⚝ 𝐄𝐋𝐘𝐑𝐈𝐎𝐍 ⚝

Cela faisait plusieurs jours que Nymalia et moi on se considérait comme un "couple", comme le dirait la plupart des êtres humains, et on savait pas trop comment réagir l'un face à l'autre dans cette situation.

Alors on s'embrassait à chaque fois qu'on se voyait, et ça se faisait de plus en plus régulièrement. C'était devenu ça notre routine.

D'abord, on se retrouvait dans la pâtisserie de George, on dégustait beaucoup de sucreries, et je ne blague pas sur beaucoup, tout ça c'était un peu nouveau pour nous deux et ça faisait bien son charme.

Ensuite on passait la journée ensemble à se moquer l'un de l'autre, à rigoler et à parler de tout, ensuite venait le moment de se séparer, on se donnait un dernier baisé et chacun on s'envolait de notre côté.

Toujours invisible,main dans la main on marcha sur le trottoir en passant à travers les passants, Nymalia sortit de sa poche des airpods.

— Waw, depuis quand t'es aussi fan de musique ? Demandai-je sur un ton surpris.

— Depuis notre premier rendez-vous, le deuxième, je voulais dire, et j'ai vraiment aimé les chansons que tu m'as fait écouter. Répondit-elle avec un sourire qui me fondit le cœur. Oups, je n'en avais pas, alors c'était quoi cet effet que je ressentais ?

— Pas la peine de me remercier, ma petite ange. Répondis-je en faisant une tête pleine de fierté.

Nymalia coupa mon chemin pour m'embrasser en déposant ses mains sur ma nuque.

— Merci, sale démon. Me remercia Nymalia en reprenant son chemin.

Je lâchai un petit rire qui l'a fait rire aussi.

— Tu penses qu'on devrait utiliser les thèmes humains genre "mon amour" "mon cœur" "chéri(e)" et pleins d'autres de ce genre ? Je les trouve tellement clichés. Me demanda-t-elle en tendant une des airpods vers moi.

Je pris un moment à réfléchir en mettant l'écouteur dans mon oreille, était-ce nécessaire ce genre de propos humains ? Peut-être que c'était parce que j'étais pas habitué à ce genre de chose mais je les trouvait tout aussi bizarre.

— Ce ne sont que des thèmes presque sans valeur maintenant pour les humains. Des gens les utilisent pendant que c'est totalement faux et qu'ils ne s'aiment pas du tout. Je suis d'accord avec toi, c'est cliché.

— Mais en même temps, je me dis que nous sommes ensemble et que c'est un peu normal d'utiliser ce genre de chose. En fait, c'est tout nouveau pour moi et je sais pas comment réagir.

Je coupai son chemin en déposant mes deux mains sur ses hanches, en l'approchant vers moi, en l'admirant.

— Nous ne sommes pas des humains et nous ne sommes pas forcés d'utiliser ce genre de choses sans valeur, même pour certains d'entre eux. Tu réagis parfaitement bien, t'es parfaite, et ce que l'on ressent l'un pour l'autre est bien réel, alors profitons-en, en évitant de nous poser trop de questions, et j'aime bien quand tu m'appelles « sale démon », ça m'excite. Avouai-je avec un petit rire coquin.

— T'es pas sérieux ? Demanda Nymalia avant d'éclater de rire.

— Quoi ? Mais c'est vrai, tu sais quoi, on va s'appeler ainsi maintenant, c'est plus poétique : tu seras ma petite ange et moi, ton beau sale démon. Dis-je avec le sourire.

— D'accord, c'est pas très poétique comme tu le dis, mais j'aime bien mon beau sale démon. Dit Nymalia en déposant un doux baiser sur ma joue.

Je ressentis encore ce sentiment inexplicable pour moi, mais satisfaisant et incroyable quand j'étais près d'elle.

On continua de marcher pendant quelques minutes jusqu'à ce qu'on arrive devant une église.

— Ah, on va avoir droit à un prêtre. Dis-je tout excité.

— Un pasteur, Matthew Colson. Précisa Nymalia en traversant la porte de l'église, suivie de moi.

— Je croyais qu'il y avait un truc entre vous,démons, et les lieux sacrés, du genre vous pouvez pas rentrer. Dit Nymalia en jetant un regard vers moi.

— Ça arrive lorsqu'on se met sur notre vraie forme et aussi aux démons qui cohabitent le corps d'un humain, mais là je suis un humain, enfin presque. Expliquai-je en regardant un peu partout dans l'église.

Mais ça me faisait toujours ces sensations bizarres quand je marchais dans des lieux sacrés : les croix, les décors, tout ça me dérangeait.

— C'est génial ça. Dit Nymalia en s'asseyant sur un banc.

Je me rapprochai d'elle et je pris place à ses côtés, ensuite je posai mon regard vers le pasteur qui préparait sa chaire avant l'arrivée de ses fidèles.

Nymalia et moi on tourna la tête en même temps en entendant le bruit de la porte qui s'ouvrit. Un homme avec un sweat à capuche noir rentra dans l'église et s'approcha rapidement du pasteur.

— Carlo !! T'étais passé où ? Depuis avant-hier je te cherche partout ? Tu m'as laissé tout le travail de l'église,tu sais bien que c'est pas trop la forme niveau santé pour moi. Dit le pasteur en prenant Carlo dans ses bras.

— Je suis content que tu sois de retour. Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda le pasteur.

Nymalia et moi,nous restâmes silencieux en regardant la scène. Sortie de nulle part, je voyais la mort, présente sur la chaire.

— J'ai encore rechuté, mon révérend, j'ai encore pris de la drogue. Répondit Carlo en se grattant un peu partout sur le corps.

— C'est pas grave Carlo, ce genre de chose arrive. Maintenant, t'es dans la maison de Dieu, ensemble on va combattre cette addiction au nom du Seigneur.

— Il ne peut rien faire pour moi, mon révérend,il ne peut rien. Répéta Carlo dans un rire anxieux.

— Il peut tout faire, tu dois croire en lui, tu dois avoir foi en lui et il te montrera sa grandeur en apportant la lumière au fond du puits que tu es, Carlo, crois en lui. Persista le pasteur en essayant de le rassurer.

— J'EN AI MARRE DE TES TRUCS DE MERDE, MAINTENANT DONNE-MOI TOUT L'ARGENT ICI, JE DOIS M'ACHETER DE LA DROGUE. Hurla Carlo qui commença à paniquer.

— Ressaisis-toi, Carlo,ne prends pas ce chemin, Dieu te réserve tellement de choses bien mieux. Rassura le pasteur.

Mais Carlo ne voulant rien écouter sortit un couteau de sa poche et se jeta sur le pasteur en le massacrant à coup de couteau, je perdis le fil vers une vingtaine.

Ensuite, il se leva en essuyant ses mains sur son sweat, puis il se dirigea vers la chaire en prenant tout l'argent qui se trouvait dans une boîte avant de s'enfuir à toute vitesse.

Je jetai un regard vers la chaire et la mort n'était plus là. Ensuite, Nymalia et moi, nous nous dirigeâmes vers le corps du pasteur qui agonisait encore dans son propre sang. C'était encore possible qu'il fût sauvé s'il y avait quelqu'un pour appeler une ambulance, dommage pour lui.

— Tu vois, il essayait simplement de l'aider, de le mettre sur le droit chemin, en essayant d'enlever cette addiction dévastatrice en lui, et tout ce qu'il a eu en échange de sa part, c'est la mort. Commença Nymalia qui s'accroupit sur le corps agonisant du pasteur.

Je restai là, les mains dans les poches, c'est vrai que j'aimais bien faire du mal, mais ça, ça m'avait touché, pauvre pasteur Matthew, mais c'était un mal pour un bien,il reposera au paradis maintenant.

— Parfois même si on essaye tout, on ne peut pas changer quelqu'un, on ne peut pas enlever le mal qu'il porte, ce que Matthew n'a pas compris malheureusement. Reprit-elle en se relevant.

Ces mots ne m'était pas destinés et pourtant ça m'avait toucher au plus profond du vide qui se trouvait en moi, et si elle avait raison, que le mal que je portais ne pourra jamais changer et qu'elle ne pourra jamais m'accepter ainsi.

Peut-être que Tom avait raison, tout ceci ne pourra qu'être un échec, qu'on était pas compatible ensemble, qu'un démon et une ange ne pourra jamais être ensemble.

— Et si on se refait un autre rendez-vous sympa pour oublier cette histoire triste ma petite ange ? Proposai-je à Nymalia après un long moment de silence.

— C'est une super idée mon beau sale démon. Accepta-t-elle en prenant l'âme de Matthew qui rendit enfin son dernier souffle.

Je m'approchai d'elle pour l'embrasser, ensuite elle ouvrit ses ailes blanches pour s'envoler. Finalement, je pensais que pour savoir si tout ça allait marcher, il faudrait tenter le coup.

Je n'arrêterais pas de me battre pour nous, je l'aimais, depuis le début, j'essayais de changer le fait que j'étais un démon, mais ce n'était pas la bonne chose à faire. Je devais devenir meilleur pour elle. Ce que je ressentais pour Nymalia me rendra un meilleur démon à ses yeux.

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