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⚝ 𝐄𝐋𝐘𝐑𝐈𝐎𝐍 ⚝

C'était tout ce que j'espérais : la revoir pour qu'on puisse passer sur notre dispute et profiter de l'instant présent, comme me l'avait conseillé Tom.

Et pour l'instant, tout se passait bien. On n'avait marché pendant un bon moment comme à notre vieille habitude, on était passé dans un parc d'attraction.

Ensuite, on se dirigea vers un endroit pour qu'on puisse déguster des pizzas à l'infini, enfin, on l'espérait.

Sous le visage choqué du serveur, on commanda six pizzas, et je ne blaguais pas sur le fait qu'il était vraiment choqué de voir que tout ça serait que pour nous deux, il ne pouvait pas savoir le fait que ça n'avait aucun effet sur nous.

À part tout ça, je profitais de l'instant présent avec elle, rien que sa présence auprès de moi suffisait à me faire oublier tout autour de cette bataille qui arrivait, même si ça me montait en tête quelques fois.

Mais tout ce qui comptait, c'était son bonheur, le nôtre, nos moments de dégustation un peu trop gourmands, j'avoue.

— Alors tu veux pas savoir ma préférée ? Me demanda Nymalia.

Le son de sa voix me sortit de mes pensées, je fixai mon regard sur elle en admirant son si beau sourire et son expression complètement excitée que je réponde.

— Alors, c'est laquelle ta préférée, ma petite ange ? Demandai-je en prenant une bouchée dans la mienne.

— Celle à l'ananas.

— C'est pas vrai, comment tu peux aimer ce truc immonde, Nymalia ?

— Je blague évidemment, regarde ta tête, je préfère la Chili Pepper ou encore la mozzarella, c'est tout aussi bien. Répondit Nymalia en riant.

— Ah heureusement, j'ai failli mourir en apprenant ça. Répondis-je en riant à mon tour.

— En parlant de tout ça, ça me fait penser à un truc, à lorsque tu m'avais dit que les anges n'avaient pas le libre arbitre et pourtant, me voilà prêt à jeter les épées célestes dans la boîte de Pandore pour l'amour que je ressens pour un démon.

— Ou c'est peut-être ce que veut Dieu, même si je sais pas à quoi ça pourrait bien lui servir.

— Arrête avec ça, il n'a rien à avoir c'est juste le libre arbitre que t'arrives pas à accepter. Répondit Nymalia en prenant une pause dans sa bouchée.

— J'ai une idée d'où on peut aller terminer cette nuit, ma petite ange. Proposai-je.

— J'adore quand t'as des petites idées comme ça. Répondit Nymalia en souriant.

Après avoir terminé nos six grandes pizzas, on se précipita de nous rendre là où j'avais l'idée de venir, là où tout avait commencé, et aussi là où tout ça pourrait peut-être prendre fin.

On arriva au milieu du carrefour en regardant un peu partout de la rue complètement vide.

— Là où on s'est rencontré. S'exclama Nymalia en soupirant.

— Je me suis dit : « pourquoi pas passer le peu de temps qu'il nous reste ce soir ici au cas où ça tournerait mal ». Dis-je en m'allongeant sur le dos en plein milieu de la route.

— Franchement, pourquoi pas, et dire qu'on se disputait ici pour l'âme d'Elliot et qu'on ne savait pas qu'on allait vivre tout ça ensemble. Répondit Nymalia en s'allongeant à son tour près de moi.

— Et t'as surtout voulu me brûler avec ta lumière divine, ma petite ange. Rappelai-je à Nymalia en rigolant.

— T'es un démon, t'avais débarqué de nulle part en voulant ramener une âme que je devais prendre avec moi, alors de mon point de vue, c'était assez compréhensible. Répondit Nymalia en n'arrivant pas à garder son sérieux.

— T'es une ange, t'as sûrement raison. Répondis-je simplement avec un petit sourire.

On resta ainsi dans le silence, admirant le ciel étoilé pendant un bon moment avant que je reprenne de nouveau la parole.

— Tu sais que depuis le début, notre histoire est cliché ? Du genre enemies to lovers, et maintenant on va trahir nos camps, c'est typique des romans du genre "mafia", tu vois ?

— Déjà, comme je pense t'avoir déjà dit, les anges ne vous considèrent pas comme des ennemis, on se mêle juste de nos affaires ; c'est vous qui prenez tout ça pour une affaire personnelle. Et je suis d'accord avec le deuxième point, mais dans toutes les histoires de mafia, les protagonistes n'ont pas à gérer une trahison de si haute importance à un point d'empêcher l'apocalypse, ou du moins pas trop souvent. M'expliqua Nymalia.

— T'as raison et je suis vraiment désolé si j'ai causé quelques moments clichés, comme tu le dis, dans l'histoire que va écrire cet auteur mystérieux selon toi. Dis-je en la taquinant.

— C'est pas grave, seuls les lecteurs remarquent ce genre de chose, mais en réalité, les protagonistes profitent du moment, se sentent heureux, et c'est tout ce qui est important, peu importe à quel niveau ça peut être cliché, mon beau sale démon. Répondit Nymalia en laissant échapper un petit sourire.

— Pourquoi t'es si confiante du fait que quelqu'un écrira un roman sur notre histoire ? Demandai-je curieusement à Nymalia.

— Je suis juste optimiste tout simplement, une inspiration sortie de nulle part viendra dans la tête de quelqu'un quelque part dans le monde et voilà, ça sera tout ce qu'on aurait vécu.

— Et j'avais une question pour toi : dans les romans, t'aime quel genre de fin ? Les fins heureuses ou les fins tristes ? Questionnai-je.

Elle prit quelques secondes à répondre ; pendant ce temps, j'étais complètement perdue à l'admirer avant qu'elle reprit la parole.

— Bien évidemment que j'aime les fins heureuses, mais pour être honnête, les fins tristes sont les plus marquantes. Commença-t-elle en se tournant sur le côté pour me fixer.

— Quand on termine une histoire avec une fin heureuse, on se dit juste : « Ouais, ils le méritent après tout ce qu'ils ont traversé ensemble », et après on oublie tout, mais quand ça se termine mal, ça nous hante pendant des semaines, on se dit :« Putain, après tout ce qu'ils ont traversé, ils n'ont pas eu droit à une foutue fin heureuse.» Ça reste gravé en mémoire, on ne l'oublie jamais. Termina-t-elle.

Je tournai sur le côté face à elle et je remarquai une goutte de larme sur sa joue, je déposai ma main doucement pour l'essuyer. Ça me faisait autant mal de penser que ça serait peut-être la dernière fois qu'on se voyait.

Mais je voulais la rassurer, être en quelque sorte l'espoir au bout du tunnel comme elle l'avait été pour tant d'âmes.

— On va avoir cette fin heureuse, ma petite ange, j'en suis sûr. On aura la fin la plus heureuse de toutes les histoires. Répondis-je, peu convaincant pour elle.

— Rassurer les gens n'est pas ton point fort, sale démon. Répondit Nymalia avec un petit sourire.

— J'essaie de faire de mon mieux.

— Je te le promets, cette fin heureuse. Promit-elle.

Rien n'était sûr, ce n'était qu'une promesse qu'on était tous les deux pas sûr d'assurer. On verra bien ce qu'apportera demain, ma mort ? Celle de Nymalia ? Nous deux, peut-être ? Ou celle qu'on aimerait tant ? Nous deux ensemble pour l'éternité.

Je ne voulais pas que le soleil se lève, je voulais que ce moment dure pour toujours, elle à mes côtés.

On se fixa du regard. Au plus profond de nous, on était brisé, on savait que l'inévitable avait plus de chance de s'accomplir, mais valait mieux avoir un peu d'espoir que pas du tout.

— J'ai une dernière question : dans les romans, que font les protagonistes quand il y a ce genre de moment ? En fait, pas totalement comme nous, mais du genre similaire ? Que font -ils pour rendre mémorable ce moment ? Demandai-je en essayant de ne pas me prendre la tête avec cette bataille.

— Dans la plupart, ils baisent jusqu'au lever du jour. Répondit Nymalia en rigolant.

— Ah ouais ! M'exclamai-je en rigolant à mon tour.

— Je me demande bien pourquoi on ne le fait pas nous, pourquoi on n'a pas l'envie ? Me demanda Nymalia en se retournant sur le dos.

— Je suppose que l'amour entre deux êtres supérieurs va bien au-delà de tout ça, j'ai juste envie qu'on reste ainsi, l'un près de l'autre au milieu de cette route à admirer ces étoiles pour que demain n'arrive jamais. Répondis-je en avouant tout ce que j'avais réellement envie.

Nymalia glissa sa main sous la mienne pour enlacer mes doigts avec les siens. Je pouvais ressentir un effet avec cette action, peut-être de la joie et de la tristesse en même temps.

— Effectivement, ça doit être ça. On pourrait passer la nuit à s'apitoyer sur notre sort, mais ça serait trop cliché. Vient, on va danser. Proposa Nymalia en me donnant sa main pour me lever.

Elle avait raison, pourquoi passer la nuit à se rappeler ou à s'infliger ces choses tristes ? On devait être heureux d'avoir vécu tout ça ensemble, d'avoir pu savoir ce que ça faisait d'aimer, de compter pour quelqu'un.

On devait être heureux d'avoir pu ressentir autant d'émotions l'un envers l'autre, d'avoir partagé autant de choses ; on devait être heureux d'avoir prouvé que deux êtres totalement opposés pouvaient s'aimer, peu importe que ça puisse paraître totalement cliché ou non.

Nymalia leva sa main vers les poteaux électriques, ce qui intensifia la luminosité de la lumière dans le carrefour, ensuite elle me regarda avec un sourire avant de faire apparaître un téléphone dans le vide.

— Faudra bien m'apprendre ce petit tour, ma petite ange.

— Un peu plus tard, peut-être, pour l'instant je cherche la chanson parfaite. Dit Nymalia en me regardant avec un petit sourire.

Apocalypse – Cigarettes After Sex

— On ne peut pas choisir plus parfait que ça. Dis-je en souriant.

Elle augmenta le son de la mélodie qui commença à jouer avant de déposer le téléphone sur le sol. Elle s'approcha vers moi ensuite.

Avec nos mains qui s'enlacèrent, je l'attirai vers moi pour ensuite passer mes deux mains sur ses hanches, de même pour elle qui passa les siennes autour de ma nuque.

Avec sa tête levée vers moi, on se fixa du regard en dansant doucement sur la mélodie de la musique, même si on ne se disait rien, mais je pouvais remarquer la peur d'échouer et de me perdre dans ses yeux et je supposais qu'elle le voyait dans les miens aussi ; au plus profond de moi, je ne voulais pas la perdre.

Doucement, je penchai ma tête pour l'embrasser comme si c'était la toute première et la toute dernière fois, je n'avais jamais autant pris plaisir à le faire auparavant.

On s'embrassait à ne plus pouvoir respirer, on prit une petite pause en souriant à l'autre. Je savais que ce que j'allais dire était totalement cliché et qu'on s'était promis de ne pas utiliser les thèmes fades et sans importance de certains êtres humains, mais c'était tout ce qui me montait en tête.

— Je t'aime.

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