Ce que Cassie ne savais pas

-Cassie. Tu me dit ça... mais au fond, tu ne sais rien de ce que j'ai vécu. Dans ces situations, tu ne peux tout simplement pas te défendre... ils se donnerons toujours raison, ne nous écouterons pas... et finiront par utiliser la violence. Mike à fait pareil, c'est le parfait exemple.

-Mais, Harper...

-Je ne veux rien savoir. Si jamais il venait à nous arriver un truc. Tu te barre. Tu ne mérites pas ça. Tant de haine pour un truc que tu ne peux pas contrôler... c'est abject. Faire preuve de vaillance, de courage... tout ça, c'est des conneries. Mieux vaut se cacher, on peut rien y faire. Les gens ne comprennent rien, enfin, ils ne veulent pas comprendre. Faut faire avec, ne pas les provoquer sous peine de se faire défigurer.

-Non tu...

-Tais toi. Harper haussa le ton, elle criait presque. Je veux pas t'embraquer dans cette merde, c'est tout ! Trouve toi un mec bien, présente-le à tes parents, fonde une famille, achète une maison. Ne laisse pas cette mauvaise réputation de pédé te poursuivre. Excuse-toi, dis-leur que c'était un malentendu, que je t'ai forcé à m'embrasser. Cassie, Ils ne doivent pas savoir ce que tu ressens pour moi, sinon, ils vont te crever à petit feu.

-Mais je t'aime purée ! Toutes ces choses que tu a dites, je veux les faires avec toi, Harper ! Pas avec un garçon... La voix de Cassie tremblait, sur le point de se briser. Je t'aime...

Le visage de la brune semblait brutalement se décomposer, des torrent de larmes silencieuses dévalaient ses joues à vitesse grand V, ses yeux maintenant rougis étaient plantés dans ceux de la blonde qui elle aussi semblait être dévastée. Tout en lui prenant la main, harper murmura :

-Tu m'aimes ? Oh non... Elle eut un petit rire de dépit. Tu veux vraiment... prendre ce risque ? Le risque de juste... tout gâcher ?

-Oui...

Toujours assises sur le muret, l'une pleurant à chaudes larmes, l'autre regardant le ciel avec mélancolie, les deux filles se demandaient comment seraient les prochaines semaines de leurs vies respectives. Harper avait peur. Jusqu'ici, à force de sacrifices, elle avait réussi à protéger celle qu'elle aimait. Maintenant, c'était tout simplement impossible. Elle devait se plier à la volonté de Cassie, pour le meilleur et surtout pour le pire. Elle était bien consciente que celle-ci ignorait tout du fléau qu'elle subissait mais, au fond, elle l'admirait. Son courage aurait presque pu lui faire renoncer à son appréhension, lui redonner espoir. Malheureusement, le passé n'est pas une chose que l'on peut effacer facilement, et elle en avait conscience.

Cassie elle, ne pensais à rien, sauf à cette fille triste qui lui tenait fermement la main, qui lui faisait mal au phalanges, qui ne la lâchait pas. Cette filles aux cheveux de jais, aux boucles elle aurait tellement aimé plonger ses doigts, aux yeux gris de la couleur des cumulonimbus d'hiver.

Cette fille dont elle était amoureuse, cette fille qui partageais ses sentiments, cette fille aux cicatrices sur le visage, au passé bien trop lourd de remords. Car oui, cassie ignorait tout de celui-ci. Elle ne savais pas pour le cyberharcèlement de Mike et de ses fidèles sbires, pour les guets apens, la dépression...

Les idées noires et les bleus avaient rendus le cœur de Harper dur comme de la pierre, l'avaient obligé à proscrire l'amour de son quotidien, à se cacher. Pour elle, le fait d'aimer les filles était la pire des injustices, elle aurait tant aimé pouvoir parler de garçons aux muscles bien dessinés avec un tas d'amies, mais pour elle, ça sonnait faux. Justement, c'est ces amies en question qu'elle aimait observer, les imaginant plus proches, par-delà mes limites de l'amitié. Et elle le savait, cette fois-ci, ce sera le cas avec Cassie, elle pourra enfin mener ses lèvres dans une danse proscrite, empoisonnée.

Et qu'elle en payera les conséquences.

Ne pas céder aux appels désespérés de son cœur pour assurer sa survie, pour éviter les coups, les crachats les pleurs, telle état sa devise.

Mais lutter serait dérisoire. C'est quasi contre son gré que les mains de Harper vinrent caresser la joue de Cassie, jouer avec ses mèches blondes, lui prendre délicatement la mâchoire pour rapprocher son visage du sienChaque molécules qui la constituaient lui ordonnaient de plonger son regard dans celui de son ancienne meilleure amie, de se rapprocher encore un peu plus, et sans une parole, de pencher la tête, de coller ses lèvres rosées contre les siennes.

Et tandis qu'elle l'embrassait, Harper regrettait déjà de vouloir que ce moment dure le plus longtemps possible.

***

Il faisait nuit noire dans la chambre de Cassie, seule la lune parvenait à diffuser un peu de lumière dans la pièce épurée. Elle observait la pénombre et son monde caché, ses dédales dans lesquels elle pouvait se perdre, ne plus penser à rien.

Mais, malheureusement pour elle, elle le connaissait trop bien ce labyrinthe, elle n'arrivait pas à sombrer dans ses fourbes chemins. Alors, elle n'avait d'autres choix que de penser à Harper.

Ouais, c'était bizarre d'être avec une fille. Elle trouvait ça plus doux que quand elle était avec Mike. Plus dangereux aussi.

Il y a quelque heures, elle s'embrassaient encore, les larmes de Harper se mêlant à leur amour, à la passion de Cassie qui ne pouvait cependant pas guérir les blessures de la brune. Elle pouvait deviner que la petite cicatrice sur le menton de celle-ci était l'indéniable trace de Mike, de sa haine gratuite et injustifiée. Elle avait voulu passer ses doigts dessus mais Harper s'était levée brusquement quand elle l'avait touchée, essuyant ses larmes à la hâte, esquissant un vague sourire. Soudain, elle l'avait prise dans ses bras, pleuré encore et encore, son petit corps fluet tremblant de peur. Cassie lui caressait la tête. Elle avait du mal à retenir ses émotions mais ne voulait pas le lui montrer : il fallait qu'elle soit forte. Qu'elle prouve à Harper qu'elle pouvait tout endurer pour elle.

Mais elle ne savais rien. En réalité, personne n'est assez fort pour rester de marbre face à ça. Harper avait craqué, et c'était compréhensible.

Toujours étendue en étoile mer sur son lit, Cassie alluma son téléphone pour regarder l'heure : minuit trente-sept.

Elle devait s'endormir.

Elle ne pouvait juste pas s'endormir.

Elle avait envie de pleurer.

Elle ne pouvait juste pas pleurer.

Car c'est ce que fait une personne faible et qu'elle avait promis à Harper qu'elle ne l'était pas.

Pour elle, passer outre son appréhension et se mettre en danger pour celle qu'elle aimait était tout à fait raisonnable. Ce qui lui arrivait était si beau que tout les sacrifices du monde ne pourraient pas la faire renoncer à celle-ci. Elle avait juste l'impression de se redécouvrir grâce à cette fille. Comme si, pendant tout ce temps, elle s'était caché un truc à elle-même.

Ce qui n'est pas totalement faux, au final.

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