CHAPITRE 18

Ca y est, nous sommes vendredi, enfin. L'avion de Louis décolle à 16h, il doit donc partir vers 13h pour éviter les embouteillages. Il déjeunera avec sa mère avant de s'envoler, afin de lui dire au revoir. Il comptait déjà ramener des dizaines de souvenirs pour sa famille.

Louis dispose donc d'une petite heure de libre afin de régler quelques détails. Ce matin, il se rend à son travail pour récupérer quelques documents et donner des directives aux employés pour pendant son absence. Même s'il partait, leur efficacité devait rester la même afin qu'ils ne perdent pas des clients importants pour l'entreprise. Et par la même occasion, il voulait éventuellement se venter auprès de ses collègues de ses futures vacances à Cancun et les faire baver.

Il met ses deux valises dans son coffre de voiture (faut être prévoyant c'est tout), et à 10h tapantes il passe la porte d'entrée de l'entreprise. Quelques employés lui souhaitent de bonnes vacances quand il passe à la machine à café. Apparemment, il n'avait pas besoin de l'annoncer, la nouvelle avait déjà fait le tour des bureaux. Puis il remonte dans sa pièce, un gobelet de café au lait à la main, qu'il boit lentement, en observant la ville à travers la baie vitrée. Le ciel est brumeux pour ce début de décembre. Quand il fera froid pour les autres, lui sera à neuf mille kilomètres de là, sous un soleil tropical. Son bureau se trouve à l'avant-dernier étage de l'immeuble, juste en-dessous de celui du grand patron, étant donné qu'à présent, il le deuxième maillon de la chaîne. Au moment où il retourne à ses papiers, quelqu'un toque à la porte. Il souffle, blasé d'être stoppé dans son élan alors qu'il n'a plus beaucoup de temps et dit d'entrer à la personne.

"Bonjour Monsieur, c'est bien ici que se passe la révision des extincteurs ?"

C'est un homme habillé en tenue de chantier bleue, la capuche rabattue sur son visage, qui lui parle. La révision des extincteurs ? Pour quoi faire ?

"Vous devriez vous adresser au bureau du PDG à l'étage du dessus. Ce n'est pas moi qui dirige cette entreprise à ma connaissance." répond-il un peu sèchement, énervé d'être dérangé pour quelque chose qui aurait pu être demandé à sa secrétaire.

L'homme le remercie d'un hochement de tête et part en fermant la porte. Louis trouve ça étrange que cette homme n'ait pas dévoilé son visage, mais il finit par hausser les épaules, et retourne à ses occupations, c'est à dire trier des papiers.

Mais son moment de répit ne dure pas très longtemps puisqu'à peine quelques minutes après le passage du... "technicien", sa fameuse secrétaire, aka Eleanor, entre dans la pièce, un gobelet à la main.

"Je pensais que vous en auriez besoin, monsieur." dit-elle avec un sourire enjôleur. Tiens, ça lui avait pas manqué ça.

En effet, depuis sa promotion, Eleanor ne tentait plus rien. Elle restait professionnelle, distante, polie, tout le contraire de la réceptionniste aguicheuse qu'il connaissait bien depuis trois ans. Ils ne se croisaient pas beaucoup, seulement quand elle lui apportait des dossiers, ou quand il l'appelait pour des renseignements. Louis avait été agréablement surpris du changement d'attitude radical de la jeune femme. Alors le retour de la réceptionniste entreprenante n'annonçait pas forcément de bonnes nouvelles.

"Hum... Merci. Tu as besoin de quelque chose ?" demande le directeur marketing, gêné et perturbé par le changement de comportement de la jeune femme.

"Je voulais vous dire que si jamais vous changiez d'avis à propos de nous, ce n'est pas trop tard, Monsieur." répond celle-ci, accentuant aguicheusement le monsieur.

"Sort Eleanor. En plus il est midi moins vingt déjà, je dois y aller. J'ai mieux à faire que d'entendre ce genre de stupidités, pour rester poli. " lance Louis en rassemblant les papiers dans un tiroir, qu'il ferme à clef.

"Mais attendez monsieur, nous sommes seuls, le patron n'est pas là, les employés sont aux étages d'en dessous... Personne n'en saura rien, les caméras de surveillance ne fonctionnent bizarrement pas aujourd'hui... C'est l'occasion rêvée." minaude Eleanor.

"C'est un non. Que ne comprends-tu pas ? Pff, à quoi ça sert que je m'acharne, tu as l'air plus sourde et bornée qu'un âne. Maintenant, sort, je dois partir. "

"Tu fais une grosse erreur Louis... Tu aurais pû éviter ça." lance la réceptionniste. Elle se dirige vers la porte, mais reste statique devant celle-ci, comme si elle attendait quelque chose.

Louis hausse un sourcil, et regarde sa montre. 11h44, déjà. Il doit se dépêcher s'il veut être à l'heure pour son déjeuner avec sa mère. Il attrape son portable, ses clefs, son portefeuille et se dirige à son tour vers la porte, et par la même occasion vers Eleanor qui n'a pas bougé.

Le clocher du quartier sonne 11h45.

Eleanor sourit.

L'alarme incendie se déclenche.

Louis ne réagit pas, surprit par cette dernière.

La réceptionniste disparaît, ferme la porte.

Louis reprend son sang-froid, et ouvre la porte à son tour.


Mais celle-ci ne s'ouvre pas.


Louis laisse tomber tout ce qu'il a dans les mains, et s'acharne à pousser la porte de son bureau, mais rien à faire, celle-ci reste obstinément fermée. Comme si elle était bloquée à l'extérieur, par quelque chose. Et Louis comprend. Il comprend qui a bloqué la porte. Mais il ne comprend pas pourquoi.

Il n'a pas le temps de se questionner là-dessus, il doit trouver une sortie. Il commence déjà à avoir chaud, et quand il se retourne, c'est l'horreur. Dans sa panique, il ne s'est pas donner la peine de regarder derrière lui, et n'a pas remarqué que les flammes prenaient déjà possession de son bureau.

Il était totalement encerclé. La chaleur le faisait suffoquer, et il n'avait aucune issue de secours. Il ne pouvait pas sauter, c'était beaucoup trop haut, la chute le tuerait sur le coup.


Il allait mourir brûlé.


Les secours n'auraient jamais le temps de venir le chercher, il serait consumé par les flammes. C'était sa veine, il aurait voulu être enterré en plus, pas incinéré !

Les minutes défilent et une crise d'angoisse le prend soudainement. Il tomba à genoux, sa ventoline de secours était sûrement déjà calcinée de toute façon, à quoi bon essayer de la trouver.

Les mains plaquées sur sa poitrine, il leva les yeux, et comprit que le feu s'était déclenché dans le bureau de son patron. Le plafond se décomposait sous les flammes, et un bout de meuble dépassait déjà, prêt à tout écraser sur son passage.

Ses genoux ne le portaient plus, il tremblait de tout son corps. Alors, il s'allongea, résigné à attendre que la mort le prenne. Quel autre choix avait-il de toute manière ? C'était fini.

Les yeux rivés sur le plafond qui tombait en morceaux autour de lui, il pensa soudainement à Harry, sans aucune raison particulière. Son visage prit place dans l'esprit du mécheux. Ses yeux émeraudes. Ses cheveux bouclés récemment coupés. Ses fossettes craquantes. Son sourire angélique. Ses lèvres pulpeuses. Et un sourire ornait ses lèvres. Il mourrait en pensant à celui qu'il aimait. Parce qu'à présent, il en était sûr. Louis Tomlinson était totalement amoureux d'Harry Styles, et cela depuis dix ans. Et c'était aux portes de la mort qu'il se l'avouait enfin. Les secondes s'écoulaient, l'air était de plus en plus irrespirable, il manquerait d'oxygène dans très peu de temps.

Lentement, il ferma les yeux alors que le monde partait en fumée autour de lui. Des débris calcinés volaient autour de son corps, et un reste de meuble vint s'écraser sur sa jambe droite, il n'eut même pas la force de crier de douleur. Finalement, lorsque qu'un morceau de plafond heurta le coin droit de sa tête, tandis que ses poumons étaient emplis de fumée, il su que c'était la fin. Dans un dernier effort, il posa ses mains sur sa poitrine, afin de sentir les derniers battements de son cœur.


11h53.


Louis Tomlinson était mort.

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