Chapitre 1

Le ciel au-dessus de nos têtes s'était assombri et taché de lait. Apparaissait alors doucement la Voie Lactée, dessinant ainsi les constellations. Celle de la Grande Ourse, celle de son enfant, ou encore celle du Navire Argo.

La Lune illuminait le visage des habitants qui sortaient de chez eux. Tous se dirigeaient vers la sortie de la ville. Certains parmi eux affichaient un léger sourire alors que leur regard s'inondait de leurs larmes.

A chaque pas fait, une chaussure en cuir s'enfonçait dans la neige. Une trace y était alors laissée, profonde et bien marquée. Des étoiles de givre décoraient les fenêtres et un tapis blanc recouvrait le toit des maisons.

Le froid grignotait mes joues devenues rouges. J'avançais à côté de ma mère, suivant la brise glaciale qui me poussait, les bras enroulés autour de ma lanterne. Dans cette nuit silencieuse, mes dents claquaient. Ces dernières retentissaient en chœur avec le hululement des hiboux et la respiration saccadée de la foule.

Je tournai la tête, tentant de capter le regard de ma Maman. Plus petite que moi de quelques centimètres, celle-ci fixait un point invisible devant elle. Ses longs cheveux poivre et sel tombaient sur ses épaules crispées, simplement couvertes d'un poncho blanc. Certaines de ses mèches rebellent vinrent me chatouiller le nez.

D'un geste las, je les balayai. Son regard croisa alors le mien et je découvris pour la première fois les rides qui creusaient ses joues depuis si longtemps. Aucune larme ne flottait dans l'océan qu'étaient ses iris, pourtant, j'y discernais une once de regret qui embrasait cette vaste étendue bleue.

-Ne fais rien de mauvais pour le groupe, murmura-t-elle en attrapant ma main.

Mes lèvres s'étirèrent en un sourire amer.

-D'accord.

Mes doigts se glissèrent entre les siens. Nos paumes se rapprochaient au fur et à mesure que nous nous approchions des caravanes en bois. Le souvenir de moi petite évitant la main de ma mère traversa mon esprit. Mon cœur se pinça à cette idée.

Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes enfin au lieu de départ. Trois vieux hommes habillés de longues toges en laine se tenaient en face de la foule. Ce public se composait principalement d'adolescents accompagnés de leurs parents. Quelques enfants, pas plus hauts que trois pommes, s'étaient joints à nous, agrippant les vêtements de ceux qu'ils connaissaient.

Soudain, le silence s'installa avec une texture étrange, presque palpable. Plus aucun oiseau nocturne ne chantonnait entre les branches des chênes nus. Le vent ne sifflait plus à nos oreilles.

-Je déclare ! La cérémonie! De départ ! Ouverte ! annonça l'un des vieux hommes dont la barbe grise descendait jusqu'à ses genoux.

Des soldats apparurent entre les caravanes. Dans l'obscurité, tous tenaient une torche à la main. Le vieil homme qui avait ouvert la bouche quelques minutes plus tôt frappa alors ses paumes l'une contre l'autre. Ses doigts décharnés s'entrechoquèrent si violemment que je crus pendant un instant que des morceaux de chair noircis tomberaient dans la neige.

Au lieu de cela, le paysage s'illumina de flammes vives qui s'élevèrent haut vers les étoiles. Les cieux, tantôt sombres, se teignirent de rouge, d'orange et de jaune. Mes joues se réchauffèrent pendant que le crépitement du feu se glissait jusqu'à mes oreilles.

Des étincelles s'échappèrent du flambeau et un large sourire se dessina sur mes lèvres lorsque les violons commencèrent à jouer. Leur mélodie vibrait sur un rythme balançant qui s'accompagna rapidement du sifflement aigu et pur des flûtes.

Mon cœur faillit sauter dans ma poitrine.

-Que les jeunes voyageurs s'avancent avec leur lanterne ! appela un autre vieil homme.

Des garçons, plus grands que moi d'une tête, sortirent de la foule en se dirigeant vers le vieillard. Je restai figée, collée à l'épaule de ma mère. Je tournai la tête dans sa direction, les yeux larmoyants.

Elle aussi, ses iris s'étaient imprégnées d'infimes larmes. Un rire s'échappa de ma gorge. Un rire nerveux, mais chaleureux. Je déposai alors un baiser sur son front avant de lui lâcher la main et m'éloigner.

Je m'avançai à mon tour afin d'embarquer dans l'une des caravanes. Les vieux hommes m'offrirent une bougie avant de m'amener vers l'une de ces voitures. Certains garçons à l'intérieur m'aidèrent à monter à cause de mes bras occupés.

Hésitante, je lançai des regards furtifs vers le public. Je détaillai le visage de chaque personne le composant, à la recherche d'un en particulier.

Les habitants se mirent à frapper dans leur main à l'unissons. L'un de mes camarades de voyage me heurta l'épaule. Tous se dirigèrent à l'arrière de la caravane, leur lanterne allumée. Elles illuminèrent la bâche surmontant nos têtes, dévoilant des dessins de bateaux qui dansaient sur les vagues.

J'allumai ma lanterne au moyen de ma bougie que j'éteignis aussitôt. Les garçons remontèrent à l'avant de la caravane alors que je m'avançai vers l'arrière, face à la foule.

Je balayai une dernière fois ces gens du regard. Mon cœur se serra encore plus fort dans ma poitrine. Je continuai d'arborer une mine confiante, bien que je voulusse éclater en sanglots. Mes mains glissèrent en-dessous de ma lanterne.

Doucement, je l'élevai au-dessus de mon front. Il ne suffit que d'un mouvement pour que l'objet incandescent s'envole et se mette à flotter au-dessus de la foule. Il monta de plus en plus haut dans le ciel, au-dessus des toits et des arbres.

Les chevaux démarrèrent leur course. La caravane bascula légèrement et les autres voyageurs s'assirent. Je saluai une dernière fois ma mère en secouant la main devant mon visage.

Elle leva un pouce en l'air. Un rire s'échappa encore une fois de ma gorge à cette vue. Ma poitrine qui s'était comprimée se releva, comme libérée d'un poids.

Nous nous éloignions et la silhouette des habitants rétrécissaient au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient. Je restai là, à regarder l'horizon. Après des dizaines de minutes, les lumières disparurent au loin. Le froid reprenait lentement le dessus, grignotant d'abord nos joues avant de geler nos os.

Même une fois tout le monde endormi, je me tenais toujours debout à l'arrière de la caravane.

Je regardais pour la dernière fois les constellations danser innocemment sous mes yeux.

Je regardais pour la dernière fois la Grande Ourse avec son enfant, joyeux comme ils l'étaient lorsque j'étais petite.

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*1016 mots

Bonne année et Salut à tous et à toutes!

Voici le début d'un roman que j'espère continuer pour une très longue période. Je travaille vraiment dessus, avec les idées, la création des personnages et en écrivant même l'histoire sur papier.

Pour vous dire à quel point je suis à fond dedans.

Pour l'instant, il ne s'agit que d'un prototype en pleine création. J'ai passé toutes les vacances à écrire le chapitre 1 alors la progression des prochains risquent d'être lente. Même si j'avoue m'être dépassée pour celui-ci. Si je ne mets pas autant d'énergie dans les autres chapitres, je pourrais avancer vite, mais il est préférable de le faire bien et sûrement.

Le nombre de mots est similaire à celui des chapitres de ma première histoire, que je prévois de republier bien qu'elle ne soit pas finie (je ne compte pas la terminer d'ailleurs).

Ca fait longtemps que je ne vous ai plus parler comme ça. J'ai eu quelques problèmes avec mon ordinateur et une panne d'écriture. Non, pas le syndrome de la page blanche, mais celui de la flemme. Faut pas croire que je manque d'imagination.

Pour ceux qui connaissent la comédie musicale Epic, sachez que l'histoire du livre sera inspirée de celle-ci. J'en suis devenue une fan, OK?

Etant donné que l'histoire est en pleine création, certains personnages ne sont pas complets.

J'aimerais savoir si vous avez une idée de nom qui sort de l'ordinaire en lien avec les îles, les oliviers, un truc tropical et doux. (Pour ceux qui connaissent Epic, un nom pour un personnage qui a la vibe de Télémachus mais un attachement comme celui d'Odysseus pour Pénéloppe.)

Si vous avez des idées, pourriez-vous m'aider s'il-vous-plait?

Ne vous faites pas d'idée par rapport à ce personnage, ce ne sera pas l'amoureux de notre perso principal- Attends, quoique?

Je rigole, pas de spoil.

Je vous dis salut, passez une bonne soirée/journée/nuit.

Bisous, 

Je vous aime.

02/01/25

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