CHAPITRE 11
Louis ne sait pas ce qu'il déteste de plus entre les gémissements provenant de sa propre chambre, ou le fait qu'Harry soit toujours dans son salon, et qu'il n'ait pas l'air décidé à partir de chez lui. Il se demande même ce qu'il a pu faire dans une vie antérieure pour mériter ce genre de situation.
"Bon heu... Tu veux du dessert ? J'ai mis trois heures à le faire donc..."
Harry hoche la tête, et va se réinstaller dans le canapé. Louis profite de cet instant pour s'eclipser dans la cuisine, et il souffle un grand coup. Il coupe deux morceaux de tarte (qui sera sûrement immangeable), attrape deux cuillères, mais quand il se retourne, manque de tout faire tomber de surprise. Harry se tient nonchalamment accoudé contre l'ouverture de la porte, et lui lance un regard gêné.
"Ca te dérange si on mange ici ? Pas que les gémissements provenant de ta chambre ne me dérangent mais un peu quand même."
Louis acquièsce, pose les deux assiettes sur l'ilôt central, et tire l'un des tabourets pour s'y asseoir. Il pousse l'une des assiettes vers Harry, une cuillère, et attend de le voir goûter. Quitte à ce qu'il y en ai un empoisonné, que ce ne soit pas lui même. Le bouclé ne fait pas attention au regard pesant de Louis sur lui, et attrape une bouchée de la tarte en silence. Il mastique pendant quelques secondes, et finit par avaler en grimaçant.
"Hum... C'est quoi ?" demande Harry.
"Tarte aux litchis. J'ai testé. Pourquoi, c'est pas bon ?" répond Louis, innocement. Bien évidemment que la tarte au litchis était juste pour embêter ses invités, il avait normalemnt prévu un gâteau au chocolat. Mais l'occasion était trop belle.
"Et bien, c'est original. Peut être un peu amer, et... un peu brûlé. Je pourrais avoir un verre d'eau s'il te plaît ?"
Louis ne répond pas mais sourit en coin, et attrape la bouteille d'eau dans son frigo, un verre, et les dépose devant Harry, avec un mouchoir.
"C'est parce que tu as uhn peu de tarte... Hum... Là." s'explique-t-il, en frôlant du doigt le coin de la bouche du bouclé, ses yeux rivés sur les lèvres de l'homme devant lui.
"Tu peux le faire ? Y'a pas de miroir."
Louis déglutit, attrape le mouchoir, et tend le bras vers l'endroit où les miettes se trouvent, en avançant sa tête. Leurs visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Avec douceur il essuie le restant des miettes, et quand il finit par se reculer, les yeux d'Harry sont fermés, sa bouche légérement entrouverte. Leurs yeux se connectent, et les lèvres d'Harry se retrouvent à quelques milimètres de celles de Louis. Ils vont s'embrasser. Ils vont s'embrasser. Ils vont s'embra... Non ! Louis se recule précipitament, les joues rouges mais le regard noir.
"Non mais t'es malade ! On se déteste abruti ! T'as cru quoi ?" crache-t-il au visage d'Harry.
Pile à ce moment, la porte de la cuisine s'ouvre sur un Zayn rouge pivoine et un Liam en sueur. Tiens, il les aurait presque oublié ces deux là !
"Lou ! T'as plus qu'à changer les draps mon pote ! Et merci surtout, bref on te dérange pas plus longtemps ! Et arrête de crier Tommo on entend que toi ! Bisous les copains !" s'exclame le basané avant d'emmener Liam à sa suite. Harry se lève précipitamment, enfile sa veste, et se dirige vers la porte.
"Je ferai mieux d'y aller aussi. Bonne soirée."
Et il disparaît, claquant la porte derrière lui. Louis n'a même pas le temps de refléchir plus en détail à ce qu'il vient de se passer, il doit ranger en vitesse et aller dormir. Une grosse journée l'attend, il aura le temps de penser à ca demain. Ou jamais.
Le lendemain, Louis se rend à contre coeur à son bureau. Il aurait préféré dormir encore un peu. Toute la journée même. Mais il a un dossier important à terminer, donc pas le temps de niaiser. Il a juste le temps de passer à la machine à café avant de pénétrer dans son bureau et de s'installer sur son siège. Grosse journée en perspective.
Dix heures trente sept. Son téléphone fixe retentit dans la pièce, le sortant de sa transe-travaillistique comme il aime l'appeler. Il décroche.
"Tomlinson, c'est pour quoi ?"
"Monsieur, un homme voudrait vous voir. Je lui ai dit que vous étiez très très occupé mais..."
"C'est bon Eleanor, fait le monter."
Il raccroche au nez de la réceptionniste, et quelques secondes plus tard de légers coups retentissent contre la porte.
"Entrez."
Et à sa plus grande surprise, c'est Harry qui débarque, l'air joyeux dans son bureau.
"Mais qu'est ce que..."
"Salut ! En fait je suis juste venu m'excuser pour hier, je vais pas m'éterniser mais sache que je ne voulais pas... Que ça se passe comme ça."
"Mais comment tu..."
"Je suis acteur, j'ai des contacts." répond-t-il simplement.
Putain mais il va arrêter de me couper ! pense Louis.
"Mais ça n'explique pas le fait que..."
Cette fois-ci ce n'est pas Harry mais bien la réceptionniste qui l'a coupé dans son élan. Enfin, elle vient surtout de s'affaler en rentrant dans le bureau, mettant sa poitrine en avant avec son chemisier presque totalement déboutonné en haut. A croire que c'était fait exprès.
"Sans vouloir vous vexer, autant venir à poil mademoiselle. Si c'est pour vous faire fouetter, il me semble que vous vous êtes trompée de bureau. Celui de Christian Grey est au sous-sol." lui lance Harry, froidement.
Eleanor l'ignore simplement, et se tourne vers Louis, qui étouffe un éclat de rire.
"Monsieur", dit-elle en se trémoussant. "On m'a chargée de vous remettre ça. Si vous avez besoin d'aide je suis là. Tout type d'aide bien évidemment."
Louis regarde discrètement Harry, qui bouillonne. Il ne comprend pas pourquoi, mais décide de laisser la scène se dérouler sans intervenir.
"Non il a pas besoin d'aide non. Mais par contre moi je peux t'aider à trouver la sortie en te bottant les fesses. Grâce aux coups elles seront peut-être moins plates d'ailleurs."
Cette fois-ci, Louis ne retient pas son fou-rire, et Eleanor sort en furie du bureau. Harry esquisse un sourire, puis se dirige vers la sortie.
"Merci de m'avoir reçu. Je vais te laisser maintenant."
"Merci à toi de l'avoir remise en place. Je vais t'accompagner jusqu'à l'accueil, on sait jamais."
Ils empruntent l'ascenceur en silence. Les miroirs sur les côtés, au mur et au plafond reflètent leurs images à l'infini. Ils ont une quinzaine d'étages à descendre et Louis ne se sent pas bien. Pas à cause d'une claustrophobie, juste à cause du bouclé à ses côtés. Il le sent lui jeter des petits regards en coin, et ça lui réchauffe le coeur. Pas que le coeur d'ailleurs ! Une tension s'installe entre les deux hommes, une ambiance électrique. Ils savent aussi bien l'un que l'autre qu'il suffira d'un signe, d'une étincelle pour tout faire basculer. Mais Louis a une morale, et il sait que ce serait une erreur, aussi bien pour l'un que pour l'autre. Alors il garde juste ses distances, essayant de se convaincre que c'est le bon choix. Et puis, même s'ils viennent de partager un fou rire, Louis n'oublie pas ce qui a pu se passer avec James. Repenser à ça le refroidit immédiatement.
L'ascenseur finit enfin sa course, et arrivés à l'entrée, ils tombent sur Eleanor qui est de nouveau assise derrière son comptoir. Elle lance un regard mauvais à Harry, puis regarde Louis en battant des cils.
"J'ai des papiers à vous faire remplir monsieur." s'exclame-t-elle en se penchant exagèrement sur le comptoir.
"Si toi t'as besoin d'être remplie je peux t'enfoncer ton téléphone bien profond !" l'achève Harry, l'assassinant du regard.
Louis laisse libre court à ses larmes, qui coulent à cause de son deuxième fou-rire de la matinée. Il a l'impression d'être retourné dix ans en arrière, et d'avoir toujours la même complicité avec Harry. Ce dernier lui sourit malicieusement, puis lui fait un léger signe de la main. Louis y répond par un vague salut, et reprend l'ascenseur, sous les yeux furieux d'Eleanor.
🎬🎬🎬
Bonjour :)
Juste un remerciement à j-stoneheart-j pour les clashs qui m'ont bien refait ma soirée.
Ce chapitre est l'un de mes préférés depuis le début :)
Merci de votre lecture☀️
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