✞ 𝐍𝐘𝐌𝐀𝐋𝐈𝐀 ✞

Je regardai les chiffres de l'ascenseur s'allumer en me demandant une énième fois qui avait eu l'idée de mettre un ascenseur avec interdiction d'utiliser nos ailes.

Et là, je repensais encore à Elyrion, à hier, à notre rendez-vous, à ses bras autour de moi, à son regard sur moi, à sa voix, à ces émotions que j'ai ressenties peu importe la manière dont peut interpréter un être humain, et surtout, à ce baiser.

Tout ça, c'était quelque chose de nouveau pour moi et surtout incroyable avec lui. Je n'arrivais plus à le sortir de ma tête, mais une question me hantait : est-ce possible entre une ange et un démon ? Et si c'était rien qu'une illusion ?

La porte de l'ascenseur s'ouvrit, je sortis pour rejoindre le bureau de Samuel.

— Mon ange préféré, après des millénaires, tu commences à t'habituer avec l'ascenseur ? Me questionna-t-il sur un ton moqueur.

— J'arriverais jamais. Répondis-je en m'asseyant en face de lui.

— Alors comment a été ta soirée nocturne ? Me demanda Samuel en me faisant sursauter.

— Quoi ? Demandai-je avec un air surpris.

— On t'a pas vu hier soir, c'est tout, et ton halo était injoignable. Dit-il en montant son regard vers moi.

— Oh oui, je profitais des choses humaines. Bref, t'as quoi pour moi aujourd'hui ? Répondis-je en essayant d'éviter le sujet pour ne pas mentir encore plus à mes semblables.

Samuel tendit un morceau de papier doré vers moi avec un regard suspicieux.

— Quoi ? Demandai-je en prenant le papier.

— Non, rien. Répondit Samuel en reprenant ses activités.

Je me levai de la chaise pour me diriger vers l'ascenseur en me posant des tonnes de questions.

C'était quoi ça ? Cette question ? Savait-il pour hier soir ? Que j'aimais un démon ? Qu'on s'était embrassés ? Ou je faisais juste une crise de panique ?

J'arrivai sur terre devant la boutique de George, je passai à travers la porte, je jetai un coup d'œil vers les clients, mais il n'était pas là,pas encore.

J'avais tellement envie de le revoir. Je passai mon chemin pour rejoindre les toilettes, enlever mon halo et ensuite retourner sur le comptoir.

J'appuyai sur la petite sonnette à plusieurs reprises avant que la fille de George vint vers moi.

— Oh, ton père n'est pas là ?

— Non, il fait son check-up comme d'habitude à l'hôpital et il trouve que c'est une bonne idée de me laisser ici. Répondit Chilène en s'appuyant contre le comptoir.

— Ah d'accord.

— Alors, tu voulais quelque chose ? Il m'a déjà dit que quand il s'agit de toi et Elyrion, vous n'avez qu'à demander.

— Non, ça va. Je voulais voir si Elyrion était là, apparemment non.

— Et en parlant de lui, comment s'est passé votre deuxième rendez-vous ? Me questionna Chilène dont la curiosité peut se voir à des milliers de kilomètres.

— C'était incroyable, c'était super, et il m'a embrassé. Répondis-je avec un sourire éclatant sur mon visage.

— Quoi ? Il t'a embrassé ? Mais c'est incroyable, je suis trop heureuse pour toi. Cria Chilène qui passa devant le comptoir pour me donner un câlin.

Je savais pas comment réagir à ses trucs humains, alors je déposai mes deux mains sur son dos jusqu'à ce qu'elle s'écarte.

— Je suis heureuse pour toi, l'amour est beau pour nous, les êtres humains, c'est bien de savoir que des anges peuvent le faire aussi. Dit Chilène en reprenant son souffle.

— Ouais, je ressens de l'amour finalement,je savais pas trop comment l'interpréter. Dis-je en soupirant.

— Et comment Dieu voit une relation comme ça ? Me questionna-t-elle.

C'était une très bonne question, je me l'étais jamais posée, comment mon père voyait ce que je ressentais pour Elyrion ? Ce que je ressentais pour un démon ? Il le savait déjà, alors pourquoi il me laissa dans le doute ?

— Je sais pas encore, je pense qu'il comprendra. Répondis-je sans en être sûr.

— De toute façon, je le respecte beaucoup, c'est notre créateur, mais peu importe ce qu'il pense, tu dois te dire qu'aimer, c'est la plus belle chose dans la vie, et tu dois profiter de tout ce que tu ressens pour Elyrion, peu importe qu'il soit un démon, qu'il ne fasse que du mal. Me conseilla Chilène en déposant ses deux mains sur mes épaules.

— T'as raison, je dois pas me prendre la tête avec ce qu'il pense, je dois juste profiter d'une chose extrêmement rare, l'amour entre nous, enfin s'il m'aime vraiment. Doutai-je en souriant bêtement.

— Je suis sûr qu'il t'aime vraiment et c'est une chose extrêmement rare entre une ange et un démon de créer l'amour entre vous,enfin, je suppose.

— Je pense que c'est la première fois que ça arrive depuis toujours. Répliquai-je.

— Tu vois, c'est quelque chose d'inattendu, d'extraordinaire et rare qui se passe entre vous, prouvant que parfois vos deux côtés peuvent être au même endroit sans se battre. Dit Chilène en souriant.

— Je vous souhaite tout le bonheur du monde, peut-être un peu moins pour Elyrion qui a l'âme de mon père. Dit-elle en lâchant un petit rire.

— Merci, Chilène. Dis-je en la prenant de nouveau dans mes bras.

On s'écarta, Chilène retourna derrière le comptoir en donnant des consignes aux autres employés.

J'entendis la cloche de la porte, en me tournant, je tombai face à Elyrion qui lâcha un petit sourire. Si j'avais un cœur dans ce corps humain, je suppose qu'il allait se battre à mille à l'heure en le voyant.

— Salut. Arrivai-je simplement à dire.

— Salut ma petite ange. Répondit Elyrion qui se colla littéralement contre moi en me fixant du regard.

— Ça va ? Demandai-je, n'arrivant pas à trouver d'autres mots.

— Comme une ange, un démon va toujours bien. Répondit-il en s'écartant un peu.

Il était là devant moi et je ne savais plus quoi faire,plus quoi dire, alors je me rapprochai de lui et commençai à l'embrasser en passant mes mains derrière sa nuque.

Après quelques bonnes secondes, il recula un peu sa tête pour me regarder.

— Peut-on utiliser le thème humain "en couple", "ensemble", pour désigner ce qu'on est ces dernières heures ? Me demanda-t-il avec un sourire bête.

— Je suppose que oui. Répondis-je simplement en l'embrassant de nouveau parce que c'était tout ce que j'avais envie de faire sur le moment, ressentir ces sentiments, ces émotions et ces frissons qui me faisaient tellement du bien quand il était là, près de moi.

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