CHAPITRE 7
Après avoir découvert du sang chez Julia, nous sommes rentrés en catastrophe chez moi. Niall était paniqué, et même si j'essayais de rester calme, je l'étais tout autant.
- Harry, on doit aller voir la police, on a... il y avait du sang, tu l'as vu !
- Ni, c'est impossible ! On s'est introduits par effraction chez quelqu'un ! On risque une grosse amende ou la prison. On peut pas faire ça.
- Mais, ça se trouve elle est morte !
- C'est pas nous qui l'avons tuée ! Ok il y a du sang, mais ça veut rien dire !
- Harry, je la sens pas cette histoire, ça part beaucoup trop loin ! De base, au tout début, c'était cinq potes qui se retrouvent après dix ans ! Et maintenant, on est liés à une affaire policière, et les victimes s'accumulent ! Ca se trouve, on est les prochains sur la liste ! Ca se trouve, dans une semaine t'es mort !
- Personne ne va mourir, je te le promets. Mais pour l'instant, on doit garder ça pour nous. Et si Julia est morte, et qu'on en a la confirmation, alors on ira le dire.
Je sais pertinemment que c'est la pire décision possible. Nous nous enfonçons dans notre mensonge, déjà que l'enquête que nous menons en parallèle est illégale. Mais c'est déjà trop tard de toute manière. Alors autant aller le plus loin possible maintenant. Nous décidons d'aller nous coucher, puisqu'il est presque minuit, donc Niall dort sur le canapé, tandis que je vais m'allonger dans ma chambre. Et c'est l'esprit embrumé que je m'endors.
J'émerge doucement, et jette un coup d'oeil au radio-réveil sur ma table de chevet. Onze heures. Je pense que Niall a dû repartir pour aller voir sa copine, alors je décide de me préparer en vitesse, et de rendre visite à Louis à l'hôpital. Je n'y suis pas allé depuis un petit bout de temps, et sa présence me manque.
Le temps de prendre une douche, et d'attraper une pomme, je suis déjà engagé sur le périphérique pour rejoindre l'hôpital. Une fois dans le parking, je me gare rapidement, et je n'ai même pas besoin de demander la chambre, je m'en souviens. Je m'en souviendrais un bon bout de temps je crois.
Avant de rentrer, je prends une grande inspiration. C'est psychologique, mais j'ai peur de le revoir. Une infirmière passe dans le couloir, et me fait un sourire triste, que je lui rends. Allez Harry, ça va aller.
Il est toujours relié aux machines, blanc comme un linge. Les yeux clôt, la respiration très lente. Je m'assois à côté du lit, et attrape sa main, qui est glaciale. J'essaye de lui raconter ce qu'il se passe en ce moment dans nos vies, mais j'ai du mal à trouver mes mots. D'un côté, ce que nous faisons est pour lui, mais je me sens également coupable, sans savoir pourquoi. Après quelques minutes, une infirmière entre dans la pièce, et elle vérifie les branchements, elle place une poche de je-ne-sais-quoi, puis elle se tourne vers moi.
- Je dois le laver. Pourriez-vous sortir quelques minutes ? Une de mes collègues est à l'extérieur si vous avez des questions.
J'acquièsce, et ferme doucement la porte, puis me tourne vers l'autre infirmière qui se trouve dans le couloir, en train d'écrire quelque chose sur son calepin. Je saute sur l'occasion pour me rassurer.
- Excusez-moi ? C'est bien vous qui vous occupez de Louis Tomlinson ?
- C'est exact. En quoi puis-je vous aider ?
- Pourriez-vous me parler de son état ? Je n'ai aucune idée de l'avancée de son coma.
Le sourire qui s'étendait sur les lèvres de la jeune femme disparût soudainement, et elle me lança un regard désolé. Sans mentir, mon coeur fait une embardée, et mes mains deviennent moites.
- On ne vous a pas prévenu ?
- Prévenu de quoi ?
- Monsieur Tomlinson est... dans un état que l'on peut qualifier de critique.
- Comment ça critique ?!
- Il y a deux jours, il avait de l'eau dans les poumons. Le médecin est formel, si le patient ne se réveille pas avant une semaine, il sera impossible de pouvoir le sauver. S'il est réveillé, il peut nous alerter dans ce genre de situation avec la sonnette. S'il... dort, sans contrôle il n'est pas évident de s'en rendre compte.
- Mais, il va s'en sortir n'est-ce-pas ? Il va se réveiller ?
- Nous ne pouvons pas le prédire. Il y a des programmes qui ont été mis en place, comme la simulation des sens pour essayer de le réveiller.
- Et s'il ne se réveille pas ? Qu'est ce qu'il va se passer !?
Je ne me contrôle plus, je crie sur la jeune femme qui n'a rien demandé, mais il faut que ça sorte. Je ne pleure pas encore, mais ça ne saurait tarder.
- Il mourra. C'est prévisible malheureusement.
Je la regarde, stoïque. L'information ne me monte pas au cerveau. Louis mourir ? C'est impossible. Il va se réveiller, et il me regardera en souriant, et nous serons heureux. Louis. Ne. Va. Pas. Mourir.
La porte derrière moi s'ouvre, et la première infirmière sort de la chambre de Louis. Elle a dû nous entendre, puisqu'elle me sourit tristement, et murmure que je peux aller le voir.
Une odeur de vanille émane de la pièce, qui me rappelle son odeur du lycée. Je me rassois comme tout à l'heure, reprends sa main.
- Ecoute moi bien Tomlinson. Tu vas te réveiller. Tu vas vivre, et on sera heureux tu m'entends ? T'as pas le droit de partir, T'AS PAS LE DROIT DE ME LAISSER !
Et la crise de larmes commence. Je lui répète en boucle de ne pas m'abandonner.
- Lou, je t'aime, je t'aime tellement. S'il te plaît, s'il te plaît mon ange...
Mon téléphone sonne à ce moment précis, un message de Jay. Ils ont dû la prévenir que son fils avait de la visite.
" Bonjour Harry, ils ont dû te l'annoncer. Passe à la maison quand tu en as besoin. Nous devons rester soudés. Je t'embrasse."
Je soupire, et me décide à quitter la chambre pour aller voir la petite famille. Johanna ne doit pas rester seule dans cette histoire, même si ses filles sont présentes aussi. Et, j'ai besoin de ce soutien aussi. J'ai besoin qu'elle me dise que tout irait bien.
- Lou, je vais voir ta mère. Restes fort, bats toi. Pour toi, pour nous. Je t'en supplie, réveille toi...
Et, je dépose mes lèvres sur les siennes, dans un baiser plus léger qu'une plume.
En sortant, les infirmières du service me rassurent comme elles peuvent, mais je ne les écoute pas. Je ne les écoute plus. Je me dépêche de sortir de l'établissement, quelques dernières larmes roulent sur mes joues, alors je les efface d'un coup de manche, avant de reprendre la route, vers le domicile des Tomlinson.
Jay me saute dans les bras, comme si elle avait senti ma détresse à travers la porte. Elle me sert longuement, et je refoule mes larmes. Quelques minutes plus tard, Jay m'invite à manger avec elle et ses deux dernières filles, puisque les autres sont en cours. Nous discutons longuement, de ma vie depuis ce qu'il s'est passé depuis "l'accident", et des nouvelles de Louis. Et les heures passent, je retrouve la relation que j'avais avec elle il y a dix ans : une deuxième mère.
Vers vingt-heures, je décide qu'il est temps pour moi de reprendre la route vers mon appartement, pour laisser la petite famille entre eux. J'attrape mon manteau, et au moment de saluer Jay, son téléphone sonne. Elle me fait un sourire d'excuse, et prend son téléphone.
Son visage se décompose, et le mien aussi quand elle murmure :
- C'est l'hôpital.
Elle décroche, et je suis suspendu à ses lèvres.
- Oui, c'est bien moi. Oui ? Pardon ? [...] D'accord, oui, sans soucis.
Je suis au bord de la crise. Son visage ne me laisse rien deviner, j'attends qu'elle me parle. Et c'est les yeux remplis de larmes qu'elle finit par prendre la parole.
- On doit y aller en urgence. Ils ne m'ont rien dit Harry, mais je sais pas à quoi m'attendre. Il sera peut être mort quand on arrivera.
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