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⚝ 𝐄𝐋𝐘𝐑𝐈𝐎𝐍 ⚝
J'entendis des bruits, beaucoup de bruits, des gens qui parlaient, des voitures, mes paupières étaient lourdes, mais j'arrivais à ouvrir mes yeux peu à peu.
J'étais assis sur un banc, au bord d'une route, je voyais des voitures et des gens qui réglaient leurs activités.
Je me sentais différent, je ressentais plus cette puissance qui était en permanence en moi, j'étais effectivement un humain à présent, j'apercevais autrement le monde, l'odeur des choses, les gens autour de moi, la vie en elle-même.
Les couleurs étaient plus vives et les odeurs plus prononcées, les frottements des gens qui passaient près de moi, je ressentais tout différemment maintenant, j'étais maintenant tout ce que je considérais juste comme des choses à torturer pour me satisfaire.
En regardant un peu partout, je remarquai que ce carrefour ne m'était pas inconnu, c'était là où j'avais rencontré Nymalia, là où tout avait commencé, et là je commençais à regarder un peu partout autour de moi espérant voir le visage de Nymalia parmi ces inconnus.
Et là, je sentis quelque chose dans ma poche, je me précipitai de le prendre, c'était un papier plié sur lui-même dans ma poche. Je commençai à le déplier doucement, c'était une lettre. Dans ma tête, j'espérais que ce n'était pas du tout ce que je pensais, une lettre d'adieu.
Je regardai une dernière fois autour de moi et toujours rien, alors je m'assis de nouveau pour lire la lettre.
"Salut mon beau sale démon, j'espère que ça va ? Oublie cette question bête, je sais simplement pas quoi écrire d'autre, je sais même pas où commencer.
Si cette lettre arrive à toi un jour, ça voudra sûrement dire que je t'ai abandonné, ça voudra dire que je suis égoïste et sans émotion de choisir d'être une ange que l'homme que j'aime, ça voudra dire que je suis une lâche, que j'ai fuis, que j'ai brisée notre promesse, que j'avais le choix de prendre notre fin heureuse et que par lâcheté et par peur, je l'ai complètement gâchée.
Si tu lis cette lettre un jour, ça voudra dire que tu m'as choisie par-dessus tout, de n'être plus un démon, de ne plus torturer, et de vivre une vie humaine avec moi, et je suis sincèrement désolée de mon choix. Je sais que ça n'arrangera rien, mais je tiens à te dire que je suis sincèrement désolée de t'abandonner ainsi.
Mais, s'il te plaît, ne gâche pas ta vie. Je sais que tu ne me dois rien, je t'en supplie, ne fais rien qui puisse t'envoyer en enfer. Je te souhaite bonne chance pour ta vie humaine, et vis-la à fond, fais tout ce qui te plaît, mange le nombre de tartes que ton ventre pourra bien encaisser, sans oublier les pizzas, sois heureux, mon beau sale démon, tu seras à jamais dans mon cœur, et je ne cesserai jamais de t'aimer.
Encore une fois, je suis vraiment désolée, on se reverra peut-être de l'autre côté."
Je n'arrivais pas encore à croire cette lettre, je me disais que c'était sûrement une arnaque de Lucifer, alors je retournai le dos de la lettre.
"Et désolé pour cet énorme cliché de lettre d'adieu, mais j'avais rien de mieux en tête."
Et là, j'avais la certitude que ça venait vraiment d'elle. Je ressentais de la peine et de la colère, mais en plus grande quantité que d'habitude, j'avais envie de tout casser autour de moi.
Elle avait promis cette fin heureuse et c'est encore elle qui avait tout gâché, le choix était entre ses mains et elle en avait décidé autrement, j'étais fou de rage et de colère.
Je n'avais jamais imaginé cette fin : c'était moi le démon. Je m'attendais à ce que ce genre de trahison vienne de moi, mais pas d'elle ; elle avait des choses bien plus importantes que ce qu'elle pensait ressentir pour moi.
Je repliai la lettre en la mettant dans ma poche et,là, je remarquai qu'il y avait ses photos dans ma poche aussi, et je me sentis de nouveau brisé, j'avais envie d'hurler, de crier pour évacuer tout ce que je ressentais en moi.
Finalement, Grindelle avait raison : elle savait qu'elle allait m'abandonner et elle savait aussi comment tout ça allait se terminer, moi qui perdrais le contrôle avec la trahison de Nymalia, et franchement, j'avais plutôt envie de me faire torturer en enfer que de ressentir ces émotions horribles.
Je me levai du banc en prenant une grande inspiration. Ça allait être dur de passer à autre chose, mais je devais le faire, montrer à Grindelle qu'elle avait tort.
Je rentrai mes mains dans ma poche, en regardant pour traverser la route lorsque j'entendis une voix que je connaissais parfaitement.
— Qu'est-ce que tu fais ici, démon ?
Je me précipitai de me retourner et c'était bien elle, c'était Nymalia, complètement plus rayonnante et souriante. D'un coup, mon humeur avait totalement changé.
— Oh, calme-toi, ma petite ange. Répondis-je en souriant.
Elle se précipita dans mes bras, je n'arrivais plus à la lâcher. Dans ce long câlin, je trouvais du réconfort, c'était tout ce qui me manquait dans ces dix minutes de vie humaine. Elle était tout ce dont j'avais besoin pour surmonter tout ça et m'habituer.
—T'as déjà lu la lettre ? Me demanda Nymalia en me serrant contre elle.
— Malheureusement oui. Répondis-je en souriant de joie.
— Je suis désolée, j'étais complètement conne en écrivant ces mots.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi t'as changé d'avis ? Demandai-je curieusement.
— Un ami m'a demandé pourquoi choisir de faire la même chose au paradis pendant la nuit des temps alors que j'ai le choix de tenter de nouvelles choses, une nouvelle vie, pleine de mystères et d'inconnus, et là, ça a déclenché quelque chose en moi. Répondit Nymalia en me souriant.
Je commençai à l'embrasser et à sentir ce plaisir encore plus fort en tant qu'être humain, c'était énorme.
— Je suis prête à vivre une putain de vie humaine fragile avec toi, à supporter des voisins qui font chier, à une vie de couple, une vie de famille, à être mère, à m'occuper d'un enfant, à entendre des heures de pleurs. Je suis prête et je suis follement amoureuse de toi. Je t'aime, mon beau sale démon.
— Je comprends pas tout là-dedans, mais je suis prêt aussi, je t'aime ma petite ange. Répondis-je en souriant.
On reprit un peu nos souffles en souriant l'un à l'autre sans arrêt. J'étais heureux de la retrouver, et elle aussi.
— Ça te dit des tartes ? J'ai vraiment faim là, je ne blague pas du tout. Proposai-je à Nymalia en rigolant.
— Je te comprends et je dois te dire que mes pieds me font déjà mal là, ça va être dur cette vie pour nous deux, et bien sûre que je suis d'accord pour des tartes. Répondit Nymalia en rigolant.
— Et j'ai une surprise : tu vas manger des tartes à la "Boulangerie Pâtisserie d'Elyrion". J'avais acheté celle de Georges.
— T'es sérieux ? Me demanda Nymalia, complètement surprise.
— Oh oui, en plus j'ai pris les recettes secrètes de George en enfer. Dis-je en chuchotant à l'oreille de Nymalia.
— Ravi que l'Elyrion qui propose des plans soit toujours là, allons dévorer ces tartes. Dit Nymalia en prenant ma main dans la sienne.
On se jeta un regard en souriant, on était heureux, on ne savait pas ce qui nous attendait dans cette vie, mais on s'en foutait, puisqu'on était ensemble.
On traversa la rue en faisant bien évidemment attention à ne pas se faire renverser par une voiture ; ensuite, main dans la main, en se taquinant, on se dirigea vers mon, non, notre boulangerie-pâtisserie.
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VINGT ANS PLUS TARD
✞ LÉA⚝
Je sens un peu le stress monter en moi derrière les rideaux. D'habitude, je ne suis pas ainsi, mais sachant qu'une foule de personnes m'attend devant, ça me stresse un peu.
Je prends une profonde inspiration pour évacuer tout ça, c'est mon moment, je suis prête, les rideaux s'ouvrent après que la dame ai prononcé mon nom, j'avance doucement vers le micro.
Il y a une centaine de personnes dans la salle, toutes entrain de me fixer du regard en m'applaudissant. J'attends un peu que ça s'arrête pour commencer à parler.
— Bonsoir à tous, comme vous le savez, je m'appelle Léa Beaubrun et j'ai dix-neuf ans. Je suis sincèrement très heureuse de voir vos différents visages ici, vous êtes tous beaux. Commencé-je en regardant la salle en souriant.
Mon regard balaye un peu partout dans la salle : il y a des visages que je connais et d'autres pas du tout, ce n'est pas étonnant.
— Bon, déjà, j'aimerais dire un grand merci à vous tous qui êtes ici présents, merci d'avoir fait le déplacement, je suis extrêmement reconnaissante pour ça. Mais tout d'abord, j'aimerais dire un très grand merci à ma mère et mon père, deux gros tarés. Continué-je en souriant.
— Et oui, déjà quand ils m'ont appris que mon prénom, Léa, venait d'une fille décédée d'un cancer et que la signature de ma mère, Nest, et celui de mon père, Beaubrun, venait d'un couple dont la femme est morte après des années à combattre l'alzheimer et que juste après, son mari se suicide, je me suis dit : « Quelle paire de parents déjantés êtes-vous ! ». Dis-je en rigolant, suivi des rires de la salle.
— Et comme vous l'aurez deviné, l'histoire vient évidemment d'eux, c'est leur histoire. Ils me la racontaient chaque jour depuis ma naissance, qu'ils étaient ange et démon, qu'un sauvait des âmes et l'autre les torturait, et il y a mon père, il persistait surtout sur la partie qu'ils avaient arrêter l'apocalypse, il dit toujours qu'ils sont les grands héros méconnu de l'humanité, et moi je réponds toujours « ouais et moi je suis wonder woman » ou d'autres héros.
— Vu que j'ai jamais vu des photos d'eux étant enfants, peut-être bien qu'ils disent la vérité ou ils cachent bien leurs jeux de tarés. Dis-je, suivi de la salle qui rigole.
— Et autre chose, ils n'ont jamais eu d'autres enfants après moi, et j'ai développée une petite théorie sympa à propos. Je me suis dit : puisqu'ils pouvaient s'occuper d'une âme à la fois, c'est à cause de ça, puisqu'il n'y a pas de paradis ou d'enfer où me mettre, du coup, ils ne peuvent pas s'occuper d'un autre enfant, malgré qu'ils soient deux, je vous rappelle. Continué-je en rigolant.
— Mais malgré tout ça, ce sont des gens incroyables et aimables, et je les aime beaucoup, ma mère, super gentille et qui est prête à tout pour sa famille, et mon père, moins gentil par contre puisqu'il a fait fuir mes premiers petits amis, mais il est tout aussi incroyable, et en plus, ils proposent toujours des plans, souvent foireux, j'avoue.
— Tout ça pour leur dire que je les aime, et un grand merci de m'avoir toujours soutenu dans mes délires, de m'avoir élevé avec amour et affection et avec toutes ces bizarreries d'histoire d'ange et de démon qui peuvent peut-être faire fuir d'autres gens, mais entre nous, c'est totalement le contraire, c'est en quelque sorte la façon dont on exprime l'amour de notre famille. Et j'aimerais aussi mentionner quelqu'un de spécial, ma tante, Chilène, encore une personne incroyable dans ma vie.
— Et pour terminer, puisqu'il y a d'autres auteurs et autrices qui aimeraient bien passer sur scène, j'aimerais dire un grand merci aux jurys d'avoir choisi " Once upon a time " dans la catégorie du meilleur roman, ça me touche énormément, et ce prix, je veux le dédier à ma mère, c'était vraiment son rêve, de voir quelqu'un écrire son histoire d'amour, ce prix est pour toi maman.
— Et encore merci à vous tous pour votre support, et moi, je vous dis à très bientôt. Terminé-je en souriant sous les applaudissements du public avant de retourner derrière les rideaux.
Je suis fière de mon discours, c'est parfait, je suis heureuse pour ma mère, elle est rayonnante dans la salle.
— Alors, la star de la famille, la gloire te monte à la tête ? Dit mon père en rigolant.
Je me retourne, et ils sont derrière moi, affichant des sourires pleins de fierté. Je suis complètement émue.
— La cérémonie n'est pas encore terminée, retournez à vos places, les héros. Dis-je en souriant.
— On s'en fout du reste de la cérémonie, c'était toi qu'on voulait voir. Répond mon père, avec une tête fière.
— Tu étais parfaite, ma belle. Me félicite ma mère en me prenant dans ses bras.
— Merci maman. Dis-je en faisant signe à mon père pour qu'il vienne me faire un câlin, un gros câlin à trois.
— Que j'aime ces gros câlins, bordel de merde. Dit mon père.
— Pas de gros mot, mon beau sale démon. Répond ma mère.
— Si c'est ma petite ange qui me l'ordonne, c'est d'accord.
— Bon, Chilène nous attend à l'extérieur avec la voiture, on va fêter ça, ma chérie. Dit ma mère.
Oh, au cas où je ne l'aurais pas mentionnée, ma mère déteste conduire, et mon père conduit comme s'il a plusieurs vies, ah, ces anciens êtres supérieurs.
On sort de la cérémonie pour trouver Chilène qui nous attend à l'extérieur avec sa voiture.
— Voici la superstar, t'es trop belle et quel discours magnifique. Me félicite Chilène complètement en joie.
— Merci ma tante préférée, oups ma seule et unique tante, je t'aime trop. Dis-je en montant devant à ses côtés.
Mon père et ma mère montent à l'arrière, en se taquinant, toujours aussi fous amoureux, ces deux-là, comme des enfants, sauf qu'ils sont vieux. Pas trop, en fait, ils vieillissent lentement.
— On va fêter ça où ? Demande Chilène.
— Je propose "Boulangerie pâtisserie d'Elyrion" avec plein de tartes. Propose mon père.
— Oh non, pas encore tes tartes, papa.
— Je suis d'accord avec elle, le monde ne tourne pas autour des tartes. Dit ma mère en riant.
— Je croyais que vous les aimiez ? Dit mon père confus en rigolant.
— Oh, pas à ce point, on voulait juste t'encourager. Répond Chilène en riant à son tour.
Chilène démarre la voiture et mon père commence déjà avec sa deuxième demande.
— Tu peux jouer des Cigarettes After Sex ?
— Oh là non, quand je conduis, pas de Cigarettes After Sex, tu m'as fait détester ce groupe. Répond Chilène, suivi du fou de ma mère et de moi.
Et c'était ça nos quotidiens : la bonté de ma mère, les plans foireux de mon père, et les conseils et motivations de ma tante, des fous rires, des blagues complètement pourries. Ils sont bizarres et c'est ça que j'aime chez eux : ils cachent pas tout ça, je peux réellement être moi-même autour d'eux.
Et c'est ainsi que continue l'histoire entre Nymalia et Elyrion : ils se marièrent deux mois après avoir arrêté l'apocalypse et, quelques semaines plus tard, j'étais déjà dans le ventre de ma mère. Ils vécurent leurs vies humaines pleinement, avec joie et amour, beaucoup d'amour.
Ma mère s'est assuré que mon père suit le droit chemin, elle prend ça très au sérieux, et il peut même pas contester, sauf si ma mère le prive de ses tartes.
Et voilà, c'est ainsi qu'ils vivent leur petite vie paisible : il est le beau sale démon de ma mère et elle, la petite ange de mon père.
𓆩𝐹𝐼𝑁𓆪
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