CHAPITRE 2

Deux semaines que Louis est à l'hôpital. Deux semaines que l'incendie a eu lieu. Deux semaines que je ne respire plus.

Je ne dors pratiquement plus, regardant encore et encore les albums photos que j'ai pu garder de nos années lycée. Je passe énormément de temps avec Liam, Niall et Zayn, que ce soit chez moi ou chez eux. Même si Liam et Zayn ne se parlent pas non plus H24, les tensions à cause de la grossesse de la femme de Liam étant toujours présentes. Mais au moins, ils font l'effort de se côtoyer, pour Louis.

L'ambiance n'est jamais très légère, à chaque fois que l'un de nous rit, nous finissons par nous souvenir de la situation, et un silence lourd prend possession de la pièce.

Je suis également proche de Jay, et des soeurs de Louis. Nos mères étaient très proches quand nous étions Louis et moi au lycée, alors même si elles ne se sont pas parlé depuis longtemps, ayant perdu contact en même temps que nous, ma mère n'a pas hésité, et elle s'est installée chez moi pour quelques jours. Maman tient beaucoup compagnie à Johannah, elles sortent en ville, prennent des cafés, ect. Je suis heureux de les voir proches comme avant.

Même si plus rien ne sera jamais comme avant.


Aujourd'hui je me rends à la gendarmerie, pour faire une déposition. En effet, les enquêteurs fouillent depuis quelques jours dans le passé et la vie actuelle de Louis, afin de trouver des indices sur l'auteur de l'incendie. Parce que oui, ils ont décrété que l'incendie qui avait failli coûter la vie à Louis était un incendie criminel le visant lui, et lui seul. Malheureusement, les caméras de surveillance le jour du drame ne fonctionnaient pas, et aucune image n'a pu être récupérée, que ce soit de l'entrée du bâtiment, des escaliers ou de l'ascenseur.

La réceptionniste de la gendarmerie m'accueille, et me dit de m'installer dans la salle d'attente, et que l'enquêteur Corden viendrait me chercher.

A peine cinq minutes plus tard, le-dit enquêteur apparaît, et me demande gentiment de le suivre jusqu'à son bureau. Nous nous installons face à face, et il sort un enregistreur. Il me sourit, l'allume, sort une feuille de questionnement je suppose et commence directement à me parler.

"Bonjour, pouvez-vous tout d'abord me décliner votre identité ?"

"Styles Harry, vingt-sept ans, résident à Paris dans le douzième arrondissement."

"Monsieur Styles, rentrons immédiatement dans le vif du sujet. Quels sont vos liens avec monsieur Tomlinson ?"

"Louis et moi étions meilleurs amis il y a dix ans. Nous étions très proches mais malheureusement, la distance et les années nous ont éloignés l'un de l'autre. Nous n'avons repris contact que très récemment, peut être il y a quatre ou cinq mois." répondis-je.

"Et, avez-vous une bonne relation aujourd'hui ? Vos rapports sont-ils tendus ?"

"Eh bien, disons que nous ne nous sommes pas quittés en bons termes. Je l'ai vu pour la dernière fois environ une semaine avant l'..., avant l'incendie. Et s'il ne se réveille pas je crois que je m'en voudrais toute ma vie pour les horreurs que nous nous sommes dites le soir avant notre... séparation disons."

J'ai une boule dans la gorge, et mes yeux commencent à me piquer. La douleur est toujours aussi forte que deux semaines auparavant, et elle sera toujours aussi forte jusqu'au moment où il se réveillera. Nous nous sommes dit des mots affreux, que je ne pensais pas du tout de mon côté, et si Louis vient à mourir, je ne m'en remettrai pas. Je crois même que je pourrais en mourir.

Ce qui lui est arrivé ma permit de totalement réaliser l'ampleur de mes sentiments pour le mécheux. Tout en lui me rend fou, et je l'aime plus que je n'ai jamais aimé personne. Plus que je n'aimerai plus jamais quelqu'un. James est totalement insignifiant comparé à Louis. James n'est rien, et Louis est mon tout.

En parlant de James, l'inspecteur Corden, que j'aurai presque oublié quand j'étais plongé dans mes pensées, se racle la gorge, et reprend ses questions. Il a l'air touché par mes paroles, puisque le peu de distance qu'il avait pu installer en raison de son métier semblait avoir disparu.

"Vous avez un petit-ami nommé..."

"Aviez. J'avais un petit-ami nommé James Delefort. Qui est également l'ex de Louis avant que vous ne posiez la question." le coupais-je.

"Hum, oui j'allais vous le demander. Mais pourquoi "aviez" ?"

"Nous nous sommes séparés, enfin je l'ai plutôt laissé sans nouvelles depuis presque un mois, donc de mon côté c'est entièrement du passé, j'espère qu'il est également passé à autre chose. Nous ne nous remettrons plus jamais ensemble."

"Très bien, alors je vais en venir à ma question essentielle : James avait-il un comportement violent ou impulsif avec vous ou avec des personnes de son entourage ?"


Je bloque. Je sens ma respiration s'accélérer et je devine à son sourire triste que mon visage répond de lui même à sa question. Je n'ai pas la force de parler des coups, des presque viols, des insultes que je vivais de plus en plus. J'hoche rapidement la tête, et il comprend qu'il me doit des explications par rapport à cette question.

"James Delefort à disparu depuis deux semaines. Nous n'avons plus aucun signe de vie de sa part depuis le fameux incendie. Pas de transactions bancaires, pas d'appels téléphoniques ni de SMS. Son téléphone est lui même intraçable, il a sûrement été détruit, nous ne pouvons pas avoir accès à ses échanges. Je dois vous avouer qu'il est notre suspect numéro un, en raison de ce comportement étrange. Notre seul espoir est que le téléphone de monsieur Tomlinson nous révèle quelque chose dans les jours à venir, sinon je vous avoue que l'enquête s'annonce difficile à résoudre."

J'opine difficilement, un faux-sourire plaqué sur mes lèvres, et l'inspecteur m'annonce que l'entretien est terminé. Il me remercie, et je sors enfin du petit bureau où je commençais à étouffer. Puis, j'embarque dans ma voiture et me dirige vers l'hôpital, où j'ai l'impression de passer ma vie en ce moment.


Toutes les infirmières me connaissent, je n'ai même plus besoin de demander l'autorisation pour rentrer dans sa chambre. Et même si j'ai l'habitude de le voir allongé, immobile, mon coeur se serre toujours à cette vue.

Malgré son sommeil profond, il reste toujours aussi magnifique. Je m'assois à ses côtés, prends une de ses mains dans les miennes et la caresse doucement. Et comme à chaque fois, je me souviens de ses doigts parcourant ma peau il y a ce qu'il me semble une éternité. Notre nuit d'amour a été la plus belle de ma vie. J'avais tellement rêvé de sentir ses lèvres sur ma peau, que j'aimerai pouvoir revivre ces sensations éternellement.

Mon regard balaye sa peau trop pâle, ses lèvres fines trop bleues, ses paupières closes cachant les plus beaux yeux du monde. De mon monde. Louis est devenu, (ou a toujours été ?) le centre de mon univers. Je l'aime à en mourir. Si on me disait demain que je devrais donner ma vie pour qu'il se réveille de son coma, je le ferai sans hésiter.


Je donnerai ma vie pour sauver la sienne.

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