𓆩ÐłЖ𓆪

⚝ 𝐄𝐋𝐘𝐑𝐈𝐎𝐍 ⚝

Je continuai de suivre l'homme entrain de faire ses courses douteuses dans le magasin lorsque Nymalia apparut de nulle part devant moi.

— Oh, vous pouvez vous téléporter aussi ? Lançai-je sèchement en la contournant pour ne pas perdre l'homme de vue.

– On peut faire beaucoup de choses. Répondit Nymalia qui continua à me suivre.

– Super.

— Vraiment désolée de t'avoir laissé en plan l'autre jour, sale démon. S'excusa Nymalia.

— L'autre jour ? Ça fait littéralement deux semaines, Nymalia. Répondis-je sans me préoccuper d'elle.

— Je sais, et j'ai bien d'autres choses à régler que de t'avoir dans les pattes, ou dans les ailes si tu préfères.

— C'est toi qui m'avait proposé cette idée, ma petite ange.

— Oui, oui, je sais, et je suis vraiment désolée, j'étais en colère après tes mots, comme si vous étiez les gentils, comme si ça n'allait pas avoir de conséquences pour elle si elle avait choisi la route du diable, elle est heureuse là-haut. M'expliqua Nymalia qui se téléporte de nouveau devant moi.

— Bon d'accord, mais j'ai une solution pour que tu puisses te faire pardonner.

— C'est quoi ?

— Cet homme que je suis en train de suivre est un tueur en série. Là, il fait ses courses pour qu'il puisse faire ses prochaines victimes. Commençai-je en m'arrêtant face à elle.

– Il a pour habitude de kidnapper des couples, ensuite de les torturer ensemble, jusqu'à les tuer, lorsqu'il ne ressent plus cette sensation forte de tueur, je suppose. Continuai-je en reprenant mon chemin.

— D'accord, et quel est le rapport avec moi ? Me Demanda Nymalia.

— Et bien ce soir il va mourir, et nous serons ses dernières victimes. Proposai-je à Nymalia en souriant.

— Ça implique que j'enlève mon halo pour que je devienne visible, c'est hors de question. Refusa-t-elle instantanément.

— Super, je ne compte pas te forcer, alors il choisira deux innocents pour assouvir ses pulsions de tueur. J'avoue que ça me va amplement. Répondis-je en espérant qu'elle accepterait l'offre.

— T'es qu'un enfoiré, je vois dans ton petit jeu démon.

— Il n'y a pas de petit jeu, ma petite ange, c'est nous ou deux innocents, c'est bien le moment de me prouver que t'as ton libre arbitre. Dis-je en cherchant l'homme qui déposa ses courses dans sa voiture.

— Bon d'accord, j'accepte, tu m'as convaincue, sale démon de l'enfer. Accepta-t-elle en se grinçant les dents.

Et bien, je ne me savais pas autant persuasif à être capable d'obliger une ange à enlever son halo. Nous rentrâmes à l'arrière de la voiture du tueur, ainsi dit profitant du trajet gratuitement.

— Avoue que tu veux toucher mon halo. Dit-elle.

— Pas du tout, ma petite ange, pourquoi ça ? Demandai-je en déposant mes deux pieds sur la chaise du conducteur pour me mettre à l'aise.

— Tu cherches beaucoup d'excuses pour que je puisse l'enlever.

— C'est un petit peu logique pour notre mission, ma petite ange.

— Ouais, c'est ça, démon. Alors, tu te sens comment d'avoir une nouvelle âme à torturer en enfer ? Me demanda Nymalia.

— Ça ne me fait rien du tout, je ne vais peut-être même pas le torturer, j'en ai bien torturé des tueurs en série, j'aime plutôt tester des trucs nouveaux. Expliquai-je en passant mes pieds à travers la tête du tueur.

— Je vois, et après tant d'années à le faire, tu te sens pas à bout ? Rassasier ? De voir ce schéma se répéter à chaque fois. Continuait-elle à me demander.

— Disons qu'on n'a pas de moral ni de sentiments pour ressentir ce genre de chose, du coup non, à chaque fois, voir leurs visages me supplier, pouvoir les briser intérieurement, ça m'excite. Avouai-je sur un ton plus sérieux.

— Waouh, j'ai jamais entendu un truc aussi stupide. Comment vous faites pour prendre du plaisir dans la souffrance de quelqu'un ? Répondit Nymalia en rigolant.

— C'est un truc de démon, comme vous qui aimez aider les gens, c'est tout, on doit bien jouer le rôle du mal à fond. Répondis-je en riant à mon tour.

— Je suppose que c'est ça. Dit Nymalia en concentrant son regard vers l'extérieur par la vitre de la voiture.

Plus aucun mot n'est dit pendant le reste du trajet, jusqu'à l'arrivée du tueur dans sa maison.

L'homme descendit de sa voiture en s'assurant que son coffre était bien verrouillé avant d'entrer dans sa maison, toujours suivi par nous.

En ouvrant à peine la porte, un petit garçon et une petite fille se précipitèrent dans ses bras en criant « papa ».

— En plus, c'est un père de famille.

– Avoir une famille apporte beaucoup de couverture pour les tueurs. Répondis-je en passant à travers le tueur et ses enfants.

Sa femme sortit de la cuisine pour rejoindre son mari et l'embrasser.

— Comment a été ta journée, mon chéri ? Demanda la femme avec un grand sourire.

— Sans vous trois, mes journées sont toujours aussi nulles, mon cœur.

— Jusqu'à ce que tu trouves des victimes, mon cher tueur en série. Répliquai-je en jetant un coup d'œil vers Nymalia.

Le père se dirigea vers le salon avec ses enfants tandis que sa femme se dirigea vers la cuisine.

– Il a fait vingt et une victimes. Un homme avait réussi à s'échapper, mais il était tellement dans un sale état qu'il ne pouvait même plus parler. Débutai-je en m'appuyant contre le mur du salon.

— Vingt-et-une putain de victimes, Nymalia. Dieu a laissé vingt et une personnes innocentes mourir avant enfin de décider que c'était l'heure de ce tueur de subir l'ultime sort.

— Où est-ce que tu veux en venir ? Me demanda Nymalia en s'approchant de moi.

— Des milliers de gens innocents, des enfants, qui n'ont rien demandé meurent dans des guerres, et que fait ton bon Dieu dans tout ça ? Il reste là-haut à les regarder périr, mourir dans les envies macabres d'autres gens, sans compter les gens qui meurent de faim ou de maladies.

- Mon père n'a pas créé l'humanité ainsi, il n'a pas créé une partie au-dessus de l'autre, il n'a pas créé la faim dans le monde, ni des armes à feu, ou peu importe le moyen que les humains utilisent pour s'entretuer ; tout était égal et beau au début de la création de Dieu. Les guerres, la pauvreté et les maladies viennent des êtres humains, ils ont causé tout ça au fil du temps ; au lieu de s'unir, ils créent des missiles, des armes nucléaires et néfastes pour se détruire entre eux, ils sont l'unique responsable de tout ce qu'ils endurent sur terre. Répondit Nymalia en reprenant son souffle.

— Si Dieu doit agir à chaque fois que quelqu'un fait du mal, alors à quoi servirait le libre arbitre ? Dans ce cas-là, le mieux ne serait pas de les contrôler comme des marionnettes ? Ils sont avertis de tout ce qui est bien et de tout ce qui est mal, et pourtant ils arrivent à causer le pire. Le libre arbitre montre juste la cruauté des êtres humains.

— Alors c'est ça l'excuse pour qu'il puisse avoir la conscience tranquille ? Il reste là-haut et regarde des innocents mourir d'atroces souffrances de la main de ce tueur ? D'abord, il commence à leur arracher les ongles, à les électrocuter ; ensuite, il les coupe vivants, ce qui le réjouit. Expliquai-je en pointant l'homme du doigt.

— Commence pas à parler comme si t'étais un saint, tu fais pire aux âmes en enfer. Répliqua Nymalia.

— Oui, à ceux qui le méritent, bordel, et dans son cas, ses victimes le méritent pour que Dieu, le plus puissant, reste insensible à leur sort ? Réponds-moi franchement, Nymalia.

Nymalia ne répondit plus, nous restâmes juste là dans la maison, dans un immense silence.

La journée passa très vite, laissant place à la noirceur de la nuit. Après avoir attendu que sa femme et ses enfants s'endorment, l'homme descendit et prit sa voiture pour partir à la chasse.

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