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𝐄𝐋𝐘𝐑𝐈𝐎𝐍

J'étais assis dans la tour, regardant la boîte de Pandore entre mes mains, cette boîte qui renfermait tant de choses horribles. Espérons que quelque chose ne sortira pas lorsqu'on devra l'ouvrir.

Elle était d'une couleur verte foncée, un peu arrondie sur les côtés, et au-dessus, il y avait un petit emplacement pour mettre son doigt et ainsi l'ouvrir. Je me demandais bien comment deux grandes épées allaient bien passer à l'intérieur ; si cette petite boîte était capable de tenir pire que ça, alors ça devrait être possible.

Eh bien, c'était pas si difficile d'avoir la boîte, c'est juste sous nos yeux en enfer. Je suppose que Lucifer s'est dit qu'aucun démon aurait le courage de la prendre, et pour faire quoi aussi ? Alors c'était assez simple de la prendre.

Je me remémore encore une fois mes derniers moments avec Nymalia, c'était parfait pour la fin de notre histoire.

Je ne me faisais pas d'illusion : arrêter l'apocalypse ? Ça peut se faire, mais tout ce que je sais, c'est que je ne m'en sortirai pas vivant de tout cela, ou encore pire, je serai enfermé pour l'éternité dans un cachot au fond des enfers sans jamais la revoir de mon existence.

Je pensais que cette idée était encore pire, d'être séparé d'elle ainsi, mais bon, vaut mieux ça que l'extinction de l'un de nos camps pour l'instant.

Et pour mon fameux cliché « je t'aime », elle ne m'avait pas répondu, elle prenait sérieusement son truc de clichés, mais bon, on avait passé une super soirée ensemble, on était restés jusqu'au lever du jour à écouter de la musique et, bien évidemment, des Cigarettes After Sex.

— C'est quoi cette boîte ? Me demanda Tom en me sortant de mes pensées.

— Ah ça, c'est la boîte de Pandore. Si tu te demandes ce que je fous avec ça, c'est pour tenter d'arrêter l'apocalypse. On doit en quelque sorte jeter les épées célestes là dedans. Répondis-je en montant mon regard vers lui.

— Oh Elyrion le héros, celui qui compte sauver l'humanité de son terrible destin. Dit-il ironiquement.

— Tu sais très bien que je m'en fous complètement.

— C'était de l'ironie. Tu le fais pour cette ange et c'est compréhensible. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas par amour ? Mais depuis la nuit des temps, vous savez que ce jour devait arriver,et,deuxièmement, Dieu sait tout. Vous pensiez sérieusement qu'il va rester ainsi, vous regardant gâcher tout ça ? Me questionna Tom en s'approchant de moi.

— S'il veut le faire ainsi, encore mieux, et s'il compte se mettre sur notre chemin,on se battra jusqu'à la fin pour l'en empêcher.

Tom éclata de rire après mes mots. En prenant du recul, c'était totalement une phrase de fou furieux, affronter Dieu.

— Vous comptez affronter Dieu ? Celui qui peut effacer votre existence de l'univers simplement qu'en y pensant ? Dieu le tout puissant, j'espère que tu délire totalement Elyrion.

— Ça, je le sais, soit ça passe, soit ça casse. Répondis-je brièvement.

— L'amour nous fait faire des choses complètement insensées. Prenons l'infime chance qu'il vous laisse faire votre petite manœuvre et qu'il vous pardonne, mais ça sera complètement différent de Lucifer envers toi : je suis sûr qu'il t'exécutera et ne donnera envie à aucun démon de refaire la même chose. Commença Tom.

— En fait, tu sais que tu ne t'en sortiras pas vivant de tout ça. Tu fais juste l'ultime acte héroïque pour sauver Nymalia dans le cas où c'est ton camp qui aurait gagné cette bataille. Tu te sacrifies pour Nymalia. N'est-ce pas beau, l'amour ? Continua Tom en souriant.

Encore une fois, ce bon vieux Tom avait encore raison. Au début, c'était qu'un tueur en série que je comptais torturer une fois et ainsi oublier son existence en enfer, mais regardons nous aujourd'hui : je suis là, entrain d'écouter ses conseils. C'était en quelque sorte un psychologue pour moi, et gratuitement.

Jouer le héros était cliché, mais je m'en foutais, c'était pour Nymalia, avec tout le temps qu'on avait pu passer ensemble, tu avais pu me changer, j'étais prêt à tout pour que tu puisses rester en vie.

— L'amour nous change, Tom, et même les êtres supérieurs ne sont pas exclus à la règle.

— C'est exactement ça. Entre toi qui trahit les tiens en prenant cette boîte et Nymalia avec les siens avec les épées célestes, je vous souhaite quand même une bonne chance. Me répondit-il en me tapant sur l'épaule.

D'un coup, un premier son de trompette se fit entendre, un peu partout je supposais, c'était l'heure, l'heure de cette bataille, l'heure de tenter notre ultime chance.

Ensuite un deuxième, un troisième, ainsi de suite, Tom m'aida à me relever. J'étais prêt et en même temps je ne l'étais pas, mais je devais affronter tout ça.

— Ça a toujours été un plaisir de parler avec toi, Tom. J'étais ravie de te connaître, mon tueur en série préféré. Dis-je en offrant une poignée de main à Tom en guise d'adieu.

— Je déteste les adieux, mais pourquoi pas avec mon démon préféré, pour moi aussi ça a été super de discuter avec toi. Répondit Tom en m'offrant un câlin.

Je déposai doucement ma main en tapotant sur son dos avant de m'éloigner.

— Si tout se passe bien, j'aurai plus de jours de repos en enfer. Me dit-il en rigolant.

— Je comprends maintenant pourquoi je vais probablement te manquer, enfoiré. Répondis-je en riant.

— Ainsi que nous sommes, l'intérêt avant tout.

Je traversai la porte de la tour et je pouvais déjà voir la moitié de l'enfer se vider, les démons allaient déjà assister à cette grande bataille ; je levai mes yeux en déployant mes ailes pour m'envoler.

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✞ 𝐍𝐘𝐌𝐀𝐋𝐈𝐀 ✞

J'étais assis dans le bureau de Gabriel, mais mes pensées étaient loin, très loin, en pensant à Elyrion, à ce qu'on allait devenir après, si on arrivait à empêcher l'apocalypse.

Je pensais à notre première rencontre, nos premiers mots, nos premiers regards, même si c'était que des regards de mépris l'un envers l'autre, nos premières tartes ensemble, notre premier rendez-vous, pas celui qui avait mal tourné, notre premier baiser, je pensais à tout, son corps contre le mien, ses lèvres contre les miennes.

En me souvenant de ces choses, j'essayais de me donner un peu d'espoir pour notre happy end, que tout soit devenu comme avant, nous deux sauvant ou punissant des âmes. Tout ce que je voulais, c'était être avec lui.

D'un coup, le son d'une trompette se fit entendre, c'était l'heure. Je pris une profonde inspiration en me levant de la chaise : je vais devoir défier mon père, le plus puissant de l'univers. J'espérais qu'il pourra me comprendre ; après tout, c'était son plan.

Finalement, notre histoire aura ressemblé à un bon vieux roman de mafieux adversaires.

Gabriel entra dans le bureau avec une des épées célestes et la longea dans ma direction. Avec une petite hésitation, je pris l'épée dans ma main en admirant sa couleur or vif.

— Je comprends que tu sois un peu stressée, mais ce moment est attendu de tous. Dit-il en souriant.

— Je suis pas que stressée, je suis amoureuse d'un démon qui risque de mourir aujourd'hui.

— Mais tes semblables te voient comme une héroïne de faire partie de la prophétie de l'apocalypse.

— Maintenant, ces choses ne m'intéressent plus. Dis-je en le contournant pour sortir de son bureau.

Je déployai mes ailes pour m'envoler en tenant fermement l'épée dans ma main, en espérant qu'Elyrion réussira à avoir la boîte de Pandore.

J'arrivai dans la grande arène pleine à craquer, regroupant d'un côté les anges et de l'autre les démons toujours aussi bruyants.

J'étais à quelques mètres derrière l'ange qui devait combattre le démon et, derrière moi, se trouvait deux autres anges.

Arrivant vers la zone de combat, l'ange alla jusqu'au milieu, tandis que les deux autres anges m'ordonnèrent de rester devant la barrière donnant accès à la zone.

La pression commença à monter en moi, de devoir décevoir mon père et tous ces anges qui attendent ce moment depuis des millénaires. Je ne dirais pas que je n'avais pas le choix, je l'avais, et j'avais choisi Elyrion, peu importe ce qui arrivera.

La barrière de l'entrée d'en face s'ouvrit, un démon, Lucifer, avec les ailes dorées, sortit en s'approchant face à l'ange et, derrière lui, il était là, Elyrion, il se tenait dos à la barrière avec l'autre épée céleste en main.

Tout d'un coup, la pression était encore plus forte en moi, il était là, juste là en face de moi, il jeta un coup d'œil vers moi avec un hochement de la tête, comme confirmation qu'il avait la boîte de Pandore à sa possession.

La Mort apparut au milieu de l'arène, accompagnant ainsi avec lui les trois autres Chevaliers de l'Apocalypse qui se tenaient quelques mètres derrière lui.

La conquête était armée d'un arc sur son cheval blanc, prête à conquérir ; la guerre était armée d'une épée sur son cheval rouge, prête à apporter le conflit ; la famine était armée d'une balance sur son cheval noir, prête à augmenter le prix du blé et de l'orge. Il ne manqua que la mort et sa faux à leur côté pour apporter des choses encore plus horribles aux êtres humains.

— Vous savez tous qui je suis, enfin je suppose. Aujourd'hui est venu le grand jour. On peut dire un grand merci à Nymalia, ici présent, et à Elyrion, d'avoir été le bien et le mal ayant apporté ce jour tant attendu de nous tous. La prophétie a été réalisée grâce à eux. Je vais pas tarder à vous donner le plaisir que vous êtes venu chercher, que vous soyez vivant ou mort après cette bataille. S'exclama la Mort en regardant autour de lui.

— Veuillez maintenant apporter les épées. Ordonna-t-elle.

J'avançais doucement vers le milieu de l'arène en fixant Elyrion du regard qui avança de son côté aussi en me faisant un clin d'œil. Il avait une mine triste, je ne voulais pas voir ça sur son visage, parce qu'on allait s'en sortir et on sera heureux ensemble et pour toujours, on devait y croire.

On n'était qu'à quelques mètres l'un face à l'autre, je lui souris en faisant un clin d'œil à mon tour.

— Regardez-vous, il est où, votre Dieu ? Il se cache, pendant que moi, je me bats, et si je dois perdre, je perdrai aux côtés des miens. Lança Lucifer en regardant vers moi.

— MAINTENANT. Me cria Elyrion en faisant apparaître la boîte de Pandore dans le vide avec un geste de la main.

En tombant sur le sol, le choc ouvrit la boîte, qui causa une fissure dans le vide laissant entrevoir un espace vide à l'intérieur. Je lançai immédiatement mon épée à l'intérieur, mais de son côté, Elyrion hésita.

Ils étaient tous en choc de ce qu'on venait de faire et un grand silence régna dans l'arène.

— Écoute-moi, Elyrion, ne fais pas ça, on a l'avantage. Donne-moi l'épée pour que je le tue, et ainsi on gagnera. Dit Lucifer à Elyrion.

— Elyrion, écoute-moi, tu dois le faire, ne reste pas sans rien faire. Tu te souviens de ce qu'il t'a fait endurer pour les fautes de Camille, tu n'avais pas le courage de le défier, maintenant tu peux le faire, ne le laisse pas te manipuler encore une fois, pour son plaisir, tu risques d'anéantir ton bonheur, alors sois le démon que j'aime.

Il resta immobile en regardant la fissure, encore dans le doute de ce qu'il devait faire. Qu'est-ce que t'attends, Elyrion ? Jette cette épée dans la boîte de Pandore.

— Cette victoire ne sera pas pour aujourd'hui, avec tout le respect que je te dois. Dit Elyrion en lançant l'épée dans la fissure.

Je me dépêchai de fermer la boîte avant que quelque chose puisse s'échapper de là, je levai mon regard vers Elyrion en souriant.

— On a réu……

À peine le temps de finir ma phrase que Lucifer tenait Elyrion par son cou au-dessus de lui en l'étouffant. Il se débattait de toutes ses forces, mais Lucifer était plus puissant.

Je pouvais pas le laisser faire, on n'avait réussi, je devais l'aider, je me précipitai pour combattre Lucifer, mais les anges m'attrapèrent aussitôt.

— Ne te mêle pas de ces choses. Me dit l'un d'entre eux.

— Tu vas le regretter. Prévint Lucifer à Elyrion avant de le lancer de toutes ses forces.

Il se trouva projeté contre les barreaux de la porte de l'arène. Les autres démons descendirent dans l'arène rapidement pour le frapper avec des coups de poing et des coups de pied, il ne pouvait plus se défendre.

Je me débattais avec les autres anges pour essayer de l'aider, mais c'était impossible. Je ne pouvais pas le voir dans cet état, aussi impuissant, j'hurlais de douleur et de peine. On s'était promis une fin heureuse, ça ne pouvait pas s'arrêter là.

Je ne le voyais plus, tellement il y avait de démons au-dessus de lui.

— JE T'AIME , ELYRION, JE T'AIME AUSSI, TU M'ENTENDS, JE M'EN FOUS QUE ÇA SOIT CLICHÉ, JE T'AIME. Hurlais-je en larmes à haute voix en espérant qu'il m'entendait.

Les deux anges qui me tenaient déployèrent leurs ailes pour s'envoler avec moi. Je ne te laisserai pas tomber, Elyrion, je reviendrai pour toi, mon sale démon.

𓆩𓆪

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