Newt me regarde comme si il ne me croyais pas, heureusement pour moi, il ne me pose aucune question et nous commençons notre visite. Il m'explique que la boîte, ou l'ascenseur, nous ramène de la nourriture et des objets toute les semaines et un nouveau arrive tout les mois.

-Enfin "la nouvelle" maintenant.

Il ajoute, le regard visé au sol

-Tu te souviens d'un truc avant que tu te retrouves à l'infirmerie ?

-Non...

-Oh...euh ok.

Il s'empresse d'ajouter la fin de cette phrase et dans le ton de sa voix, je comprends que j'aurais dû m'en souvenir.

-Bref, viens avec moi. Ici, il y a la ferme.

Il montre une petite cabane dégringolante.

-Là c'est l'endroit où on mange.

Il désigne un petit bâtiment en bois.

-On dort ici, viens voir.

Il s'approche d'un bâtiment penché à deux étages. En entrant, une tonne de poussière me fait éternuer à plusieurs reprises.

-Ça va Maggy ?

Un sentiment étrange me prend comme si je l'avais déjà entendu prononcer cette phrase. J'avale ma salive et hoche la tête.

-On dort ici, le deuxième étage est une salle de soin. On a aussi une salle de bain, mais on préfère aller se laver dans la rivière, donc elle est a toi.

-Merci.

Il hausse les épaules comme si c'était normal.

-Tiens un hamac, on n'a pas de lit de princesse, excuse-nous.

-C'est une faute impardonnable, blondinet.

-Tu m'as appelé comment ?

-"Blondinet", tu as un problème d'audition ?

-T'es grave !

-Peut-être. Je crois que l'ascenseur m'a ratatiné le cerveau.

Il explose de rire. J'attrape le hamac, ouvre une fenêtre et le tape contre le mur.

-Tu fais quoi ?

-Je ressemble à une fille qui veux passer la nuit dans une couchette sale ?

-Bienvenue dans la vie des garçons, Maggy.

-Je sais pas si c'est vraiment une vie. Il y a des balais ici ?

-Regarde dans le placard.

J'ouvre une petite porte qui se met à grincer, une avalanche de balais me tombe dessus. J'entends le rire de Newt près de la fenêtre.

-Tu vas crever le blond !

-En tout cas, c'est pas moi qui suis coincée avec des balais.

Je pince mes lèvres.

-Je vais te défoncer !

Je me relève et cours vers lui, je lui donne un coup qu'il parre avec une serpillère.

-Viens, on va se battre la nouvelle.

-Comme tu veux.

Je prends mon balai à pleine main et le frappe en pleine tête. Il pose sa serpillère et fonce sur moi, m'attrape par la taille, et me plaque contre le mur, je retiens ma respiration. Il me regarde bizarre comme si il avait vu un fantôme.

-Vous allez bien ?

Je me retourne vers la porte pour voir Alby et les huit autres garçons nous regardés en souriant et se donnant des coups de coudes.

-Elle a retrouvée son prénom.

-Oui, je m'appelle Maggy.

-Félicitation !

-Vous venez nous aider ?

-Vous aviez l'air occupés tout les deux.

Le rouge me monte aux joues. Newt répond en riant.

-On était entrain de se battre.

-Oh.

J'ajoute rapidement.

-On aller nettoyer, vous voulez nous aider ?

-Oh, tu sais Maggy, c'est pas très grave si...

Je prends le bras d'Alby et lui donne un balai.

-Ça va être fun.

-Personne ne dis que c'est fun de laver le sol.

Je me tourne vers Gally qui regarde derrière lui.

-Monsieur grognon va nous aider, oui ou crotte ?

Je place mes poings sur mes hanches et le regarde en levant la tête.

-Grrr.

-Va chercher un balai. Plus vite ça sera fini, plus vite on arrêtera.

Un par un, les garçons se mettent au travaille en parlant.

-Elle est hyper drôle ta copine, Newt.

Qu'est-ce qu'ils avaient tous avec ça sérieux !
Après plusieurs heures, les deux étages brillent.

-C'était pas si compliqué que ça n'est-ce pas ?

Je me retourne pour voir les garçons allongeaient à même le sol entrain de somnoler.

-Ils sont sérieux là ?

J'explose de rire et vais vers la petite salle de bain. Il y a une douche et un lavabo, tout le matériel pour se laver est installé. Je ferme la porte à clé ( on ne sait jamais, si ça se trouve ce sont des psychopathes) et enlèvent mes vêtements. J'allume l'eau de la douche et réfléchis quelques instants. Je me lave et ressors sans faire de bruit. J'attrape deux serviettes, une pour mes cheveux et l'autre pour mon corps. Je pousse un juron. J'ouvre doucement la porte et vérifie que les garçons dorment bien, à mon plus grand soulagement, je sors de la pièce et attrape un t-shirt et un pantalon trop grand pour moi, à mon avis. Je rentre vite dans la salle de bain et me change en emportant mes anciens vêtements sous le bras. Je ressors et me dirige vers la sortie du dortoir.

-Maggy ?

Je me retourne, et vois Newt, debout, regardant mes vêtements en souriant.

-Je t'ai réveillé ?

-Non, sinon mes vêtements te vont très bien.

Je rougis.

-Je vais laver les miens et tenter d'en trouver d'autres.

-Tu peux les garder t'inquiète.

-Merci...blondinet.

Il secoue sa tête en riant.

-Je vais t'accompagner.

-Si tu veux.

Nous marchons sans parler. Je me sens mal de lui avoir pris ses habits. Comme si il avait lui dans mes pensées, il me dit.

-Vraiment garde mes affaires, je te promet que ça ne me dérange pas, la nouvelle.

-Que vont penser les garçons ?

-Que tu as craqué pour moi et toi, tellement folle de moi, tu as piqué mes vêtements.

-Rêve pas trop le blondinet.

-Pourquoi, tu m'appelles le "blondinet" la nouvelle ?

-Pourquoi, tu m'appelles la "nouvelle" le blondinet ?

-Car tu es nouvelle.

-Oui mais j'ai un prénom.

-Moi aussi j'en un. La rivière est en face, tu trouveras un savon en arrivant.

-Tu ne restes pas avec moi ?

-Non mais on se voit après ?

Ce n'était pas vraiment question car il est partit sans entendre ma réponse. Je me surprends à sentir l'odeur de Newt, c'est une odeur rassurante et douce, tout comme lui a vrai dire. Comme, il l'a dit, un savon dur à la lavande se trouve dans une petite bassine. Je m'approche du courant d'eau et m'assieds dans l'herbe. Je m'apprête à remplir d'eau mon récipient quand mon reflet m'interpelle. Mon visage est pâle, j'ai dépassé le teint des fantômes et il est creusé. Mes cheveux brun et ondulés m'arrivent au dos. Mes lèvres sont rosées et pulpeuses. Mes yeux bleus contredisent avec mes cheveux. Je secoue la tête et nettoie mes vêtements sans accorder d'importance à mon physique.