Chapitre 21 - PDV Alex- Face à face
La main de mon chéri, serrant toujours la mienne, j'écoute attentivement, les paroles inscrites sur un papier que nous lit l'agent en uniforme derrière son bureau
Ce jour-là, j'étais en colère, des filles plus âgées que Lola l'avaient encore fait pleurer, ça m'a mis les glandes. J'arrêtais pas de le dire à la directrice que ses filles ne faisaient que la faire chier, mais c'est limite si elle s'en foutait. Alors on est sorti du foyer, j'avais quelques économies, je voulais qu'elle s'évade un peu, je voulais l'emmener sur la grande roue, à l'aquarium et à la plage, même si c'était pas trop la saison pour se baigner, je voulais simplement qu'elle puisse avoir un peu de bonheur.
Alors que le policier, lit le récit du jeune homme, ils ont toujours tous les deux la tête baissée et ils pleurent. Je suis en colère mais ça me fait tout de même mal au cœur.
Comme c'était loin, je voulais qu'on prenne le bus, mais il n'est pas passé. Lola m'a dit que c'était pas grave, qu'on le ferait un autre jour mais je voulais tellement lui offrir ça, alors quand j'ai vu cette voiture et que le mec, avait laissé les clés sur le contact pour entrer dans un magasin, j'ai sauté sur l'occasion. Avec les plus grands du foyer, je m'étais déjà entrainer à conduire, j'avais une certaine expérience. J'aurais pu arriver ou je voulais sans problèmes mais j'arrivais pas à faire marcher, l'autoradio, je voulais mettre la musique à fond. J'avais la tête baissé quand elle a hurlé Attention" puis y'a eu le choc. J'ai paniqué, je voulais pas qu'elle ait des ennuis alors j'ai fui et je l'ai déposé au foyer, et je l'ai convaincu de ne rien dire et je suis allé abandonner la voiture dans un lieu reculé. J'ai réussi a allumé la radio, et j'ai entendu parler de l'accident, ça disait que l'individu était dans le coma, avec un traumatisme crânien. Je voulais me rendre mais j'avais peur, j'avais peur de partir en prison. Je regrette tellement, je voulais juste faire oublier la vie de Foyer à Lola.
A la fin du récit du flic, l'adolescent éclate en sanglot, alors que sa jeune amie, elle aussi le visage brillant de larmes le serre contre elle. Moi aussi, je suis ému et des perles roulent sur mes pommettes. Thib, les yeux humides, lui aussi, glisse sa main droite sur ma joue et m'attire à lui pour déposer un baiser tendre sur l'autre (joue), essuyant au passage quelques traces salés contre ses lèvres. Le silence de la salle est juste déchiré par les pleurs du jeune homme. De mon côté je reprends contenance et dit au capitaine Godefroy.
- Il risque quoi si je retire ma plainte?
- La société a qui appartenait le véhicule sachant bien que c'était en partie la faute de l'employé ayant laissé la voiture à porter de mains et ayant pris connaissance des raison du vol, a décider de ne pas porter plainte ce qui de ce fait allègera c'est sur sa peine mais si la vôtre est retiré aussi il y a de grande chance qu'il soit libre étant donné que son casier est vierge.
- Très bien, je souhaite retirer ma plainte.
- Entendu, j'enregistre votre demande.
- Je vous remercie.
- Vous pouvez disposer, nous ne devrions plus avoir besoin de vous.
- Ce serait possible de discuter un peu avec les adolescents, juste cinq minutes.
- Très bien, j'attendrais derrière la porte.
Le policier quitte la pièce et nous laisse seul tous les quatre. Le jeune dont les sanglots se sont calmés relève la tête vers nous et nous dit:
- Je vous demande pardon, je suis vraiment désolé, faut pas en vouloir a Lola tout est de ma faute...Je suis vraiment désolé pour toutes les souffrances que je vous ai causé.
- On accepte tes excuses, je pense que tu as pris conscience tous seul de la gravité de ton acte et on se doute que le capitaine, t'a surement sermonné alors ce n'est la peine qu'on t'enfonce.
- Merci...
- Moi aussi je suis désolée, Mathieu c'est mon meilleur ami et c'est la seule personne que j'ai, je voulais pas le perdre, je voulais pas qu'il aille en prison, je savais que ce qu'on avait fait c'était très grave mais j'avais trop peur pour lui...dit Lola
- C'est pour ça que tu venais au magasin, pour me questionner sur l'enquête, pour voir si on allait finir par découvrir ce que vous aviez fait?
- Oui mais pas seulement, nos regards se sont croisés juste avant l'impact, j'ai lu la peur dans vos yeux a cet instant, ça m'a brisé le coeur, j'en ai fait des cauchemars. Je...je voulais savoir comment vous alliez, je passais chaque jour à l'hôpital et je vous observais par la fenêtre de la chambre quand vous étiez seul...je savais que ce qu'on avait fait était très grave, je voulais réparer mon erreur, je me sentais coupable de la perte de votre mémoire alors je voulais être là pour vous remonter le moral quand vous n'alliez pas bien...
- Tu as vécu avec cette culpabilité tout ce temps?
- Je voulais vous le dire le jour où vous m'aviez vu me disputer avec Matt devant le magasin mais je n'ai pas pu...hier j'ai craqué n'en pouvant plus et j'en ai parlé a la directrice du foyer, elle s'est chargé d'appeler la police et ils sont venus nous chercher ce matin. Je sais que j'aurais dû parler plus tôt, je suis désolé...dit-elle alors que c'est à son tour de s'effondrer.
Mon cœur, fragilisé par la souffrance de cette jeune fille me pousse à me lever et à aller la serrer dans mes bras, alors qu'elle est encore assise sur son siège. Elle pleure sur mon épaule et je frotte son dos d'un geste réconfortant.
- Chut, c'est fini, calme-toi, doucement, ne te torture plus, cette histoire est terminé. Ni Thibault, ni moi ne t'en voulons, tu as voulu protéger ton ami, on le comprend. Et puis il me semble qu'on avait dit que tu devais me tutoyer, histoire que je ne me sentes pas vieux.
- Oui mais je pensais que j'en avais plus le droit...
- Bien sûr que si dis-je en mettant fin à l'étreinte et en essuyant les goutte coulant sur ses pommettes. Et tu sais, si ça va pas et que tu sais pas à qui parler, tu peux toujours venir me voir au magasin.
- D'accord, c'est gentil.
- Et moi aussi, je suis la si t'as besoin dit mon homme en s'approchant de nous.
- Merci.
Le jeune homme qui jusque-là était resté silencieux reprend timidement la parole.
- Je sais que j'abuse surement en vous demandant ça mais si je vous donne mes économies, vous pourriez l'emmener prendre l'air, à la plage, a la grande roue, je pourrais pas le faire, je vais changer de foyer pour me rapprocher du lycée ou j'étudie à plus d'une heure d'ici après avoir réglé mes soucis avec la justice.
- On le fera mais garde tes économies dit gentiment Thibault. C'est touchant ce que tu as voulu faire pour elle, mais ne prend plus jamais des risques inconsidérés, on a eu de la chance, l'accident s'est révélé pas si grave mais en voulant faire plaisir a Lola, vous auriez pu mourir ainsi que mon mari si le choc s'était avéré plus violent.
- Je sais, je suis vraiment désolé, je m'en voudrais toute ma vie.
- C'est bien que tu aies conscience de ta bêtise mais des conneries de jeunesse tout le monde peut en faire, certaines sont plus graves que d'autres mais l'important c'est que tu en retiennes une leçon et je vois bien que tu l'as assimilé alors ne te torture plus toi non plus. Il y a plus de peur que de mal, maintenant c'est fini.
- Je vous remercie d'avoir retiré votre plainte.
- Tu méritais pas ça. Bon, on va y aller sinon le policier va s'impatienter, tu viens mon amour? me dit mon homme.
- Oui répondais-je en me relevant et en prenant sa main.
On adresse un sourire aux adolescents puis quittons la pièce. On remercie le policier qui nous a épaulés tout au long de l'affaire et on sort du commissariat, regagnant la voiture. Une fois dans l'habitacle, je lâche.
- Enfin, cette histoire est terminée, j'en pouvais plus...Merci chéri pour ce gamin de lui avoir donné ton pardon, je sais que ça a pas dû être évident pour toi de te retrouver face à eux.
- Ça ne servait à rien de les accablé encore plus, ils ont compris et puis j'en avais marre tout comme toi, j'avais hâte que ça s'arrête. On rentre à la maison et on se pose tranquillement, la journée a été éprouvante, j'ai juste envie de me retrouver seul avec toi.
- Avec grand plaisir moi aussi, j'ai besoin de souffler.
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Arrivé à la maison, on ne fait absolument rien, on se pose dans le sofa sous le plaid, blotti l'un contre l'autre devant la TV. Je me lève seulement pour ouvrir au livreur du traiteur italien auquel on a commandé des spécialités de pâtes. Vers 22h, environ à la moitié du film du soir, je commence à sombrer dans le sommeil, m'endormant dans les bras confortable de mon homme. Il me réveille à la fin et nous nous levons pour aller au lit. Cette journée nous a crevé alors collé l'un a l'autre allongé sur le côté, on se laisse doucement emporter vers une nuit de sommeil bien méritée.
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