⚝ 𝐄𝐋𝐘𝐑𝐈𝐎𝐍 ⚝

Je restai debout, complètement figé sur place après les mots de Nymalia. Je pouvais voir la colère derrière tout ça, et le mépris dans son regard que j'étais un démon.

Je ne savais pas trop comment exprimer ce que je ressentais, mais je supposais que ça devait être de la tristesse et de la déception de voir quelqu'un qu'on aime ne même pas prendre la peine de nous comprendre.

Mon enveloppe humain n'avait pas de cœur, mais je pouvais ressentir quelque chose de brisé au plus profond de moi. Comment avait-elle pu pendant un instant penser tout ça à propos de moi ?

Comment avait-elle pu me dire tout ça sans hésiter ? Comme si elle n'attendait que ça, qu'un moment de doute pour tout me balancer, parce que je savais faire que ça, le mal, mentir, en pensant qu'à moi.

Comme je l'avais dit et redit, je n'avais rien à voir dans tout ça, que nous deux fîmes partie d'un soi-disant plan. Je n'avais même pas tout retenu de ses propos ; ses mots m'avaient brisé.

Je pris un long soupir en essayant d'évacuer tous ces sentiments de déception en moi ; je devais avoir la tête claire et en savoir bien plus sur cette affaire d'apocalypse.

Soudainement, je sentis deux présences démoniaques à mes côtés, je regardai à droite en voyant un démon et à ma gauche Grindelle.

Je savais déjà pourquoi ils étaient là, sûrement l'apocalypse. De toute façon, j'avais besoin d'en savoir un peu plus.

— Si vous êtes là pour m'annoncer l'apocalypse, je suis déjà au courant. Dis-je en me tournant face à Grindelle.

— Ce moment est attendu bien longtemps pour les démons, pourquoi t'as pas l'air d'être heureux, mon cher Elyrion ? Répondit-elle.

— T'étais au courant ? Demandai-je sur un ton sérieux.

— Pour ta relation avec cette ange ? Évidemment, mon cher Elyrion, mais pour en faire quoi, je l'ai découvert que récemment.

— Je suppose que ça vient de Lucifer, bien évidemment. Dis-je en ne voyant pas qui d'autre pouvait être derrière tout ça.

— C'est juste la prophétie. Ça pouvait évidemment tomber sur un autre démon et une autre ange.

Suivit de Grindelle et de l'autre démon complètement muet, je traversai le portail en feu pour arriver en enfer. Ensuite, l'autre démon me demanda de le suivre à son bureau, et oui, il était bien plus haut placé en enfer que moi et même que Grindelle.

Je m'assis face à lui, toujours en pensant à Nymalia, à cette dispute, comment pouvais-je la convaincre que j'étais pour rien.

— Je suppose que tu aimerais en savoir plus sur cette affaire de prophétie ? Me demanda le démon.

— Ce que j'aimerais en ce moment, c'est de revoir Nymalia et lui dire que j'étais pas au courant de tout ça, mais comme je suis ici, alors oui, dis-m'en plus à propos de ça. Répondis-je.

— Où puis-je commencer ? C'est une longue histoire en fait, mais pour résumer, c'est que votre amour n'est que la volonté de Dieu pour déclencher l'apocalypse, la fin de l'être humain.

— Je suis déjà au courant pour tout ça, mais pourquoi l'amour entre une ange et un démon ?

— Tout simplement parce que ça annonce que quelque chose de mal se produit : une ange et un démon, deux êtres complètement différents tombés amoureux, tu trouves ça logique ? Mais bien évidemment, tu le trouves logique, puisque c'est toi. Répondit le démon en riant avant de prendre une pause.

— En gros, Dieu et Lucifer n'arrivaient pas à trouver une entente pour déclencher la fin du monde. Ensemble, ils ont écrit une prophétie dans laquelle trois critères devaient être accomplis pour prévenir les anges et les démons que la fin est proche : Premièrement « Trouver l'immortel », qui est bien évidemment Elliot ; deuxièmement « Trouver les deux épées célestes» ; et pour terminer « L'amour entre un démon et une ange ou l'inverse ». Ce qui est encore plus intéressant, c'est qu'il suffit que l'un d'entre vous soit amoureux pour déclencher l'apocalypse. M'informa-t-il sur un ton ferme.

— Alors nous deux, on n'a servi qu'à ça ? Être le jouet d'un désir pour Dieu et Lucifer ?

— C'est pas totalement ça. Si c'était pas toi dans la situation, t'aurais aussi vu que c'est ignoble une relation entre un démon et une ange, Elyrion. Me rappela le démon.

— Tout ça c'était écrit, tout ce que j'ai ressenti pour elle n'était finalement pas réel, c'est juste ce que voulaient les plus puissants. Répondis-je en pensant à nos moments, à tout ce que j'avais pu ressentir à ses côtés : était-ce vraiment réel ? N'était-ce qu'illusion ?

— Ça, c'est à toi de le voir si tout ce que t'as ressenti pour elle était réel ou pas. Est-ce que toutes ces émotions soudain venaient au plus profond de ta noirceur ? Me questionna le démon.

Même si dans ma tête j'étais complètement déçu d'apprendre tout ça, au plus profond de moi, je savais que tout ce que je ressentais pour Nymalia était vrai, que ces émotions,ces sentiments venaient de moi et pas d'une prophétie.

Et même si c'était le cas, je m'en foutais, tout ce que je voulais c'était elle, elle était la plus incroyable des choses qui m'était arrivée, et je ne comptais pas la perdre, je devais la rejoindre.

— Si tu as du mal à trouver une réponse, je pense que c'est déjà une réponse. Dit le démon en se levant de sa chaise.

C'était déjà une réponse claire pour moi : je ne laisserais pas tomber ce qu'on ressentait l'un pour l'autre, je savais que c'était réel.

— Mais Nymalia m'avait aussi parlé d'une guerre entre anges et démons. Je trouve que c'est complètement stupide de faire ça, puisque les anges sont bien plus puissants que nous, c'est comme se suicider. Dis-je curieusement au démon.

— C'est là que tout devient intéressant, Elyrion, mais là, je dois te laisser, et pour le moment, je confisque ta bague, tu ne pourras plus retourner dans le monde des humains. Exigea le démon en s'approchant de moi.

Sans en débattre, et je me doutais que c'était possible puisqu'il était bien plus puissant que moi, je retirai ma bague et la déposai dans la paume de sa main.

— La fin est proche. M'avertit-il avant de quitter le bureau.

Après un petit moment de réflexion dans le bureau, j'avais maintenant envie de me défouler, la frustration entre cette dispute avec Nymalia et cette apocalypse.

Je me dirigeai vers les tours où étaient les âmes et je m'arrêtai devant la tour où se trouvait Camille, que je n'avais pas torturé il y a quelque temps à la demande de Nymalia.

Avec toute cette rage que j'avais en moi, je voulais que la torturée pour me sentir mieux, mais je l'avais promis à Nymalia. Après tout ce qu'elle m'avait dit, est-ce que ça avait encore de l'importance ?

Elle m'avait toujours considéré ainsi, alors pourquoi respecter cette promesse ? De toute façon, elle m'avait mis dans cet état.

J'ouvris la porte brutalement en m'approchant de Camille qui hurla de peur, je déposai une main sur sa bouche en le fixant du regard avec mes yeux devenant rouges.

— S'il te plaît. Me supplia-t-elle.

J'avais beau entendre ce mot des milliers de fois de sa bouche, ça n'avait jamais eu aucun effet sur moi.

Avec rage et colère, j'enfonçai ma main à l'intérieur d'elle en la torturant encore pire. Elle hurla, elle pleura de douleur. Tout ça ne servait qu'à me satisfaire de plaisir pour expulser ma frustration.

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