𓆩ǪUΛЯΛЛTΞ-ǪUΛTЯΞ𓆪
⚝ 𝐄𝐋𝐘𝐑𝐈𝐎𝐍 ⚝
J'étais assis dans un cachot, je n'avais aucune idée de combien de temps, j'avais un peu mal partout, mais ça se guérissait assez vite, puisque j'étais un démon.
On avait enfin réussi, on avait arrêté l'apocalypse, mais c'était en vain, puisque la chance n'était pas de notre côté pour la suite. Qu'est-ce qui allait m'arriver ? C'était quoi mon sort ? L'éternité dans ce cachot ? L'éternité à me faire torturer ? Ou encore pire, la mort ?
Mais ça me préoccupait peu, puisque je savais maintenant que Nymalia allait bien. Depuis le début, je m'attendais à ce moment, que j'allais peut-être pas m'en sortir.
C'était le prix à payer d'avoir désobéi aux miens. J'étais prêt. Tout ce qui comptait, c'était Nymalia, sa fin pas heureuse certes, mais déjà vivante. C'était tout ce qui me rendait heureux dans ce cachot.
Je sortis de ma poche nos photos dans le salle d'arcade, je les gardais toujours sur moi, ainsi je la sentais toujours près de moi, j'admirais les photos pendant de longues secondes, on était heureux, il n'y avait que nous deux, on pensait que tout ça allait durer pour l'éternité.
Mais l'important, c'était qu'on avait profité de ces petits moments, j'avais aucun regret, d'être tombé amoureux d'elle, d'avoir consacré mes journées avec elle, d'avoir jeté l'épée dans la boîte de Pandore pour elle, j'étais plutôt heureux, d'avoir eu un but différent dans mon existence que les âmes que je torturais, d'avoir connu l'amour.
Les bruits de pas approchant vers le cachot me font sortir de mes pensées en remettant les photos dans ma poche.
— Elyrion le traître, t'aime le confort de ce cachot ? Me demanda Grindelle en souriant.
— J'ai connu mieux. Répondis-je brièvement.
— Je n'en doute pas une seconde, mon cher Elyrion.
— Tu viens m'annoncer mon sort ? Que je vais mourir ? Demandai-je.
— Ta punition est encore en marche, du coup t'as un peu de temps devant toi.
— Alors, tu veux quoi ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Si c'est pour te moquer de moi, je t'écoute.
— Oh non, pas du tout, même si Lucifer m'a grondé un peu de ta trahison puisque je suis ta patronne, mais bon.
— C'est pas étonnant venant de lui. Répondis-je en souriant.
— Bon, pour ta question, je suis ici pour te libérer, pas de l'enfer, bien sûr, juste du cachot, au cas où t'as des amis à dire au revoir avant ta punition ; de toute façon, t'as plus de bague pour sortir de l'enfer. M'informa-t-elle.
— Des amis ? Je n'en avais pas avant, et je doute que j'en aie maintenant.
— Bon, pas de problème, je voulais juste te faire une faveur pour tant d'âmes apportées en enfer, du coup je vais m'en aller.
Quelqu'un me venait en esprit, Camille, et je me doutais qu'elle me voyait encore comme un ami après tant d'années à la torturer, mais je voulais la dire au revoir et des excuses pour avoir continué mes tortures même quand ce n'était plus nécessaire.
— Attends !
— Oui ? Répondit Grindelle en retournant sur ses pas.
— Il y a bien quelqu'un à qui j'aimerais dire quelques mots avant de partir.
Grindelle s'approcha en ouvrant la porte avant de s'en aller.
— Bonne chance pour te faire pardonner par Camille. Dit-elle en s'en allant.
Je pris une profonde inspiration, ensuite je sortis de la pièce pour aller vers les tours.
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J'ouvris la porte de la tour et, en me voyant, Camille recula comme d'habitude en sursaut.
— Je suis pas là pour te torturer, Camille, je dirais que je suis même là pour discuter. Dis-je doucement en restant à l'écart.
— Quel genre de tortures morbides tu me réserves encore ? Demanda-t-elle avec le regard méfiant.
— Je t'assure que je suis vraiment pas là pour te torturer, au contraire, je voudrais bien m'excuser auprès de toi, de t'avoir fait endurer tout ça même quand ce n'était plus nécessaire.
Elle était complètement étonnée d'entendre ces mots sortir de ma bouche, j'étais moi-même étonné.
— Je me demande bien quel genre de drogue a réussi à mettre un démon dans cet état.
— Je te force pas à me croire, mais je voulais te le dire avant.
— Avant quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
— C'est une longue, très longue histoire, mais pour un bref résumé, j'ai trahi les démons, du coup je pense que Lucifer va probablement me tuer. Je suis sûr que tu te réjouis de cette nouvelle, c'est totalement compréhensible.
— Je pense que c'est même sûr que Lucifer te tuera, et j'espère qu'il te fera souffrir comme tu l'as fait avec moi pendant des années.
— Woaw, calme, c'est pas comme si t'étais innocente quand je te torturais. Répliquai-je rapidement.
— Alors, ça te dit de parler du bon vieux temps où on était un duo incroyable ? Me demanda Camille avec un petit sourire anxieux.
— Alors tu me pardonnes ? Demandai-je d'un air surpris.
— Ça jamais, mais je dois mettre tout ça de côté pour dire au revoir à un vieux ami. Répondit-elle en s'approchant timidement de moi.
Ensuite, on passa une bonne heure ensemble dans la tour, à discuter sur le passé, de tout ce qu'on faisait à l'époque.
C'était un moment bien sympa à se remémorer nos vieilles blagues pourries, nos tortures pas très sympas par contre, c'était des moments de rire et d'un peu de joie, en attendant l'heure ultime.
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Je rentrai dans le bureau de Grindelle, c'était enfin l'heure de connaître si j'allais mourir ou passer ma vie dans un cachot ou encore pire.
Un coup de stress m'envahissait le corps, je pensais que j'étais prêt à l'entendre, mais lorsque j'avais réellement su que c'était le moment, je paniquais, je ne pensais qu'à Nymalia, je ne pensais qu'à nos moments.
Je continuai de m'approcher avant de m'asseoir sur la chaise face à Grindelle.
— Je pensais que j'allais voir un autre démon bien plus haut placé pour m'annoncer la nouvelle. Dis-je en forçant un sourire sur mon visage.
— Et bien, je me suis dit la même chose, ils ne veulent sûrement pas voir ton visage de traître. Répondit Grindelle sèchement.
— Alors quand est-ce que Lucifer compte me tuer pour son grand plaisir ? Demandai-je dans le plus grand stress.
— Te tué ? Mais ça serait trop facile, Elyrion. Répondit Grindelle en rigolant.
À ce moment, j'avais encore plus peur d'entendre la suite : qu'est-ce qui allait m'arriver de pire ? Je n'arrêtais pas de me le demander.
— Tu veux dire quoi par là ?
— On va pas passer par quatre chemins, disons que le côté des anges et des démons ont réussi à se mettre d'accord sur le sort pour toi et Nymalia, mais Lucifer n'aime pas les traîtres, du coup il a choisi pour toi Elyrion, il te donnera une âme, tu mèneras une vie misérable d'être humain sur terre.
Je n'arrivais pas encore à tout saisir, j'étais complètement perdue : une vie humaine ? Sans tortures ? Perdre tout ce que j'étais ? Et rien que ça ?
— Je ne suis pas encore très clair. Dis-je à Grindelle en bégayant.
— Je vais te mettre clair : tu vas être envoyé sur terre comme un pauvre minable être humain, à vivre au quotidien leurs calamités, et ça, ce n'est pas encore le pire. Je sais que, dans ta tête, tu es heureux parce que tu penses que tu vivras tout ça avec Nymalia, mais j'en doute, parce que je suis convaincue qu'une ange ne choisirait jamais d'abandonner Dieu, de mener une vie minable avec un démon minable ; jamais un être angélique n'accepterait d'abandonner son travail d'aider des âmes, d'être le bon chemin en devenant l'un des pauvres êtres humains.
Au début, j'étais heureux, ça me faisait mal de ne plus être un démon, mais je me disais que, puisque je serais avec Nymalia sur terre, ça passerait, mais après ces mots, j'étais complètement dans le doute : est-ce qu'elle allait sacrifier tout ce qu'elle était pour moi, abandonner le fait d'aider et de mener une vie fragile d'être humain à mes côtés ?
— Et t'as pas encore entendu le meilleur : quand tu réaliseras qu'elle t'a pas choisi, puisque ce sera le cas, tu seras dans le déni total, et je sais très bien que tu vas faire des choses horribles et que dans quoi ? Quinze ? Vingt ans ? Ou peut-être que tu te mettras une balle en pleine tête bien avant ou te pendre, mais je suis sûre que je te retrouverai de nouveau en enfer, et cette fois, je peux te promettre que les pires choses te seront réservées bien au chaud, mon cher Elyrion. Termina Grindelle, je pouvais sentir la haine dans la façon dont elle pesait sur ses mots.
Après tout ce discours, je me demandais si je l'aurais choisi ? Mais avant, avec certitude, j'aurais choisi Nymalia sans la moindre doute, mais là, j'avais aucune réponse claire dans ma tête.
De toute façon, le choix était déjà fait par Lucifer, et Grindelle avait raison, j'avais bien peur de mal agir, si Nymalia décidait de choisir d'être une ange que moi, mais bon, est-ce que je pourrais l'en vouloir de refuser de passer le reste de sa vie avec un ancien démon ?
Mais j'avais encore un petit espoir en moi : on s'était promis une fin heureuse. J'espérais qu'elle garderait toujours ça, peu importe les circonstances. Je continuais de garder l'espoir qu'on se retrouvera sur terre.
— C'est tout ce que t'avais à me dire ? Demandai-je à Grindelle sur un ton ironique.
— Profite de l'ironie tant que t'es là, on verra bien ce que ça donnera quand tu ressentiras la trahison de Nymalia par milliards avec une âme. Répondit Grindelle en souriant.
D'un coup, je sentais une main traverser mon corps, et plus le temps passait, plus je me sentais bizarre, plus je ressentais de l'émotion, plus je me sentais vivant, plus je me sentais humain.
La main se retira de moi. En me tournant, je vis Lucifer me regarder avec un petit sourire satisfait sur son visage, je voyais double et je sentais que tout autour de moi s'éloignait, je tombai sur mes genoux avant de m'effondrer sur le sol.
Dans ma tête, je n'avais que Nymalia, je n'avais que l'espoir de la revoir en me réveillant, peu importe où, je ne voulais qu'elle à mes côtés, j'avais confiance en elle, on vivra notre petite vie humaine et fragile ensemble, on aura cette fin heureuse.
— Emmène-le sur Terre. Dit Lucifer, c'est la dernière chose dont je me rappelais.
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