𓆩TЯΞłZΞ𓆪

𝐍𝐘𝐌𝐀𝐋𝐈𝐀

Je dégustais chaque bout de ma tarte aux framboises avec douceur lorsque la porte de la boutique s'ouvrit par Elyrion.

Il jeta un coup d'œil aux alentours et son regard tomba sur moi ; il sourit en s'approchant de ma table.

— Tu risques de prendre le titre de cliente du mois à ma place, ma petite ange, et franchement, je le prendrais très mal. Dit-il en s'asseyant.

— C'est exactement mon but, sale démon. Répondis-je en laissant échapper un petit sourire.

— Tu sais qu'il existe d'autres choses que des tartes aux framboises ici ? Me demanda ironiquement Elyrion.

— Je sais, mais je doute que quelque chose d'autre puisse rivaliser avec les superbes tartes de George.

Je pris un bout de tarte avec la fourchette et l'approchai vers la bouche d'Elyrion qui se précipita de le prendre.

— Rassure-toi, mon cher Elyrion, la tarte ne risque pas de s'échapper. Le taquinai-je en rigolant.

— Alors, c'est quoi ton plan du jour, ma petite ange ? Demanda Elyrion en tapant sur la table avec ses doigts.

— Comme d'habitude, je vais terminer ma tarte et ensuite sauver des âmes de mon côté. Répondis-je en prenant une bouchée.

— Ah, je vois que tu ne veux pas me punir en me forçant à faire le bien aujourd'hui. Dit Elyrion en souriant.

— Non, on ne peut pas changer les habitudes d'un démon, tu me l'as bien montré. Répondis-je en me levant pour quitter la boulangerie-pâtisserie.

Elyrion se leva aussitôt pour me suivre.

— C'est pas comme si toi, t'allais faire du mal aux gens à ma demande.

— Faire le bien, c'est bien, alors pourquoi ferais-je du mal ? Demandai-je en montrant clairement à Elyrion que ses mots n'ont aucun sens.

— Je veux dire que faire le mal, c'est en moi, je peux pas le changer, c'est tout.

Encore ses piètre excuses de "je suis le mal, je ne peux faire que du mal", c'était devenu une habitude pour lui.

— Oh si, tu peux changer, mais c'est ce qui te donne l'impression d'être puissant, vivant. Dis-je sèchement à Elyrion.

Il s'arrêta pour me regarder comme s'il avait déjà entendu ça quelque part ou c'est lui qui avait dit ça à quelqu'un.

— Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?

— Défini ça comme tu veux,je m'en fous, je suis comme ça et rien pourra le changer. Dit clairement Elyrion en reprenant sa route.

— J'en doute.

— Alors c'est qui la nouvelle ou le nouveau qu'on doit sauver aujourd'hui ? Me questionna-t-il.

— On ? Demandai-je avec étonnement.

— C'est une façon de parler, j'ai pas d'âmes à récupérer pour l'instant et j'ai bien envie de continuer notre discussion, du coup on peut faire ça à deux. M'expliqua Elyrion.

Je me retournai face à lui en le regardant pendant un instant. Il voulait jouer à quoi, là ? Je croyais que c'était tellement difficile pour lui de faire ce genre de chose ? Qu'est-ce qu'il veut vraiment ? J'ai bien l'impression que tout ça cache un truc.

— D'accord. Dis-je simplement en reprenant mon chemin.

Nous arrivâmes dans une chambre d'hôpital dans laquelle il y avait une petite fille complètement pâle avec un appareil respiratoire sur le visage, et à l'autre bout de la pièce se trouva la mort.

— Saleté de cancer. Dis-je en déposant ma main sur le front de l'enfant.

— Saleté de cancer, comme tu le dis. Répéta Elyrion en s'appuyant contre le mur à côté de la porte, les bras croisés.

— Je croyais que les démons détestaient les enfants. Dis-je en lui jetant un regard.

— Ce n'est rien qu'un mythe, mais moi,personnellement, je ne les aime pas trop, ils sont trop têtus.

— Ils sont adorables, tu veux dire. C'est toi le problème, sale démon. Répondis-je en le taquinant.

— Non, ils sont têtus tout simplement. Répliqua-t-il en jetant un regard vers la mort.

— Vous les torturez en enfer ?

— Les enfants ne vont pas souvent en enfer. Répondit Elyrion en s'approchant vers moi.

— Est-ce que t'en a déjà torturé Elyrion ? Demandai-je sur un ton plus ferme, en espérant que ce ne serait pas le cas.

— Je les déteste, mais pas à ce point, et je n'ai jamais eu l'occasion. Répondit Elyrion en regardant l'enfant sur le lit.

— Ils ne méritent pas ce que vous faites aux âmes en enfer.

— C'est pas moi qui décide, Nymalia, c'est pas moi qui a émis des lois à suivre, sinon tu vas en enfer, c'est ton cher Dieu.

— Mais où est sa famille ? Personne n'est présent pour elle, qui est sur le point de mourir ? Me questionnai-je en levant mon regard vers la mort.

— Personnes, ils l'ont abandonnée le jour qu'ils ont découvert qu'elle avait un cancer. D'après eux, elle n'était pas parfaite, un truc du genre. Répondit la Mort en penchant sa faux vers la petite fille.

— Attends ! Dit Elyrion en arrêtant la faux.

— Pourquoi ? Demandai-je en le regardant avec étonnement.

— Cette petite fille a souffert avec ce cancer sans qu'aucun membre de sa famille puisse être là pour l'aider à surmonter tout ça. Je veux bien la rendre heureuse une dernière fois avant sa mort, alors je veux rien que vingt-quatre heures. Expliqua Elyrion en fixant son regard vers la mort.

J'étais étonnée de la demande d'Elyrion : celui qui prétendait ne pas aimer les enfants était en train de défier la mort pour lui accorder un peu de temps afin de la rendre heureuse. Est-ce qu'il essayait de me prouver qu'il pouvait faire le bien ? Ou simplement j'avais une bonne influence sur lui ?

— Je te donne six heures. Répondit-elle avant de s'évaporer de la pièce dans une fumée noire.

— La mort et ses négociations de merde, qu'est-ce qu'on peut faire de cool en si peu de temps ? S'exclama-t-il en soupirant.

— Waouh, je suis surprise par ta demande, le démon qui déteste les enfants est touché par le cas de cette petite fille. Dis-je en me tournant face à lui.

— Faut avouer que son cas est bien triste, personne pour la soutenir, ce n'est qu'un enfant. Se défendit Elyrion.

— J'avoue que son cas est triste, mais te voir demander ça à la mort pour que tu puisses rendre quelqu'un heureux m'impressionne encore plus, mon cher Elyrion. Avouai-je à Elyrion avec un sourire.

J'étais vraiment heureuse de son acte, il avait fait quelque chose de bien pour une fois de son existence.

— Pour être honnête, je l'ai demandé pour toi. Ça ne te rend pas heureuse que cette petite fille puisse réaliser ses derniers souhaits ? Me demanda Elyrion.

— Cache bien ton jeu, Elyrion, mais tout ce que j'ai pu voir aujourd'hui dans tes yeux, c'est que tu peux aussi faire le bien. Le cas de cette petite fille t'a vraiment touché.

— Passons sur ce sujet, ma petite ange, et allons réaliser les rêves les plus fous de notre petite têtue. Se précipita de répondre Elyrion pour éviter le sujet.

Avec un petit rire sur mon visage, je déposai ma main sur la tête de la petite fille, une lumière aveuglante commença à se faire voir et, quelques instants après, la petite fille commença à ouvrir les yeux en les frottant.

La petite nous regarda avec curiosité, de qui nous pouvions bien être.

— Je ne ressens plus cette douleur atroce. Suis-je guéri ? Me demanda la petite.

— Malheureusement non, mais aujourd'hui c'est ton jour de…

Je me précipitai de lui couper la parole avant qu'il soit allé trop loin dans ses mots.

— Salut Léa, je suis Nymalia et ce nul là-bas, c'est un pauvre type, tu peux l'appeler « sale démon ». Commençai-je en souriant.

— Et on peut dire que t'as de la chance aujourd'hui parce qu'on va réaliser tout ce que tu désires aujourd'hui, ma belle.

— Vraiment tout ? Me demanda la petite, excitée de joie.

— Vraiment tout. Confirmai-je en prenant la main de la petite.

Elyrion resta debout derrière nous en me regardant rassurer la petite fille lorsque cette dernière lui jeta un regard en souriant, à son tour, il la lui rendit .

𓆩𓆪

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