐌𝐀𝐋𝐈𝐀 ✞

Déjà trois jours depuis notre dispute et chaque jour, je descendais une fois sur terre dans l'espoir de le revoir, mais c'était en vain : je passais des heures à l'attendre dans l'ancienne boulangerie-pâtisserie de George, la rue où on s'était rencontré, et ensuite dans l'appartement, mais il n'était jamais venu.

À chaque fois, je venais avec une tarte aux myrtilles puisque c'était sa préférée, tout ça dans l'espoir de le revoir et de lui faire mes excuses, mais il n'était jamais là.

Je pensais qu'il ne voulait plus me revoir et c'était compréhensible, j'aurais peut-être fait la même chose si c'était le contraire ; je ne pouvais pas l'en vouloir de réagir ainsi, mes mots envers lui étaient cruels et volontaires.

Je l'avais compris parfaitement s'il ne voulait plus me revoir, et ça serait la dernière tentative, puisque le combat tant attendu était pour le lendemain. Je regrettais simplement de ne pas avoir eu l'occasion de m'excuser.

Le plus dur dans tout ça, c'était de savoir que l'un d'entre nous allait y passer, que ce soir serait probablement la dernière, mais j'avais un plan pouvant encore nous sauver de tout ça.

J'étais assis dans le noir dans l'ancienne boulangerie-pâtisserie de George qui n'avait pas du tout changé, je supposais que le nouveau propriétaire comptait vendre des pâtisseries aussi.

En espérant qu'il vienne ce soir, je repensais encore à nos moments ensemble, à tout ce que j'avais pu ressentir pour lui en tant qu'être angélique. Je croyais que j'étais incapable d'aimer dans ce sens.

Des minutes passaient suivant des heures, mais je ne perdais pas espoir. Toujours pris dans mes pensées, j'entendis le son de la cloche de la porte, je levai mes yeux en direction de la porte, une boule de feu se forma pour mieux éclairer la pièce et c'était lui, Elyrion.

— Nymalia ? Questionna-t-il en me voyant dans le noir.

— Oui, c'est bien moi. Répondis-je en souriant bêtement, heureuse de le revoir.

Il appuya sur l'interrupteur de la lumière sur le mur en affichant un petit sourire que je traduisais par le fait qu'il était aussi heureux de me revoir.

À ce moment, je réalisai à quel point il m'avait manqué, à quel point j'avais envie de le revoir et de passer l'éternité avec lui ; je me levai et je me précipitai dans ses bras à toutes vitesses, ce qui lui fit un peu trébucher pour prendre de l'équilibre.

Je le serrai contre moi de toutes mes forces en imaginant à quel point j'avais besoin d'être dans ses bras ; il était tout ce dont j'avais besoin avant l'apocalypse.

Dans ses bras, je me sentais en sécurité, et pourtant j'étais une ange ; il n'y avait rien de bien plus fort que moi, mais c'était l'étrange sensation que j'avais en moi quand j'étais près de lui.

On resta ainsi dans le silence pendant un bout de temps, profitant de l'instant présent. Tout ça éveillait quelque chose de bien plus incroyable et indescriptible en moi.

— Je suis là maintenant. Souffla-t-il tendrement dans mon oreille.

Je continuais de le serrer de plus en plus fort contre moi, si c'était un humain, il serait déjà mort.

— Nymalia, là je pense que tu vas me tuer, même si j'ai un peu de mal à mourir. Répondit Elyrion en souriant.

Je le lâchai doucement peu à peu en lui souriant bêtement.

— Je suis désolée, je ne voulais pas te faire mal et je suis vraiment désolée pour tout ce que j'ai dit la dernière fois, Elyrion. C'était complètement horrible de ma part de t'accuser sans réfléchir et j'ai dit tellement de choses graves et impardonnables. Je te comprends si tu ne veux plus jamais me revoir après tout ça et j'ai même honte de moi, je suis sincèrement désolée. Lâchai-je sans même prendre une pause.

— Ça va, ma petite ange, je ne veux plus de dispute entre nous. Je t'avais déjà pardonné, j'avais juste pas encore trouvé le moyen de revenir sur terre, parce qu'il avait pris ma bague. Répondit Elyrion.

Quoi ? Après tout ce que je lui avais dit ? Il me pardonne ? J'arrivais pas à le croire, mais je supposais que c'était l'un des nombreux trucs qu'on pouvait faire quand on est amoureux.

— Tu me pardonnes ? T'es sérieux ?

— Bien sûr que oui, c'est pas parce que je suis un démon que je dois pas avoir le pardon en moi, ma petite ange. Répondit-il en souriant.

Je le repris de nouveau dans mes bras, je ne m'y attendais pas à ça, mais j'étais heureuse qu'on puisse passer peut-être notre dernière nuit ensemble sur terre.

Il déposa ses deux mains sur ma nuque tout en me faisant des petites caresses avant de m'embrasser doucement. Je pouvais sentir des milliers d'émotions me traverser, j'en avais besoin de son tendre baiser.

Ensuite, on se dirigea vers la table où j'étais avant qu'il vienne.

— Je suis aussi venu avec une tarte aux myrtilles, comme tu l'aimes, et c'est fait par Chilène. Dis-je toute excitée.

— Ça fait bien longtemps que j'en ai pas dévoré, j'espère qu'elle est aussi bonne que celles de son père. Répondit Elyrion en rigolant.

— C'est presque ça, on va dire. Répondis-je en souriant.

Sans perdre une seconde, on commença à manger la tarte de Chilène, en prenant notre temps pour bien déguster tout ça.

— Je suppose que t'es au courant de tout sur l'apocalypse, une bataille entre un ange et un démon ainsi de suite. Dit Elyrion.

— Oui, j'ai eu un debrief complet sur ça et interdiction d'amener des âmes. J'ai seulement réussi à convaincre Gabriel de me laisser aller sur terre une fois par jour pour m'excuser auprès de toi. Répondis-je en ne prenant une pause avec un petit soupir.

— Qu'est-ce qui a ma petite ange ?

— L'apocalypse, c'est pour demain. Repris-je.

— Quoi ? Pour demain ? Redemanda-t-il, vu l'inquiétude sur son visage, il n'était pas du tout au courant de ça.

— Et oui, ça peut être la dernière nuit qu'on passe ensemble, c'est pour ça que j'attendais encore ici comme les deux jours précédents.

— D'un coup j'ai plus envie de tarte. Dit-il avec un sourire soucieux.

D'un coup, ça me stressait aussi ; je le fixai du regard sans rien dire.

— Je suppose que c'est inévitable tout ça, que soit toi, soit moi ne sera plus là demain.

— Oui, c'est très probable, mais j'ai un plan pour essayer d'éviter cette apocalypse. Dis-je, ce qui semblait le surprendre.

— Et comment comptes-tu contredire le plan de ton père, l'être qui sait tout, Nymalia ? Me demanda Elyrion curieux en se penchant vers moi

— Tu connais la boîte de Pandore ? Cette boîte qui contient tous les maux de l'humanité, toutes créations ratées ou puissantes au plus profond du néant ? Demandai-je en le fixant du regard.

— Je te rappelle que je suis un démon, je connais très bien tout ça et aussi que cette boîte se trouve en enfer. Qu'est-ce que tu veux en faire ?

— Pour y jeter les deux épées célestes, sans épées célestes, pas de combat équitable, et sans ça, j'espère qu'il n'y aura pas d'apocalypse, et si on prend en compte le temps qu'il faudra pour les retrouver dans le néant, ça peut aller jusqu'à des millénaires.

— Franchement, j'espère vraiment que ton plan peut marcher, mais tu penses pas que ton père sait déjà tout ça ? Tu penses qu'il te laissera calmement gâcher un moment si attendu ? Me questionna Elyrion avec un visage inquiet.

— Je m'en fous complètement, Elyrion, je vais tout essayer. Je suis censée apporter une des épées à l'ange qui affrontera ce démon, et je suppose que l'autre sera aux côtés des démons, probablement toi, on aura les épées entre nos mains pour les envoyer dans la boîte de Pandore. Répondis-je avec conviction et par peur de le perdre.

— Prenons le cas où on y arrive et qu'ensemble, on les envoie dans le néant pour arrêter tout ça. J'ai bien peur que la suite soit pire pour nous : on va commettre l'ultime trahison qui pourra nous coûter la vie, Nymalia ; ça sera très probablement le cas pour moi. Répondit Elyrion toujours avec ce visage inquiet.

— Alors tu comptes pas tenter d'arrêter l'inévitable pour ça ? Tout après sera incertain,Elyrion, mais au moins l'apocalypse sera un problème de moins. Répondis-je en prenant sa main.

— Je veux pas que tu trahisses les tiens pour moi, Nymalia, je veux pas qu'ils te punissent à cause de moi, à cause de l'amour que tu ressens pour moi.

— Je m'en fous, Elyrion, c'est toi qui comptes. Ils étaient bien au courant du fait que notre amour soit utilisé au profit de la fin du monde. Je m'en fous de tout ce qu'ils peuvent bien me réserver, et tout ce que tu pourras me dire ne me fera abandonner ce plan, alors ça sera à toi de venir ou pas avec la boîte de Pandore. Répondis-je sincèrement à Elyrion.

Je ne voulais rien savoir de ce qui pouvait passer après, c'était incertain tout ce qui pourrait arriver après, mais pour le moment, on était sûr que l'un d'entre nous ne serait plus là après l'apocalypse.

Il prit un peu de temps à réfléchir. Je comprenais le fait qu'il ne voulait pas que je sois impliquée dans une si grande trahison.

— C'est d'accord, j'amènerai la boîte de Pandore. Accepta-t-il en prenant le reste de la tarte sur la table.

— Si ce plan ne t'impliquait pas, je l'aurais fait même sans réfléchir, ma petite ange, mais bon, je suppose qu'on peut tout faire par amour. Reprit Elyrion en me regardant.

— Je suis sûr qu'on va réussir. Le rassurai-je.

— Au moins, on aura empêché l'apocalypse pour les humains, si on se fait tuer après. Dit Elyrion en rigolant.

— Je prends pas ce risque pour eux, c'est pour toi que je le fais, mon beau sale démon, et jamais auparavant je pensais avoir cette idée.

Elyrion déposa l'autre main sur la mienne en me regardant.

— De même de mon côté, ma petite ange.

Je me penchai sur la table pour l'embrasser avant de me remettre droit.

— Et si on mettait cette humeur déprimante de côté et qu'on allait profiter cette nuit ensemble, ma petite ange ? Me proposa Elyrion avec un grand sourire.

— Là, je reconnais bien mon Elyrion. Répondis-je en souriant.

Fallait bien oublier tout ça un moment et profiter de la vie sur terre au cas où rien ne se passait comme prévu, c'était tout ce dont j'avais envie ce soir, profiter le peu de temps avec lui, le démon que j'aimais.

𓆩𓆪

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