Lechat poussa doucement la porte de sa maison, ses mouvements mesurés, presque indolents, mais son esprit en alerte. Chaque pas semblait calculé, non pas à cause d'une quelconque précipitation, mais plutôt par une sorte de retenue consciente. Derrière son apparence nonchalante, un poids invisible s'accrochait à ses pensées. Le bijou. Edward ne l’avait pas oublié, et certainement pas pardonné.

Le silence dans la maison avait une lourdeur inhabituelle. Trop lourde. Lechat referma la porte sans un bruit, le cliquetis léger du mécanisme résonnant comme un écho lointain. Il scruta l’espace, ses yeux se plissant à peine, mais il savait. Il ressentait cette présence avant même de la voir.

Il pénétra dans le salon et là, sur son fauteuil, la silhouette familière de sa femme, Myria. Du moins, en apparence. Ses mains glissèrent instinctivement dans ses poches, son visage demeurant impassible. Il ne montra aucun signe d'alerte, mais il savait immédiatement que ce n’était pas elle. Ses yeux, bien que mi-clos, captaient chaque détail, chaque anomalie.

« Ce n'est pas très poli d'entrer chez les gens sans invitation, » dit-il d'une voix basse, presque monotone, ses mots marquant à peine une intention. Mais il savait que l'intruse comprendrait.

La silhouette s’effaça aussitôt, laissant place à une kitsune, un sourire narquois jouant sur ses lèvres. Ses queues flottèrent paresseusement dans l’air, mais malgré sa posture décontractée, elle semblait peser chaque geste du félin. « Toujours aussi observateur, Lechat. » Sa voix était chantante, empreinte d'une malice presque enfantine, mais lui ne réagit pas à ce jeu.

Il laissa un silence planer un instant avant de répondre, ses mots parfaitement maîtrisés. « Pourquoi es-tu là ? »

« Oh, tu le sais bien. » La kitsune joua avec une de ses queues, ses yeux pétillant de malice. « Edward est patient, mais pas éternellement... » Elle s'approcha légèrement, prenant soin de jauger sa réaction. Mais Lechat ne broncha pas, se contentant de la fixer avec une intensité tranquille. « Il veut son bijou, et tu sais ce qu'il se passe quand Edward n’obtient pas ce qu’il veut. »
Elle dit en soufflant l'oreille du chat, sa griffe traçant son cou comme pour imiter un égorgement.
Lechat resta de marbre. Aucune crispation. Aucune colère. Rien. « Je suis sur le coup. » Sa voix était plate, sans artifice, mais sa détermination sourdait derrière ses mots. Il n’y avait pas de place pour les tergiversations. « Dis-lui qu’il aura ce qu’il veut. »

La kitsune sourit davantage. « On sait comme ça fini quand " tu es sur le coup " mais ... n'est crainte ta femme et tes enfants sont en sécurité, il ne touche pas aux familles innocentes seulement le coupable. » dit-elle, un sourire en coin. « Edward a des principes, après tout. Mais n’oublie pas, même lui a ses limites. » Elle dit en limant ses griffes, désormais assise sur le bras du canapé les jambes croisés,mais le félin ne céda rien.

Lechat hocha légèrement la tête, un geste presque imperceptible. « Transmets-lui le message, » répondit-il, son ton aussi implacable que son expression.

La kitsune soupira, agacée de n’avoir tiré aucune émotion. « Bien. Ce n'est qu'un avertissement, inquiète toi quand ce sera Maho qui fera les messages» Elle sourit d'un air moqueur semblant apprécier la situation puis elle se volatilisa dans un souffle, laissant derrière elle un silence encore plus lourd.

Lechat, seul dans la pièce, resta immobile. Son regard balayait lentement la pièce, mais son esprit était ailleurs. Sous son calme glacé, il savait que le temps pressait. Le bijou devait être retrouvé, mais Edward ne lui accorderait pas d'autre avertissement.

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